background preloader

Déconstruction de l’idée de nature dans les rapports sociaux

Déconstruction de l’idée de nature dans les rapports sociaux
"Si le patriarcat existe, c'est qu'à la base les hommes sont plus forts physiquement que les femmes ; ils les ont donc dominés et cela a commencé cela". Je ne compte plus les fois où j'ai entendu cette hypothèse naturaliste. Hypothèse qui tend à transformer des rapports sociaux en des rapports naturels (= dûs à la nature), ce nouveau dieu qui régit les rapports humains et qui, comme le dit Colette Guillaumin, "va jusqu'à organiser des programmes génétiques spéciaux pour ceux qui sont socialement dominés". Nous ne savons rien de la force physique des hommes "à la base". Claudine Cohen a amplement montré La femme des origines. Images de la femme dans la préhistoire occidentale que le dimorphisme sexuel, l'ensemble des différences morphologiques entre les individus mâle et femelle d'une même espèce, est difficile à établir quand on dispose de très peu de squelettes entiers pour une période donnée. Si les dominés sont dominés c'est qu'ils sont différents. Tota mulier in utero.

Tip: Women Are Not Weaker Than Men PMA, homoparentalité, filiation : A propos de la pensée réactionnaire de quelques écologistes Dans son numéro d’été 2013 la revue L’écologiste publie un article qui s’inscrit dans le débat sur la loi Taubira et « les enjeux sur la filiation ». Ce texte d’Hervé Le Meur, militant écolologiste, dénonce les prétendues dérives de la possible extension aux homosexuel.le.s de l’aide médicale à la procréation – plus connue sous le sigle PMA. Celle-ci aurait pour lui comme conséquence de bouleverser la filiation « naturelle » et les « fondements de la maternité ». Sous le titre choc « De la reproduction artificielle de l’humain », PMO, un collectif d’opposition à la tyrannie technologique a de son côté décidé de relayer largement ce texte sur Internet. En finir avec l’idée de Nature L’auteur pense que « tout écologiste garde une certaine tendresse pour tout ce qui est naturel ». Dans un premier temps, il faut donc rappeler que la Nature n’existe pas. L’idéologie naturaliste est bien l’ennemi de l’émancipation et de l’égalité. La construction de la différence sexuelle Le manque ensuite.

«Il n’existe pas 2 sexes (mâle et femelle) mais 48» Berlin, 19 août 2009, Championnats du monde, finale du 800 mètres «dames» : la Sud-Africaine Caster Semenya, 18 ans, accomplit un véritable exploit en courant la finale du 800 mètres féminin en 1 minute 55 secondes 45 centièmes. Sa victoire est de courte durée. À peine la course finie, le staff des équipes rivales et les journalistes sportifs accusent la championne d’être un homme. Les épaules de Caster Semenya sont trop larges, son bassin trop étroit, sa poitrine trop plate, ses maxillaires trop carrées… «trop», «trop», «trop»… pour être considérée comme une «authentique femme». Le commentateur Mondenard déclare même sur Europe 1 «onze athlètes avaient une culotte et une seule avait un bermuda» (1). L’accès aux toilettes pour dames lui est interdit (alors qu’elle urine avec une vulve). Les personnes qui, comme Caster Semenya, naissent pseudo-hermaphrodites nous obligent donc à revisiter cette question des catégories sexuelles avec des yeux nouveaux (6). Photo © Reuters

airagorncharda: This hit me like a ton of... La volonté de parler à tout prix de race Quand les adversaires d'un ensemble de travaux scientifiques portent leur polémique en dehors du monde scientifique, il y a toujours de quoi s'inquiéter. Pas d'exception pour les travaux sur le genre, avec un nouvel exemple avec . Sans surprise, il apparaît clairement que les auteurs ont d'autres choses en tête que le simple questionnement scientifique qu'ils prétendent affirmer. Pourquoi ? Si vous affirmez l'existence chez les humains de deux sexes, plutôt que d'un seul ou de toute une kyrielle, vous êtes aussitôt taxé d'"essentialisme". Des faits donc, qu'on vous dit, des faits ! Commençons par le critère le plus mal choisi : "les hommes ont en moyenne un niveau de testostérone plus élevé que les femmes". Le problème est le suivant : une différence moyenne ne permet pas de constituer des classes logiques différentes mais seulement un continuum de position. Prenons un exemple pour être plus clair. Reste le deuxième critère cité : le fait d'avoir ou non un utérus.

