Pour devenir propriétaire en Corse, il faudra y vivre depuis 5 ans L'Assemblée de Corse a adopté vendredi 25 avril un statut de résident permanent d'au moins cinq ans pour devenir propriétaire dans l'île afin de contrer la flambée des prix et la spéculation foncière et immobilière alors que quatre logements sur dix sont désormais des résidences secondaires. Ce statut, dont l'idée avait été lancée par les nationalistes dénonçant l'impossibilité pour de plus en plus de Corses de se loger sur leur terre, a été adopté par 29 voix sur les 51 élus de l'assemblée dont la majorité est à gauche. 18 élus ont voté contre et quatre, dont trois de droite, n'ont pas participé. Alors que la totalité des quinze élus nationalistes s'est prononcée pour ce statut proposé par l'exécutif territorial, le débat a surtout divisé à gauche. Pour le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Paul Giacobbi, député PRG de Haute-Corse, qui avait présenté le projet, l'adoption du statut de résident "casse toute velléité de spéculation".
«Au quotidien, je ne dis pas que je suis rom» «Quand vous parlez des Roms, c’est aussi de moi que vous parlez...» A côté des 18 000 Roms migrants vivant en France dans des conditions précaires, il y a les autres, ces «invisibles». Ils sont parfaitement intégrés dans la société, travaillent dans des grandes entreprises, à l’université ou encore à l’hôpital. Certains font la une des médias, comme Anina Ciuciu qui se retrouve un peu malgré elle, à incarner la «Rom intégrée» (lire son portrait dans Libé). La plupart sont des citoyens anonymes qui s’accommodent comme ils peuvent de leurs origines. Quel regard portent-ils sur leur peuple, stigmatisé à coups de dérapages politiques ? «Je le revendique... Sarah Carmona, docteur en histoire, prof à l’université «Je suis franco-espagnole. «Si c’était à refaire, je ne le dirais pas, je pense. «Quel rapport entre le rom migrant dans les bidonvilles, que l’on voit à la télévision, et moi ? «Dans la machine à laver le linge, on ne mélange jamais les vêtements de femme et d’homme, c’est sale.
Non Monsieur Jack Lang, voir une femme se faire embrasser de force, ça n'est pas drôle La scène montrant un jeune embrassant de force une journaliste a beaucoup fait rire Jack Lang. Ici, le 13 juin 2012 (P.EMILE/SIPA) Jack Lang n'est qu'une vieille relique machiste. Ce n'est pas gentil de le dire, mais ça va quand même bien mieux en le disant. Jack Lang vient d'une autre époque Jack Lang appartient à une autre époque, de celle où l'on détroussait les femmes de ménage et où glisser une main aux fesses des secrétaires était considéré comme une preuve de bonne vigueur. Tu sais ce qu'il te dit le sexe faible Jack ? Lang, Delon et le commissaire Moulin à ranger aux archives Jack Lang appartient à une époque où s'il y avait suspicion de viol, d'agression sexuelle, il n'y avait pas mort d'hommes. Le pire, l'ironie de l'histoire même, c'est que Jack Lang, lui qui est tellement obsédé de jeunisme, de son paraître et du porter beau, lui qui ne cesse de rappeler combien il est "branché", ne réalise même pas lui-même à quel point il est dépassé, éculé. Jack Lang fossilisé de la culture
Féminisme qui ne coûte rien En cette journée internationale des droits des femmes, j'aimerais rapporter un petit souvenir amusant. La discussion portait sur la proportion des femmes parmi les chercheurs scientifiques (de l'ordre de 33% au CNRS... ce qui est tout de même plus que chez les députés, 26,9% !). Un sociologue pontifiait en proposant des mesures énergiques : mettre des quotas paritaires aux concours ! Une telle mesure lui coûterait rien, puisque, à son point de carrière (directeur de recherche), il n'avait plus de concours à passer et ne pourrait donc être lésé. (*) Qui plus est, dans une discipline avec une bonne proportion de femmes parmi les jeunes docteurs, il n'aurait guère de difficulté à atteindre le quota demandé s'il devait être membre de jury. Je trouve toujours amusant que l'on se donne une apparence de progressisme et de largesse d'esprit en promouvant des mesures pour lesquelles on n'a à faire aucun effort, aucun sacrifice, ceux-ci reposant entièrement sur les autres.
