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La Reine des Neiges ou : quand Disney avance d’un pas et recule de trois.

La Reine des Neiges ou : quand Disney avance d’un pas et recule de trois.
Depuis quelques années, Disney semble attentif à ne blesser personne pour ne s’attirer les foudres d’aucun public : en témoignent des films pleins de compromis, pas aussi dégradants qu’un Blanche Neige que l’époque peut justifier mais néanmoins encore emplis de clichés nauséabonds. Par exemple, en réponse à des critiques, le nom et la profession de l’héroïne de La princesse et la grenouille ont été changés : l’héroïne s’appelait initialement Maddy, un nom qui rappelle l’esclavage, et travaillait comme femme de chambre d’une femme blanche. Globalement, le studio semble tenter de se montrer plus progressiste, ce qu’on a vu avec Il était une fois, La princesse et la grenouille, Raiponce, les Mondes de Ralph. Une histoire de sœurs ou la Womance chez Disney. Mon dieu mais que vois-je ? Là, la solidarité féminine est le cœur de l’intrigue de La Reine des Neiges ; ce qui motive les actions des deux héroïnes et résout les problèmes. (Les images sont toujours issues de l’adaptation russe de 1957)

Nouveaux pères (IV), des « Indestructibles » à « Shrek 4 » : peurs masculines Comme l’a vu dans les trois premiers articles sur les « nouveaux pères », les films d’animation sur ce sujet sont souvent hantés par des peurs masculines qui semblent avoir une même origine : la peur qu’ont les hommes de se féminiser et de perdre ainsi leurs précieux privilèges masculins. Dans certains films, les enfants menaçaient ainsi de contaminer de leur présence la vie professionnelle des pères, lieu d’homosocialité masculine à l’abri des contraintes parentales et domestiques (Monstres et Cie, Moi, moche et méchant). Le fait même de se livrer à cette activité traditionnellement féminine qu’est l’élevage des enfants s’accompagnait ainsi souvent de la peur de perdre sa virilité (Le Monde de Nemo, L’âge de glace). Et le simple fait d’être doux et affectueux avec ses enfants apparaissait comme lourd d’enjeux (Monstres et Cie, Chicken Little, Kung Fu Panda, Moi, moche et méchant). Les deux films que l’on va étudier ici me semblent être les plus saturés de peurs masculines.

Le sexisme du Roi Lion La féminité dans Le Roi Lion L’une des premières choses qui nous frappe en regardant Le Roi Lion, c’est le sexisme banal et structurant de l’histoire. Dès les premières scènes, Le Roi Lion nous fait connaître un monde structuré hiérarchiquement, avec au sommet de la pyramide le monarque absolu, qui règne en bon patriarche sur, non seulement son peuple docile et servile (les autres animaux), mais également ses lionnes, qui jamais ne remettront en question le bien fondé de la place des hommes, ni de la place des femmes. Le Roi Lion comporte un grand total de 3 personnages féminins, contre 9 personnages masculins. Donc, 75% des personnages du Roi Lion sont masculins. La relation entre Simba et Nala nous apparaît comme étant une relation d’amitié étant jeune, qui plus tard évoluera selon le schéma classique de Disney vers un amour hétérosexuel. Et de un… Et de deux… Et de trois… cela suffira-t-il à renverser le patriarcat? Cette supériorité ouvrirait-elle des possibilités subversives? Liam

Pocahontas (1995) : être femme et indienne chez Disney Pocahontas et Mulan, sortis respectivement en 1995 et 1998, sont souvent décrits comme une tentative de la part de Disney de réagir aux accusations de racisme, notamment dans Aladdin et Le Roi Lion, et de sexisme, notamment dans La Petite Sirène et La Belle et Le Bête. Tous deux des succès commerciaux, ils ont pour personnage principal une femme, et qui plus est une femme qui vient d’une autre culture de la nôtre. En ce sens, ces films sont inédits chez Disney. Ils ont aussi en commun le fait de s’appuyer sur des personnages historiques. On dit bien « s’appuyer sur » plus qu’autre chose, car nous verrons que les accusations, surtout pour le film Pocahontas, de distorsions systématiques et de relecture de l’histoire ne manquent pas. Ces deux films sont une tentative de la part de Disney de sortir des personnages féminins stéréotypés et de montrer des femmes fortes, qui poursuivent leur propre voie et sont indépendantes des hommes. Essayons de voir si ça a marché. Des idées progressistes…

Égaux sans ego quand-disney-relooke-merida-facon-sexy En 1938, il ne faisait pas bon être une femme chez Disney comme en témoigne cette lettre de rejet exhumée aujourd’hui sur Flickr. Mary V. Ford, qui avait écrit au studio d’animation pour connaître les critères d’admission à l’école Disney qui formait ses animateurs, avait ainsi reçu la réponse suivante : «Les filles ne travaillent pas du côté créatif pour préparer les dessins animés pour l’écran, car cette tâche est exclusivement réservée aux jeunes hommes. Pour cette raison, les candidatures des filles ne sont pas examinées pour l’école préparatoire. Le seul travail ouvert aux femmes consiste à tracer les dessins des personnages sur des feuilles de celluloïd avec de l’encre de Chine et de remplir l’espace entre les traits à la peinture de l’autre côté de la feuille en suivant les directions données.» Les femmes ne sont, heureusement plus, aujourd’hui cantonnées au coloriage chez Disney.

YouTube aurait pu être une page blanche, elle est le reflet des pires stéréotypes sur le genre Temps de lecture: 6 min Sur YouTube aussi, le sexisme a la vie dure. La visibilité apparaît alors comme le premier signal des inégalités existantes sur la plateforme de partage de vidéos en ligne. Il n'y a qu'à s'arrêter au nombre de femmes et d'hommes qui l'utilisent. En France, le haut de ce classement est là encore très masculin et fait la part belle aux jeunes humoristes tels Cyprien, Norman, Rémi Gaillard ou encore Mister V. Un espace d'expression genré Outre les considérations quantitatives, c'est aussi le contenu des vidéos qui pose question. La populaire Yuya, dédie ses vidéos à des thématiques féminines ou considérées comme telles: maquillage, beauté et bien-être. À son image, les «influenceuses» qui réussissent sont, pour l'immense majorité, des filles qui parlent de trucs de filles, à destination d'autres filles. Une reproduction des codes patriarcaux Combattre le cliché de la youtubeuse beauté Un déficit de crédibilité «J'avais peur de me tromper, de dire quelque chose de faux.

Méchants et méchantes chez Disney (1) : Femmes fortes Dans l’univers manichéen de Disney, le bien et le mal sont facilement identifiables, généralement incarnés respectivement par le héros ou l’héroïne d’un côté, et le méchant ou la méchante de l’autre. Les enfants apprennent ainsi très rapidement ce qu’il convient d’aimer et de haïr, ce qu’il faut devenir et ce qu’il faut au contraire absolument éviter d’être. A force de visionnages et de re-visionnages, ils/elles intègrent de la sorte les normes véhiculées par le studio avec une redoutable efficacité. Or si, dans cet apprentissage, les héros/héroïnes ont une place privilégiée puisque c’est avec eux/elles que l’identification et le mimétisme fonctionnent le plus, les méchant-e-s ont également un rôle important même si uniquement négatif : ils/elles servent de repoussoir, incarnant non seulement ce dont il faut avoir peur, mais aussi ce qu’il faut mépriser et donc ne surtout pas devenir dans sa vie. Femmes fortes Le cauchemar des hommes Les usurpatrices du pouvoir masculin L’origine du mal

« Si ce n’est pas oui, c’est non », la campagne efficace du groupe Project Consent Un pénis qui tourne autour d’une vulve qui ne veut pas de lui, c’est le pitch simpliste mais efficace de la vidéo du groupe Project Consent, en français Projet Consentement. Leur slogan résume bien leur action : Le consentement sexuel est simple. Si ce n’est pas oui, c’est non. Dans une série de trois vidéos, l’association met en scène le consentement. La campagne ne se fait pas uniquement via des vidéos. Un projet pour le consentement à l’international Project Consent est une association basée sur le volontariat qui met en place des campagnes pour combattre la culture du viol. Et si vous avez envie de participer, n’hésitez pas, ils font appel à des rédacteurs et des graphistes (bénévoles) : On cherche constamment des contributeurs pour garder nos campagne florissantes et rien de ça n’est possible sans le dévouement de notre staff motivé. (…)Tout ce que l’on recherche de la part des candidats c’est d’être engagé, de savoir communiquer et d’être créatif. Les limites de cette campagne

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