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Elinor Ostrom ou la réinvention des biens communs

Elinor Ostrom ou la réinvention des biens communs
Première femme à obtenir un Prix Nobel d’économie (en 2009) pour ses développements sur la théorie des communs [1], Elinor Ostrom est décédée ce mardi 12 juin, à l’âge de 78 ans. Chercheuse politique infatigable et pédagogue ayant à cœur de transmettre aux jeunes générations ses observations et analyses, elle avait, malgré sa maladie, continué son cycle de conférences et la rencontre avec les jeunes chercheurs du domaine des communs au Mexique et en Inde. Récemment encore, elle exprimait son sentiment d’urgence à propos de la conférence Rio+20 qui se déroule actuellement [2]. La théorie des biens communs, ou plus précisément des « communs », suivant le terme anglais commons, qui est plus général et moins focalisée que la traduction française actuellement utilisée, a connu plusieurs périodes : les études historiques, l’analyse du fonctionnement des communs naturels et la construction des communs du numérique. Leçons de l’histoire De la tragédie à l’écologie Les communs du numérique

L’ "État-nation est un outil de domination (ou de contrôle) et de conquête " Texte rédigé en 1908 [" l'idée de NATION est intimement liée à une époque précise du développement moderne. Les intérêts marchands de la bourgeoisie, les courants démocratiques, la culture populaire - tels sont les aspects typiques de la société bourgeoise." " la quintessence de l' « IDÉE NATIONALE » bourgeoise moderne réside en ce que, aux yeux de la bourgeoisie de chaque pays, sa propre nation, sa « patrie » est destinée par nature à servir de marché pour ses produits, comme s'il s 'agissait d'un patrimoine exclusif, accordé par le dieu Mercure. La bourgeoisie capitaliste a besoin en outre, pour bien se développer, de nombreuses autres conditions : un militarisme fort, garant de l'inviolabilité de sa « patrie » en même temps qu 'instrument pour lui ouvrir le marché mondial ; ensuite, une politique douanière appropriée, des formes adéquates d'administration des communications, de la justice, du système scolaire et de la politique financière. L’Etat-nation et le prolétariat Like this:

Comment jeter les banquiers voyous en prison, en dix leçons Imaginez en France 20 000 agents de l’Etat chargés d’enquêter sur les crimes économiques, cherchant des preuves, interrogeant des témoins, fouillant dans les moindres recoins des archives des banques, plaçant en détention provisoire PDG, dirigeants ou traders. Plus de secret bancaire, accès illimité à toutes les informations. Un seul objectif : faire condamner les responsables de la crise financière. Science-fiction ? Octobre 2008. Quatre ans et une Assemblée Constituante plus tard, l’Islande a retrouvé quelques couleurs. 1 - Enquêter sur les crimes financiers Première étape : établir les responsabilités. 2 - Donner à la justice des moyens conséquents Ces deux missions sont parfois difficiles à mener de front, mais garantissent une très bonne connaissance des dossiers, face à l’armée d’avocats engagés par les banquiers. « Nous devons nous battre à chaque étape. 3 - Lever le secret bancaire 4 - Punir les délinquants en col blanc 6 - Assurer une totale transparence Agnès Rousseaux

Le tirage au sort plutôt que l'élection Pour surmonter la crise du système politique, David Van Reybrouck préconise de revenir progressivement à ce qui constituait l’essence de la démocratie athénienne : le tirage au sort plutôt que l’élection. La classe politique a tout à y perdre mais la démocratie tout à y gagner. Des expériences témoignent que le projet est loin d’être absurde. Les démocraties occidentales déploient beaucoup d’énergie pour exporter – d’aucuns disent imposer - dans le monde entier leur modèle politique et le suffrage universel qui en est le principe fondateur. Mais ils le font paradoxalement à une époque où celui-ci ne fait plus recette chez eux. Pas besoin d’être grand clerc pour repérer les symptômes de ce divorce. Le constat fait, quel remède proposer pour lutter contre la « fatigue démocratique » ? Comment fonctionnait au quotidien ce système dont nous nous flattons d’être les héritiers lointains mais fidèles ? Ce système de démocratie directe (et aléatoire), nous l’avons laissé mourir.

Choisir ses chefs Recensé : Jean-Claude Monod, Qu’est-ce qu’un chef en démocratie ? Politiques du charisme, Paris, Seuil, collection « L’ordre philosophique », 2012. 320 p., 21 €. « Point de chef ! » : ainsi Jules Vallès résumait-il la confusion des derniers jours de la Commune de Paris. Mais ses paroles rendaient un son atroce : Vallès fuyait la colère des insurgés parisiens, qui lui réclamaient des ordres ; car l’absence de chefs, c’était la certitude du massacre [1]. « Point de Chef », redit Jean-Claude Monod (sans se référer à Vallès) dans les premières pages de son essai Qu’est-ce qu’un chef en démocratie ? Jean-Claude Monod nous invite ainsi à réexaminer le lien aperçu par Max Weber entre démocratie et charisme. « L’assujettissement actuel du politique à la logique du marché » (p. 213) n’invalide pas ce diagnostic : il montre au contraire que l’anonymat du marché et des bureaucraties peut servir des formes de domination et d’impunité tout aussi destructrices que les transes de la démagogie.

