background preloader

J'ai été violée, à 55 ans, et je n'ai pas crié

J'ai été violée, à 55 ans, et je n'ai pas crié
Angie Epifano, la femme violée à l’automne dernier dans un dortoir d’Amherst, a raconté qu’elle entendait ses amis s’amuser dans la pièce d’à côté pendant qu’elle subissait son calvaire. J’ai récemment raconté ça à une de mes amies, qui s’est étonnée qu’Angie n’ait pas tapé sur le mur ou appelé au secours. À première vue, cette question peut sembler légitime, jusqu’à ce qu’on se fasse la réflexion qu’elle est bien moins courante lorsqu’il s’agit de femmes battues ou kidnappées, et pratiquement jamais posée en cas de vol ou d’agression. La plupart des gens considèrent que lorsqu’on se fait agresser par exemple, donner calmement au voleur ce qu’il réclame tout en restant aux abois est un signe d’intelligence et de sang-froid, à l’image de l’attitude qu’il nous est conseillé d’adopter lorsqu’on se retrouve face à un chien agressif. publicité Je ne me suis jamais battue Moi non plus je n’ai pas crié et je ne me suis pas débattue lorsqu’à 55 ans, j’ai été violée dans mon propre lit.

Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Les études interculturelles Partie 2 : le cas de la culture occidentale Je vais commencer une petite série sur les cultures enclines au viol. Je débuterai par le résumé des études d’anthropologie, notamment celles qu’a menées Peggy Reeves Sanday, et qui l’ont conduit à penser qu’il existait des cultures sans viol et des cultures enclines au viol . Femmes Minangkabau L’anthropologue Peggy Reeves Sanday a étudié plusieurs sociétés préindustrielles afin d’établir leur vision du viol, mais aussi de la sexualité et des rapports entre les hommes et les femmes. En 1982, elle a ainsi publié une première étude interculturelle où elle comparait 156 sociétés du monde entier 1 . Culture sans viol : le viol est rare, voire absent (47% des sociétés étudiées) Culture où le viol est présent, mais où il manque de données sur sa fréquence (35% des sociétés étudiées). Dans une étude de 1993 2 portant sur 35 sociétés préindustrielles, Patricia Rozée a trouvé des chiffres bien différents. Les cultures enclines au viol Femmes Gusii 1. 2. i

Les mythes autour du viol EDIT ; certains commentaire peuvent être très choquants surtout pour les victimes de viol et d'agressions sexuelles. je choisis de les laisser en connaissance de cause car ils illustrent souvent notre propos. Les mythes autour du viol désignent les croyances entourant le viol, les victimes et les coupables. On les définit par des attitudes et croyances fausses mais profondément et constamment entretenues qui servent à nier et à justifier le viol. Ces mythes servent à décrédibiliser la personne violée et à excuser le violeur. Avant de vous jeter tête baissée sur les commentaires, merci de prendre la peine de lire intégralement l'article et les liens associés. Buddie et Miller dans Beyond rape myths: A more complex view of perceptions of rape victims. Plus ces mythes sont acceptés et partagés collectivement, plus on y croit individuellement et plus l'on risque de violer. Etudions donc à présent ces mythes : Les viols sont commis par des inconnus : On viole davantage dans certains milieux :

Viol : croire les femmes qui accusent Ce texte répond aux personnes qui « défendent » le viol parce qu’il y a des circonstances « atténuantes », parce que les personnes impliquées ne se sont pas « comprises », parce que la femme ment, parce que, parce que, parce que,… Il décrit clairement la façon dont les hommes peuvent en toute « innocence » ignorer que ce qu’ils font est une atteinte à l’intégrité des femmes. Ce que sous-tend ce texte est que si dans certains cas, des hommes se trompent encore à propos de leurs « droits » et « privilèges » sur les femmes, des organisations de gauche ne peuvent pas faire cette erreur de manière collective. Si un homme abuse d’une femme et qu’en plus il pense qu’il avait le droit de la faire parce que…, parce que…, parce que…, le rôle des organisations est de prendre position pour les femmes et de partir du principe de base que si une femme n’est pas enthousiaste pour une relation sexuelle, alors aucun homme n’a aucun droit de lui forcer la main. Arrêter la culture du viol Rosie Warren 1.

Pick up artists, séduction à la française et consentement des femmes Se développe ces dernières années un business de la drague et de la séduction, que de nombreuses féministes ont dénoncé, tant il colporte des incitations au viol et à l'agression sexuelle. Bien évidemment, les différents sites de "pick up artists" n'ont pas tardé à se désolidariser de celui qui était le plus visé, expliquant qu'ils n'étaient pas du tout comme cela et qu'eux respectaient les femmes. S'il faut évidemment dénoncer ces sites, qui enseignent aux adolescents des véritables méthodes de manipulations, voire incitent à l'agression sexuelle, il me semble important de constater qu'ils ne contentent de reproduire, d'une façon même pas caricaturale, ce qui existe déjà dans nos sociétés et qui est vendu comme modèle de "séduction à la française". La séduction à la française semble ne pas concevoir l'égalité des participants à cette séduction. Mais relisons ce texte. Est-il unique , sort-il tout droit d'un esprit malade qu'il convient de faire taire et tout ira bien ensuite ?

Parler. - éphémère et délétère Jeudi 28 février 2013 4 28 /02 /Fév /2013 15:05 Aujourd'hui en 2013, je vais mieux. Pas "bien", juste mieux. Aujourd'hui en 2013, je suis inscrite sur Twitter. Aujourd'hui, en 2013, je découvre que l'année dernière un hashtag y a beaucoup fait parler de lui. Aujourd'hui en 2013, je découvre donc le hashtag #jenaipasportéplainte . Dans les années 90, je n'ai pas porté plainte, parce que j'étais jeune, j'avais peur, j'avais honte. Dans les années 90, je n'ai pas porté plainte, parce que c'était mon cousin et que j'avais peur que ça détruise la famille. Dans les années 90, je n'ai pas porté plainte, parce que ce n'étaient "que des attouchements" et que je pensais qu'on ne me croirait pas. Dans les années 90, je n'ai pas porté plainte, parce que j'ai fini par en parler à mots couverts à ma mère, forcée par une assistante sociale, et qu'elle n'a pas compris, pas entendu, ou qu'elle n'a pas voulu comprendre et entendre. En 2008, je n'ai pas porté plainte, parce que j'étais ivre. Voilà...

Ne venez plus jamais me dire que la culture du viol n'existe pas Le sujet était tombé comme ça, sans malveillance, au hasard de la conversation. _"c'était comment ta première fois? J'avais pris l'habitude de mentir quand on me posait cette question, depuis plusieurs années, une histoire de première fois inventée, banale comme la pluie mais efficace. Il y avait par exemple des fois où soudainement, une image, un moment, une sensation me revenait et me submergeait, coupant mon souffle et glaçant mon dos, mais j'avais fini par développer de véritables automatismes défensifs pour surmonter ces démons. Alors quand Séverine a parlé de quelque chose de "grave", dans un premier temps, je me suis sentie accusée. Elle est restée perplexe quelques secondes, comme si je venais de lui dire un truc aussi terrifiant qu'absurde. _"Bon heu, j'suis désolée de te dire ça comme ça, mais ce que tu me dis là, genre tout ce que tu me dis, c'est le discours typique de... Viols, pédophiles, abuseurs... Je garde un souvenir très précis de cette conversation.

Quand Causette appelle une atteinte sexuelle une « liaison amoureuse ». Causette, Grâce à toi, aujourd'hui, j'ai appris que j'étais musulmane. Selon toi, il y a un lien direct entre le fait d'être choqué par l'agression sexuelle d'une gamine de 14 ans par sa professeur et la religion musulmane. Comme tu le dis : "dans les familles musulmanes du quartier, où la virginité au moment du mariage a toujours du sens, une affaire comme celle-là ne passe pas". J'ai bien compris que ta journaliste, Stéphanie Maurice, avait mené une enquête sociologique de terrain pour conclure que le musulman ne saute pas de joie quand il confie sa fille à un prof qui en abuse. Tu nous as vus un peu énervés sur twitter suite à ton article (à lire en trois parties ; il relate la même histoire que celle dénoncée par Gaëlle-Marie Zimmerman) et tu t'es fendue d'un petit communiqué pour nous expliquer. Il ne viendrait à l'idée de personne, Causette, d'assimiler l'hétérosexualité à l'agression d'une gamine par un professeur masculin. La culture du viol c'est aussi cela.

Related: