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Comprendre la culture du viol

Comprendre la culture du viol
A Steubenville, une jeune fille a été violée. Plus exactement, après qu'elle soit en plein coma éthylique, elle a été transportée de lieu en lieu par deux adolescents rigolards, violée et filmée, sous le regard d'autres personnes. Des photos et videos ont été publiées sur les réseaux sociaux dont certaines plaisantant sur ce viol. Certains ont même twitté la scène en direct avec le hashtag #rape. Alors c'est quoi la rape culture ? Ce fait-divers nous montre, dans toute son horreur, ce qu'est la culture du viol, ce qu'est une société où non seulement l'on viole, mais où l'on encourage, entraîne, pousse à trouver le viol normal, inévitable, naturel et au fond drôle. Il serait simple - et c'est ce qui est en général fait - de se dire qu'on est face à des gens ivres, qui ont perdu conscience de ce qu'ils faisaient, ou des fous, ou des malades. Il a toujours été plus facile de faire du viol un problème individuel qu'un problème collectif. 09:25.

Merci de ne pas me violer Alors il y a ces adolescents qui violent une fille comateuse aux USA. Et la presse qui se met à plaindre les violeurs. Parce que leur vie, à eux, est détruite. Et la foule des anonymes, cruelle, sauvage, qui se met à insulter, à menacer la victime, parce qu’elle aurait du se taire. Et puis cette journaliste, qui fond en larmes, en plein direct, parce que c’est vraiment trop triste, ces idoles locales du football religion qui tombent pour une si petite bêtise. Et puis cette vidéo, d’adolescents du cru, se filmant en train de disserter sur le viol de cette jeune fille, « sa chatte est aussi sèche que le soleil » « ce n’est pas vraiment un viol, on dirait qu’elle est morte, si ca se trouve, son dernier voeu était qu’on la baise », « elle est peut être morte c’est tellement drôle » et autres délicatesses. Certains de mes amis masculins, ont aujourd’hui évoqué leur choc à la lecture de l’article que cite précédemment.

Tu seras violée ma fille 8 mars ; journée internationale des droits des femmes. Fleurissent les communiqués de presse débiles pour nous honorer, nous la femme, et les réflexions de type "trop débile cette journée, c'est tous les jours les droits de femmes" (sorties de la bouche de celles et ceux qui n'en parlent évidemment jamais). Quand on naît avec un vagin, très vite on t'explique comment les choses vont se passer. Si tu sors tard/avec ces mecs/en boite, il va t'arriver "quelque chose". (et tu l'auras un peu cherché puisqu'on t'avait prévenu). Ce quelque chose est assez simple ; un inconnu va violemment t'écarter les cuisses et te rentrer son pénis dans le vagin. C'est compliqué de faire comprendre ca. Dans l'espace public, un homme a beaucoup plus de risques d'être tué qu'une femme ; pourtant on ne va jamais lui souligner que s'il sort de chez lui, il risque de finir avec un couteau planté dans la plèvre. Le pire est que les femmes ont intériorisé cela.

Parler à en crever A l'été 2012, deux stars de l'équipe de football de Steubenville aux Etats-Unis violent une jeune fille en plein coma éthylique. Le viol a été filmé et transmis sur les réseaux sociaux et commenté en temps réel. Un garçon présent sur la video pourrait être poursuivi pour non dénonciation de crime. Sur la video, la victime est décrite comme une morte qu'on viole et sur laquelle on urine. Rehtaeh Parsons était une jeune canadienne de 17 ans. Audrie Mott avait 15 ans. Culture du viol. Je vous vois hausser les yeux au ciel. okay. Est-ce que cela tient encore l'excuse du "m'enfin on condamne tous le viol". Est ce qu'on condamne tous le viol quand une femme sur 5 sera victime au cours de sa vie de violence sexuelle. Et les Etats-Unis c'est loin aussi ; ils sont tous tarés là-bas. La vérité est qu'on ne condamne pas le viol. Laide ? Et si on se posait simplement la question.

What Is Rape Culture Culture du viol et disposition du corps des femmes Imaginons que vous vouliez analyser un fait culturel, n'importe lequel. Imaginons que vous voulez étudier l'alimentation occidentale en 2014. On sera tenté de dire "qu'on mange car sinon on meurt" et penser qu'il s'agit d'un fait naturel (inné) et puis on constatera qu'on mange certains aliments plutôt que d'autres, on mange avec une fourchette et un couteau, on mange à heures plus ou moins fixes et l'entrée avant le dessert. Depuis 30 ans on voit de moins en moins de poulets avec leur tête dans les supermarchés, d'abats ou de viande de cheval. Et si nous sommes aussi nombreux à manger avec des fourchettes, cela n'est pas parce que c'est pratique (d'autres trouveront leurs doigts ou des baguettes ou une cuillère etc très pratiques) mais parce qu'il s'agit d'un processus d'apprentissage. Ainsi rapidement, on constate que l'alimentation n'a plus rien d'inné mais qu'elle est un processus culturel, acquis.

Petit mode d'emploi de la culture du viol (Part 1)

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