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2009 - « Les médias et la crise »

2009 - « Les médias et la crise »

Frédéric Lordon : Capitalisme, désir et servitude S’il y a une spécificité du néolibéralisme c’est bien qu’il se donne pour vocation de coloniser intégralement l’intériorité des individus, des travailleurs, c’est-à-dire de refaçonner intégralement leurs désirs et leurs affects. Le régime de mobilisation néolibéral ne se contente pas de ce que des salariés viennent et accomplissent les actions qu’on leur a dictées d’accomplir, comme c’était le cas dans le fordisme. Le néolibéralisme exige que le salarié refaçonne entièrement ses dispositions pour être dans un état de mobilisation générique et permanente. C’est-à-dire, non pas d’être simplement en état de faire précisément ce qu’on lui dit, selon une check-list analytique, mais d’avoir incorporé en soi, d’avoir fait sien, le désir-maître de l’entreprise de telle sorte que la coïncidence soit telle que la mobilisation soit quasi-parfaite. Puisqu’en s’activant au service du désir-maître, le salarié a en fait le sentiment de s’activer au service de son propre désir. Point technique :

Le commencement de la fin Pareilles aux images aériennes du front de tsunami avançant inexorablement vers une côte japonaise dont le sort est scellé, le déploiement de la crise financière depuis trois ans donne une impression d’irrésistible fatalité, avec en prime cette sorte d’incrédulité un peu stupide de dirigeants qui croient encore pouvoir tout sauver quand tout est déjà compromis. Un choc de la magnitude de la crise dite « des subprime », crise dont on ne redira jamais assez qu’elle a été celle de la finance privée, était voué à produire, via le canal du crédit, une récession dont les conséquences sur les finances publiques s’annonçaient désastreuses. Plus encore impliquées dans la détention de titres souverains qu’elles ne l’ont été dans les titres privés hypothécaires, un choc massif dans l’un puis l’autre compartiment menace de mettre à bas tout le système des institutions financières. Quand les agences font de la politique Les Etats-Unis à leur tour dans la lessiveuse Le chaos cognitif de la finance

2007 Le SLAM  Bonjour Daniel, Si désormais aujourd’hui,cher Daniel, il nous est interdit de fumer, il n’en demeurera pas moins que nous pourrons toujours grace à toi et à ton équipe (merci à vous tous,au passage) pouvoir continuer à nous drogués en écoutant tes émissions, fait attention tout de meme qu’ils ne te l’interdisent pas prochainement par un decret... C’est dommage que les émissions des années 2000 à 2005 ne soient archivées en mp3. Pour tout te dire et comme beaucoup de tes auditeurs,nous ne pouvons t’écouter durant les transmissions journalières, serait ce une volonté de ta direction ! Toujours est il que j’enregistre celles ci le dimanche soir pour ensuite me "nourrir" durant mes promenades de fin de journée de travail, seule solution désormais pour avoir encore une journée intelligente...

La fausse solution des eurobonds Au point où le destin de la zone euro, et en fait de l’Union tout entière, se trouve rendu à l’alternative radicale de l’explosion ou du fédéralisme complet, il semble bien que vae victis soit la réponse, malheur aux vaincus, aux demi-habiles et aux faux visionnaires, architectes prétendus d’une grandiose construction politique mais sans la moindre culture politique, ou du moins persuadés que l’ingénierie des pactes fiscaux pouvait leur en tenir lieu. Il est à craindre en effet que les ouvriers paniqués de la onzième heure ne puissent accomplir ce qui aurait dû être entrepris depuis très longtemps, mais à quoi en fait ils se sont toujours refusés, et que le temps compté d’une crise aigüe ne leur laissera pas accomplir : la construction d’une souveraineté démocratique européenne. Les eurobonds (façon Capitaine Haddock) Mais cette solution en est-elle vraiment une ? Les marchés, le tout et les parties Ne pas perdre la normalisation des « partenaires » par les marchés…

L'austérité, mais dans le calme Le « jeu de la mauviette » (chicken game) est un jeu de con : deux voitures se précipitent l’une vers l’autre, le premier conducteur qui dévie de la ligne pour éviter la collision est la « mauviette ». Il existe cependant une version « Fureur de vivre » plus stupide encore : les deux voitures parallèles fonçant vers un précipice, le dernier qui s’éjecte de la voiture pour ne pas faire le grand saut a gagné. On notera que dans cette version-là, les deux voitures sont perdues à coup sûr et le cas échéant un conducteur (ou deux) avec – death without a cause. C’est à cette merveille d’intelligence que la zone euro semble avoir décidé de s’adonner depuis trois ans – en tout cas jusqu’à la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) du 6 septembre. L’aléa moral ou le symptôme de la Désunion européenne « Aléa moral » est le nom technique donné à la méfiance interne qui ravage une Europe méritant chaque jour un peu moins le nom d’Union – à supposer qu’elle ait jamais pu le revendiquer.

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