Marcel Duchamp : “Le grand ennemi de l'art, c'est le bon goût”
"Artiste de l’optique", ses tableaux, ses fresques, ses objets, décomposent avec une joie provocante, le mythe de la fin de l’art. Rebattre les cartes de l’héritage duchampien, c’est ce que fait depuis le début des années 90 l'atiste Philippe Mayaux, dont le travail tourne et contourne les leçons de Duchamp avec une liberté et une insolence que celui-ci n’aurait pu désavouer. Et ne pas oublier qu'"on peut aussi bien réfléchir avec l’œil qu’avec le cerveau". Depuis Courbet, on croit que la peinture s'adresse à la rétine ; ça a été l'erreur de tout le monde. Un entretien du cycle "L’Atelier de rencontres", enregistré en 2014. Philippe Mayaux, artiste, Prix Marcel Duchamp 2006.
Art et mythe - La mythologie hermétique d’Étant Donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclairage - Presses universitaires de Paris Nanterre
2 Manual of Instructions for Marcel Duchamp Étant Donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclairage, (...) 1Cette note de la « boîte verte » de 1934 a donné son titre à la dernière œuvre de Marcel Duchamp, sur laquelle il a travaillé pendant deux décennies (1946-1966). Alors que le monde pensait qu’il avait renoncé à l’art, l’artiste a travaillé tranquillement toutes ces années dans son atelier, 210 West, 14 th street à New York ; et quand il a eu terminé, il a écrit le titre, la date et a signé sur le bras droit de la figure qui constitue également le thème central de l’œuvre. Il a également préparé un « mode d’emploi » illustré, un guide nécessaire pour l’assemblage de cette œuvre. 2Nous essaierons de voir exactement ce qu’il y a derrière cette vieille porte de Cadaqués, la petite ville méditerranéenne d’Espagne où Duchamp passait l’été ; une porte que Duchamp avait rapportée à New York spécialement pour son œuvre. 6Le premier espace est une antichambre. 18 Ibid., p. 802. 33 Ibid.
Marcel Duchamp, artiste ou anthropologue ?
« L’amour-propre est à peu près à l’esprit ce que la forme est à la matière. L’un suppose l’autre. » Marivaux Pourquoi l’œuvre de Duchamp reste aujourd’hui encore une énigme Comment une thèse qui ne flatte personne peut-elle trouver lecteur ? Comment une découverte particulièrement vexante pour homo sapiens trouvera-t-elle des chercheurs homo sapiens pour la valider ? C’est la question que je me pose et que les lecteurs de la revue du MAUSS pourront peut-être m’aider à résoudre. Tout le monde connait, au moins de réputation, Marcel Duchamp, artiste dada ayant propulsé une pissotière au statut de chef-d’œuvre de l’art du XX° siècle. En premier lieu, il fallait prendre son œuvre pour ce qu’elle est : une énigme. L’œuvre de Duchamp est une énigme dans ce second sens et elle a la forme d’un rébus. Nous ne sommes déjà plus loin de la fortune critique suscitée par les objets créés par Duchamp. La loi sociologique qui gouverne le « monde de l’art » Regardons cela de plus près. Ce protocole existe.
Marcel Duchamp : "L'art est un produit comme les haricots. On achète de l'art comme on achète des spaghettis."
Marcel Duchamp est l'invité de l'émission "Entretien avec" en 1960, lors d'un passage à Paris alors qu'il réside aux Etats-Unis. Considéré comme l'un des plus grands artistes de la première moitié du vingtième siècle, sa parole est très attendue. D'entrée de jeu, il s'exprime sur sa définition de l'art qui ne doit pas se réclamer du bon goût. Il insiste particulièrement sur la différenciation essentielle lui semble-t-il entre goût et art : "Le goût est une source de plaisir, et l'art n'est pas une source de plaisir". Il donne là son avis après "cinquante ans de réflexion sur la question". L'art est une chose beaucoup plus profonde que le goût d'une époque. Écouter Marcel Duchamp dans "Entretien avec" de 1960 rediffusé en 2005 sur France Culture. 1/4 Dans la suite de l'entretien, Marcel Duchamp répond à la question de son arrêt de la peinture. Notre époque, depuis cent ans, à mon avis, n'a rien produit au grand sens du mot.
Duchamp à Rome
>> Film #Duchamp@#Rome réalisé par Xavier Leton<< Duchamp à Rome est l’occasion d’une promenade d’un genre nouveau, un nouveau genre d’itération : vous vous déplacez maintenant dans la ville éternelle comme un touriste ou un simple badaud, mais en utilisant, cette fois-ci, Réseaux des stoppages étalon, un itinéraire inventé par Marcel Duchamp en 1914 et qu’il a peint sur un tableau. Vous vous déplacez à Rome, parce que « Tous les chemins mènent à Rome. » On prendrait la carte des déplacements d’une œuvre importante de Marcel Duchamp, Réseau des stoppages étalon, l’itinéraire accompli de ce tableau d’un musée à l’autre, d’un mécène et d’une institution à une autre. On tracerait une carte où seraient figurés les différents lieux où a été exposé Réseau des stoppages étalon de Duchamp, puis on reporterait ces lieux sur un plan de Rome. Réseau des stoppages étalon (papier calque) Plan de Rome Règle du jeu pour Duchamp à Rome Le joueur notera, au jour le jour, les détails de son avancée.