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Qu'est-ce que lire ?

Qu'est-ce que lire ?
Dans cette bataille d’arguments sur les vertus de la lecture selon les supports, un excellent papier du New York Times essaye dépassionner le débat en se référant aux derniers travaux des chercheurs sur le sujet. Pour son auteur, Motoko Rich, tout l’enjeu consiste au fond à redéfinir ce que signifie lire à l’ère du numérique. Quels sont les effets de la lecture en ligne sur nos capacités de lecture ? A l’heure où les résultats aux tests de lectures des plus jeunes dégringolent, beaucoup enfants passent désormais plus de temps à lire en ligne qu’à lire sur papier. Les spécialistes de l’alphabétisation commencent à peine à explorer les effets de la lecture en ligne sur nos capacités de lecture. La lecture fragmentée et éclatée que nous proposent les supports culturels modernes (bulles de bd, éléments textuels dans les jeux vidéos, micro-messages ou SMS…) semble également, malgré ce qu’on pourrait en penser, participer de la lecture. La fin de la lecture ? Hubert Guillaud Related:  Débats, analyses et réflexions

Les méthodes de lecture La france moche - Zac Zup et Cie - http-wizzz.telerama.frlafrancemochephotos7585384654.jpg Depuis près d’un demi-siècle se développe et se répète en France ce qu’il est convenu d’appeler la « querelle » des méthodes de lecture employées à l’école primaire, opposant principalement les défenseurs des méthodes « globales » et « mixtes » aux tenants des méthodes « syllabiques » ou « alphabétiques ». L'un des derniers débats publics en date se déroula lorsque le ministre de l’Education Nationale Gilles de Robien parut vouloir imposer en 2003 un retour pur et simple à la stricte méthode syllabique, restauration finalement avortée… Peu concernés directement, en tant que professeurs de philosophie, par la question de l’apprentissage de la lecture en primaire, nous ne pouvions que constater, en bout de chaine, la mauvaise maîtrise de la langue, tant lue qu’écrite, chez nos élèves, mais sans pouvoir rattacher celle-ci à des causes si lointaines. La méthode alphabétique, pourquoi ? J.

Lecture : La révolution Cnesco Comment en finir avec la dégradation des performances en lecture des jeunes français ? Comment enseigner la lecture à l'heure du numérique ? Comment prendre en compte la diversité des élèves ? C'est finalement pas moins de 47 recommandations qui sont publiées par le jury de la conférence de consensus réunie par le Cnesco et l'Ifé. La conférence est -elle trop ambitieuse ? Après deux journées de travail, les 16 et 17 mars, particulièrement riches, le jury de la conférence de consensus du Cnesco et de l'Ifé, présidé par Jean-Emile Gombert, professeur en psychologie cognitive, rend le 8 avril pas moins de 47 recommandations. Le niveau en lecture baisse rapidement... Mais le défi est à la hauteur de la situation. Or la situation se détériore. Particulièrement pour la compréhension La conférence de consensus de 2003 avait porté principalement sur le déchiffrage : la compréhension du principe alphabétique et de la conscience phonologique. Un moteur : développer le plaisir de lire

Lecture en débat Les trois problèmes ainsi identifiés ont donné lieu depuis au moins les années soixante, que nous prendrons comme point de départ, à des batailles successives où l’on retrouve face à face les mêmes forces, et souvent les mêmes combattants. Nous nous contenterons ici d’évoquer quelques-uns de ces combats, ceux-ci ayant fait l’objet d’une analyse précédente (Fijalkow, 2000). Dans la période qui précède et suit mai 1968, l’enseignement de la lecture émerge comme problème dans le cadre de la réflexion menée par des mouvements pédagogiques sur l’échec scolaire, le GFEN particulièrement. La dénonciation des taux de redoublement, tout au long de l’école primaire et surtout au CP met en évidence les caractéristiques sociologiques des élèves en échec à l’école en général et dans l’apprentissage de la lecture en particulier. Un second terrain de bataille est celui de l’illettrisme (Chartier et Hébrard, 2000 ; Lahire, 1999). La dyslexie enfin constitue un troisième terrain d’affrontements.

Le papier contre l'électronique Comme le résume bien le philosophe Larry Sanger – en réponse à l’inquiétude de Nicolas Carr se plaignant d’être devenu incapable de lire des documents longs à force de parcourir des formes courtes sur le web -, si nous ne sommes plus capables de lire des livres, ce n’est pas à cause d’un déterminisme technologique, mais uniquement à cause d’un manque de volonté personnelle. La question est alors de savoir : le média a-t-il un impact sur notre capacité de concentration ? Quel est l’impact du média sur notre capacité de concentration ? Pour l’écrivain Jeremy Hatch, qui pour seul bagage avance avoir lu les Confessions de Thomas De Quincey ou les mémoires de Tolstoy sur son PDA : « Notre capacité à nous concentrer sur un long texte ne dépend pas du média qui le délivre, mais de notre discipline personnelle et de l’objectif que nous avons quand nous lisons. « L’expérience de Jeremy est plutôt proche de la mienne », poursuit Kevin Kelly : C’est le réseau qui nous distrait ! Hubert Guillaud

