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Les vrais pouvoirs des médias

Les vrais pouvoirs des médias
Les médias ont la réputation de façonner l’opinion et d’orienter les comportements. Comment s’exerce concrètement leur influence ? Il faudrait, à la manière de la Zazie de Raymond Queneau, inventer une formule comme « lafautaumédias » pour condenser tous les pouvoirs qui leur sont attribués. Les défaites électorales des candidats qui nous sont chers : lafautaumédias ! Le déclin de l’orthographe et ces étudiants qui ne liraient plus : lafautaumédias ! La liste pourrait s’allonger. Si l’on ne veut pas produire une pure critique qui laisse désarmé, il convient de proposer une reproblématisation. Trois idées reçues Pour apporter un éclairage précis sur le pouvoir des médias, il faut commencer par démonter quelques mythes fondateurs. ◊ Définir - Les médias auraient au premier chef le pouvoir de définir un ordre du jour social, ce que la littérature anglophone nomme la « mise à l’agenda » (agenda-setting). ◊ Persuader - Le second pouvoir prêté aux médias est celui de persuader. Héloïse Lhérété Related:  Représentations du monde par les médias

H&M génère les corps de ses mannequins sur ordinateur La marque de vêtements H&M a reconnu utiliser des ordinateurs pour générer, via un programme informatique, les corps parfaits et dupliquables à l'infini de ses mannequins. Les visages -réels eux- sont ensuite ajoutés dessus ! H&M a reconnu auprès d’un journal suédois que les corps des mannequins utilisés dans ses publicités ne sont pas des vrais ! Effectivement, la marque de vêtements utilise un programme informatique pour générer des corps parfaits. « Ce ne sont pas de véritables corps. Pour la marque suédoise, l’enjeu est surtout de porter l’attention sur les produits. Regardez bien les corps ci-dessous, ce sont exactement les mêmes : Via 20minutes

Toujours peu de personnes « non blanches » à la télévision Faute de statistiques ethniques, interdites par la loi, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) utilise le critère d’« origine perçue » (« blancs », « noirs », « arabes », « asiatiques ou « autres ») pour évaluer la diversité mise en scène dans les programmes télévisés en France. Or, en 2015, le bilan reste le même que l’année précédente : le paysage audiovisuel français est largement dominé par les personnes apparaissant comme « blanches ». Lire aussi : L’interminable débat français sur les « statistiques ethniques » Plus gênant encore : les 14 % de « personnes perçues comme non blanches » apparaissant à l’écran sont le plus souvent présentées sous un mauvais jour, relève le cinquième baromètre de la diversité du CSA. Peu de héros parmi les « non-blancs » Les « non-blancs » sont aussi plutôt jeunes : représentant 18 % des moins de 20 ans contre seulement 4 % des 65 ans et plus, et il s’agit davantage d’hommes (16 %) que de femmes (13 %).

L’histoire vue par les réseaux sociaux sur Wikipédia L’anthropologie computationnelle est cette branche des « humanités numériques » qui cherche à comprendre la mentalité des peuples en utilisant les ressources de l’ordinateur et du Net. La Technology Review nous apprend que Peter Gloor (@pgloor, blog), du centre du MIT pour l’intelligence collective, et son équipe ont ainsi utilisé la Wikipédia pour établir quels étaient, pour chaque culture, les personnages les plus importants (le papier original est disponible chez ArXiv). A cette fin, ils ont effectué des recherches sur les pages « célébrités » de quatre Wikipédia différentes : l’anglo-saxonne, l’allemande, la chinoise et la japonaise. Les chercheurs ont donc commencé par télécharger les pages « personnalités » de chacune des encyclopédies (pour la Wikipedia en anglais : 800 000 entrées). Les chercheurs espèrent ainsi cartographier les personnes les plus influentes de tous les temps. On découvre ainsi que les résultats sont très différents entre l’Est et l’Ouest. Rémi Sussan

Météo des neiges, télévision de riches (Acrimed) Alors pourquoi la météo des neiges est-elle programmée à une heure de grande écoute ? C’est parce que la télévision montre beaucoup plus de membres de la classe supérieure que de gens des classes populaires. On entend souvent dire que la télévision serait un organe de propagande du gouvernement ou le temple de la bêtise ou du consumérisme. Mais ce qui saute aux yeux d’abord c’est qu’elle fait des membres de la classe supérieure la référence obligée de tous les autres. Mais cela a aussi des conséquences politiques : sur chaque sujet, ce sont d’abord des membres de la petite ou moyenne bourgeoisie qui s’expriment, donnant leur point de vue comme valant pour tous les autres et contribuant à valider certaines réformes et décrédibiliser certains mouvements sociaux. Le règne sans partage des bourgeois dans notre télé L’écart est encore plus fort dans les informations, où les bourgeois sont sept fois plus représentés. Le point de vue des bourgeois d’abord Pour une télévision démocratique

« La grogne » : dans le bestiaire des mobilisations sociales Depuis le 1er janvier 2018, le terme de « grogne » a le vent en poupe. Certains journalistes n’hésitent pas à l’utiliser pour décrire n’importe quelle lutte sociale. Des gardiens de prison aux aides soignantes, tous « grognent » comme des bêtes. Tour d’horizon de ce petit vocable qui, tout en prétendant rendre compte d’un « mécontentement », dépolitise et ridiculise les mobilisations sociales. Julien Brygo pointait déjà quelques articles le 29 janvier dernier sur Twitter, accompagnés d’un commentaire de son cru : « Groin \ɡʁwɛ̃\ masculin – (Zoologie) Museau du cochon, du sanglier. “Des porcs assoupis enfonçaient en terre leur groins.” — (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1867) ». De nombreux médias ont trouvé la solution : tous « grognent ». Les manifestants font du bruit, ils ne parlent pas. Quinze ans plus tard, le constat n’a pas pris une ride, pas plus que les mauvais réflexes journalistiques. - Sur la mobilisation dans les EHPAD, les hôpitaux et les prisons :

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