background preloader

Humiliation, dépression, démission: l'offre triple play de France Télécom

C’était en 2006. La femme, cadre supérieure chez France Télécom, entre comme une fusée dans le bureau de son supérieur hiérarchique : “Je te préviens, ici, il n’y a ni micros ni caméras. Je suis mandatée au plus haut niveau pour te dire que tu n’as plus rien à attendre de l’entreprise. Puis elle sort du bureau, laissant son chef, Christian, halluciné. “Ça va être ‘le bon, la brute et le truand’” Christian se souvient du jour, en 2004, où deux cents cadres et directeurs se sont retrouvés à Paris dans un amphithéâtre. “Je vous préviens : les choses vont changer ! Derrière la blague, Didier Lombard annonce le scénario pour les trois ans à venir : faire partir 22 000 personnes du groupe sans avoir à les licencier. Quelques jours plus tard, cinq ingénieurs qu’il dirige sont appelés à Paris pour suivre un stage de management. “Au premier regard, se remémore Christian, je vois qu’il n’est plus le même. Philippe retrouve son ami Serge au déjeuner, qui lui demande comment s’est déroulé son stage.

L'entreprise : une zone de non-droit Partie précédente : « Délinquance, violence, insécurité : les mots et le sens qu’on leur donne » Nombreuses sont les formes de violence illicites qui sont tolérées dans l’entreprise, comme l’imposition d’horaires dépassant les limites légales, le harcèlement moral, le non-respect des conditions d’hygiène et de sécurité, et l’imposition de conditions et de cadences de travail intenables. Cette délinquance patronale se développe d’autant plus que les inspections dans les entreprises sont de plus en plus rares : en 1974, 30% des entreprises ont été contrôlées, tandis qu’en 1993, seules 14% l’ont été ; seuls 1250 inspecteurs et contrôleurs couvrent l’ensemble des entreprises privées du territoire français (qui emploient quatorze millions de salariés) ; ils ne sont assistés que par trente-cinq médecins et treize ingénieurs en hygiène et sécurité [1]. Malgré cela, les flagrants délits sont nombreux. pour finir, le peu de procédures qui aboutissent – soit moins d’1% des infractions constatées !

A 1bis Suicides à France Télécom : le rapport qui accable la direction L’inspection du travail relève la détérioration des conditions de travail et souligne la responsabilité du management. Eco89 publie le rapport à l’origine de l’instruction judiciaire ouverte contre France Télécom et ses dirigeants. Ce rapport de l’inspection du travail démontre que le groupe était au courant des risques de ses choix sur la santé mentale des salariés, mais n’a rien fait. L’auteure du rapport, l’inspectrice du travail Sylvie Catala, signale à la justice les faits suivants : « Mise en danger d’autrui du fait de la mise en œuvre d’organisations du travail de nature à porter des atteintes graves à la santé des travailleurs » « Méthodes de gestion caractérisant le harcèlement moral » Le rapport vise directement les principaux dirigeants du groupe : Didier Lombard, l’ex-PDG, désormais simple président sans pouvoir exécutif,Louis-Pierre Wenes, ancien directeur délégué et bras droit de Didier Lombard, débarqué en mars,Olivier Barberot, toujours DRH du groupe.

«Chacun sait»... rien (ou les ravages de la rhétorique) C’est une ficelle bien connue des psychologues sociaux et des profs de marketing: qui veut faire ingurgiter un anaconda à autrui, doit d’abord lui faire avaler une couleuvre (une petite, puis une grosse, puis un cobra, un boa constrictor, etc.). La technique repose sur cette règle simple: si j’entends une proposition dont l’intensité d’aberration est n («entendre» au sens de: considérer que je puis la prendre au sérieux, éventuellement la discuter, et tenir son énonciateur pour un interlocuteur possible), je suis prêt à entendre une nouvelle proposition dont ce degré sera n+a (a étant 3, ou 4, etc., variant selon les sociétés et l’échelle de mesure). Donc, à force de couleuvres toutes plus aberrantes l’une que l’autre (n+2a, n+3a, etc.), on sera préparé à entendre cet énoncé de degré n+10a qui est tel que, quelques temps auparavant, on n’aurait jamais imaginé qu’il fût possible de le proférer sérieusement. Cette technique est excellemment employée par nos gouvernants. publicité 1. 2.

Du management par la terreur Samedi, 22 Mai 2010 01:00 Le cinéaste américain Michael Moore avait dénoncé le terrorisme économique mis en œuvre par les chantres du capitalisme. En France, c'est une grande entreprise publique qui n'a pas hésité à y recourir de la plus vile façon. Il se passe parfois des choses inouïes dans les séminaires d'entreprise. L'histoire ne manque pas de sel. Une "mise à l'épreuve face au stress" par des anciens du GIGN Le leader du commando exige une rançon d'un million d'euros et la diffusion d'une cassette vidéo au journal de France 2 le soir même. Il ne s'agissait que d'une "mise à l'épreuve face au stress", commanditée par Philippe Santini auprès d'une société (A.R.M.) dirigée par Denis Seltemann, et composée d'anciens membres du GIGN... Un "otage"... licencié pour faute L'histoire devient terrifiante quand on découvre la suite managériale de cette mise en scène de très mauvais goût. Selon l'arrêt de la cour d'appel, Philippe Santini lui en aurait tenu rigueur. (Source : Le Point)

Philippe Pierre • Mobilité internationale et identités des cadres : pour une sociologie « immergée ». Des usages de l’ethnicité dans l’entreprise mondialisée. Philippe Pierre a Comment s’élabore la construction de l’identité d’un cadre en entreprise qui vit l’expérience de plusieurs mobilités internationales et comment s’opèrent alors les apprentissages d’ordre interculturel qu’il développe ? Qu’en retirent aussi sa famille et ses proches ? Tel est l’objet d’étude de cet article construit sous forme de témoignage et qui s’intéresse aux nouvelles réalités du management interculturel. Une posture de sociologue « immergé » en entreprise. Je m’intéresse, depuis une dizaine d’années, à la question de la rencontre des cultures au travail et cherche à intégrer les apports de différentes disciplines (sociologie, gestion, psychologie, histoire) pour penser les évolutions des entreprises dans la mondialisation et celles des salariés qui les fondent. Avec la pratique de la recherche, la pensée va au problème et non directement à une solution.