Lecture : Le point de vue de scientifiques Dans le débat sur "les méthodes de lecture", la Science a bon dos. Invoquée à la fois par le Ministre de l'Education Nationale et par ses opposants, elle semble se plier aux différents points de vue. Pourtant, après maints débats alimentés de citations tronquées, les nuances d'un point de vue qui vise à l'objectivité scientifique n'ont toujours pas réussi à se faire entendre. Tout d'abord, nous affirmons avec force que la question de l'efficacité comparée de différentes pratiques pédagogiques est une question qui peut et qui doit être abordée de manière scientifique. Que dit donc la recherche scientifique sur les méthodes d'enseignement de la lecture ? Tout d'abord deux précisions. Les programmes de 2002 tiennent-ils compte de ces résultats ? Ils s'en sont largement inspirés, ce qui est déjà un progrès considérable. Y a-t-il donc lieu de décréter l'état d'urgence ? Probablement pas. Certainement pas. Peut-on espérer d'une telle réforme l'éradication de l'illettrisme ? Pour en savoir plus

Lecture : Même les scientifiques devraient être plus prudents Rémi Brissiaud Chers collègues, Je viens de prendre connaissance du texte intitulé : "La lecture : le point de vue de scientifiques" ( 1 ). C'est en tant qu'enseignant-chercheur de psychologie en IUFM que je rédige cette réaction. En effet, une des missions qui nous est confiée consiste à présenter aux Professeurs des Ecoles (PE) en formation initiale ou continue, les recherches en psychologie de l'apprentissage de l'écrit qui sont susceptibles d'éclairer leur pratique professionnelle future ou actuelle. Cependant, dans certains cas, l'enseignement des psychologues cognitivistes en IUFM ne s'appuie pas seulement sur les résultats des recherches dans le domaine. Or, lorsqu'on lit votre texte à la lumière de cette expérience différente de celle du chercheur, l'une de vos prises de position apparaît aventureuse et, pour tout dire, très inquiétante : pourquoi cette insistance sur le fait que les PE devraient, le plus tôt possible, enseigner de façon systématique le "déchiffrage" ?

“Il ne sait pas lire i2l…” Lettre ouverte au Ministre de l'Education Nationale Monsieur le Ministre, "Là, son problème, c'est qu'il ne sait pas lire i2l…". Tel est le diagnostic que pose, sur France 2, un certain soir de décembre (ce devait être le mardi 13, à 20 heures), une enseignante d'un collège susceptible de devenir "ambition réussite", au vu des difficultés majeures que souligne le reportage. Il ne sait donc pas lire i2l. Il est vraisemblable que M. Cet exemple me semble montrer, aussi bien que longues argumentations : Quelles sont les incidences de ces ignorances ? Il n'y a cependant là rien de surprenant : 95 % des classes de CP utilisent des méthodes à 80 % ou 90 % syllabiques… et, sur le terrain, on sait bien que des méthodes récentes, jugées par les enseignants "insuffisamment syllabiques", sont de fait modifiées par un renforcement des activités proprement combinatoires. L'exemple que je prends est celui d'une grande section en ZEP, qui réunit des enfants d'origines turque, marocaine, mahoraise, etc.

La Révolution du 3 Janvier ou le syndrome de la tortue de Floride André Ouzoulias Voilà donc notre petite tortue de Floride, plus habituée aux marécages de l'est des États-Unis, qui se retrouve à barboter dans un aquarium. Et puis, centimètre après centimètre, la jeune tortue grandit, elle commence à être à l'étroit dans l'aquarium. Et puis les enfants se lassent... Publié sur le site de l'École Supérieure de Journalisme de Lille : Le 3 janvier dernier, pour justifier sa circulaire sur la lecture, Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, a expliqué : « Les méthodes à départ global sont beaucoup moins efficaces que les méthodes à départ phono-synthétique ou syllabique, et elles sont même néfastes pour les enfants les plus fragiles. Ces recherches, en effet, sont très nombreuses aux USA, elles disposent de moyens conséquents et sont publiées dans des revues à diffusion internationale qui font autorité parmi les psychologues du monde entier. Vous avez dit « méthode globale » ? • Etc.

La syllabique, c'est pas automatique ! Parlez-en à votre instit. Roland Goigoux Quelques jours avant les congés de Noël, un slogan a fleuri dans les écoles primaires : "La syllabique, c'est pas automatique ; parlez-en à votre instit !" Un slogan qui traduit la colère grandissante des enseignants de l'école primaire devant le mépris affiché à leur égard. Quand une campagne de santé publique est lancée, sur les antibiotiques par exemple, le premier interlocuteur proposé aux français est le médecin généraliste. Quand il s'agit de lecture, on minimise le rôle de l'instituteur, on décide à sa place ou l'on caricature son action. Pire, on le suspecte d'être le complice de ceux qui depuis trente ans s'acharneraient à empêcher les enfants d'apprendre à lire. Le syndrome du mammouth est encore présent dans les esprits et chacun connaît les dangers d'une campagne visant à dresser l'opinion publique contre les enseignants. C'est lorsque le ministre exonère les enseignants de toute responsabilité qu'il les méprise le plus. "Parlez-en à votre instit !"

Le B-A BA d'un ministre de l'Education nationale peu informé Les récentes prises de position du ministre de l'Education nationale concernant les prétendus effets de la méthode globale sont pour le moins surprenantes (Le Parisien. Aujourd'hui en France du 08/12/2005). Encore une fois, certains responsables politiques semblent plus enclin à emboîter le pas à des thèses réactionnaires et sous-informées qu'à prendre le temps et la distance nécessaires pour prendre les décisions qui s'imposent (voir les questions au gouvernement et les réponses fournies lors de la session de l'Assemblée nationale du 23/11 dernier, à la suite de la diffusion du reportage de France 2 du 15/11). Il est également étonnant de constater qu'un ministre de la République ignore les textes qu'il a pourtant signés et qu'il est censé défendre. Comme on le voit, les principes issus de la méthode globale sont officiellement écartés, au moins depuis 2002. On se demande alors pourquoi tant d'ignorance, tant de rumeurs et de propos sous-informés sont colportés à l'envi.

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