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Violeur au-delà du périph’, séducteur en deçà

Violeur au-delà du périph’, séducteur en deçà
Dans le traitement médiatique du « troussage de domestique », les journalistes français ont, pour les moins personnellement affectés d’entre eux, voulu faire preuve de « retenue ». Ainsi, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a-t-il, dès le 17 mai, engagé les télévisions à ne pas diffuser d’images de l’accusé menotté, conformément à une présomption d’innocence médiatique dont ne jouissent que trop rarement les inculpés de banlieue. Selon donc que vous soyez un jeune Noir de cité ou un vieux politicien blanc, les jugements médiatiques vous rendront sans la moindre retenue odieux violeur ou – « avec retenue » – séducteur malheureux. Dans ce partage raciste des violences sexistes, il est également sous-entendu que seuls les hommes de la première catégorie détestent les femmes, de façon innée (chez ces gens- là) ou acquise (à cause de leur culture et de leur religion). Personne, en revanche, ne s’intéressera à la vie américaine de l’accusé. « Pauvre DSK ! Related:  A lire/classerViolences sexistes et sexuellesImage de la banlieue dans les médias

The false debate between freedom of expression and religious extremism Reading news coverage about the recent attacks on the French satirical magazine Charlie Hebdo left me with many unanswered and uncomfortable questions. A very complex French, European and international event was summarized with simplistic headlines such us: "How remarkable that a humour magazine has led the fight against fanaticism" or "Paris attack illustrates the power of mockery." After the deadly attack, many cartoonists reduced the event to a confrontation between an armed, bearded jihadist and a pen. A simple representation, yet it is both powerful and misleading. After the 9/11 terrorist attacks, George W. Bush and many like-minded politicians and media outlets confined the attacks to a fight between evil (the "Islamic terrorists") and good (the United States and its allies), or between the free world (led by the United States) and oppression (led by Al-Qaeda and the Taliban). Unpacking the layers of a tragic event Defending 'freedom of expression' Image: ActuaLitté/flickr

États-Unis : Des victimes de viols dans l’armée sont elles-mêmes punies à tort Des milliers de membres de l’Armée des États-Unis se sont vu signifier la fin de leur carrière militaire après avoir dénoncé une agression sexuelle, faisant l’objet d’un dossier de renvoi qui les stigmatise et les empêche d’obtenir un emploi et des aides sociales, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Ce rapport est l’aboutissement d’une enquête de 28 mois menée par Human Rights Watch avec le soutien de Protect Our Defenders, une organisation de défense des droits humains qui soutient les victimes de violences sexuelles commises au sein de l’armée. Au cours des dernières années, sous la pression du public et du Congrès, l’armée américaine a mis en place certaines mesures de protection pour les militaires qui signalent des agressions sexuelles, mais rien n’a été fait pour réparer les torts causés à ceux qui ont été renvoyés injustement. Report Booted Lack of Recourse for Wrongfully Discharged US Military Rape Survivors – Ken Nelson*, apprenti matelot, octobre 2012

Tintin en banlieue, ou la fabrique de l'information, par Jérôme Berthaut (Le Monde diplomatique, septembre 2013) « On s’est aperçu que les banlieues étaient devenues pour nous des territoires étrangers, qu’il y avait une part du territoire français dont on ne comprenait plus la langue, la géographie, la sociologie... », expliquait en 2008 l’un des rédacteurs en chef des journaux télévisés de France 2. Les habitants « ne comprennent pas ce qu’on dit et on ne comprend pas ce qu’ils disent. Ça nous a amenés à en tirer une conclusion immédiate et à nous dire : “Puisque nous sommes à l’étranger lorsque nous sommes en banlieue, faisons ce que nous faisons à l’étranger : payons-nous les services de fixeurs.” » La reprise de ce terme, qui désigne à l’origine l’accompagnateur payé pour servir de chauffeur, de guide et d’interprète aux reporters dans les pays en guerre, n’est évidemment pas anodine. Ce glissement, qui témoigne d’un changement structurel de l’information sur les quartiers populaires, nous avons pu l’observer lors d’une enquête au sein de la rédaction de France 2 (1).

