Le permis Internet en CM2, dérives dans l’éducation nationale Des élèves de CM2 d’une école de l’Essonne vont passer un "Permis Internet", dans le cadre d’une campagne qui va devenir nationale et qui ambitionne de toucher à terme tous les enfants de 9 à 11 ans en France. Une bonne initiative ? A priori, oui. Seulement, ce “dispositif” créé par la gendarmerie nationale et Axa n’est en rien pédagogique. Plus grave, il empiète gravement sur les compétences et prérogatives de l’Education nationale en détournant le principe des partenariats. Le permis, un “programme pédagogique”… Voici la présentation faite par le dossier de presse : “Le Permis Internet pour les enfants est un programme pédagogique de responsabilisation des enfants et des parents pour un usage d’Internet plus vigilant, sûr et responsable. Cette initiative conjointe de la gendarmerie nationale et d’Axa applique le principe de la prévention et de la formation face aux nouveaux dangers de l’Internet. Difficile de lutter contre cette idée en apparence bienveillante. Internet, ça s’apprend !
Numerama : Actualité informatique et numérique enseignants, élèves et jeux vidéo L'apprentissage inversé : avancée ou régression ? Si vous fréquentez les sites américains de pédagogie, vous aurez sans doute été surpris de constater l'engouement des enseignants pour le « flipped learning », que l'on traduit par "apprentissage inversé". La tendance est lourde et les articles sur le sujet attirent de nombreuses visites et presque autant de commentaires. C'est la Khan Academy, un site qui offre des milliers de leçons gratuitement en vidéo, qui a déclenché le mouvement. Nous-mêmes avons parlé de l'apprentissage inversé depuis plus d'un an, et encore tout récemment. L'expression "flipped learning" est due à deux professeurs de sciences, Jonathan Bergmann et Aaron Sams, qui ont utilisé cette méthode d'enseignement dès 2006. En fait, pour eux, l'apprentissage inversé tient plus du principe, voire même de l'idéologie, comme ils le disent dans un récent article, que d'une méthode à appliquer mécaniquement. Rappelons les grandes lignes de ce principe d'apprentissage : Les enseignants aiment l'apprentissage inversé.
Apprentissage par enquête et Pédagogie inversée | «C’est le rôle de la prospective que de ne pas minimiser les tensions et les dangers futursau nom d’un optimisme de convention. Mais l’anticipation se veut aussi une incitation à l’action. En cela, elle ne saurait non plus céder au pessimisme.»Vers les sociétés du savoir, Rapport mondial de l’UNESCO, 2005 Dernièrement, une personne dans mon entourage professionnel m’a fait grandement réfléchir à propos de la grande importance que l’on accorde en éducation au spécialiste, à l’expert à qui on accorde le monopole du savoir. On aura pu constater, il y a quelques mois, dans le cadre du débrayage des étudiants, à quel point cette notion est aussi amplement ancrée dans le paysage médiatique. Qu’on ne se méprenne pas! C’est ici que la notion de partage d’expertise et de réelle interactivité prend toute son importance. Comme l’a avoué si candidement Mark Prensky lors d’une présentation récente, Conférence Natif du numérique : «D’où viennent mes idées? Cliquer sur l’illustration pour l’agrandir
À la découverte de la pédagogie inversée: le pourquoi « Annick Arsenault Carter Comment se fait-il que certaines régions du Monde parlent de classe inversée depuis déjà deux ans et que j’en ai seulement fait connaissance il y a quelques mois? Vous la connaissez? Si vous lisez ce billet, il y a de fortes chances que vous êtes familiers ou familières avec celle-ci et/ou que vous cherchez, tout comme moi, à la comprendre davantage. Pourquoi fait-elle fureur? Pourquoi j’ai inversé ma pédagogie en début février 2012? Dans l’article Warning : Flipping Your Classroom Might Lead To Increased Student Understanding Teaching Science and Math on précise qu’il s’agit d’une philosophie et non d’une stratégie. J’aime bien que l’article souligne qu’il faut changer le statu quo, car le statu quo ne fonctionne pas. We all know how students like to interact with one another as well. Quant aux élèves et parents, il faut comprendre la dynamique à mon école.
Pourquoi la pédagogie inversée ne me séduit-elle pas ? Késako ? Depuis quelques années, le modèle de la « classe inversée » séduit les enseignants, certainement à juste titre. Si vous vivez dans une caverne pédagogique, en quelques mots, user d’une « pédagogie inversée » consiste à exporter hors de la classe le contenu plus théorique des apprentissages, via notamment les outils numériques(vidéo à visionner avant les cours par exemple), et de consacrer le temps de classe à l’entraînement, à la manipulation, à des parcours plus individualisés. A priori, pédagogiquement, ça se tient. Alors pourquoi suis-je gêné par cet angle de vue ? Apprendre, oui, mais quoi ? J’approuve le fait que le temps de classe soit consacré non plus à de la transmission directe de connaissances, mais à des activités et à des projets qui mettent les élèves en action, voire en interaction. Mais. Ma conviction est qu’à l’heure du numérique, apprendre doit changer. Des apprentissages utiles La calculette nous fait des calculs très savants ? Dégagement de responsabilité
La classe inversée pour sauver l’école ? 2022. La journaliste du Monde Maryline Baumard[i] imagine l’école de demain, sur les bases de la refondation de l’école prônée 10 ans plus tôt par Vincent Peillon : « Ce que Clara a vraiment vu se modifier au fil de sa scolarité, c’est la pédagogie. D’ailleurs Clara peut accéder à d’autres cours via l’intranet, pas uniquement ceux de son professeur, ainsi qu’à un service public d’aide en ligne offert gratuitement à chaque élève. Pourtant, la perspective nous semble tronquée. Avec la médiatisation de la classe inversée, des enseignants et des chercheurs ont exprimé leurs doutes voire leur opposition face à ce « nouveau » phénomène. La classe inversée fait émerger beaucoup de fantasmes pédagogiques et numériques (génération Y, mythe de l’autodidaxie…). La classe inversée n’est pas forcément adaptée à la réalité de l’école d’aujourd’hui, de ses élèves, de ses professeurs, bien qu’il s’agisse de faire bouger cet état de fait. La classe inversée est-elle une pédagogie à part entière ?