Harcèlements De Rue - Je suis depuis 8 mois dans une petite ville de Guyane Harcèlements De Rue - Je me fais constamment harceler Harcèlement, menaces, intimidations : ma vie ordinaire d'ancienne actrice porno "Le porno n'est pas un crime" (m4tik/FlickR/CC) Sexe rémunéré, homoparentalité, Joe Dassin. Notre quotidien compte un grand nombre de sujets qui poussent chacun à exprimer le fond de sa pensée avec les tripes. Le statut social des travailleurs du sexe en fait partie. J'en ai la preuve depuis que j’ai expérimenté le gagne-pain d’actrice X pendant mes études. Job étudiant : actrice porno Mes premières difficultés se sont manifestées sur internet, où mes informations personnelles ont été largement diffusées : nom, adresse et numéro de téléphone. Rapidement, j’ai reçu de nombreux appels nocturnes et j’ai essuyé des humiliations publiques à la fac, entre deux demandes d’autographes. Dans ce contexte folichon, mon travail a fait l’objet de dénigrements systématiques. A la Sorbonne, la cinquième année est extrêmement sélective, ce qui contraint de nombreux étudiants à changer d'université. Intimidations et menaces sur mon (nouveau) lieu de travail Ma situation, cette affligeante banalité
La rue, fief des mâles L'espace urbain est ultrasexué, pensé par et pour les hommes. Au point que les femmes érigent des barrières inconscientes et traversent les lieux publics bien plus qu'elles ne s'y attardent. LE MONDE CULTURE ET IDEES | • Mis à jour le | Par Fanny Arlandis Sur le trottoir ou dans le métro, on croise des vieux, des jeunes, des hommes, des femmes. Surtout, contrairement à ces derniers, "les femmes ne font que traverser l'espace urbain, elles ne stationnent pas", explique le géographe Yves Raibaud, coproducteur d'un rapport, en 2011, commandé par la communauté urbaine de Bordeaux. Sifflées, collées, insultées, autant de situations que vivent les femmes dans la rue. Pour la sociologue Marylène Lieber, professeur à l'Institut des études sur le genre, à Genève, les femmes subissent des "rappels à l'ordre sexués, des petits actes qui n'ont rien de grave mais qui leur rappellent sans cesse qu'elles sont des "proies" potentielles dans l'espace public : commentaires, regards soutenus, etc.".
Comment lutter contre le viol [descriptions explicites de scènes de viol] On demande souvent aux féministes comment diminuer le nombre de viols, quelles mesures elles préconisent (sachant que la méthode la plus rapide est l'extinction du genre masculin mais vous allez pinailler). Si tout le monde s'accorde à être contre le viol, ce même monde devient d'un coup beaucoup moins prolixe quand il s'agit de définir le viol. Pour la majorité d'entre nous, un viol est commis par un type très moche sur une jolie fille qui garait sa voiture dans un parking. Avant donc de penser à diminuer le nombre de viols peut-être convient-il de comprendre ce qu'est un viol. - un mec couche avec une fille. Ces quatre scènes constituent des viols, mais, pour beaucoup d'entre nous ce seront des dérapages, des filles chiantes, des filles indécises, une baise ratée, une tentative. Il faut ensuite se dire que s'il y a 50 000 viols par an a minima, il y a sans doute beaucoup, beaucoup, beaucoup de violeurs en liberté.
