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Internet, bouc émissaire des lâchetés journalistiques

Internet, bouc émissaire des lâchetés journalistiques
On croit rêver : un des principaux ministres de la République fait une plaisanterie raciste sous les regards d’une caméra de télévision, et le problème, ce serait... Internet ! Dans la déferlante des commentaires qui entoure l’« affaire Hortefeux » depuis deux jours, il n’y a rien de plus stupéfiant, de plus consternant à mon sens, que ces brillantes analyses qui ne voient qu’un seul coupable : le Web. Notre confrère Jean-Michel Blier, dans le journal Soir3 vendredi, en a donné l’exemple le plus caricatural, en opposant les « rumeurs » et le « caniveau » véhiculés par Internet, et « les informations vérifiées comme celles du journal télévisé ». Pourquoi réagir à ce commentaire en particulier ? Parce que cet excellent confrère n’a cité qu’un seul site Internet dans son éditorial, Rue89, en déformant la réalité. Transformer la réalité pour appuyer sa démonstration, ça s’appelle de la manipulation, pas de l’information. Internet ou la planète Mars ? Mais surtout, l’essentiel n’est pas là.

Internet nous rend-il seul ? Non ! « Nous vivons dans un isolement qui aurait été inimaginable pour nos ancêtres, et pourtant nous n’avons jamais été plus accessibles » via les technologies de la communication et les médias sociaux, estime l’écrivain Stephen Marche pour The Atlantic. La montée de la solitude ? Selon lui, nos médias sociaux interfèrent avec nos amitiés réelles. Pour preuve, Stephen Marche (@StephenMarche) en appelle aux travaux du sociologue Erik Klinenberg (@ericklinenberg), auteur de Going Solo : la montée de l’extraordinaire et surprenant appel à vivre seul . Image : Rittenhouse Square (Philadelphie), photographié par Oren Livio pour La vie sociale d’un espace urbain connecté (.pdf). 25 % des gens observés avec leurs machines dans le parc ne l’avaient jamais visité avant que l’internet n’y soit disponible. Mais si nous sommes seuls, c’est aussi parce que nous voulons être seuls. Facebook nous isole-t-il ? Cependant, insiste avec raison Moira Burke, Facebook ne créée par la solitude. Hubert Guillaud

Hortefeux révélateur de la lâcheté journalistique Désolé, je continue. Il faut lire le billet de Pierre Haski et rappeler à l’AFP, à France 3, et à plein d’autres institutions certaines choses. - l’image de Brice Hortefeux a été tournée par des journalistes professionnels ; - la vidéo n’a pas été balancée sur internet, mais sur lemonde.fr, par des journalistes professionnels ; - son écho et sa visibilité sont directement dues à la circulation sur des média classiques, la télévision et la presse en bon vieux papier ; - elle ne circule en ligne que suite à l’aval de de ces autorités journalistiques. Dans cette affaire, internet est absent, ou presque. Du coup, lire ce papier de cadrage AFP donne la nausée. Diffusée sur dailymotion ? Enfin, cette citation de Frédéric Dabi : Les dirigeants “doivent maintenant rester sur leurs gardes et offrir un visage non plus naturel mais en cohérence avec leur position, afin de ne pas tomber dans le piège” A rapprocher de ce que je dis sur slate. Mots clés: 10 Commentaires Ajouter un commentaire

La guerre : presse / web L'industrie des journaux et ses alliés ont de nombreux griefs contre le Web. Ils disent que le Web est un parasite, qu'il copie les contenus papier et qu'il vole ses annonceurs. Ils soutiennent que les créateurs du Web ne publieront jamais ces articles de fond si nécessaires à la démocratie, des articles qu'on trouvait dans les journaux avant que le Web n'arrive et ruine le paysage médiatique. Avec une restructuration des lois sur le copyright, ils veulent tenir le Web en laisse. Et ils s'insurgent aussi contre la diminution de la qualité du journalisme poussée par un Web ayant habitué ses lecteurs à une gratuité de l'information. Qu'importe la pertinence de ces récriminations, ce n'est pas la première fois que des médias installés tiennent des nouveaux pour responsables de la fin du monde. Comme le Web aujourd'hui, c'est commercialement que la radio a affaibli les journaux, en perturbant cette identité institutionnelle qu'ils s'étaient échafaudée, écrit Jackaway. publicité

Net Attacks ! Nos cerveaux attaqués par le net… vraiment Arrêtez tout de suite de lire cet article, il pourrait vous rendre stupide ! Ne cliquez pas sur les liens, ils pourraient vous distraire ! Tel est le cri d’alarme que lancent (à nouveau) quelques Cassandres des nouvelles technologies, estime Nick Bilton pour le New York Times. Nicholas Carr (blog), dans son nouveau livre, The Shallows (qu’on pourrait traduire par le bas-fond, pour désigner quelque chose de peu profond, de superficiel, de futile : le livre est sous-titré “ce que l’internet fait à nos cerveaux”), affirme qu’internet, les ordinateurs, Google, Twitter et le multitâche transforment notre activité intellectuelle au détriment de notre capacité à lire des choses longues, activité critique pour le fonctionnement de nos sociétés. Carr estime que le web avec son hypertexte coloré et son abîme sans fin d’information morcelée, nous rend stupide, comme il le résume dans une tribune introduisant son livre qu’il a publié récemment sur Wired : L’expérience modifie le cerveau… et alors !?

Si Hortefeux paraît raciste, c'est bien sûr à cause d'Internet ( Mise à jour : à lire également, dans le même sens, Henri Gaino qui s'en prend à la zone de non-morale que serait Internet, et Jean-François Copé qui demande un débat public sur Internet et la liberté. Nicolas Sarkozy va pouvoir trouver de nouvelles motivations au sein du gouvernement pour poursuivre son œuvre de contrôle du net. Car si Brice Hortefeux a été accusé de tenir des propos de nature raciste face à des militants UMP, c'est uniquement à cause d'Internet. Pas du tout à cause desdits propos. Dominique Wolton, sociologue des médias, a lui aussi porté le message sur les antennes de RTL. Pour critiquer une nouvelle fois Internet, le gouvernement s'est efforcé de faire croire que Brice Hortefeux tenait ses propos dans un cadre privé, sortis de leur contexte.

Désintermédiation et perte de pouvoir des journalistes : Crise d Avec Internet, on s'habitue à accéder à l'information de façon directe, sans l'aide d'intermédiaires. Le rôle de médiation des journalistes est remis en cause. Ce rôle ne disparait pas: il se modifie. Dans le même temps, d'autres médiateurs apparaissent. Avant de se rendre à Davos, le locataire de l'Elysée a participé à l'émission « Paroles de Français ». Cette émission, on peut la voir de deux façon: 1) c'est juste un trompe l'œil, une émission de télé réalité politique, un pseudo échange entre un homme politique et des citoyens triés sur le volet; l'essentiel se passe ailleurs, par exemple au sommet Davos, qui réunit les super riches. 2) cette émission atteste de la montée en puissance de la « parole » des citoyens, de l'opinion qui s'exprime de façon directe, avec un rôle restreint des journalistes Désintermédiation L'émission de TF1 n'est pas la première du genre. Cette désintermédiation est de plus en plus souvent à l'œuvre. Les citoyens s'expriment directement. Journalistes désavoués

Les internautes, ce « douloureux probleme » "Si vous ne voulez pas avoir de problème de vie privée, n'allez pas sur le Net !"Pascal Rogard, directeur général de la SACD et défenseur émérite de l'Hadopi, lors du colloque Droits et libertés dans la société numérique, organisé par Nathalie Kosciusko-Morizet (voir aussi le compte-rendu de Jean-Michel Planche). La proposition de Mr Rogard a le mérite de la franchise. Et il n'est -hélas- pas le seul à le penser. On l'entend souvent, en effet (ou "anéfé ;-), émanant, qui de policiers ou de leurs affidés, qui de personnes d'autant plus méfiantes de l'internet qu'elles n'y vont généralement jamais, ou presque (on les reconnaît facilement : elles ne s'en servent que comme d'un "minitel 2.0, pour y faire leurs courses ou réserver une place dans le TGV -et encore : il s'en trouve même qui ont peur d'...acheter sur l'internet). Le web 2.0 ? Dit autrement : les internautes sont les "bougnoules" de la république. “Rien ne sert de s’énerver : il faut juste les ignorer”

Edwy Plenel : “La presse ancienne a fait une erreur historique” Edwy Plenel, ancien journaliste du Monde a créé, il y a un an, le site d’information payant "Médiapart". Il estime "qu’on ne peut pas faire un journalisme de qualité en comptant sur la seule recette publicitaire" et que "la presse ancienne a fait une erreur historique en mettant ses contenus gratuitement en ligne."Edwy Plenel explique pour nous son modèle économique.Par Charlotte Lazimi et Nina Drewes Dans cet entretien, Edwy Plenel présente son modèle économique comme le seul possible et viable "pour une information de qualité". "Le parti pris de Médiapart depuis le début, c’est que la gratuité comme modèle économique viable pour une information de qualité, de référence sur internet, c’est une pure illusion" explique-t-il. "Le seul modèle viable pour la presse de qualité sur internet, c’est un modèle mixte. Seule l’information doit être payante. " Mais l’information, ça a une valeur. "C’est une logique d’audience, ce n’est pas une logique d’achat et de fidélisation" ajoute-t-il.

La fin de la librairie (1ère partie) : Ce n’est pas l’internet qui a tué la librairie « C’est la question du bouc-émissaire, qui est le piège ! » – François Bon – « À cause de mecs comme toi » Une économie trop fragile Voilà longtemps que la situation économique de la librairie est fragile (voir l’enquête 2007 sur la situation économique de la librairie indépendante .pdf). Une étude publiée en mai 2011, juste avant les Rencontres nationales de la librairie réalisée pour le Syndicat de la librairie française par le cabinet d’étude Xerfi pointe du doigt deux principales raisons : la poussée d’internet et la commande de livre physique en ligne (qui en une dizaine d’années est parvenue à représenter 11 % du marché) qui échappe presque totalement à la librairie traditionnelle ;le développement des achats dans la grande distribution et les enseignes spécialisées (qui représentent chacune 20 et 21 % du marché du livre en valeur, soit 4 fois le chiffre d’affaires de la vente physique de livre via l’internet, alors qu’en 1999, elles ne représentaient que 16 et 15 %). Share and Enjoy

La fin de la librairie (2e partie) : Pourquoi nous sommes-nous détournés des librairies On a esquissé dans la première partie, l'influence des pratiques commerciales sur la décomposition du tissu des librairies pour rappeler que la crise actuelle de la librairie n'était pas due à l'internet, mais plutôt aux conditions commerciales imposées par la distribution, qui impose aux petits magasins de proximités que forment le coeur de la librairie, des conditions commerciales de plus en plus semblables à celles qu'elle accorde aux grandes surfaces (GS) et aux grandes surfaces spécialisées (GSS). La librairie est le commerce de détail qui a la marge la plus faible : on comprend que ce soit pour beaucoup d'entre eux, intenables. Image : Une vieille enseigne de librairie à Paris photographiée par par Sean Ganann. Il y a une seconde raison à observer pour comprendre le malaise de la librairie. Cette raison repose dans les transformations de nos pratiques culturelles. La montée du consommateur occasionnel Les lecteurs occasionnels se sont réduits et ont tendance à acheter moins.

Si l'ampleur d'une révolution s'évalue à l'aune de la résistance qu'on lui fait, Internet est vraiment quelquechose d'incroyable... Tous les conservatismes y passent. by francois Sep 15

Et aussi : qu'est-ce qui fait la valeur d'un document, le contenu du document ou le support du document? by francois Sep 15

Et aussi, s'agissait-il vraiment d'une blague? Je ne suis pas sur de voir la moindre blague (bonne ou mauvaise) dans le "quand il y en a plusieurs"... by Patrice Sep 15

La question est : faut-il légitimer les blagues racistes ? by auray Sep 15

Rarement vu une aussi belle illustration du célèbre "quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt"... Si ce n'est que la lune en question n'est pas nécessairement trés belle à voir by Patrice Sep 13

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