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Une histoire de l'outre-mer : L'héritage colonial

Une histoire de l'outre-mer : L'héritage colonial

Un monument musical à la mémoire des ancêtres esclaves : le maloya (île de la Réunion) « Maty indray mandeha zaka ihany : maty indroa tsy laitra »(« Mourir une fois on le supporte, mourir deux fois est intolérable ») Proverbe malgache « Raconter ou chanter l’histoire entraîne de terribles dangers ; mais ne pas la raconter ni la chanter entraînerait la perte définitive du savoir » (Price, 1994 : 42). 1Lorsqu’en 2005 je demandais à Madame Baba, âgée de 87 ans, de raconter comment elle avait appris ou composé les chants qu’elle enregistra en 1998 pour l’anthologie Bourbon maloya1, ce monument discographique sans précédent réalisé pour le 150e anniversaire de l’accession des esclaves à la citoyenneté, elle se mit à évoquer longuement ses souvenirs de travaux agricoles dans les champs de canne à sucre et les circonstances dans lesquelles, à peine âgée d’une dizaine d’années, elle recevait des coups de sabouk (fouet) après que la cloche de l’Habitation2 ait sonnée. « Gratter, couper la canne, tout ça pour une misère : l’esclavage c’était dur ! « Mes parents étaient communistes.

Histoire de la Guyane, de 1946 à nos jours. - Histoire - Géographie Par la loi du 19 mars 1946, la Guyane devient un département français. Le rêve de Gaston Monnerville s’est enfin réalisé : la métropole se décide enfin à l’intégrer, à la développer tant sur le plan économique que social. Pourtant, 60 ans plus tard, la Guyane semble toujours confrontée aux mêmes problèmes : manque de développement et dépendance. La départementalisation a-t-elle été un échec ? a) La départementalisation : de l’enthousiasme au désenchantement (1946-1958) 1°/ Une loi longtemps espérée, et enfin votée La loi de départementalisation est votée le 19 mars 1946. b) La Guyane sous la Vème République 1°/ Le temps de la départementalisation adaptée Avec la venue du Général de Gaulle au pouvoir et le changement de République en 1958, les politiques guyanais espèrent une évolution dans les institutions : les départementalistes souhaitent développer et étendre le système français en Guyane et les autonomistes voulaient plus de pouvoirs décisionnels. Boom économique impulsé par le CSG

L'esclavage L'Esclavage Après l'expansion arabe du VIIe siècle, la traite augmente en Afrique. Les grands courants approvisionnent principalement le monde arabe. Outre les routes transsahariennes, les mouvements vont de l'est de l'Afrique vers l'Arabie et de la Corne de l'Afrique vers l'Abyssinie. La présence d'esclaves africains est aussi attestée en Asie, notamment en Inde. L'esclavage des autochtones a pratiquement disparu en Europe au XIIIe siècle, quand la reconquista de l'Espagne amène des captifs "sarrasins". La traite atlantique Les Occidentaux détournent et amplifient à partir du XVe siècle le commerce des esclaves en ouvrant de nouvelles routes ; le premier transport direct d'Afrique vers les Antilles a lieu en 1518 et très vite la traite à destination de l'Europe devient marginale. L'esclavage en Afrique au XIXe siècle Si la traite atlantique disparaît progressivement au cours du XIXe siècle, le nombre d'esclaves sur le continent africain augmente à la même période.

Des esclaves marrons aux Bushinenge : le marronnage et ses suites dans la région des Guyanes 1 Cf. le texte de Rafael Lucas dans le présent numéro. 1Le marronnage représente un phénomène des plus mal connus, particulièrement de la part du « grand public ». Pourtant il est présent à peu près partout où, en Amérique, l’esclavage fut la formation économique et sociale dominante 1. Dans la région des Guyanes tout spécialement, il connut une ampleur incomparable. Il fut en outre constitutif de sociétés à part entière qui perdurent de nos jours avec une remarquable vigueur, continuant de cultiver une différence fièrement affirmée à partir d’un profil culturel où prédominent les éléments d’inspiration africaine. 2 Il s’agit donc ici de ce qu’il est convenu d’appeler le « grand marronnage », phénomène collectif (...) 2C’est au Surinam (ancienne Guyane hollandaise) que le marronnage connut son apogée, sans doute parce que c’était là que le système esclavagiste connaissait son développement majeur et sa rigueur maximale. 4 W. 5 M. 8 M.

[Site du CNMHE, Comité national pour la Mémoire et l'Histoire de l'Esclavage] Les Hmong, «nos» Harkis d'Indochine Temps de lecture: 6 min Il y a soixante ans se jouait dans une cuvette de l'Indochine l'une des plus cuisantes défaites militaires françaises. De la guerre d'Indochine, la mémoire collective n'a pas retenu grand chose, si ce n'est qu'il y eut Diên Biên Phu et que ce fut terrible. Il faut dire que pour ce qui est de la péninsule, la guerre du Vietnam est passée derrière. Et pour les guerres de décolonisation française, c'est surtout l'Algérie qui a marqué les esprits. Là-bas, comme en Indochine, des combattants «indigènes» ont porté les armes aux côtés des troupes françaises. Les Hmong sont moins connus, pourtant leur histoire n'est pas sans rappeler celle des Harkis, sauf que ce nom n'est pas celui d'un statut, mais d'un peuple. En tant que peuple, les Hmong furent toutefois divisés pendant ces guerres. La collaboration indirecte toucha toutes les familles La guerre, avec son lot de bombardements et de déplacements de population, fait de la nourriture une question cruciale.

Glossaire : les mots de l'esclavage ► Code noir C'est un recueil d'une soixantaine d'articles promulgués en 1685 sous le règne de Louis XIV. Il rassemble toutes les dispositions réglant la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises des Antilles et de Guyane. Il a servi de modèle à d'autres règlements utilisés dans d'autres colonies européennes. ► Congrès de Vienne Le Congrès de Vienne s'est tenu du 1er octobre 1814 au 9 juin 1815. ► Delgrès Louis Métis libre né à Saint-Pierre, en Martinique, Louis Delgrès (1766-1802) a combattu pour les valeurs de la Révolution française. ► Départementalisation Est appelée départementalisation la transformation d'un territoire en département. ► Fondation pour la mémoire de l’esclavage La fondation agit pour l’intérêt général, elle veut transmettre l’histoire de l’esclavage et de ses héritages, par la culture, pour la citoyenneté. ► Loi Taubira Cette loi, adoptée le 10 mai 2001, reconnaît la traite et l'esclavage en tant que crimes contre l'humanité. ► Schœlcher Victor ► Serf ► Servage

Guyane,"vers la décolonisation de nos esprits", par Patricia Triplet, poétesse guyanaise. S'il y a une étincelle quelque part, elle est dans la conscientisation du peuple. L’étincelle peut se transformer en flamme, celle d’une révolution pour le changement à condition que le peuple fasse partie intégrante du changement. 1ère partie : Décoloniser l’école Comment pourrions-nous dé-faire ce que la colonisation a mis en place ? L'école dans nos pays dominés, comme elle existe sous sa forme actuelle, est-elle capable de former des gens qui seront en mesure de s'engager dans la lutte pour le changement de leur pays ? Le peuple doit se faire violence car il n’appartient qu’à lui de mener des actions permettant la transformation de cette dite école. La conscientisation de la classe populaire doit être l’élément fondamental à la construction d'un projet de lutte pour emmener le peuple à assumer son rôle historique de s’émanciper de ses conditions sociales aliénantes d'existence. En Guyane, le travail de la conscientisation du peuple doit s'accompagner d'une désaliénation perpétuelle.

Révoltes armées d'esclaves en Guyane La région des Guyanes, et particulièrement la colonie hollandaise qui rassemble près de 50 000 esclaves, se caractérise par des révoltes incessantes et de grande ampleur. Mis en échec, le Gouvernement de Surinam a pour seule solution de conclure des traités reconnaissant comme peuples libres deux groupes d’esclaves rebelles, les Njuka (1760) et Saramaka (1762) qui s’établissent au-delà de la zone de colonisation. Sur le territoire français voisin, où ces événements ne sont pas sans répercussion, les esclaves bien moins nombreux se constituent aussi en bande pour fuir les plantations, créer de petites sociétés indépendantes et lutter contre la répression qui s’abat sur eux. De 1765 à 1793, un nouvel épisode de révolte oppose, dans la Cottica, un groupe de rebelles, conduits par le fugitif Boni, à un corps de 800 volontaires européens, appuyés par une troupe d’élite regroupant des esclaves auxquels on a promis l’affranchissement. Marche à travers un marais de Guyane

Le marronnage Le marronnage, résistance à l’esclavage La fuite hors des espaces contrôlés par les maîtres est facilitée en Guyane par la géographie qui fait voisiner les habitations, vastes exploitations agricoles où est concentrée la main d’œuvre servile, avec l’univers, alors infini, de la forêt amazonienne. Les esclaves, soumis à une contrainte permanente dans les habitations, sont partagés entre le grand atelier qui regroupe les hommes et les femmes employés aux travaux les plus rudes (défrichage, terrassement, plantation) et le petit atelier où sont rassemblés, pour les tâches plus légères, les femmes enceintes, les plus âgés et les enfants. Tous les détails de leur existence sont régis par la « police des ateliers » qui autorise aussi le maître à pratiquer le droit de correction pour punir les délits et manquements. Le marronnage est, selon le Code noir, puni par la mutilation puis par la mort à la troisième récidive. Théodore Bray, Trois Nègres marrons, à Surinam Carte de la Guyane française

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