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Mulan (1998) : féminisme et patriarcat chez Disney

Mulan (1998) : féminisme et patriarcat chez Disney
Sorti 3 ans après Pocahontas, Mulan est également (comme signalé ailleurs sur ce site dans l’article consacré à Pocahontas) une tentative de lutter contre les accusations de racisme, de sexisme et d’ethnocentrisme. Mulan est-elle une tentative plus réussie que Pocahontas ? Sortir de l’ethnocentrisme selon Disney Après avoir été souvent accusés d’ethnocentrisme, les studios Disney ont créé plusieurs héros « exotiques », c’est-à-dire n’étant pas d’origine européenne (Aladdin, Pocahontas…). La Chine, conforme à l’imaginaire collectif occidental Mulan s’inspire de la légende de Hua Mulan[1] dont les origines et le contexte historique sont incertains. Le film de Disney s’écarte de la légende pour des raisons pratiques (la guerre est beaucoup plus courte dans le film) et dramaturgiques (Mulan part sans prévenir ses parents, sans avoir été jamais entraînée au combat et est découverte lors d’une blessure). La Chine vue par Disney… L’ennemi, ce barbare Le méchant est non seulement bridé et basané…

Rebelle (2012) : mater la rousse Parce qu’il est centré sur une fille qui n’aspire pas à la vie de princesse à laquelle on veut la soumettre, le dernier film de Disney/Pixar a pu passer pour féministe aux yeux de certain-e-s critiques. Le magazine Elle le qualifie ainsi de « conte de fées moderne et féministe »[1], et Télérama va dans le même sens en se réjouissant de voir Disney persévérer dans la « veine capillaire » inaugurée par « l’insolente Raiponce »[2] (j’ai personnellement du mal à voir comment on peut qualifier Raiponce d’insolente mais passons… Cf. sur ce site l’article consacré à ce film). C’est vrai qu’il y avait a priori de bonnes raisons de se réjouir. En effet, Rebelle est le premier long métrage de Pixar à avoir un personnage féminin pour protagoniste (il était temps, après 12 longs métrages et 26 ans d’activité… Mieux vaut tard que jamais comme on dit). Mérida, l’anti-princesse Et pourtant, tout cela commençait plutôt bien. C’est à cette toute tradition que Mérida veut s’opposer. Papa cool Paul Rigouste

Le sexisme du Roi Lion La féminité dans Le Roi Lion L’une des premières choses qui nous frappe en regardant Le Roi Lion, c’est le sexisme banal et structurant de l’histoire. Dès les premières scènes, Le Roi Lion nous fait connaître un monde structuré hiérarchiquement, avec au sommet de la pyramide le monarque absolu, qui règne en bon patriarche sur, non seulement son peuple docile et servile (les autres animaux), mais également ses lionnes, qui jamais ne remettront en question le bien fondé de la place des hommes, ni de la place des femmes. Le Roi Lion comporte un grand total de 3 personnages féminins, contre 9 personnages masculins. Donc, 75% des personnages du Roi Lion sont masculins. Outre la domination écrasante des hommes en terme de présence à l’écran, il est plus important d’analyser les différentes représentations des hommes et des femmes dans ce film, et c’est ici qu’apparaît une des étranges « schizophrénie » du Roi Lion. Et de un… Et de deux… Et de trois… cela suffira-t-il à renverser le patriarcat?

Nouveaux pères (IV), des « Indestructibles » à « Shrek 4 » : peurs masculines Comme l’a vu dans les trois premiers articles sur les « nouveaux pères », les films d’animation sur ce sujet sont souvent hantés par des peurs masculines qui semblent avoir une même origine : la peur qu’ont les hommes de se féminiser et de perdre ainsi leurs précieux privilèges masculins. Dans certains films, les enfants menaçaient ainsi de contaminer de leur présence la vie professionnelle des pères, lieu d’homosocialité masculine à l’abri des contraintes parentales et domestiques (Monstres et Cie, Moi, moche et méchant). Le fait même de se livrer à cette activité traditionnellement féminine qu’est l’élevage des enfants s’accompagnait ainsi souvent de la peur de perdre sa virilité (Le Monde de Nemo, L’âge de glace). Les deux films que l’on va étudier ici me semblent être les plus saturés de peurs masculines. Les Indestructibles, ou l’histoire d’un homme qui souffre Maman fait tout à la maison, mais cela ne gêne personne, et surtout pas le film Coincé dans son bureau minable, …

Disney relooke Merida de façon sexy En 1938, il ne faisait pas bon être une femme chez Disney comme en témoigne cette lettre de rejet exhumée aujourd’hui sur Flickr. Mary V. Ford, qui avait écrit au studio d’animation pour connaître les critères d’admission à l’école Disney qui formait ses animateurs, avait ainsi reçu la réponse suivante : «Les filles ne travaillent pas du côté créatif pour préparer les dessins animés pour l’écran, car cette tâche est exclusivement réservée aux jeunes hommes. Les femmes ne sont, heureusement plus, aujourd’hui cantonnées au coloriage chez Disney. Cheveux roux bouclés, fière, aventurière, rebelle, tirant à l’arc, montant à cheval et surtout refusant le mariage forcé, elle dénote parmi les autres héroïnes. Mais alors qu’elle doit être officiellement couronnée le 11 mai en tant que 11ème princesse, il semblerait que Disney ait jugé nécessaire de la relooker, gommant ainsi toutes les aspérités qui faisaient sa différence.

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