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Bisphénol A et cancer : les preuves s'accumulent

Bisphénol A et cancer : les preuves s'accumulent
Rarement – jamais peut-être – une agence de sécurité sanitaire aura rendu des conclusions aussi alarmantes sur un polluant à ce point omniprésent dans notre environnement quotidien. Au terme d'un travail de longue haleine ayant rassemblé les contributions d'une centaine de scientifiques, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a rendu public, mardi 9 avril, un avis sur le bisphénol A (BPA) singulièrement inquiétant pour les générations à venir. De toutes les substances chimiques de synthèse capables d'interférer avec le système hormonal ("perturbateurs endocriniens"), le BPA est celle qui entre dans la composition du plus grand nombre d'objets (plastiques, conserves, canettes, amalgames dentaires, etc.) ; il imprègne l'ensemble de la population occidentale. Selon l'agence française, "certaines situations d'exposition de la femme enceinte au BPA présentent un risque pour la glande mammaire de l'enfant à naître".

L'étude qui va révolutionner l'évaluation des risques du bisphénol A Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Stéphane Foucart Ce ne sont pas des travaux anodins – comme pourrait le laisser penser le sobre communiqué de presse associé – mais bien une étude majeure que publie, mercredi 12 juin dans la revue Environmental Health Perspectives (EHP), une équipe de chercheurs français de l’unité de toxicologie alimentaire de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Leurs résultats sont susceptibles de contraindre les agences de sécurité sanitaire à revoir leurs évaluations des risques présentés par le bisphénol A (BPA) – cette molécule de synthèse omniprésente et suspectée d’être impliquée dans une grande variété de troubles (cancers du sein et de la prostate, obésité, diabète de type 2, troubles neurocomportementaux, etc.). Les auteurs, conduits par Pierre-Louis Toutain, professeur à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), montrent en effet que le BPA peut entrer dans l’organisme via la muqueuse située sous la langue.

| Peut-on dire aujourd’hui que le bisphénol A jusqu’alors utilisé dans les contenants alimentaires a eu un impact sur la santé ? | Alimexpert Le bisphénol A (BPA) est utilisé depuis les années 60 dans de très nombreuses applications dont la fabrication de certains matériaux au contact des denrées alimentaires. Des évaluations de risque successives menées par les agences sanitaires (dont l’Autorité européenne de sécurité des aliments en 2008) ont conclu, sur la base des données scientifiques disponibles, à l’absence de risque pour le consommateur dans les « conditions d’emploi raisonnablement prévisibles ». De ce fait, cette substance est autorisée au niveau européen pour son utilisation dans les matériaux au contact des denrées alimentaires. Toutefois, au niveau français, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a montré dans son rapport publié en avril 2013 que « certaines situations d’exposition de la femme enceinte au bisphénol A présentent un risque potentiel pour l’enfant à naître » (avec toutefois un niveau de confiance modéré).

Anses : aucune alternative ne se distingue pour remplacer le BPA faute d'innocuité prouvée Il n'existe pas de substitut universel pour remplacer le bisphénol A, selon l'Anses qui alerte sur l'usage par les industriels de trois bisphénols alternatifs aux mêmes propriétés oestrogéniques potentiellement toxiques pour le consommateur. Après avoir confirmé les risques sanitaires du bisphénol A mardi 9 avril chez les femmes enceintes et les caissières, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) a appelé à "la prudence" pour les produits de substitution à cette substance chimique de synthèse perturbatrice endocrinienne, utilisée par l'industrie pour la fabrication industrielle de plastiques alimentaires (polycarbonate et polyépoxy ou résines époxydes) ou l'impression de papiers de type tickets de caisse. L'Anses pointe en particulier l'impact des substituts via d'autres bisphénols dont "l'activité oestrogénique commune à cette famille de composés pourrait s'avérer néfaste pour le consommateur". 73 substituts possibles recensés Pas de garantie d'innocuité sous Reach

Bisphénol A: l’EFSA lance une consultation publique L’EFSA lance une consultation publique en ligne relative à l’évaluation actualisée et étendue de l'exposition au bisphénol A (BPA) en Europe qui concerne certains types d’emballages alimentaires (en polycarbonate ou des revêtements de protection pour les boîtes de conserve et les canettes). Elle sera ouverte de la mi-juillet à la mi-septembre 2013. Dans une deuxième phase, début 2014, l'Autorité européenne de sécurité des aliments- EFSA organisera une consultation publique sur les aspects concernant la santé humaine de son évaluation des risques avant de finaliser son avis scientifique qui pourrait être émis vers la fin du premier semestre 2014. La dernière évaluation de l'exposition réalisée par l'Autorité sur le BPA remonte à 2006. Cette nouvelle évaluation constituera une actualisation majeure, qui englobera à la fois les sources alimentaires et non alimentaires d’exposition (y compris le papier, l'inhalation et la poussière), explique l’EFSA.