Le documentaire qui rend justice à La Villeneuve… malgré les pressions Le film « La Villeneuve, l’utopie malgré tout » (à voir sur Public Sénat jusqu’au 30 octobre [1] puis sur le site de latelelibre.fr) permet enfin d’entendre sur une chaîne de télévision nationale, la parole des habitants qui s’étaient mobilisés suite à la diffusion d’un reportage sur ce quartier de Grenoble, dans Envoyé spécial, en septembre 2013. Après une demande de droit de réponse ignorée par France 2 et un avis du CSA qualifiant ce reportage de « stigmatisant », un collectif d’habitants avait décidé de poursuivre la chaîne au tribunal pour diffamation. Une première en France (lire nos comptes rendus de la mobilisation, du procès et de la réaction de la profession). Deux ans après, le documentaire de Vincent Massot et Flore Viénot expose les motivations de ces habitants, mais également la diversité des ressentis sur ce quartier et le rapport des habitants aux médias, notamment des jeunes interviewés dans les reportages. Oui. Non, pas à moi en tout cas. Avec très peu de moyens.

« Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme », de Françoise Vergès : une recension Voici un essai passionnant qui porte sur l’histoire invisibilisée d’un nombre important de femmes réunionnaises et sur les mécanismes de la colonialité du pouvoir encore à l’œuvre dans la France d’aujourd’hui. Son auteure, Françoise Vergès, féministe, politologue et titulaire de la chaire « Global South(s) » au Collège d’études mondiales, part d’un événement resté dans l’oubli pour analyser la politique de gestion du ventre des femmes dans la République française. Une histoire passée sous silence En juin 1970, un scandale éclate à l’île de la Réunion : des milliers d’avortements, suivis de stérilisations sans consentement des concernées, ont été commis par une partie du personnel médical de l’Etat français, dans le cadre de l’Assistance médicale gratuite (AMG). L’affaire se clôt ainsi et les victimes tombent dans l’oubli sans avoir reçu ni excuses, ni indemnisation de l’Etat. Colonialité du pouvoir Le cas de la Réunion illustre bien que le ventre des femmes est historiquement racialisé.

Julien Salingue : « La solidarité avec la Palestine n’a rien à voir avec l’antisémitisme » Le Comptoir : Les députés ont voté le mardi 2 décembre dernier la reconnaissance française de l’État palestinien. Qu’en pensez-vous ? Julien Salingue : Précisons que les députés viennent de voter qu’ils « invitaient » le gouvernement à reconnaître l’État palestinien, ce qui n’est pas une petite nuance. C’est-à-dire que c’est une invitation qui n’a pour le moment aucun effet concret et qui, en réalité, n’en aura pas. Le gouvernement ne reconnaîtra pas l’État palestinien, car ce n’est pas la stratégie actuelle de la diplomatie française qui dit qu’il faut plutôt relancer les négociations et ne pas froisser l’État d’Israël. Alors pourquoi ce vote et pourquoi maintenant ? Et quels intérêts la reconnaissance de l’État palestinien pourrait représenter pour le gouvernement français et pour sa diplomatie ? Le seul intérêt que pourrait avoir le gouvernement français, ça serait de redorer son image dans le monde arabe. Exactement. Oui, c’est vrai. Manifestation pour le peuple palestinien à Paris.

Le monde entier a un vrai problème de culture du viol «Indécises, aguicheuses, irrationnelles». L'idée que les femmes victimes de viol ont une part de responsabilité dans les violences qu'elles subissent continue à exister dans la mentalité française. Mais aussi partout ailleurs. «La responsabilité du violeur est atténuée si la victime a eu une attitude provocante en public (40%) ou si elle portait une tenue sexy (27%).» 1.001 personnes représentatives de la population française majeure ont été interrogées par internet. 76% des Français(e)s jugent que «dans la vie, de nombreux événements sont ressentis comme violents par les femmes alors qu’ils ne le sont pas par les hommes».42% des personnes interrogées estiment que les femmes sont moins rationnelles; 25% affirment qu'elles sont moins sûres de ce qu'elles veulent que les hommes. 19% sont convaincus que les femmes qui refusent d'avoir une relation sexuelle veulent en fait dire oui. Une pensée globalisée Capture d'écran de l'étude menée en 2003 en Turquie sur 800 élèves d'université.

L'image d'un jeune qui braque un policier ? Hop, un détournement raciste En début de semaine, une photographie d’un jeune visant un policier avec un pistolet a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Derrière, un détournement avec un propos raciste. L’image est frappante. Sur un scooter, un jeune homme tient un pistolet dans sa main droite. Dans le viseur, un policier, assis dans sa voiture de fonction. On peut ainsi retrouver ce message posté sur le réseau de Mark Zuckerberg. Regardez cette image, elle a été prise dans un quartier “sensible” de Champigny sur Marne (94) [...]. (Capture d’écran Facebook) Le problème, c’est que cette image est en réalité un souvenir de tournage. Le mot d’ordre était de faire sortir les Lascars de leur appartement et de multiplier les conflits avec le monde “extérieur”. L’image a d’ailleurs été reconnue par un des acteurs, Alexandre Achdjian, qui a ainsi affirmé : Cette photo a été prise pendant le tournage, devant la sandwicherie le Buns, rebaptisée le Miam Iam. Des photos détournées, encore et encore

