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Claire Dumont, erg., Ph.D.

Claire Dumont, erg., Ph.D.

Mauvais étiquetage, vrais naufrages | Rima Elkouri | Rima Elkouri Je me suis posé la question en lisant le reportage de ma collègue Louise Leduc sur les enfants-étiquettes. Les statistiques du ministère de l'Éducation sont frappantes: un élève sur cinq - voire près de un sur trois dans certaines commissions scolaires - est considéré comme handicapé ou ayant une difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA). Ça commence à faire beaucoup de monde avec une étiquette. Ce qui choque davantage, c'est que des élèves ayant réellement besoin d'aide peinent à obtenir les services auxquels ils ont droit. Surdiagnostic d'un côté. La présidente de l'Ordre des psychologues du Québec, Rose-Marie Charest, a raison de dénoncer cette école à deux vitesses. Nous voilà donc devant une situation absurde. On pourrait bien sûr attribuer l'augmentation exponentielle des «étiquettes» à un raffinement du dépistage, à des efforts accrus de prévention et à une volonté d'offrir les services adéquats aux élèves qui en ont besoin. Notre époque n'a rien inventé.

«Une école à deux vitesses» | Louise Leduc Rose-Marie Charest, présidente de l'Ordre des psychologues du Québec, dénonce le fait que les parents n'aient souvent pas d'autre choix que de se tourner vers le secteur privé pour déterminer la nature du problème de leur enfant (TDAH? Dyslexie? Autre chose?) à l'école. «Les parents qui ont de l'argent vont dans le privé, tandis que les enfants de parents moins fortunés sont laissés-pour-compte, se désole-t-elle, en relevant le manque criant de psychologues scolaires. Le discours officiel veut que les parents n'aient pas besoin d'aller chercher un diagnostic pour obtenir des services spécialisés. Manque de professionnels Catherine Harel-Bourdon, présidente de la Commission scolaire de Montréal, est la première à penser qu'il manque de professionnels. Ceux qui ne sont pas mis en priorité se retrouvent par exemple dans le cabinet du neuropsychologue Benoit Hammarenger. Trois exemples William Provost-Micheletti est de ceux qui voulaient en avoir le coeur net.

Enfants handicapés: des mères crient à l'aide Des mères dont les enfants en bas âges sont atteints d'un lourd handicap réclament davantage de reconnaissance, mais surtout de soutien de la part du gouvernement provincial qui offre une compensation financière annuelle de 5000$, nettement insuffisante selon elles. À trois ans, Léonie ne parle pas et est lourdement handicapée. Sa mère, Mélanie Castonguay a dû se rendre à l'évidence une fois son congé de maternité terminé: il sera impossible de retourner travailler tout en s'occupant de son petit trésor. Ce constat, plusieurs mères d'enfants handicapés doivent le faire. «On se retrouve avec un seul salaire, le conjoint étant le seul revenu de la famille. Marilyne Picard, Mélanie Castonguay, Geneviève Dion et leurs filles de trois ans (Crédit photo: gracieuseté parentsjusquaubout.com) Ces mères demandent également la création d'un nouveau régime parental pour enfants lourdement handicapé ou encore, d'être reconnue comme famille d'accueil afin d'obtenir un soutien financier plus important.

[RÉCIT en adaptation scolaire] Les écoles privées en adaptation scolaire Le privé, c’est aussi l’adaptation scolaire Plus de 3 000 enfants présentant des difficultés de comportement, des difficultés d’apprentissage, des déficiences ou des handicaps fréquentent une école privée spécialisée au Québec. Douze établissements d’enseignement spécialisé en adaptation scolaire, concentrés dans les régions de Montréal et Québec, accueillent cette clientèle. La politique du ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport est à l’effet que les jeunes handicapés ou en difficultés d’adaptation et d’apprentissage soient intégrés aux classes ordinaires. Toutefois, une seule forme d’intégration n’étant pas la solution pour tous ces enfants, il faut envisager d’autres avenues. Des gens dédiés

[RÉCIT en adaptation scolaire] Des élèves et des enseignants de plus en plus laissés à eux-mêmes Les élèves en situation de handicap ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) subissent des contrecoups des compressions budgétaires successives dans les commissions scolaires. Ces réductions atteignent plus d’un milliard de dollars depuis 2010. Des acteurs du terrain témoignent. « Plusieurs postes chez les professionnels ont été abolis et les heures de plusieurs autres diminuent, donc il faut changer les façons de faire. Ce cri du coeur provient d’Anne Léonard, psychologue à la Commission scolaire des Patriotes. « Dans notre domaine, les changements prennent souvent du temps, mais, malheureusement, nous sommes obligés de laisser aller les jeunes dès qu’ils deviennent un peu plus fonctionnels, ajoute-t-elle. Dans sa commission scolaire, elle calcule que, cette année, ils seront 30 professionnels équivalents temps plein, contre 33 il y a deux ans. « C’est presque 10 % de moins d’effectifs, et ceux qui restent le ressentent énormément, affirme Anne Léonard.

De beaux exemples de réussite d'élèves en troubles de comportement | Louise Leduc Karyne Brousseau, enseignante à l'école Poly-Jeunesse, a tout vu. Des élèves qui ont fait de la prostitution, des enfants battus à la maison ou dont les parents ont de sérieux problèmes mentaux, des élèves qui, le matin, «se relèvent de la brosse de la veille». Enseigner à des jeunes présentant de tels troubles de comportement, «c'est émotif et c'est physique. On doit souvent gérer des crises». Après avoir enseigné quelques années dans de telles classes, Karyne Brousseau et quelques-unes de ses collègues se sont rendues à l'évidence: certains de leurs élèves pouvaient espérer s'en sortir. Cette année, les 17 élèves qui ont réussi à corriger des troubles de comportement graves seront honorés en bonne et due forme lors d'un gala ce soir. Il en va ainsi de Fabrice qui explique avoir «passé sa vie aux T.C.». La raison? En sécurité aux T.C. En première année, c'était quotidien. L'intégration dans une classe ordinaire n'allait pas de soi non plus pour Gabriel Dulude-Lebel, âgé de 13 ans.

Des classes sur mesure pour autistes | Daphnée Dion-Viens Dans le local d'Élizabeth Leclerc-Guindon, il n'y a pas de pupitre en rangée ni de grand tableau devant la classe. Les bureaux sont isolés les uns des autres par des cloisons, pour ne pas que les élèves se dérangent mutuellement. Le bureau de l'enseignante est dans un petit local adjacent, pour lui permettre de travailler seule avec un élève la porte fermée. Les murs sont blancs ou beiges, pour éviter la stimulation. Les consignes sont données par pictogrammes, que l'on retrouve un peu partout dans la classe. «Ça fait toute la différence, lance l'enseignante Élizabeth Leclerc-Guindon. Ces nouveaux locaux seront inaugurés mercredi par la commission scolaire de la Capitale, qui a géré ce chantier de 7,5 millions $ financé en grande partie par le ministère de l'Éducation. «Avant, les locaux étaient moins adéquats et on manquait de place», dit-elle, tout en rappelant que les cas d'autisme sont en augmentation depuis déjà plusieurs années. Déficience intellectuelle

Différencier avant d'adapter

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