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Comment lutter contre le viol

Comment lutter contre le viol
[descriptions explicites de scènes de viol] On demande souvent aux féministes comment diminuer le nombre de viols, quelles mesures elles préconisent (sachant que la méthode la plus rapide est l'extinction du genre masculin mais vous allez pinailler). Si tout le monde s'accorde à être contre le viol, ce même monde devient d'un coup beaucoup moins prolixe quand il s'agit de définir le viol. Pour la majorité d'entre nous, un viol est commis par un type très moche sur une jolie fille qui garait sa voiture dans un parking. Là on est tous d'accord que c'est un viol et qu'il faut le punir. Avant donc de penser à diminuer le nombre de viols peut-être convient-il de comprendre ce qu'est un viol. - un mec couche avec une fille. Ces quatre scènes constituent des viols, mais, pour beaucoup d'entre nous ce seront des dérapages, des filles chiantes, des filles indécises, une baise ratée, une tentative. On en revient toujours à la même chose ; les stéréotypes de genre.

La quenelle, la circoncision et les sauvages Je commence à en avoir un peu marre de n’écrire que sur les Juifs et l’antisémitisme. La semaine dernière, j’ai même failli remplacer ma bio Twitter par une paraphrase de cette réponse de Disraeli à l’adresse d’un parlementaire qui le raillait sur sa judéité : Oui, je suis juif, et quand les ancêtres de mon très honorable adversaire étaient des brutes sauvages dans une île inconnue, les miens étaient prêtres au temple de Salomon. Cette phrase m’a rappelé une chose qu’on oublie facilement : que le pire effet de l’adversité, c’est le conditionnement qu’elle produit. Je n’ai pas envie de me définir en fonction d’une horde de brutes sauvages, dans une île inconnue ou dans les rues de Paris. Mais enfin, il me semble que certaines choses méritent d’être signalées. La première, c’est l’échec retentissant de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme telle qu’elle a été menée depuis l’après-guerre. Si ça ne suffit toujours pas, quelle sera la prochaine étape ? Kudos

Prix Nobel de la haine Deux faits dans l’actualité française font actuellement grand bruit à l’étranger. Votre président se tape une actrice et ça fait un gros scandale. Mais ce n’est pas ça qui nous plaît. L’autre élément d’actualité qui a fait tilt concerne un geste appelé «la quenelle». Ne vous méprenez pas. Pensez ce que vous voulez de Pol Pot, Staline ou des Turcs en Arménie, la Shoah fut la grande éradication bureaucratique et industrialisée. Traduit de l’anglais par Hélène Borraz. Cette chronique est assurée en alternance par Philippe Djian, Christine Angot, Robert McLiam Wilson et Marie Darrieussecq. Robert MCLIAM WILSON La rue, fief des mâles L'espace urbain est ultrasexué, pensé par et pour les hommes. Au point que les femmes érigent des barrières inconscientes et traversent les lieux publics bien plus qu'elles ne s'y attardent. LE MONDE CULTURE ET IDEES | • Mis à jour le | Par Fanny Arlandis Sur le trottoir ou dans le métro, on croise des vieux, des jeunes, des hommes, des femmes. Surtout, contrairement à ces derniers, "les femmes ne font que traverser l'espace urbain, elles ne stationnent pas", explique le géographe Yves Raibaud, coproducteur d'un rapport, en 2011, commandé par la communauté urbaine de Bordeaux. Sifflées, collées, insultées, autant de situations que vivent les femmes dans la rue. Pour la sociologue Marylène Lieber, professeur à l'Institut des études sur le genre, à Genève, les femmes subissent des "rappels à l'ordre sexués, des petits actes qui n'ont rien de grave mais qui leur rappellent sans cesse qu'elles sont des "proies" potentielles dans l'espace public : commentaires, regards soutenus, etc.".