La Sagesse collective Un groupe de citoyens ordinaires, sans compétence particulière, est-il capable de prendre de meilleures décisions qu’un petit groupe d’experts ? La folie des foules redoutée par Le Bon ou Schumpeter ne peut-elle pas, sous certaines conditions, céder la place à une sagesse des grands nombres ? Quels mécanismes permettent de décrire le fonctionnement de la sagesse des foules ? Sous quelles conditions donne-t-elle les meilleurs résultats ? Telles sont les questions qui forment le cœur de ce dossier consacré à la sagesse collective, issu d’un colloque organisé en mai 2008 au Collège de France par Jon Elster et Hélène Landemore. Si la compétence des experts est un ingrédient important d’une bonne décision collective, de récents travaux tendent à souligner l’importance au moins aussi grande de la diversité cognitive : c’est la variété de points de vue, même limités, sur une question donnée qui fait la qualité de la décision globale. Lu Hong & Scott E. David Estlund, « Democracy Counts.

[Democratie Participative] Compétences et fonctions de l’animateur A l’heure actuelle, la plupart des personnes jouant un rôle d’animateur du dialogue territorial n’ont pas suivi de formation spécifique. En revanche, certains animateurs ont suivi des stages sur la conduite de réunions, sur la gestion patrimoniale ou plus rarement sur la gestion des conflits et la médiation. La compétence est donc principalement liée aux qualités personnelles de l’animateur, et à l’expérience acquise dans l’animation de groupes de travail ou lors de conflits déjà vécus. Indépendance, neutralité ou équité ? Premier élément : l’indépendance de l’animateur est d’abord conditionnée par l’origine de son intervention. toutes les parties (ou tout au moins les principales) l’ont sollicité ; la demande vient d’une autorité reconnue par les parties en présence (la préfecture, par exemple, ou le maire) ; la compétence de l’animateur est connue et reconnue (notamment, sa capacité à préserver son indépendance et sa neutralité). L’animateur

David Van Reybrouck : «Les élections n’ont jamais été conçues pour être démocratiques» «Nous méprisons les élus, nous vénérons les élections.» Ainsi parle David Van Reybrouck (1), dans un essai récemment paru, Contre les élections. Né en 1971 à Bruges, David Van Reybrouck s’évertue avec un incontestable talent à démontrer «la fatigue de la démocratie occidentale», mais il propose un remède : au lieu de rendez-vous rituels où la population est conviée à déposer un bulletin de vote en faveur de tel ou tel candidat, il défend l’instauration d’un tirage au sort de citoyens qui se verraient légitimés à changer des lois. «Le fonctionnement de nos démocraties use les gens à un rythme effrayant. La démocratie se porte mal. La méfiance des citoyens vis-à-vis de la politique et des grandes institutions est le signe le plus inquiétant. J’ai écrit ce livre en grande partie parce que la Belgique a connu une crise, restant sans gouvernement pendant un an et demi. En vérité, les élections n’ont jamais été conçues pour être une procédure démocratique. Dessin Yann Legendre

Le concept de démocratie chez Marx - . I. Pour une démocratie libérée de l’Etat et de l’Argent La critique sociale, qui constitue la substance de l’œuvre de Karl Marx, a, pour l’essentiel, deux cibles : l’Etat et l’Argent. Il est significatif que Marx ait commencé cette oeuvre critique avant d’adhérer au communisme. Entre ces deux moments de la carrière littéraire de Marx s e situent ses études d’économie politique et la première tentative d’une critique radicale des théories du capital. C’est une opinion répandue qu’en devenant communiste, Marx abandonne l’idéalisme et le libéralisme dont témoignent ces essais polémique . Pour notre sujet, il convient d’examiner brièvement quelques-unes de ces lectures : elles nous mettront sur la piste de la démarche intellectuelle qui a conduit Marx de la démocratie à l’anarcho-communisme. Comment faut il entendre ce titre ? La démocratie est l’énigme résolue de toutes les Constitutions. II La démocratie américaine et son avenir III Défense et conquête de la démocratie

Pierre Perroud. JEAN-JACQUES ROUSSEAU, Du Contrat social. (Edition de 1762, orthographe modernisée) Frontispice de l'édition de 1762 Archives de la Société Jean-Jacques Rousseau, Genève. {*style:<i>- foederis aequas Dicamus leges. Enéide XI Je veux chercher si dans l'ordre civil il peut y avoir quelque règle d'administration légitime et sûre, en prenant les hommes tels qu'ils sont, et les lois telles qu'elles peuvent être. J'entre en matière sans prouver l'importance de mon sujet. Né citoyen d'un Etat libre, et membre du souverain, quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire. L'homme est né libre, et partout il est dans les fers. La plus ancienne de toutes les sociétés et la seule naturelle est celle de la famille. Cette liberté commune est une conséquence de la nature de l'homme. Le raisonnement de ce Caligula revient à celui d'Hobbes et de Grotius. Supposons un moment ce prétendu droit. Obéissez aux puissances.

Lunion européenne : plus que jamais, en sortir ou en mourir ! Deux évènements qui viennent de se dérouler ces derniers jours ne seraient qu’anecdotiques s’ils n’annonçaient une année 2015 d’enfer pour les peuples d’Europe, et singulièrement pour le peuple français. Le premier est la mise en garde menaçante à l’encontre des états du Sud, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal notamment, et la France, de la part de Pierre Moscovici, l’ex ministre de François Hollande recasé à la commission européenne. Endossant le costume de socialiste père fouettard qui décidément sied si bien à la fonction de commissaire européen, l’ancien ministre hollandien a stigmatisé tout retard dans la mise en musique de la politique préconisée par Bruxelles, et menacé les états de « lourdes sanctions financières (…) si au mois de mars 2015 les objectifs n’étaient pas atteints ». Le second s’est déroulé sur un plateau de télévision. « Oui mais… » Ont répondu chacun à leur manière les trois invités sur le plateau. Les exigences de l’Union Européenne Les conséquences

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