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Que ReFaire ? Exploiter l’aura numérique des objets + risques à anticiper

Que ReFaire ? Exploiter l’aura numérique des objets + risques à anticiper
Un objet industriel commence sa vie sous la forme d’un modèle et de schémas de fabrication. Sa fabrication est pilotée et tracée sous forme numérique. Il dispose le plus souvent d’un identifiant unique, auquel s’accrochent toutes sortes d’informations (services associés, usage, interaction…). De sa naissance à sa mort, chaque objet existe avec une forme d’”aura numérique”, une documentation sur lui-même, souvent très technique, qui ne lui est pas réellement attachée, mais qui préside à sa construction, réparation et destruction. A l’inverse, le Nouveau Monde industriel [1] dont nous parlons dans ReFaire décrit : Quelles sont les composantes de l’aura numérique ? L’aura numérique d’un objet regroupe les stocks et les flux d’informations et d’interactions numériques qui précèdent, accompagnent et succèdent à son incarnation physique. Schéma 1 : Les composantes de l’aura numérique. Aujourd’hui une aura fragmentée données de vie et d’usage et services associés) ; 3 scénarios concrets

La toute-puissance de Google La plupart des commentateurs de la presse grand public sont d’accord : Shodan est un moteur de recherche “terrifiant” estiment tant Kashmir Hill pour Forbes que David Goldman pour CNN. Shodan, le “terrifiant” moteur de l’internet des objets Shodan (@shodanq) est un moteur de recherche spécialisé dans les objets connectés. Il en référence une multitude : des caméras et des webcams surtout, mais aussi des feux de signalisation, des appareils médicaux, des compteurs électriques, des moniteurs de bébé, des voitures, des contrôleurs cardiaques, des systèmes de contrôle du chauffage ou de la climatisation de maisons, de bureaux ou d’immeubles, des outils de mesure du glucose, des feux de signalisation, des éoliennes, des alarmes ou des centrales électriques… connectées à l’internet ! Shodan est le moteur de recherche de l’internet des objets, mais cela n’en fait pas un objet très rassurant, au contraire. Selon Ericsson, 50 milliards de dispositifs seront mis en réseau d’ici 2020.

Surveiller les algorithmes… De plus en plus souvent, des algorithmes décident de notre rapport au monde. Que ce soit pour nous mettre en relation avec d’autres sur des sites de rencontres ou pour estimer notre capacité de crédit, pour nous diriger dans la ville via nos GPS voir même pour nous autoriser à retirer de l’argent à un distributeur automatique… les algorithmes se sont infiltrés dans notre vie quotidienne sans notre consentement et modulent notre rapport au monde sans que nous soyons vraiment au courant de leur existence, de l’ampleur de leur action, de leur pouvoir et des critères qu’ils utilisent pour décider de nos existences à notre place. Sans que nous ayons non plus beaucoup de possibilités pour réfuter ou intervenir sur ces critères. « Trop souvent, c’est l’ordinateur qui décide ! » Comprendre comment fonctionnent les algorithmes qui nous gouvernent n’est pourtant pas du recours des seuls spécialistes, estime le journaliste Frank Swain (@SciencePunk). Danser avec les algorithmes silencieux

Une autonomie des objets ? Que se passerait-il si les objets connectés pouvaient se comparer les uns les autres ? Si les objets pouvaient réagir à la pression de leurs pairs ? C’est l’étrange question que pose le projet de recherche AddictedProducts (voir également le blog) du designer Simone Rebaudengo, étudiant à l’université de technologie de Delft et qui travaille également en compagnie du designer Husman Haque, l’inventeur de Pachube (devenu Cosm), la plateforme pour interconnecter les objets via l’internet. Image : les toasters disséminés chez leurs locataires. Simone Rebaudengo s’est intéressé à l’intérêt que nous portons aux produits et à l’intérêt que le marketing voudrait nous voir leur porter. Pour illustrer son idée, le designer a choisi de s’intéresser… aux toasters. Vidéo : Brad le toaster. La web fiction pose de nombreuses questions. A Lift, James Bridle attirait notre attention sur le fait que les machines nous parlaient, nous appelaient.

Impossible de vivre sans Internet ? A l’heure où l’électronique s’intègre dans presque n’importe quel objet (des voitures aux appareils électroménagers, aux vêtements que nous portons…) et se connectent sans fil sur le web, nous entrons dans l’ère de l’internet des objets, explique l’éditorialiste Christine Rosen pour The New Republic. Un monde où nos interactions quotidiennes avec les objets du quotidien laissent une trace de données, de la même manière que le font déjà nos activités en ligne. « Avec l’internet des objets, nous sommes toujours (et souvent sans le savoir) connectés à l’internet, ce qui apporte des avantages évidents en terme d’efficacité et de personnalisation. Mais cela accorde également aux technologies de nouveaux pouvoirs, pour nous persuader ou nous obliger à nous comporter de certaines façons. » A qui devons-nous attribuer la responsabilité de nos actions ? Les technologies peuvent ne pas avoir d’esprit ou de conscience, affirme Verbeek, mais elles sont loin d’être neutres. Hubert Guillaud

L’aura numérique d’un objet regroupe les stocks et les flux d’informations et d’interactions numériques qui précèdent, accompagnent et succèdent à son incarnation physique. Elle décrit l’objet et sa fabrication, elle en retrace plus ou moins complètement l’itinéraire et les usages. Elle lui attache des services, des possibilités d’interaction, des avis, des images, des récits. Elle l’enracine, l’étend et l’enrichit à la fois. Elle relie tous ceux qui interviennent autour de l’objet, du concepteur à ses différents utilisateurs. Cette “aura” s’organise autour d’une identité de l’objet qui possède au moins deux composantes :

« générique » : tel type d’objet, tel modèle et leurs informations techniques, les commentaires de leurs utilisateurs, etc.
« individuelle » : l’objet acquis par Madame X, utilisé de telle manière, revendu à Monsieur Y by ryslainemly Sep 23

A l’inverse, le Nouveau Monde industriel [1] dont nous parlons dans ReFaire décrit :

l’intervention à toutes les étapes du cycle de vie des objets de makers qui conçoivent, transforment, partagent, réparent, recyclent… les objets ;
des écosystèmes complexes reliant produits, grands et petits acteurs du service, consommateurs et “amateurs”…
une appréhension d’ensemble du cycle de vie des objets, de leur conception à leur fin de vie.
une prise en compte plus sensible de la dimension sociale [2] des objets et pas uniquement technique. by ryslainemly Sep 23

De sa naissance à sa mort, chaque objet existe avec une forme d’”aura numérique”, une documentation sur lui-même, souvent très technique, qui ne lui est pas réellement attachée, mais qui préside à sa construction, réparation et destruction. Aujourd’hui, sauf exception, cette “aura” n’est guère perceptible ou exploitable par d’autres que ceux qui l’ont produit, le vendent ou en gèrent l’exploitation by ryslainemly Sep 23

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