Brésil: l'encombrant ami chinois
La réduction depuis le milieu des années 80 de l'influence américaine en Amérique latine a ouvert de nouvelles perspectives à de nombreux pays, y compris la Chine. En l'espace de deux décennies, elle s'est imposée comme le partenaire incontournable du Brésil, du Venezuela ou encore de l'Equateur. Avec, à chaque fois, des déconvenues notables des deux côtés. Datant de plus de 50 ans, les liens entre la Chine et le Brésil n'ont débouché sur une intensification des échanges commerciaux qu'au début des années 90 lorsque les idéologies des deux pays ont commencé à converger. Un ami incontournable L'ouverture progressive de la Chine à l'économie de marché s'est notamment traduite par une hausse du commerce avec le Brésil et même un boom à partir de 2004 suite à la visite du président Hu Jintao. Délaissé par Washington, l'ancien pré-carré qu'était l'Amérique latine est devenu la nouvelle terre de mission de Pékin. Un pays difficile à appréhender Bien mal leur en a pris. Ce ne sera pas facile.
Le Brésil entre en récession
Le Brésil, septième économie mondiale, est officiellement entré en récession. Il s'agit d'une douche froide pour la présidente Dilma Rousseff dont la réélection en octobre est déjà menacée. Selon les données officielles publiées vendredi 29 août, le produit intérieur brut (PIB) du géant émergent d'Amérique latine a reculé de 0,6 % au deuxième trimestre par rapport au premier. L'Institut brésilien de géographie et des statistiques (IBGE) a aussi revu en baisse la performance du premier trimestre, de + 0,2 % à - 0,2 %. La première économie du continent vient ainsi d'enregistrer deux trimestres consécutifs de recul, synonymes de récession. L'IBGE attribue notamment ce phénomène à la grande quantité de jours fériés décrétés pendant la Coupe du monde de football (qui s'est déroulée entre le 12 juin au 13 juillet) mais aussi à la crise de la production industrielle. Lire : Au Brésil, la challengeuse Marina Silva inquiète Dilma Rousseff
Brésil: inflation à plus de 7%, bien au-dessus du plafond officiel
L'inflation au Brésil a grimpé de 1,24% en janvier, le taux le plus élevé depuis février 2003, et s'établit à 7,14% sur douze mois, bien au-dessus du plafond de tolérance fixé par les autorités, indique vendredi l'Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE). En décembre, l'inflation avait progressé de 0,78% . L'objectif officiel est de 4,5% par an, avec une marge de tolérance de deux points mais l'inflation a largement dépassé ce taux au cours des dernières années. En 2014, elle a atteint 6,41% légèrement inférieure au plafond mais le taux le plus élevé depuis 2011 et en 2013 5,91%. Selon l'IBGE, les aliments et les boissons (+1,48% de hausse), le logement (+2,42%) et les transports (+1,83%) "ont été les responsables de 85% du taux de janvier". Le marché table sur une hausse des prix au consommateur de 7% en 2015 et une croissance du PIB proche de zéro, comme en 2014.
Brésil : une économie en lente déliquescence
LE MONDE ECONOMIE | | Par Claire Gatinois (Sao Paulo, correspondante) A la caisse du supermarché Pão de Açucar, dans le centre de Sao Paulo, Ana Godoy ronchonne : « Pour la même somme, mon panier est à chaque fois plus petit ! » Depuis des mois, la jeune femme de 37 ans, salariée pour 4 000 reais par mois (972 euros), observe, résignée, les prix du quotidien s’envoler et son pouvoir d’achat s’atrophier. Mercredi 9 décembre, l’institut brésilien de géographie et de statistiques a confirmé son ressenti. L’inflation a atteint en novembre son plus haut niveau sur douze mois depuis 2003, à 10,48 %. Du jamais vu depuis 2002. Le Brésil traverse une crise à la fois économique, budgétaire, politique et éthique. Un pays en « soins intensifs » Un pays aux urgences en « soins intensifs », selon The Financial Times.