"Sexes et races, deux réalités": une réponse à Nancy Huston et Michel Raymond La romancière Nancy Huston et Michel Raymond, "spécialiste de biologie évolutionniste", ont publié le 17 mai dans Le Monde une tribune intitulée "Sexes et races, deux réalités". La première a publié récemment un ouvrage qui se veut une charge contre la fameuse "théorie du genre": Reflets dans un oeil d’homme (Actes Sud, 2012). Son cheval de bataille: la reconnaissance du déterminisme biologique façonnant notamment les comportements sexuels des hommes et des femmes, qui serait nié par le genre, présenté comme une idéologie. Il faut, écrit-elle, replacer l’humain dans une continuité biologique avec le règne animal, continuité qui se manifesterait par exemple ainsi: Grossièrement exprimé, les jeunes femelles humaines tout comme les guenons tiennent à séduire les mâles, car elles veulent devenir mères. Pour atteindre cet objectif, elles se font belles. Elle s’appuie notamment sur les thèses de la psychologie évolutionniste, dont Michel Raymond (co-auteur de la tribune) est un représentant.

Les femmes sont-elles moins fortes que les hommes? Il existe des groupes d'auto-défense qui, au cours de stages réservés aux femmes, parviennent à convaincre celles-ci qu'il leur est tout à fait possible de couper en deux une épaisse planche de bois à l'aide du tranchant de la main. Le stage s'achève sur cette épreuve. Cela pourrait faire rire, et pourtant: quand les participantes qui viennent ici réparer leurs plaies ou simplement prendre confiance en elles se trouvent face au rectangle de pin brut, elles respirent un bon coup, elles frappent et la planche tombe, coupée en deux, sous leur propre regard médusé. «Le problème, soulève Claire Greslé-Favier, docteure en études américaines et spécialiste des questions de genre et de sexualité, c'est que la force physique supérieure des hommes est souvent utilisée comme argument massue quand on parle de différence homme/femme». Bien sûr, il y a des femmes qui sont moins fortes que les hommes. On pourrait parler de ségrégation. Note 3/ «Le Dr.

Le genre n'est pas une théorie, c'est un fait Le genre n'est pas une théorie : c'est un fait. Cette formule, j'ai eu l'occasion de l'utiliser dans des billets précédents. Et j'ai dû souvent la marteler à nouveau contre les néo-réactionnaires qui se sont fait un devoir de continuer leur lutte contre l'égalité en la rhabillant "lutte contre la théorie du djendeur". Je me suis dit qu'il était temps que j'explicite complètement cette formule. Pas tellement pour convaincre les personnes en question, qui n'ont de toutes façons rien à faire d'une discussion un tant soit peu rationnelle, mais plutôt pour fournir à ceux qui ont un peu de curiosité intellectuelle et qui ne sont pas familier avec les sciences sociales une clarification du raisonnement. Partons d'un point qui est consensuellement considéré comme un fait : "la Terre est ronde et elle tourne autour du Soleil". Il n'est pas forcément facile de le montrer : un fait ne se donne pas à voir immédiatement. Je peux montrer que les corps chutent dans certains contextes.

Boris Cyrulnik : stop ou encore ? (1ère partie) Dans une récente pastille radiophonique, la distorsion de la réalité opérée par le célèbre médecin a atteint des proportions record. Cette nouvelle prouesse amène à lever le voile sur un trompe-l’œil dont l’étendue et la persistance ne laissent pas d’étonner. Les implications politiques de ses opinions, massivement diffusées sous les atours d’une parole de sagesse pétrie de science et d’humanisme, sont suffisamment sérieuses pour qu’on s’y penche. Depuis plusieurs années, Boris Cyrulnik dispose d’une carte blanche dominicale bimensuelle sur une radio du service public, via la pastille radiophonique « Histoire d’Homme » de France Info. Multi-diffusée (six fois le dimanche concerné) sur cette radio qui jouit d’une très grande audience [1], sa chronique est également accessible en ligne à tout moment. Dans l’émission du 3 mars 2013, il traitait à sa demande (aux dires de la journaliste) la question de savoir si le cerveau a un sexe. « Le cerveau a-t-il un sexe ? « On » est un con

L'invention de l'hétérosexualité La culture hétérosexuelle n’est qu’une construction parmi d’autres. Si elle domine dans les représentations des sociétés occidentales, elle n’est ni forcément naturelle ni universelle. Depuis des siècles, des milliers d’ouvrages ont été consacrés au mariage, à la famille, à l’amour ou à la sexualité des hétérosexuels. Pourtant, le monde qui nous entoure est tout entier obsédé par l’imaginaire du couple hétérosexuel : les contes de l’enfance, les romans des adultes, le cinéma, les médias et les chansons populaires, tout célèbre à l’envi le couple de l’homme et de la femme. Sur l’hétérosexualité, les questions les plus simples n’ont guère été posées. L’hétérosexualité est-elle naturelle ? Pour le sens commun, la réponse est claire : la raison d’être de l’hétérosexualité, c’est la reproduction de l’espèce, raisonnement qui tend à rechercher l’origine dans la fin. Mais cette explication n’est guère satisfaisante. L’hétérosexualité est-elle universelle ? Une construction parmi d’autres À savoir

Le darwinisme et l'inquiétante normalité du viol ". Son objet est de partir de l'affaire DSK et des réactions à celle-ci pour montrer que ces événements peuvent être expliqués à l'aide du darwinisme et de la sélection sexuelle. quant aux travaux qui entendent appliquer les théories de l'évolution au monde social. Après lecture, je maintiens celui-ci. Évidemment, tout n'est pas parfait, et il y a quelques passages pour le moins étonnant, comme lorsqu'elle utilise un google fight pour essayer de prouver que combien le viol est répandu... Résumons brièvement son argument - même si le lecteur vigilant préférera lire l'original, ne serait-ce que pour s'assurer que je ne déforme pas trop. Je ne vais pas contester les articles cités par Peggy Sastre, ni l'idée que le viol pourrait présenter des avantages évolutifs ou celle selon laquelle il serait courant en tant que tel chez les animaux. Banalités donc que ces réflexes de caste (ou devrait-on dire «de vestiaire»). Ici, Peggy Sastre confond causes et raisons.

L'essence du néolibéralisme, par Pierre Bourdieu Le monde économique est-il vraiment, comme le veut le discours dominant, un ordre pur et parfait, déroulant implacablement la logique de ses conséquences prévisibles, et prompt à réprimer tous les manquements par les sanctions qu’il inflige, soit de manière automatique, soit — plus exceptionnellement — par l’intermédiaire de ses bras armés, le FMI ou l’OCDE, et des politiques qu’ils imposent : baisse du coût de la main-d’œuvre, réduction des dépenses publiques et flexibilisation du travail ? Et s’il n’était, en réalité, que la mise en pratique d’une utopie, le néolibéralisme, ainsi convertie en programme politique, mais une utopie qui, avec l’aide de la théorie économique dont elle se réclame, parvient à se penser comme la description scientifique du réel ? Cela dit, cette « théorie » originairement désocialisée et déshistoricisée a, aujourd’hui plus que jamais, les moyens de se rendre vraie, empiriquement vérifiable.

Related: