Présentation du genre
discours puritain, a toujours été le crime, ou plus exactement le crime sanglant, sorte de scandale diégétique d'autant plus grand que le texte policier tout entier en est, en quelque sorte, la conséquence (les romanciers traditionnels semblent d'ailleurs avoir été sensibles à ce rapport du livre au crime, puisqu'ils ont multiplié les récits où le meurtre se déroule dans une bibliothèque). Aussi bien, ce sera autour du crime que s'articuleront les définitions de certaines des meilleures études traditionnelles du genre (Haycraft, bibl. angl., 90; Symons, bibl. angl., 168). Cependant, le crime n'a de sens, dans un roman policier, que s'il est entouré de mystère, mystère qui, pour l'enquêteur (et le lecteur qui s'identifie à ce dernier), constitue un problème. Et pourtant, la dimension proprement textuelle du genre policier ne peut être qu'évidente pour qui veut bien lire, pour qui veut bien percevoir le roman policier comme une histoire.
Pluvigner (56) - Le roman policier
Même si les assassins ont toujours fait partie de la littérature, le roman policier naît au milieu du XIXème siècle. Depuis, il s'est ramifié, étoffé, diversifié : romans d'enquête à dominante psychologique, romans dont le détective est devenu (presque) plus célèbre que l'auteur (Hercule Poirot pour n'en citer qu'un), romans noirs qui privilégient l'atmosphère (Simenon en est le maître), polar historique, polar d'espionnage jusqu'au thriller toujours très en vogue aujourd'hui (âmes sensibles s'abstenir…) La littérature du crime est un "genre" difficile à classer. Il y a tout d'abord deux "tendances" de romans policiers qui sont très proches, les polars à dominante "enquête et ambiance" et ceux à dominante psychologique, comme ceux de Patricia Highsmith, de Simenon ou plus récemment dans l'excellent « Vendetta » de Roger Jon Ellory. Voici quelques noms pour vous aider à y retrouver : Enquête et psychologie Enquête et ambiance Les "thrillers" Aujourd'hui vous pourrez lire : Sans oublier...
Quelques nuances de noir | Le monde du polar
Les Héros de la Littérature Policière
Les meilleurs polars de tous les temps
La saga Millenium de Stieg Larsson (2010) Stieg Larsson, en rendant les trois tomes de Millenium à son éditeur la veille de succomber à une crise cardiaque (et de manquer de voir les retombées mondiales de son œuvre), a réussi un exploit : celui de mêler journalisme, enquête, féminisme, hacking et bleds en Suède avec brio. Car en plus d’être haletante, précise, fouillée et pleine de rebondissements, la trilogie Millenium, avec en tête Les Hommes qui n’aiment pas les femmes, dénonce de façon limpide, à travers de sordides meurtres, ce que les sociétés se refusent à admettre : les hommes se rendent coupables, partout dans le monde, de féminicides, d’une haine aveugle et gratuite des femmes, et ce depuis trop longtemps. Ajoutez à cela un journaliste incorruptible, Mikael Blomkvist, et une femme-enfant surdouée et sauvage, Lisbeth Salander, et vous obtiendrez la trilogie de l’année.
Un polar-Collectif
Quelques avatars du polar historique – Chroniques – Littérature policière – Revue Les libraires
Quoique souvent snobé par les amateurs purs et durs qui ne jurent que par le récit d’enquête classique ou le roman noir, le polar historique a gagné ses lettres de noblesse au cours des dix dernières années, au point où il est devenu une des branches les plus populaires du genre. Le principe en est fort simple: il s’agit de transposer l’énigme criminelle ou l’action du thriller dans un passé plus ou moins lointain, dans une intrigue où se côtoient personnages réels et fictifs, événements historiques et imaginaires. Par exemple, l’écrivain américain Tom Rob Smith situe l’action de Kolyma en Union soviétique, à l’époque de Khroutchev, après la mort de Staline. Nous y retrouvons Leo Demidov (héros d’Enfant 44), l’ex-agent de la police secrète, maintenant repenti, qui dirige un département de criminologie. Quand Khroutchev entreprend une surprenante politique de «déstalinisation» en dénonçant les méthodes innommables des tortionnaires de l’État, l’heure des règlements de comptes a sonné.
Le film noir : reflets sociaux - De son cœur le vampire
2) Le film noir : reflets sociaux Phyllis Dietrichson (Barbara Stanwick) et Walter Neff (Fred MacMurray) dans Assurance sur la mort (Billy Wilder, 1944) S’il appartient incontestablement aux genres majeurs du cinéma hollywoodien de la grande époque des studios, il est moins évident de cerner les limites du film noir que celles d’autres genres. En effet, le film noir se présente comme ayant des codes moins marqués que, par exemple, le western qui est notamment surdéterminé par d’étroites limites spatio-temporelles. Ainsi l’attribution du label « film noir » à certains films est-elle relativement problématique et de nombreuses polémiques peuvent exister concernant tout particulièrement la naissance et la fin de ce genre. Kitty Collins (Ava Gardner) dans Les Tueurs (Robert Siodmak, 1946) Si les débuts du film noir restent relativement difficiles à dater, c’est évidemment parce qu’il n’est pas né de nulle part. Jeff Bailey (Robert Mitchum) et Kathie Moffett (Jane Greer) dans Ran