Lire et dérouler la carte - Suzanne Joos Cartographies nomades Quand je regarde une carte d’un point de vue strictement utilitaire, soit pour retrouver mon chemin ou repérer l’emplacement d’un pays, je la lis, mais je ne la vois pas. Dès que je la contemple au-delà de son utilité, elle me montre alors toute sa capacité de générer l’imaginaire des lieux et des parcours. Ma fascination pour les cartes géographiques découle de l’ailleurs qu’elles évoquent en combinant l’écriture des noms propres à des configurations multiples et de l’espace qu’elles m’inspirent à travers la traduction de l’infiniment grand en infiniment petit. Ces œuvres s’inscrivent ainsi dans une démarche picturale qui a, depuis plusieurs années, la carte géographique pour sujet d’étude et d’exploration. L’intérêt pour le lien entre la peinture et la cartographie est issu d’une histoire personnelle. Suzanne Joos Cartographies nomades (extrait)
Le CAC 40 survivra-t-il au choc numérique à venir Rencontrant de temps à autres les dirigeants de ces sociétés, nous constatons que leur confiance de façade s'effrite souvent lorsque viennent les questions sur leur stratégie numérique. Le secteur de la distribution a été parmi les premiers bouleversés. Les distributeurs spécialisés, en particulier la FNAC, et dans une moindre mesure les Carrefour et autres, ont pris les premiers coups. Le monde de la banque et de l'assurance croit avoir déjà été confronté à la « menace » numérique et considère que les risques sont désormais maîtrisés. Pourtant, la montée en puissance de l’économie des données pourrait rebattre les cartes. Google, par exemple dispose de toutes les données pour concevoir une offre d'assurance dont les prix seraient plus bas que ceux du secteur et même personnalisés en fonction du niveau de risque propre chaque individu. Google a plusieurs fois fait état de ses ambitions dans le domaine énergétique Il en est de même pour les produits de luxe.
Alexandre Gillet : Dérives atopiques. Alexandre Gillet « Une atopie se situe à côté de, à l’écart de la topologie commune » Image : Fabienne Keller. « Passant », 2003 © Fabienne Keller. Cette contribution se veut avant tout un retour (en forme d’investigation et d’éclaircissement) sur la spatialité nomade et a fortiori sur une de ses formes éponymes : l’atopie. Or, il est précisément question de prendre ses distances avec les lieux communs. Située quelque part entre la poésie, la philosophie et la science, la géopoétique de suite s’ébauche, poétiquement parlant, comme un énorme et extravagant champ de correspondances. La notion d’atopie est extrêmement contemporaine et c’est sans surprise dans les études portant sur la modernité qu’elle est le plus fréquemment explicitée et développée. « L’instantanéité de l’ubiquité aboutit à l’atopie d’une unique interface. Le tableau dressé ici par Paul Virilio est peu reluisant. La lecture du petit livre de Marc Augé, Non-Lieux. Mais qu’entend précisément Marc Augé par « non-lieux » ?
La troisième frontière du Web Chacun sent que le Web entre aujourd’hui dans une nouvelle phase de son développement. Les tentatives de synthèse fleurissent, mais ne semblent pas suffire à rendre compte des évolutions en cours. Peut-être sont-elles encore trop vagues? ou déjà trop précises? Le concept de « Web Squared » s’ajuste assez bien au « Web 2.0″ passé, mais il ne permet pas vraiment de saisir la nature des changements, moins encore d’en déduire les effets concrets. Le « Web en temps réel », l’une des principales expressions du moment, ne nous renseigne pas beaucoup plus sur la portée de ces changements. Peut-être trouvera-t-on d’ailleurs inutile de vouloir décrire les évolutions d’ensemble du Web? Je crois pourtant que la nature décentralisée du Web offre un moyen de comprendre son orientation. C’est cette piste que je voudrais explorer ici. Les principes fondateurs du Web Ces principes sont simplement les objectifs initiaux que Tim Berners-Lee et Robert Caillau ont donnés à leur projet. La troisième frontière
Pour une cartographie littéraire : la littérature n’importe où dans le monde ? La carte est un outil de connaissance et un déclencheur d’imaginaire : et si à l’heure où elle se consulte et se fabrique en ligne elle devenait aussi un support d’écriture ? En témoignent ici trois activités menées par des lycéens de l’Iroise à Brest : une carte collaborative inspirée du célèbre poème « N’importe où hors du monde » de Baudelaire ; un récit de voyage sous la forme d’un kaléidoscope verlainien ; un parcours de lecture dans un espace romanesque. Les exemples sont édifiants : potentiellement à l’heure numérique, « Le tour de la France par deux enfants », manuel phare de la IIIème République, s’élargit à toute la planète et peut être rédigé par les élèves eux-mêmes. Une carte collective baudelairienne « Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d’habiter Lisbonne ? Et si, pour reprendre une invitation et un titre de Pierre Bayard, on apprenait à parler, poétiquement, des lieux où on n’a pas été ? La feuille de route est collectivement négociée et tracée.
La normalité est-elle la nouvelle liberté Pour la chercheuse Kate Crawford (@katecrawford) nous vivons désormais dans "les angoisses des Big Data" explique-t-elle dans le New Inquiry. Pour expliquer de quelle angoisse les Big Data sont le symptôme, elle revient sur le programme Squeaky Dolphin, l'un des programmes de surveillance de masse du service de renseignement britannique qui surveille YouTube, Facebook et Twitter en temps réel, en convoquant pour cela la plupart des disciplines scientifiques (sociologie, anthropologie, science politique...). Pour la chercheuse, cette surveillance en temps réel et cette volonté de la comprendre dans sa totalité sont la marque d'une incroyable anxiété, celle du surveillant. Plus les données sont volumineuses, plus les signaux critiques sont invisibles Pour les altermondialistes britanniques du Plan C, l'anxiété n'est-elle pas la phase actuelle et dominante du capitalisme, celle qui engendre le désespoir politique, l'insécurité et la ségrégation sociale ? Hubert Guillaud
La géographie, ça sert à faire des romans «Ce sont en dernier ressort les écrivains eux-mêmes qui ont attiré l’attention des critiques et des géographes sur l’importance de la spatialité littéraire.» Constatant que l’histoire s’est emparée de la littérature bien avant la géographie, Michel Collot enquête pour en comprendre les raisons. L’histoire est plus ancienne, comme discipline universitaire instituée et trouve en la plupart des romanciers des alliés qui privilégient le temps, celui du récit comme celui de l’Histoire. L’auteur présente et commente chacune de ces trois approches. La géopoétique a deux papas, Michel Deguy, qui utilise ce terme dès la fin des années 1960 et Kenneth White qui le revendique à partir de 1979, lance en 1989 un Institut international de géopoétique et une revue, en 1992, les Cahiers de géopoétique. Michel Collot suggère une autre définition qui soit «une topologie plutôt qu’une topographie». Thierry Paquot et Nonfiction Partagez cet article
Des puces électroniques implantées sous la peau d'employés suédois Une entreprise suédoise a décidé d’implanter des puces électroniques sous la peau de ses employés, tout contents de pouvoir imprimer ou ouvrir des portes avec leurs mains. Un employé du complexe de bureaux suédois, en train de photocopier grâce à sa puce. (Capture d’écran du reportage de la BBC) Nous y sommes. Un petit carré invisible qui permet, selon la BBC qui a réalisé un reportage sur les lieux, de faciliter le quotidien des employés. Plus besoin de badges, plus besoin de codes, plus besoin de cartes, plus besoin de clefs… l’heure est à l’homme augmenté, qui pourra même, bientôt dans cette société, se payer un café d’un simple “main-contact”. Un journaliste de la BBC a testé le système Sur les 700 personnes que compte l’établissement, 400 se sont prêtées au jeu. Le journaliste s’est donc fait implanter une puce… chez un tatoueur, qui fait partie du groupe de bio-piratage suédois instigateur de ce processus. Ce fut un moment douloureux – pas pire que n’importe quelle autre piqûre.
«Ma petite géographie» ou la fabrique des représentations des lieux chez de jeunes élèves «Ma petite géographie» ou la fabrique des représentations des lieux chez de jeunes élèves Dossier la géographie scolaire. De l'école élémentaire aux filières universitaires professionnalisantes Mots clés: Didactique de la géographie • Représentation des lieux • Échelles • Géographie scolaire • École élémentaire L'article propose un modèle d'analyse de représentations des lieux chez des élèves de l'école élémentaire lorsqu'ils font référence à leurs espaces pratiqués. L’enseignement de la géographie à l’école primaire s’adresse aux élèves du CE2 au CM2 (entre 8 et 10 ans). Notre enquête s’est intéressée aux représentations des lieux chez des élèves en fin de CM2. L’analyse se concentre sur les manières qu’ont les élèves, dans ce dispositif, d’exprimer leur attachement aux lieux. Pour répondre à cette question, nous avons conçu un modèle d’analyse didactique de représentations des lieux. Représentations des lieux en géographie scolaire: éléments pour une analyse didactique Se détendre Voyager