Saga du BPA : Le BfR avance ses pions On sait que l’Allemagne a une position singulière sur les produits chimiques notamment liée à son industrie. On sait aussi qu’en France, on voit surtout le danger partout surtout quand il s’agit d’OGM et de … bisphénol A ! Chacun pourra lire à ce sujet l’évolution de la position de l’Anses s’alignant progressivement sur celles de nos politiques qui ont décidé de l’interdire définitivement au 1er juillet 2015 selon la loi du 24 décembre 2012 visant à la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A. Mais que va-t-il se passer si l’EFSA émet fin 2014 un avis différent des positions françaises ? On va en avoir une idée avec ce document du BfR d’Allemagne. L’Institut fédéral pour l’évaluation des risques (BfR) répond aux questions fréquemment posées sur le bisphénol A. Voici un extrait de ces FAQs Quels sont les effets potentiels du bisphénol A? Articles similaires

Le bisphénol A peut-il être plus toxique à faible dose qu’à forte dose ? Pas une semaine ne se passe sans que ne sorte une étude concernant le bisphénol A. Et bien sûr, si la plupart des études concluent à sa dangerosité, il s’en trouve une de temps en temps pour affirmer que sa toxicité est finalement limitée. Alors, toxique ou pas, le bisphénol A ? Je me souviens d’avoir lu une fois que ces résultats en apparence contradictoires provenaient du fait que le bisphénol A est plus toxique à faible dose qu’à forte dose, et qu’il faut donc le tester avec des doses suffisamment faibles pour révéler ses dangers. Je dois avouer qu’en lisant cela, j’ai clairement pensé que c’était n’importe quoi. Les fondements de la toxicologie "Tout est mortel. C’est avec cette formule simple que le médecin/alchimiste Paracelse a jeté au XVIème siècle les bases de la toxicologie. Voilà qui est parfait, mais qui repose sur l’idée que la toxicité d’une substance ne peut que diminuer quand la dose diminue. Les courbes de toxicité non-monotones Les perturbateurs endrocriniens Références :

L’Anses et le bisphénol A : et maintenant on fait comment ? L'Anes vient de publier le 9 avril 2013 tout une série de documents relatifs au bisphénol A. Bisphénol A : l’Anses met en évidence des risques potentiels pour la santé et confirme la nécessité de réduire les expositions Aboutissement de trois années de travail, l’Anses publie le 9 avril 2013 les résultats de l’évaluation des risques sanitaires associés au bisphénol A. Alternatives potentielles au bisphénol A. Suite à son travail rendu en septembre 2011 sur l’identification des dangers du bisphénol A, l’Anses a considéré qu’il existait des éléments scientifiques suffisants pour identifier comme action prioritaire la réduction des expositions des populations les plus sensibles que sont les nourrissons, les jeunes enfants, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes. Dans ce cadre, une douzaine d’auditions a été menée dans le but de prendre en compte et d’éclairer les interrogations de la société sur les perturbateurs endocriniens. Commentaires Articles similaires

L'ANSES publie deux rapports sur le Bisphénol A Un de ces rapports est relatif aux effets sanitaires du bisphénol A, l’autre à ses usages. Ce travail met en évidence des effets sanitaires, avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, même à de faibles niveaux d’exposition. Le bisphenol A (BPA) est un produit chimique utilisé couramment pour la fabrication industrielle de plastiques de type polycarbonate et de résines époxy. Ces matériaux sont largement utilisés dans des produits de consommation courants depuis les lunettes de soleil et les CDs jusqu’aux récipients pour l’eau et la nourriture. En conclusion de ses deux rapports, l’Anses recommande de réduire les expositions au bisphénol A, notamment par sa substitution dans les matériaux au contact des denrées alimentaires qui constituent la source principale d’exposition de ces populations. L’Anses recommande également, à titre de prévention, de mettre à disposition du public une information claire sous forme d’un étiquetage.

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