Les jeunes communistes portent plainte contre M6 « Quartiers sensibles : le vrai visage des nouveaux ghettos ». Voilà le titre du reportage diffusé par M6 dimanche 12 avril, qui a suscité de vives réactions. Au point que les jeunes communistes de Bobigny et Drancy (Seine-Saint-Denis) ont annoncé le dépôt d'une plainte, lundi prochain, pour diffamation publique auprès du procureur de la République. Un quartier de Bobigny a été choisi par les journalistes avec Roubaix, Evreux, Marseille ou encore Les Mureaux pour illustrer « les nouveaux ghettos », suite à ce que Manuel Valls a nommé « apartheid ». Avec leur avocat Maître Giacomo, les jeunes communistes ont également annoncé une plainte pour discrimination et incitation à la haine raciale, doublée d'une lettre envoyée au CSA et au Défenseur des Droits. Que reprochent les jeunes communistes de Bobigny à ce reportage ? Peu à peu, le reportage valide son hypothèse de départ : être élevé par une mère célibataire dans un quartier pauvre rend violent.

À propos du facho-« féminisme » et de ses relais médiatiques Le 13 août dernier, Samira été brûlée vive par son conjoint. Au moment où j’écris ces lignes, elle est toujours dans le coma, des brûlures sur 30% du corps, son pronostic vital engagé. Une réaction humaine ? Une tentative de féminicide de plus, une femme que son compagnon pensait sienne, voulait posséder. Sauf que Nice-Presse, officine médiatique niçoise s’efforçant avec succès de faire pire que Nice-Matin, qui ne vole déjà pas haut, ce genre de réaction, ça ne l’intéresse guère. Et c’est quoi, l’avis du Vardon ? L’extrême-droite est coutumière de la récupération politique de toutes les horreurs commises, qu’il s’agisse d’attentats ou des violences faites aux femmes (dont elle se fout éperdument le reste du temps d’ailleurs), occultant complètement le fait que ces violences font partie d’un système patriarcal qui n’épargne pas une femme dans le monde, et que des féminicides ont lieu partout dans le monde. Bon. Sauf quand l’agresseur s’appelle Nabil. Par Tia Pantaï, Macko dràgàn et PP.P

"COMME ELLE VIENT"… CANTAT : UNE AFFAIRE D’ÉTAT ? « FéeMiniste POST SCRIPTUM : Le parquet de Bordeaux, au vu des nouveaux éléments mis à jour par Maître Mellul, a lancé, jeudi 17 octobre 2013, de nouvelles investigations concernant les causes de la mort de Kristina. "Et même garder présente à l’esprit la conscience que l’oppression des femmes nous concerne, et nous concerne directement, est douloureux. La tentation existe toujours de rejeter cette oppression loin de nous." Christine Delphy Hier est paru un communiqué de presse très troublant, que j’ai publié ici dans son intégralité. Je suis hantée par la mort de Kristina Rady. Depuis sa disparition – tant corporelle que médiatique – et alors que je ne m’étais pas plus que cela intéressée à la première affaire Cantat, je suis dans une alerte permanente et inquiète de tout ce qui touche à elle. On sait aujourd’hui que Kristina a été victime de violences, et on sait aussi que le rapport d’autopsie n’a été communiqué à personne. Comment un dossier pareil a-t-il pu être classé en moins de 24h ? Like this:

Chine - Trafic de fiancées - Elles osent ! Le site Lemonde.fr pointe du doigt la hausse du trafic de femmes venant d’Asie du Sud-Est vers la Chine. Le phénomène n’est pas nouveau mais il semble s’amplifier dans un pays où naît 118,1 garçons pour seulement 100 filles. Désormais, chaque année, plus d’un million de Chinois ne trouveront pas chaussures à leurs pieds, faute de femmes. De plus en plus de femmes d’Asie du Sud-Est passent illégalement en Chine, où elles sont vendues à des villageois ou forcées à se prostituer. « Le nombre de femmes étrangères amenées clandestinement en Chine est sans aucun doute en hausse », affirmait Chen Shiqu, directeur du bureau de répression du trafic d’êtres humains du ministère de la sécurité publique le samedi 3 décembre dans le China Daily, qui n’a cependant pas donné de chiffre permettant de mesurer l’ampleur du phénomène. Épouses ou prostituées Source : Lemonde.fr, avec l’AFP, du 3 décembre 2011. Lire aussi « Asie : où sont les femmes ?

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