La quenelle, la circoncision et les sauvages Je commence à en avoir un peu marre de n’écrire que sur les Juifs et l’antisémitisme. La semaine dernière, j’ai même failli remplacer ma bio Twitter par une paraphrase de cette réponse de Disraeli à l’adresse d’un parlementaire qui le raillait sur sa judéité : Oui, je suis juif, et quand les ancêtres de mon très honorable adversaire étaient des brutes sauvages dans une île inconnue, les miens étaient prêtres au temple de Salomon. Cette phrase m’a rappelé une chose qu’on oublie facilement : que le pire effet de l’adversité, c’est le conditionnement qu’elle produit. Mais enfin, il me semble que certaines choses méritent d’être signalées. La première, c’est l’échec retentissant de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme telle qu’elle a été menée depuis l’après-guerre. Comme ça ne suffisait pas, on a voté des lois pour interdire purement et simplement l’expression des idées racistes et antisémites. Si ça ne suffit toujours pas, quelle sera la prochaine étape ? Kudos
Prix Nobel de la haine Deux faits dans l’actualité française font actuellement grand bruit à l’étranger. Votre président se tape une actrice et ça fait un gros scandale. Mais ce n’est pas ça qui nous plaît. Nous, c’est le scooter qu’on aime. Et peut-être le casque. Là, on se marre. L’autre élément d’actualité qui a fait tilt concerne un geste appelé «la quenelle». Ne vous méprenez pas. Pensez ce que vous voulez de Pol Pot, Staline ou des Turcs en Arménie, la Shoah fut la grande éradication bureaucratique et industrialisée. Traduit de l’anglais par Hélène Borraz. Cette chronique est assurée en alternance par Philippe Djian, Christine Angot, Robert McLiam Wilson et Marie Darrieussecq. Robert MCLIAM WILSON Ebranler les hommes | Christiane Taubira Il est triste, infiniment triste, d'achever une année sur les pitreries obscènes d'un antisémite multirécidiviste. Faut-il que son talent soit stérile pour qu'il n'ait d'autres motifs pour faire s'esclaffer des esprits irresponsables ou incultes ou pervers, qu'une tragédie, un génocide, un indicible drame, de ceux dont on sait qu'on ne guérira pas, car rien ne nous consolera jamais des enfants dont la destinée s'est interrompue, brusquement ; et avant même cette violence de la mort industrielle, qui ne distingue pas, frappe sans rien connaître de ses victimes, la violence de l'arrachement, de la malnutrition, de la maladie, du désarroi, de cet inconnu irrationnellement hostile, la violence de la révélation de parents démunis qui ne peuvent protéger que par l'amour. Faut-il frayer avec les monstres pour trouver quelque plaisir à se faire complice, après coup, de ce crime contre l'humanité ? Agir. La démocratie s'enorgueillit d'avoir conscience que la justice des hommes est faillible.
Simple-touriste me défie... Simple-touriste me défie de relever des propos racistes dans ses interventions sur le blog de David Monniaux. Pendant quelques instants je me suis dit que je pourrais faire une analyse lexicale automatisée sous forme de pastiche des analyses des discours politiques que Jean Véronis présentait sur son blog des technologies du langage pour lui rendre hommage. Puis à la réflexion je me suis dit que le parallèle pouvait tout autant être vu comme une insulte à sa mémoire. Mais cela m'a rappelé que lorsque j'étais plus jeune j'allais dans une colonie de vacances xénophobe... Les racistes sont nos amis, il faut les aimer aussi... Ma mère a voulu m'envoyer en colonie de vacances pour me socialiser (hum !) Bref, c'étaient des xénophobes qui allaient tous les ans au BBR et accusaient les arabes de tous leurs maux. Mais j'ai continué à y aller, non pas que je partageasse leurs vues, mais le programme sportif était intéressant et c'étaient tous de braves gens. Le blocage de la réflexion
Quota de meuf Diverses instances de l'enseignement supérieur et de la recherche ont mis en place des quotas officieux de femmes dans les jurys de recrutement. Dernièrement, un épisode m'a bien fait rire : Acte 1 — Une collègue me demande si je ne connaîtrais pas une femme maître de conférence ou assimilée (p.ex. chargée de recherche CNRS ou INRIA) travaillant dans une certaine thématique, pour faire partie d'un comité de sélection. Acte 2 — Une autre collègue, professeure des universités, me dit avoir été sollicitée pour être membre d'un comité dont j'identifie rapidement qu'il s'agit du même. Je me demande quelle portion des professeures des universités et directrices de recherche en informatique est sollicitée pour faire quota de meuf dans les divers comités (l'avantage d'être un homme : on me fiche largement la paix). (Remarque : peut-on parler de « poste à moustaches » avec des jurys féminisés ?)