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Expérimenter avec les habitants : vers une conception collective et progressive des espaces publics

Expérimenter avec les habitants : vers une conception collective et progressive des espaces publics
Dossier : Espaces publics urbains et concertation Crise économique, crise sociale, crise de la démocratie, crise énergétique, crise de l’éducation, crise du logement... Nous sommes aujourd’hui dans une situation de crise généralisée, globale. Si le retour de la gauche au pouvoir sur l’ensemble du territoire peut être porteur d’un changement, il n’en reste pas moins qu’une refonte structurelle de notre système politique s’impose. Peut-être un peu rêveurs mais bien ancrés dans le réel, le Collectif Etc tente d’inventer les outils pour redonner aux citoyens un rôle moteur dans la vie collective. L’espace public comme « chantier ouvert » Cette modification d’un paysage passe dans un premier temps par la transformation des espaces publics de proximité. Deux chantiers que nous avons menés dans le cadre de notre « Détour de France » sont exposés ici : l’un réalisé à Bordeaux, l’autre à Rennes. Le « café sur place » du quartier Saint-Jean–Belcier à Bordeaux (cc) Collectif Etc

Accompagner les projets d’habitat alternatif Hervé Saillet © Bertrand Huet Dossier : Effervescences de l’habitat alternatif On observe depuis quelques années la valorisation d’un échelon d’intervention peu présent dans la production traditionnelle de la ville : une place plus grande donnée à la médiation, à la fonction d’intermédiaire entre, d’un côté, les habitants et les usagers de la ville, et de l’autre, les prescripteurs et producteurs plus directs de la ville. Les projets d’habitat alternatif florissant aujourd’hui constituent l’un des domaines de la construction où se développent largement ces nouvelles professionnalités. Urbaniste et architecte de formation, Hervé Saillet a fait de la posture de facilitateur le cœur de ses activités professionnelles. Elle s’est notamment investie dans une opération de production d’habitat alternatif, la coopérative Le Grand Portail, située dans l’éco-quartier Hoche de Nanterre, dans la zone d’extension de la Défense. 1. 2. 3. 4.

Démocratie : Effets de participation, la démocratie à l’étude Texte écrit pour la revue M3 n°2 Jean-Michel Fourniau est sociologue, directeur de recherche et directeur du Groupement d'intérêt scientifique « participation du public, décision, démocratie participative » La prolifération des initiatives qui ont donné corps à l’idée de démocratie participative a été accompagnée par le développement de la recherche en sciences humaines et sociales sur ce domaine. Dépassant l’analyse basée sur la prééminence des dispositifs, différents travaux cherchent à déterminer les effets de la participation sur les mobilisations sociales, l’action publique, la structure politique. Mais aussi sur la recherche elle-même. La création du Groupement d’intérêt scientifique « Participation du public, décision, démocratie participative », validée par le CNRS à l’automne 2009, a mis en évidence l’ampleur nouvelle des questionnements relatifs au renouvellement de la démocratie dans les sciences humaines et sociales. Mobilisations sociales : quel répertoire ?

L’invention de l’autopromotion à Strasbourg Dossier : Effervescences de l’habitat alternatif Dans la nébuleuse des projets d’habitat alternatif qui émergent dans les années 2000, les initiatives strasbourgeoises se distinguent à plusieurs titres. Alors que les termes désignant ces projets se multiplient, c’est à Strasbourg que celui d’autopromotion s’est imposé, en référence aux Baugruppen allemands. C’est aussi là qu’est sortie de terre en 2010 une des premières réalisations concrètes de cette nouvelle vague participative : l’immeuble Éco-Logis a fait l’objet à ce titre d’une forte médiatisation. Enfin, l’autopromotion bénéficie depuis 2009 d’une politique de réservation de terrains par la ville de Strasbourg, qui favorise ces réalisations et participe à en normaliser le processus. L’autopromotion, de Fribourg à Strasbourg ? Le terme « autopromotion » apparaît à Strasbourg vers 2005-2006, avant de se diffuser plus largement dans l’Est de la France [2], mais les projets qu’il désigne sont plus anciens. Normaliser l’autopromotion ?

Concevoir l’espace public avec les habitants : la concertation comme gage de « délicatesse urbaine » Dossier : Espaces publics urbains et concertation « Venez imaginer ensemble la ville de demain ! » : combien de fois a-t-on pu lire un tel slogan pour annoncer une réunion publique ou un atelier de travail urbain portant sur un projet d’urbanisme ? La participation citoyenne apparaît alors moins-disante, décevante par rapport à ce que l’on en attendait. Des avis pragmatiques et des propositions moins-disantes « On veut garder les bonnes choses : la verdure, les arbres, comme les cerisiers, les jeux pour les enfants, le terrain de football et de basket. « Il faut remettre en état les bosses. « La signalétique avec des lettres bleues a été arrachée. « À quoi servira cette route ? « Pour animer les espaces extérieurs, pourquoi ne pas mettre en place des jardins familiaux dans tout le quartier ? « Ça ne suffit pas de faire des travaux. Ces six remarques ont été entendues récemment de la part d’habitants dans un quartier de la Seine-Saint-Denis. Jardin partagé de Bernon, Épernay (Marne)

La démocratie participative en butte à la grande échelle Quartier Fátima, Cordoue ©H. Nez Dossier : Espaces publics urbains et concertation Si l’urbanisme est le principal thème mis en débat dans les dispositifs participatifs qui se multiplient depuis une quinzaine d’années en Europe (Bacqué et al. 2006 ; Sintomer, Herzberg et Röcke 2008), il y est rarement question des grandes transformations urbaines. La comparaison des pratiques participatives à Paris et à Cordoue met en évidence la relation entre niveaux de participation et échelles de projet urbain [1]. Les projets à petite échelle : délégation du pouvoir ou simple consultation ? À Cordoue comme dans le 20e arrondissement de Paris, des budgets participatifs ont été mis en place afin de planifier des aménagements de quartier au cours de la dernière décennie. Si le budget participatif cordouan va plus loin que la démarche parisienne en établissant un lien direct entre participation et décision, il ne porte pourtant que sur de petits projets d’aménagement.

CONCERTATION : Comprendre et partager les concepts clés pour mieux les pratiquer. Auteur : Grand Lyon, mission participation citoyenne et marketing public. Année : 2012 Qu’elle soit politique, institutionnelle, réglementaire ou citoyenne : comment définir, comprendre et partager les différentes dimensions de la concertation de manière simple et concrète. La Direction de la Prospective et du Dialogue Public a conduit un travail de clarification du vocabulaire à l’usage des élus et des services du Grand Lyon et des communes. Pourquoi définir des concepts clés de la concertation ? La participation citoyenne, le marketing public, la concertation règlementaire, la concertation institutionnelle et la concertation politique sont 5 concepts souvent utilisés l’un pour l’autre alors qu’ils désignent des réalités bien distinctes. Les 5 concepts présentés peuvent être répartis en deux « familles » distinctes. Les « classiques » : la concertation politique, la concertation institutionnelle et la concertation règlementaire.

La démocratie participative absorbée par le système politique local Dossier : Réforme territoriale : un état des lieux La démocratie participative est devenue une norme de l’action publique locale. Chez les élus locaux, il est désormais considéré comme incontournable d’associer les citoyens aux décisions entre deux échéances locales et de le faire savoir. La démocratie participative est essentiellement locale C’est à l’échelle du quartier, conçu comme le lieu de la sacro-sainte « proximité », qu’elle se déploie, principalement sous la forme des conseils de quartier. Au niveau urbain, des dispositifs transversaux, globaux ou sectoriels se développent. Les conseils régionaux constituent un foyer important d’innovations et se donnent à voir comme de nouveaux « laboratoires » démocratiques (Sintomer et Talpin 2011). Les conseils généraux (même si la tendance est encore limitée) cèdent, à leur tour, à la vogue participationniste. On assiste donc en France à une mise en procédures de la participation sur le plan local sous la forme de multiples dispositifs.

La participation des habitants au coeur des priorités de la politique de la ville Parmi les priorités que les nouveaux contrats de ville devront intégrer à partir du 1er janvier 2015, la participation citoyenne se fait une place de choix. Au-delà de la révision de la contractualisation ou de la refonte de la géographie prioritaire, il s’agirait là de la principale nouveauté de la réforme portée par François Lamy et que Najat Vallaud-Belkacem doit mettre en oeuvre. Plébiscité… mais peu développé - « La politique de la ville s’inscrit dans une démarche de co-construction avec les habitants, les associations et les acteurs économiques », stipule l’article 1er de la loi « Ville et cohésion urbaine » du 21 février 2014, entérinant ainsi des pratiques encore peu développées en France bien que la plupart des professionnels et spécialistes des banlieues les appellent de leurs voeux. En soi, l’ambition n’est pas nouvelle : associer les habitants aux actions mises en oeuvre dans un quartier remonte… à la naissance de la politique de la ville elle-même, dans les années 80. Focus

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