Ebranler les hommes | Christiane Taubira Il est triste, infiniment triste, d'achever une année sur les pitreries obscènes d'un antisémite multirécidiviste. Faut-il que son talent soit stérile pour qu'il n'ait d'autres motifs pour faire s'esclaffer des esprits irresponsables ou incultes ou pervers, qu'une tragédie, un génocide, un indicible drame, de ceux dont on sait qu'on ne guérira pas, car rien ne nous consolera jamais des enfants dont la destinée s'est interrompue, brusquement ; et avant même cette violence de la mort industrielle, qui ne distingue pas, frappe sans rien connaître de ses victimes, la violence de l'arrachement, de la malnutrition, de la maladie, du désarroi, de cet inconnu irrationnellement hostile, la violence de la révélation de parents démunis qui ne peuvent protéger que par l'amour. Faut-il frayer avec les monstres pour trouver quelque plaisir à se faire complice, après coup, de ce crime contre l'humanité ? Agir. La démocratie s'enorgueillit d'avoir conscience que la justice des hommes est faillible.

Simple-touriste me défie... Simple-touriste me défie de relever des propos racistes dans ses interventions sur le blog de David Monniaux. Pendant quelques instants je me suis dit que je pourrais faire une analyse lexicale automatisée sous forme de pastiche des analyses des discours politiques que Jean Véronis présentait sur son blog des technologies du langage pour lui rendre hommage. Puis à la réflexion je me suis dit que le parallèle pouvait tout autant être vu comme une insulte à sa mémoire. Mais cela m'a rappelé que lorsque j'étais plus jeune j'allais dans une colonie de vacances xénophobe... Les racistes sont nos amis, il faut les aimer aussi... Ma mère a voulu m'envoyer en colonie de vacances pour me socialiser (hum !) Bref, c'étaient des xénophobes qui allaient tous les ans au BBR et accusaient les arabes de tous leurs maux. Mais j'ai continué à y aller, non pas que je partageasse leurs vues, mais le programme sportif était intéressant et c'étaient tous de braves gens. Le blocage de la réflexion

Quota de meuf Diverses instances de l'enseignement supérieur et de la recherche ont mis en place des quotas officieux de femmes dans les jurys de recrutement. Dernièrement, un épisode m'a bien fait rire : Acte 1 — Une collègue me demande si je ne connaîtrais pas une femme maître de conférence ou assimilée (p.ex. chargée de recherche CNRS ou INRIA) travaillant dans une certaine thématique, pour faire partie d'un comité de sélection. Après discussion autour de moi je finis par proposer un nom. Acte 2 — Une autre collègue, professeure des universités, me dit avoir été sollicitée pour être membre d'un comité dont j'identifie rapidement qu'il s'agit du même. Je me demande quelle portion des professeures des universités et directrices de recherche en informatique est sollicitée pour faire quota de meuf dans les divers comités (l'avantage d'être un homme : on me fiche largement la paix). (Remarque : peut-on parler de « poste à moustaches » avec des jurys féminisés ?)

Féminisme qui ne coûte rien En cette journée internationale des droits des femmes, j'aimerais rapporter un petit souvenir amusant. La discussion portait sur la proportion des femmes parmi les chercheurs scientifiques (de l'ordre de 33% au CNRS... ce qui est tout de même plus que chez les députés, 26,9% !). Un sociologue pontifiait en proposant des mesures énergiques : mettre des quotas paritaires aux concours ! Une telle mesure lui coûterait rien, puisque, à son point de carrière (directeur de recherche), il n'avait plus de concours à passer et ne pourrait donc être lésé. (*) Qui plus est, dans une discipline avec une bonne proportion de femmes parmi les jeunes docteurs, il n'aurait guère de difficulté à atteindre le quota demandé s'il devait être membre de jury. Je trouve toujours amusant que l'on se donne une apparence de progressisme et de largesse d'esprit en promouvant des mesures pour lesquelles on n'a à faire aucun effort, aucun sacrifice, ceux-ci reposant entièrement sur les autres.

Sur la drague comme violence Des classes préparatoires toujours aussi fermées - Pale Moon Sur le même sujet L’origine sociale des étudiants 6 septembre 2013 Les étudiants, enfants de cadres supérieurs, constituent près de la moitié des étudiants dans les filières les plus sélectives, alors que leurs parents ne représentent que 15 % des emplois. L’inégal accès au bac des catégories sociales 16 juin 2013 Globalement, les taux d’accès au bac augmentent, mais les enfants d’enseignants ont 14 fois plus de chances relatives d’avoir le bac que ceux d’ouvriers non-qualifiés. Le niveau de diplôme des catégories sociales 11 septembre 2012 62 % des cadres supérieurs possèdent un diplôme de niveau minimum bac+2 contre 1 % des ouvriers. De la sixième aux études supérieures : le poids des catégories sociales 11 septembre 2012 En sixième, 16 % des élèves sont enfants de cadres supérieurs, 56 % ont des parents ouvriers, inactifs ou employés. France, le pays où le milieu social influe le plus sur le niveau scolaire Les inégalités sociales au collège Pas de diversité sociale à l’ENA

J'enseigne le genre. Et je continuerai à le faire. - Une heure de peine... - Pale Moon Ce sera un billet énervé. Très énervé. Fatigué aussi. J'enseigne le genre parce que c'est ce que mon programme de Sciences économiques et sociales me demande de faire, n'en déplaise à Vincent Peillon qui double son ignorance crasse des sciences sociales - déjà étonnante pour un philosophe de profession... - d'une méconnaissance absolue de ce qui se passe dans l'administration dont il est le ministre. On étudiera les processus par lesquels l'enfant construit sa personnalité par l'intériorisation/ incorporation de manières de penser et d'agir socialement situées. De quelque façon qu'on le prenne, "la construction sociale des rôles associés au sexe", c'est le genre. J'enseigne le genre parce que c'est un fait. J'enseigne le genre parce que n'importe qui de bonne foi comprends très bien l'expérience de la boîte. Pour faire l'expérience que je vais décrire, nous aurions besoin d'une paire de nouveau-nés, des vrais jumeaux. Aux complices des attaques néo-réationnaires

L'impolitesse du désespoir Je n'ai pas d'humour. Voilà, comme ça, c'est dit. J'ai préféré préciser ce point d'entrée de jeu pour que les choses soient claires... Parce qu'on va me le reprocher, et parce que c'est aussi de ça dont je voudrais parler : de toutes ces situations où l'on reproche à l'autre de ne pas comprendre ou de ne pas vouloir comprendre que c'est de l'humour. De ces petites phrases simples que l'on lâche facilement : "c'est bon, c'est de l'humour", "c'est pas sérieux", "faut pas le prendre au premier degré", "mais personne n'y croit vraiment !" En tant qu'enseignant, j'y suis sans cesse confronté : des élèves qui se traitent de "pédé", "tarlouze", "sale arabe", "enculé", "pute", "pétasse", "fils de pute", "enculé de ta race", "bougnoule", j'en passe et des pas mûres, c'est malheureusement courant... A chaque fois, l'idée est la même : les mots utilisés ne font pas sens pour les individus. Partons donc de là : qu'est-ce qu'une interaction et de quelle interaction parle-t-on ?

autopsie du politiquement incorrect Dans mon précédent billet, j'ai essayé de montrer qu'il existait une "culture troll", c'est-à-dire une façon relativement routinisée de réagir au problème du troll. Le point clef me semble être une certaine tolérance au troll, dans le sens où ceux-ci sont assez systématiquement minimisés au point que la faute devient moins le trollage proprement dit que l'indignation face à ceux-ci, voire le simple fait de se sentir blessé.e. Le problème réside surtout dans le fait que cela vient valider la représentation du monde qui est celle des trolls. Dans le présent billet, je vais essayer de me plonger dans certaines productions de la culture troll, pour essayer de montrer ce qu'elle en vient à produire. Je voudrais ici essayer de moins m'intéresser à la forme que prend le troll - celle d'une culture troll - qu'au contenu de celle-ci. Et pour cela, il faut se tourner vers le vaisseau mère, "the mother of all trolls", la matrice originelle : 4chan. Qu'est-ce que le "LULZ" ?

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