MOUVEMENT DES VILLES EN TRANSITION
Elinor Ostrom ou la revanche de la coopération sur la concurrence, par Jacques Weber
Ceci est un billet invité. Jacques Weber, économiste et anthropologue, a bien connu Elinor Ostrom. Lui-même et son équipe ont collaboré étroitement avec elle et ses proches depuis 1986. Elinor Ostrom ou la revanche de la propriété commune et de la coopération sur la propriété privée et la compétition marchande Toute sa vie Elinor Ostrom a été une chercheuse de terrain autant qu’une théoricienne des institutions, qu’elle définissait comme “jeux de règles en usage”, et des formes d’appropriation. Comment des individus ou groupes se coordonnent-ils dans la mise en œuvre de services publics, comme dans l’exploitation de ressources en propriété commune ? L’influence des travaux de Elinor Ostrom a été considérable à travers le monde. En France, son influence fut plus modeste qu’ailleurs, en raison du faible nombre de chercheurs étudiant les ressources renouvelables et la propriété commune.
ZAD de Notre Dame Des Landes: "lieu de tous les possibles"
Au delà du combat contre la construction de l’aéroport, la “Zone à Défendre” (ZAD) de Notre Dame Des Landes est depuis plusieurs années un lieu d’expérimentation de modes de vie collaboratifs. Simon Sarazin y a séjourné quelques temps cet été et nous raconte les solutions sociales et écologiques. Lorsque je suis passé à Notre Dame des Landes cet été, j’ai été interpellé par l’originalité des modes de faire ensemble dont le lieu foisonnait. Au point de me demander si finalement cette lutte démarrée en 1972 n’aurait pas permis de créer quelque chose d’inespéré : un espace de liberté, de créativité et d’expérimentation à même d’apporter de multiples solutions… En tout cas, les habitants de cette zone y démontrent qu’un mode de vie collaboratif, solidaire, écologique et très peu marchand peut fonctionner à une échelle de plusieurs centaines d’hectares. Et cela commence par l’alimentation. L’économie du don, la récupération, la réparation… La culture n’est pas en reste.
L’intelligence collective à petite échelle
Qu’entend-on généralement par « intelligence collective » ? Pour le monde du web, la messe est dite : c’est le produit émergent de l’interaction entre plusieurs milliers, voire millions d’individus, certains ne partageant avec les autres qu’une quantité minimale de leur réflexion (c’est la théorie du surplus cognitif chère à Clay Shirky, comme il l’a développe dans on livre éponyme ou chez TED). Et bien entendu, c’est le web lui-même qui est le média de choix de cette intelligence collective. Cette définition repose sur certains postulats, pas toujours explicites : Plus on est de fous, plus on rit. Pourtant, il existe une autre approche de l’intelligence collective, bien plus ancienne que le net ou le web : la « fusion » entre quelques esprits, le plus souvent seulement deux, pouvant aboutir à une explosion inattendue de créativité. La dynamique d’un couple créatif La nature du leadership au sein de ces couples est également difficile à déterminer.
Blog - Christine Koehler
Nous étions une vingtaine vendredi dernier, pour la Rencontre Ouverte avec Raphaël Souchier, auteur de Made in Local et consultant en économies locales vivantes – c’est ainsi qu’il se définit lui-même- : quelques habitués ou curieux, mus par leur intérêt pour l’entreprise de demain, quelques proches qui pointaient enfin leur nez (ainsi il ne faut jamais désespérer du premier cercle même si votre deuxième cercle vous montre plus de fidélité), ainsi que ceux que je voyais pour la première fois et avec qui, malheureusement, j’ ai peu de temps pour faire connaissance. Sans surprise dans ces nouveaux venus un fort intérêt pour les thématiques du développement soutenable. C’est que Raphaël Souchier est quelqu’un d’engagé. Les économies locales vivantes, plutôt que mortes, suicidées par l’absence de futur commun, c’est son truc. Ne décrochez pas ! Comme toujours dans les Rencontres Ouvertes, le temps d’échange en petits groupes est animé. • Acheter local parle intuitivement à tout citoyen.
Favorisons la libre diffusion de la culture et des savoirs
Le projet de loi numérique donne enfin un fondement juridique aux biens communs de la connaissance. Mais il est urgent d’endiguer des pratiques qui limitent l’accès du public à des oeuvres qui se trouvent pourtant dans le domaine public, au profit d’intérêts commerciaux, alerte un collectif où figurent Pierre Lescure, Bruno Latour, Denis Podalydès et Benoît Thieulin. Par Collectif Les biens communs vont bientôt faire leur entrée dans le droit français, à l’occasion de la future loi sur le numérique annoncée par Manuel Valls, issue des travaux de concertation du Conseil national du numérique. Il faut s’en féliciter : les biens communs - ou communs - nourrissent depuis toujours les pratiques d’échange et de partage qui structurent la production scientifique et la création culturelle. La science a toujours été appréhendée comme un commun. Un statut positif du domaine public Open access Valoriser le patrimoine culturel