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Grandeur et décadence du « périurbain »

Grandeur et décadence du « périurbain »
Dossier : Y a-t-il des urban studies à la française ? « Un beau matin, les Français se sont réveillés en découvrant qu’un baobab avait poussé dans leur jardin » [1]. À l’issue du dernier scrutin présidentiel, c’est par cette formule que s’ouvre un article du Monde relatant l’irruption des espaces périurbains sur le devant de la scène médiatique sous l’effet de la montée électorale du Front national. Si cette entrée en scène est effectivement fracassante dans un champ journalistique régi par la quête permanente de la nouveauté, cette catégorie d’analyse des mondes urbains est-elle réellement nouvelle dans le champ de la recherche française ? Le périurbain des années 1970‑1980 : quand les classes moyennes en essor investissent les campagnes C’est au début des années 1970 que le mouvement d’urbanisation des périphéries urbaines prend une ampleur inédite. Des mondes ruraux laboratoires du changement social (1) : le regard des géographes Source : Rapetti 1987 Bibliographie

Portrait noir de la crise économique en banlieue LE MONDE | • Mis à jour le | Par Sylvia Zappi La situation de l’emploi se dégrade dans les quartiers classés « prioritaires » par la politique de la ville. Toutes les catégories sont touchées, y compris les jeunes diplômés. L’organisme, qui a remplacé l’Observatoire national des zones sensibles (Onzus), s’est recentré sur les nouveaux territoires prioritaires de la politique de la ville, plus resserrés – 1 296 au lieu des 2 304 avant la loi Lamy de février 2014 – et dessinés à partir du seul critère de la concentration de la pauvreté. On savait le chômage plus élevé dans les quartiers relégués à la périphérie des agglomérations, la crise les ayant plus fortement marqués. Ainsi le taux de chômage des 15-64 ans atteint 26,7 % dans ces quartiers, contre un taux global de près de 10 % pour les agglomérations dont ils font partie. Lire aussi : 10 graphiques sur les « quartiers prioritaires », réservoirs de chômage et de pauvreté Un taux de chômage presque trois fois supérieur

La France périphérique, débat autour d’un livre Revue de presse et tribunes de Christophe Guilluy en 2014 À la mi-septembre 2014, les médias se sont emparés du livre de Christophe Guilluy, La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, paru chez Flammarion, pour en faire des manchettes et des gros titres. Par exemple, Le Figaro, 11 septembre, Christophe Guilluy : « Le 93 n'est pas un espace de relégation, mais le cœur de l'aire parisienne » "La focalisation sur le «problème des banlieues» fait oublier un fait majeur: 61 % de la population française vit aujourd'hui hors des grandes agglomérations. Libération, 16 septembre, « La gauche a-t-elle oublié la France populaire ? "D’ouvrage en ouvrage, Christophe Guilluy a pulvérisé l’image d’une France tranquille des pavillons. De nombreux entretiens et émissions ont permis à Christophe Guilly de développer ses thèses :

8259410 orig «La France périphérique» de Christophe Guilluy: la géographie est un sport de combat Temps de lecture: 12 min Avec La France périphérique, publié à la mi-septembre, Christophe Guilluy reprend la croisade qu’il a entamée il y a plus de dix ans avec la publication de l’Atlas des nouvelles fractures sociales avec Christophe Noyé, et poursuivie en solo en 2010 avec un court essai, Fractures françaises, qui avait largement inspiré les termes du débat de la campagne présidentielle de 2012, comme la fameuse «fracture sociale» avait été au centre de celle de 1995. Depuis une vingtaine d’années, ce consultant spécialiste de l’analyse territoriale, géographe de formation, sillonne le pays de mission en conférence, en marge du milieu universitaire. Il est devenu en quelques années l’un des experts les plus écoutés des élus et de leurs collaborateurs dans les territoires, mais aussi l'un des auteurs les plus controversés dans les disciplines de la géographie et de la sociologie urbaines, ce qu'on appelle parfois les urban studies. Thèses connues, thèses nouvelles 3.Sur le périurbain

CARTE. La moitié de la population française vit sur moins de 3% du territoire Le chiffre est frappant : la moitié de la population mondiale vit sur seulement 1% du territoire de la planète. La carte, réalisée par le site Metrocosm (en anglais) à partir des données de la Nasa, a été beaucoup partagée ces derniers jours sur les réseaux sociaux : elle montre que si l'espace ne manque pas à la surface de la Terre, une grande partie de la population est concentrée en Asie, notamment en Inde et en Chine. Qu'en est-il dans l'Hexagone ? Francetv info a cherché la réponse, en s'appuyant sur les données du dernier recensement de l'Insee (qui portent sur les données 2012, publiées en juin 2015). Nos calculs montrent que, sur plus de 63 millions d'habitants en métropole, la moitié vit sur moins de 3% du territoire. A l'inverse, 1% de la population française profite de beaucoup d'espace : les habitants qui vivent dans les zones les moins denses de l'Hexagone se répartissent dans 17,4% du territoire de la métropole.

La France périphérique, c’est où ? Certains géographes ont vu dans les bons scores du FN dans la grande banlieue ce qu’ils appellent aussi le périurbain et leur faiblesse dans les centres-villes une corrélation entre éloignement du centre et montée du FN, une sorte de «loi» spatiale. Mais il est toujours risqué de chercher des constances spatiales dans les comportements électoraux, même si les cartes semblent révéler des évidences incontestables. Le score du FN peut être très faible dans des communes périurbaines et inversement très élevé au cœur de Marseille. C’est donc que les raisons de ce vote sont plus complexes que le seul éloignement du centre. Et surtout que le «périurbain» recouvre des situations très diverses. Pour faire simple, c’est ce qui, au-delà de la banlieue dense des grandes agglomérations, correspond au front d’urbanisation qui avance sur les espaces agricoles. Tous les habitants du périurbain ne sont donc pas en situation de grande fragilité économique ou de désarroi social.

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