background preloader

Moyen-Orient : la note que le gouvernement a ignorée

Moyen-Orient : la note que le gouvernement a ignorée
Il y a tout juste six ans, le Centre d’analyse et de prévision (CAP) du ministère des Affaires étrangères rédigeait une note qui annonçait largement les événements actuels dans le monde arabe. Elle est restée lettre morte. De quoi alimenter les critiques de certains diplomates sur le mépris dont fait preuve l’exécutif à l’égard du travail d’expertise. Ce document de deux pages, daté du 24 février 2005, a été rédigé par le chercheur Olivier Roy. Ces avertissements visionnaires du CAP n’ont pas plus été écoutés par la suite. « Nous risquons de nous trouver en décalage » Roy rappelait d’abord les trois motifs de réticence française face à la politique de démocratisation soutenue par Washington. En substance : les régimes autoritaires sont le meilleur rempart contre l’islamisme ; le principe de souveraineté interdit de les remettre en cause ; la politique américaine est impopulaire dans l’opinion publique de la région, et masque une volonté de puissance. Les chercheurs méprisés ou muselés

Diplomatie : comment la France travaille à limiter le droit d'asile La France combat les droits, notamment des mineurs et des homos, selon des câbles du Quai d’Orsay dont Rue89 a eu copie. Un demandeur d’asile afghan, à Calais, le 4 novembre 2006 (Pascal Rossignol/Reuters). Voilà près de trois ans que les tractations durent. Depuis 2008, l’Union européenne travaille sur une « proposition de directive du Parlement européen et du Conseil, relative à des normes minimales pour l’accueil des demandeurs d’asile dans les Etats membres ». Les négociations ont lieu en coulisse, elles devraient aboutir en 2012. Elles opposent les institutions européennes aux gouvernements des pays membres. Le Parlement et la Commission, respectueux de la jurisprudence communautaire, celle de la Cour européenne des droits de l’homme en particulier, poussent à l’octroi de droits supplémentaires aux demandeurs d’asile, ces personnes qui fuient leurs pays et cherchent à obtenir le statut de réfugié. L’enjeu : un nouveau régime prévu pour 2012 Ce n’est pas nouveau. « [...]

Diplomaths Aux dorures décrépites de notre diplomatie pend, en lambeaux, une certaine grandeur française. De la révolution arabe qui embrase l'un après l'autre les pays du Sud, comme le mistral souffle l'incendie de pin en pin, les brillants émissaires du Quai d'Orsay n'ont rien vu venir. De l'émergence des nouveaux géants, ils n'ont rien su prévoir. De la détermination nouvelle des ennemis de la France, ils n'ont rien su prévenir. Le dévouement de ceux qui représentent la France à l'étranger n'est pas en cause. Un pays ne rayonne plus aujourd'hui, et influence encore moins, par les fastes et le prestige. C'est la définition même du jeu diplomatique qu'il faut changer. Malgré les ivresses que soulèvent les événements tunisiens ou égyptiens, la nouvelle diplomatie doit se garder de tout angélisme.

Diaporama : sur Rue89, les dessinateurs solidaires de Charlie Hebdo La une de Charlie Hebdo, rebaptisé « Charia Hebdo », du 2 novembre 2011 (Charlie Hebdo) Dans la nuit de mardi à mercredi, les locaux de l’hebdo satirique Charlie Hebdo ont été incendiés, par un cocktail Molotov selon la police. Cette semaine, le journal dirigé par Charb s’était rebaptisé « Charia Hebdo » et avait nommé le prophète Mahomet rédacteur en chef, la une caricaturant ce dernier, menaçant : « Cent coups de fouet si vous n’êtes pas morts de rire. » Les dessinateurs de Rue89 ont été très inspirés par la douloureuse mésaventure de ce titre qui fait la part belle au dessin de presse. Les locaux de Charlie Hebdo incendiés (Chimulus)

“The embourgeoisement of the Islamists”: Olivier Roy on the uprisings Last week, Olivier Roy, writing in the New Statesman, argued that the uprisings in the Middle East and North Africa show how secular Islam has become in the region: Look at those involved in the uprisings, and it is clear that we are dealing with a post-Islamist generation. For them, the great revolutionary movements of the 1970s and 1980s are ancient history, their parents’ affair. Radical Islamist groups have either gone off to wage international jihad and lost touch with local politics or depoliticized themselves: Because al-Qaeda tends to concentrate its activities in the west or aims at so-called western targets elsewhere, its actual impact is next to nil. Salafist groups “concentrate on the preservation of religious values and have no political programme,” while the Muslim Brotherhood “no longer advocates an alternative economic and social model”: The Brothers have become conservative with regard to morality and liberal on the economy. Read “This is not an Islamic revolution” here.

Attentats contre des journaux : avant Charlie Hebdo, des précédents De droite ou de gauche, contre les indépendances ou contre les bikinis prophétiques, les bombes contre les canards sont récurrentes dans l’Hexagone. Alors que les locaux de Charlie Hebdo ont flambé à coup de cocktail Molotov, rétrospective de précédents attentats. Février 1962, la grande d’époque où les bombes de l’OAS (slogan : « L’Algérie est française et le restera ») accablent les rues de Paris et d’Alger. Cet incident a lieu un mois avant les accord d’Evian, cessez-le-feu sur tout le territoire algérien, et six mois avant l’attentat du Petit Clamart, tentative ratée d’assassinat du général de Gaulle. Plasticage du Figaro Avril 1979, attentat contre les locaux du journal Le Monde à Paris, revendiqué par une « mystérieuse Ligue des combattants français contre l’occupation juive ». A l’époque, le climat est tendu, le Traité de paix israélo-égyptien est négocié et signé (à la suite de Camp David). Attentat contre Le Monde Attentat contre le journal « Minute »

Pourquoi je dis trois fois non au «débat sur l'islam» Le débat sur l’islam et la laïcité réclamé par Nicolas Sarkozy et la direction de l’UMP aura-t-il bien lieu, début avril? La question n’est pas vaine, tant sont nombreux ceux qui, y compris au sein de la majorité, traînent les pieds. Ils craignent qu’à courir derrière les thèses du Front national, la droite modérée n’en finisse par perdre ses électeurs et son âme. La querelle laïque est l’un de nos grands classiques nationaux. Ce débat est inopportun, inutile, dangereux. Parce qu'il est inopportun Rouvrir la discussion sur la compatibilité de l’islam avec la démocratie, sur sa place dans la République laïque va jeter le trouble chez ceux qui s’interrogent sur l’avenir des actuelles révoltes dans le monde arabe. publicité Or, le débat sur l’islam en France, tel qu’il est posé par le Front national et risque d’être imité, favorisera, qu’on le veuille ou non, la répétition des vieux amalgames entre islam et islamisme. Parce qu'il est inutile Parce qu'il est dangereux Henri Tincq Devenez fan sur

Charlie Hebdo, Siné... Blasphémez, blasphémez ! | Chez Mouloud Akkouche Ce jeudi matin sur France Inter, un chroniqueur du 7/9 défendait le droit au blasphème. Son excellente chronique me fit penser à Siné : le pape des blasphémateurs. Sur sa chaise roulante, ce vieux pirate donne l’impression d’un ado préparant une connerie. Siné, vieux pirate toujours sur le pont Sans cesse, Siné et Plantu sont accusés de racisme, d’antisémitisme, d’islamophobie. En fait, certains instrumentalisent les bas instincts à des fins partisanes souvent électoralistes et d’autres, les humoristes et caricaturistes, pour provoquer et amener à une réflexion. Pour les humoristes et autres artistes, la frontière est ténue. Desproges et Coluche, accusés de racisme et d’antisémitisme ? Dénoncer entraîne toujours le risque d’être péremptoire et sombrer dans l’anathème. Depuis que je suis gamin, Siné m’intéresse et m’agace. Pourquoi ce type tour à tour vieux con réac et libertaire humaniste me touche ? Certes, il s’attaque violemment aux musulmans. Des maux en « iste »

Tunisie : le régime parlementaire n’est pas la solution « La rédaction d’une Constitution implique des choix trop graves pour qu’ils soient faits à la légère ». Habib Bourguiba, discours du 8 avril 1957. La faveur dont jouit actuellement le régime parlementaire est aisément compréhensible. Le régime parlementaire, pour fonctionner, a besoin d’un certain nombre de conditions. Il n’existe ni Constitution ni système idéal, mais simplement des constitutions et des systèmes plus ou moins adaptés à des situations concrètes. Le régime parlementaire, théorie et pratique Historiquement inspiré du modèle britannique, il se caractérise aujourd’hui par le rôle prédominant du Premier ministre, qui exerce la réalité du pouvoir exécutif. L’instabilité ministérielle (ou gouvernementale) constitue sans doute le défaut le plus visible et le plus évident du parlementarisme. Les conditions pour qu’un régime parlementaire fonctionne correctement sont au nombre de deux : un système de partis cohérent et un mode de scrutin adéquat. Que faut-il conclure ?

MÉDIAS • "Charia Hebdo" : le mépris aurait été préférable L'attentat contre Charlie Hebdo doit être condamné avec vigueur au nom de la liberté d'expression, écrit l'éditorialiste du Quotidien d'Oran. Qui en use lui-même pour dire tout le mal qu'il pense de l'hebdomadaire satirique. Un point de vue pour le moins polémique. 3 novembre 2011 | Partager : La liberté d'expression est sacrée. C'était stupide de s'attaquer aux locaux de Charlie Hebdo, journal qui, paraît-il, a été de gauche mais qui est aujourd'hui franchement du côté de l'extrême droite. On ne sait toujours pas si ce sont des musulmans qui ont attaqué les locaux du journal, même si toute la France, de la gauche à l'extrême droite, a décidé que c'était le cas. Des amis français qui ne veulent que du bien aux Tunisiens et qui s'inquiètent de leur avenir, on ne va pas rechigner. L'attaque contre les locaux de Charlie Hebdo est à condamner avec vigueur. Mais il parait qu'il est "politiquement incorrect" de dire que Charlie Hebdo est un journal de merde !

FRANCE • Diplomatie : face au monde arabe, la farce diplomatique Le “printemps arabe”, qu’elle n’avait pas vu venir, a contraint la France à revoir sa diplomatie. Et à rompre avec des despotes pour qui Paris déroulait le tapis rouge. La révolution tunisienne [de décembre 2010 et janvier 2011] a pris de court la France et son président. Cela s’explique par les relations particulières qui unissent les deux pays. Beaucoup de Français considèrent que le fait de n’avoir pas compris, à l’époque, ce qui était en train de se passer a été une monumentale erreur politique et un échec patent de la diplomatie française. Lorsque la révolte a gagné l’Egypte [en janvier 2011], la France a de nouveau mal analysé la situation. C’est finalement en Libye que la France a pris l’initiative. Aucune considération économique ou pétrolière ne motivait à elle seule l’intervention en Libye : sur ce plan-là, la France traitait très facilement avec le régime du colonel Kadhafi. Reste la Syrie.

France: Nicolas Sarkozy menace l'Europe de quitter Schengen Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à rassembler la grande famille du centre-droit. Les anciens ministres très populaires Rama Yade ou Jean-Louis Borloo se sont abstenus. Mais le président candidat a réussi sa démonstration de force avec un show surpuissant. La campagne de Nicolas Sarkozy était jusqu'ici peu audible. Alors ce dimanche après-midi, il a égrené ses propositions. Mais Nicolas Sarkozy menace tout de même de bloquer les frontières. Nicolas Sarkozy avait déjà évoqué cette mesure lors de la révolution tunisienne et l'afflux de réfugiés qui a suivi. Il n'a donc pas fait d'annonces fracassantes. Charline Vanhoenacker

Les questions de Guy Verhofstadt: "Qui est au fond le candidat d'extrême-droite: Le Pen ou Sarkozy? " La campagne musclée de Nicolas Sarkozy fait l'objet de toutes les discussions dans les travées du parlement. Plusieurs députés européens ont profité mardi matin du débat sur le dernier sommet européen pour critiquer le président français. "Cette campagne, avec un président qui manie un tel langage, c'est du jamais vu", a souligné Guy Verhofstadt. Sa comparaison de Nicolas Sarkozy avec Marine Le Pen, candidate du Front National, a fait éclater Josph Daul, le chef de groupe démocrate-chrétien. Tout le monde était d'accord sur le fait que M. Belga

SCHENGEN • Sofia ne regrettera pas Nicolas Sarkozy En voulant renégocier les règles régissant l'espace de libre circulation, Sarkozy flirte avec l'extrême droite. Mais il dit ainsi haut et fort ce que bon nombre de leaders européens pensent tout bas, estime l'éditorialiste bulgare Svetoslav Terziev. 13 mars 2012 | Partager : Si la Bulgarie rentre dans l'espace Schengen dans l'état actuel des choses, la France le quittera. Son message était clairement électoral et avait pour objectif de mobiliser les derniers militants de l'UMP qui n'ont pas encore cédé aux sirènes xénophobes de l'extrême droite. Pour les Bulgares et les Roumains, cela veut dire une seule chose : que les perspectives d'adhérer à l'espace Schengen s'éloignent de plus en plus. Le problème de la France et, au-delà, de l'Europe n'est nullement nos quelques Roms dont la plupart acceptent avec enthousiasme les 300 euros d'aide au retour.

Related: