Global Forum : Quand les collégiens font de la com’ En 2013, Marie Soulié, professeure de français au collège Daniel Argote à Orthez, présentait à Nantes au Forum des enseignants innovants un projet qui obtenait le prix du public : l’animation par les collégiens d’une agence de communication. En 2014, elle participe avec Aurore Coustalat, professeure d’anglais dans le même établissement, au Global Forum de Barcelone. C’est l’occasion de témoigner à nouveau de la belle dynamique d’une expérience, qui déborde désormais sur tout un travail d’équipe et s’est même prolongée par la création d’une webradio. C’est l’occasion de diffuser à nouveau la pertinence du projet qui confie aux élèves une mission d’importance : communiquer sur les réussites et spécificités de leur collège en utilisant différents médias (Web Tv, Web radio, réseaux sociaux, site internet, journal). Qu'est-ce que l'agence « i-média » ? I-média est une agence de communication créée dans un collège dans le cadre d’une classe projet média. L'agence
Un traitement théâtral de texte Le théâtre est-il fait pour être lu ou pour être vu ? Question classique, qu’il serait peut-être bon de dépasser pour que les élèves soient mis en activité par l’écriture et le jeu, pour qu’ils s’emparent vraiment des pièces qui leur sont données. Yoan Fontaine, professeur de français au collège Belle-Vue de Loué dans la Sarthe, propose une piste d’activité pédagogique qu’il a menée en 4ème : lors de l’étude de « L’Avare » de Molière, les élèves, avec un simple traitement de texte, insèrent des didascalies dans certaines scènes pour éclairer leur conception du personnage ; ils vont ensuite mettre en œuvre les indications de mise en scène et de jeu données par leurs camarades pour faire vivre ces différentes visions. Comment l’activité a-t-elle été lancée ? L’activité constitue le prolongement et l’aboutissement d’une séquence sur L'Avare, en classe de 4ème. Ce travail d'écriture a permis de réinvestir certains apprentissages de la séquence. Quel bilan final tirez-vous de l’expérience ?
Un journal du futur en 4ème Julien Delrieu, professeur de lettres au collège Le Joncheray de Beaumont-sur-Sarthe, propose à ses classes de quatrième un beau défi : réaliser une édition quotidienne d'un journal qui pourrait paraître 1000 ans après notre ère. Chaque élève prend en charge la rédaction de deux articles de presse qui s'intègrent dans une rubrique du journal (éditorial, mode, tourisme, actualité internationale, archéologie, petites annonces, sports, faits divers...). Le travail mené articule recherches, lectures, écritures, débats…, favorise une réflexion distanciée et critique sur le monde actuel, stimule l’activité et la créativité des élèves, met en place une relation de confiance et de responsabilisation : est-il envisageable d’apprendre la natation sans nager ? est-il possible d’éduquer aux médias ou à la science-fiction sans les pratiquer ? Le projet prolonge une séquence consacrée au genre de la science-fiction : pouvez-vous expliquer en quoi a consisté celle-ci ?
Le français au collège avec les tablettes « Le français, c’est pas que des dictées ! » Patricia Bonnard, professeure de lettres au collège Leprince-Ringuet de Genas, en administre remarquablement la preuve : sur son blog d’enseignante et sur le site de ses élèves, elle fait vivre diverses expériences pédagogiques, stimulantes et enrichissantes, de lecture-écriture-publication. Par exemple à travers un projet interdisciplinaire actuellement mené en 4ème autour de la condition de l’enfant au 19ème siècle : « Le labeur et la peine ». Vous menez un vaste projet intitulé « Le labeur et la peine » en 4ème autour de l’enfance au 19ème siècle : pouvez-nous le présenter ? L’objectif du projet est de faire découvrir la condition de l’enfant au 19° siècle. Dans ce cadre, vous avez mené avec les tablettes une activité particulièrement originale consistant à donner la parole à des figures d’enfants : comment s’est déroulée cette activité ? Ma première intention était de travailler sur le roman de V. Propos recueillis par Jean-Michel Le Baut
2014 : Un Printemps des poètes pédagogique Du 8 au 23 mars, le 16ème Printemps des poètes tente à nouveau de faire vivre la poésie en la plaçant au cœur de la cité. L’édition 2014 explore les relations qu’elle entretient avec les autres arts : la musique, la danse, le théâtre, les arts plastiques, la photographie, la vidéo... Sur France-Culture, l’émission « Chantez le poème » le 8 mars à 21 heures en constitue l’ouverture officielle. Le 9 mars, on célèbre, place du Trocadéro à Paris mais aussi partout en France, le mariage de la poésie et de la danse à travers un flashmob décalé : une chorégraphie funambulesque imaginée par José Montaldo sur le poème « Liberté » de Paul Eluard. Tout au long du mois, dans de nombreux établissements scolaires aussi, se déroulent expositions, rencontres, lectures, ateliers d’écriture, performances originales : le Café vous invite à un petit parcours vivifiant à travers les régions, les écoles, les collèges, les lycées… Ne pas enfermer la poésie dans les livres Faire vivre l’Ecole par la créativité
Lettres : Apprentissage de la langue : principes et conseils La maîtrise de la langue est une compétence que le socle actuel et futur affirme comme essentielle. Le collège des inspecteurs de l’académie de Besançon a publié un document qui éclaire certains principes et livre quelques conseils susceptibles de favoriser cet apprentissage, dont un rapport récent de la DEPP déplorait les limites et les ratés dans l’enseignement en France. Plus encore que scolaire, l’enjeu est psychologique et politique, tant la maîtrise de la langue « conditionne la construction de soi et la représentation positive du vivre ensemble » : « quelle citoyenneté possible pour qui n’aime ni lire, ni écrire, ni converser ? ». Les auteurs du rapport tentent de réfuter certaines reçues et d’inciter à changer les pratiques : pour être efficace, l’apprentissage d’une langue vivante doit lui-même faire vivre cette langue. Pour que l’apprentissage soit plus efficace, il convient de transformer certaines pratiques de classe. Jean-Michel Le Baut L'étude L’étude de la Depp :
REFER 2014 : Les petits chaperons rouges du numérique Au Rendez-vous des Ecoles Francophones En Réseau (REFER) qui s’est tenu simultanément les 20-21 mars des deux côtés de l’Atlantique, les élèves, comme les pédagogues, ont témoigné à leur façon des valeurs et des compétences que porte le numérique éducatif, les fameuses « 4 C » : la Collaboration, par exemple à travers un conte qu’ont joliment modernisé ensemble 8 classes de différents pays ; la Créativité, en particulier à travers une expérience vivante de la langue sur Twitter ; la pensée Critique, qui invite à affronter activement les problèmes pour apprendre à les résoudre ; la Communication, qui permet de tisser de fructueuses interactions entre élèves et de valoriser leur travail.. Huit classes du Québec, de Belgique et de France ont mené une activité commune de lecture et d’écriture autour du « Petit Chaperon Rouge ». Le concours de twittérature organisé à l’occasion du REFER 2014 a lui aussi permis de stimuler et valoriser la créativité des élèves. Jean-Michel Le Baut
Refonder la lecture littéraire au lycée En cours de français, en particulier au lycée, l’étude de textes littéraires est l’activité la plus courante, et selon certains la plus désolante : elle tend trop souvent à maintenir les élèves dans une distance avec les œuvres, qu’elle soit technique (analyser avec l’œil et les outils des « experts ») ou culturelle (admirer et sacraliser comme le font les « lettrés »). D’autres postures, et donc d’autres pratiques de classe, sont-elles possibles ? Oui, et avec bonheur, démontre un ouvrage récemment publié sous la direction de Sylviane Ahr : « Vers un enseignement de la lecture littéraire au lycée ». On y trouve de nombreuses pistes, théoriques et pratiques, pour favoriser un rapport plus authentique à la littérature, donner plus de saveur aux savoirs, retrouver à l’Ecole « le plaisir du texte », peut-être aussi le goût de soi et des autres. L’élève comme sujet lecteur La lecture analytique, souligne Sylviane Ahr dans son introduction, place au centre le texte, et très rarement l’élève.
Canopé, littérature et pédagogie : La collection "Romans d'aujourd'hui" Ouvrir de nouveaux chemins à l’étude de la littérature, c’est l’objet de la collection « Romans d’aujourd’hui » développée par le CNDP. Le sera-t-elle encore avec Canopé ? Elle propose aux enseignants des DVD accompagnés de livrets pédagogiques pour aborder avec les élèves des œuvres contemporaines, en résonance avec des problématiques ou des esthétiques actuelles. Après Jean Echenoz, Laurent Gaudé, Mohed Altrad…. Elle vient de s’enrichir d’un nouveau titre autour du récit « L’adversaire » qu’Emmanuel Carrère a consacré à l’affaire Jean-Claude Romand. Un bel entretien avec l’écrivain est susceptible d’apporter aux élèves de précieux éclairages sur son exploration de ce tragique fait divers. La collection « Romans d’aujourd’hui » veut aider les enseignants à aborder des œuvres contemporaines en classe : pourquoi un tel choix éditorial et pédagogique ? Les enseignants de Lettres ont parfois des scrupules à mettre au même niveau les œuvres contemporaines et les œuvres académiques.
Un nouvel enjeu éducatif : La translittératie ? Sur le site HAL d’« hyper articles en ligne », les chercheurs Eric Delamotte, Vincent Liquete et Divina Frau-Meigs consacrent une étude à « la translittératie ou la convergence des cultures de l’information ». Le terme savant de « translittératie » recouvre des compétences essentielles sur les plans culturel, citoyen ou professionnel, et donc désormais au cœur des missions de l’Ecole : « l’ensemble des compétences d'interaction mises en œuvre par les usagers sur tous les moyens d’information et de communication disponibles », de l’oral au livre, en passant par les différents médias et bien entendu les environnements numériques. Les auteurs de l’étude éclairent certaines difficultés rencontrées en la matière par les jeunes, et leurs comportements lors de dispositifs scolaires comme les TPE et les PPCP : de quoi inciter l’Ecole à renouveler ses pratiques, voire ses règles… Favoriser une réflexivité sur les usages Certaines lacunes ont ainsi été repérées chez les élèves. Jean-Michel Le Baut