Inventer des "sous-Français", jeu dangereux de Sarkozy | Rue89 Tandis que la torpeur de l’été commence à occulter le feuilleton Bettencourt, Nicolas Sarkozy se relance, tête baissée, dans sa politique sécuritaire. Les faits sur le terrain, si on prend garde aux montées de colère ici et là, n’attestent pas pourtant, jusqu’ici, de sa réussite. Au contraire, ils étalent au grand jour son échec et l’incapacité de l’Etat à trouver des solutions viables pour changer la situation d’un pays qui n’a pas su gérer ses villes-ghettos, ni endiguer la violence, ni jeter les bases d’un possible vivre-ensemble, ni même simplement mettre en place des dispositifs susceptibles d’inclure ses populations immigrées, descendants d’immigrés ou gens du voyage. À l’inverse, les déclarations stigmatisantes du Président donnent une légitimité au racisme. Sarkozy alimente la confusion et la stigmatisation Le policier ne peut pourtant pas devenir le symbole prochain d’une France moderne née de la Révolution, ni la xénophobie la ligne directrice de sa politique.

Travailler dix heures par jour (ou plus...) nuit gravement à la Travailler trois heures de plus que la normale (7/8 heures par jour) expose à un risque accru de 60% de développer des problèmes cardiaques, selon une étude publiée mardi dans le European Heart Journal. 6.014 fonctionnaires londoniens âgés de 39 à 61 ans (4.262 hommes et 1.752 femmes) sans pathologie cardiaque ont été suivis pendant 11 ans en moyenne, jusqu’à 2002-2004 dans le cadre d’une vaste étude baptisée Whitehall II. Au cours des 11,2 ans de suivi, 369 d’entre eux soit sont morts d’une maladie du coeur, ou ont eu un accident cardiaque non mortel ou une angine de poitrine. «Le lien entre les longues heures de travail et les maladies cardio-vasculaires est indépendant d’un ensemble de facteurs de risque mesurés au début de l’étude, tels que le tabac, le surpoids ou un taux élevé de cholestérol», a précisé le Dr Marianna Virtanen, qui a dirigé l’étude du Finnish institute of occupationnal health (Helsinki) et de University College London dans un communiqué. Pourquoi? (Source AFP)

A4 France T?l?com : de la n?cessit? du don et du contre-don - Lib?ration Les réactions qui s’expriment actuellement chez France Télécom nous parlent d’une difficulté à vivre l’entreprise avec les règles qu’elle impose aujourd’hui dans le cadre des restructurations. Si la souffrance et la déception touchent l’ensemble des personnels, il semble que la population la plus fragilisée soit celle des agents les plus âgés, dont l’ancienneté dans l’entreprise est de vingt ans, trente ans ou plus. Entrés massivement dans les années 70 et 80 sur la base d’un emploi à vie, ils ont alors fait le choix d’une carrière dans une administration qui assurait le respect d’un certain nombre de principes : conscience professionnelle, égalité de traitement des usagers, intérêt général… A l’époque France Télécom disposait d’un système social dédié contribuant à organiser la relation qui la lie à son personnel sur une logique de don et de contre-don. L’essor de France Télécom a généré des opportunités pour les agents.

TÉLÉCHARGEMENT ILLÉGAL : L'Hadopi consulte en privé, le Web s'agite, actualité Tech & Net : Le Point La Haute Autorité pour la diffusion et la protection des oeuvres sur Internet (Hadopi) essaie de désamorcer une nouvelle crise. Lundi 26 juillet, une consultation auprès des professionnels de la sécurité informatique est lancée. Hadopi se heurte alors à un problème de communication. En effet, le document de cette "consultation publique sur les spécifications fonctionnelles des moyens de sécurisation"... n'est pas public. Le Point.fr l'a demandé, en vain, tout comme l'ensemble des médias. Évidemment, il n'aura fallu que quelques jours à la presse spécialisée pour obtenir une copie du document de 36 pages. La loi oblige l'Hadopi à consulter les professionnels au sujet des moyens de sécurisation des accès à Internet. Le document de la consultation publique, dévoilé par Numerama :

Sous-traitance chinoise :la bourse ou la vie… Le Parti communiste chinois a inscrit le droit du travail dans son plan nouveau quinquennal. Ce document qui donne les grandes orientations de la politique chinoise pour la période 2011-2015 comporte ainsi un chapitre inédit sur la protection des travailleurs : « La Chine va renforcer l’application du droit du travail, perfectionner le mécanisme sur la résolution des conflits au travail, améliorer les conditions de travail et garantir les droits des travailleurs », peut-on notamment lire dans ce document. « Le gouvernement, les syndicats ainsi que les entreprises doivent jouer pleinement leur rôle pour établir ensemble un mécanisme par lequel les travailleurs et les entreprises puissent partager des intérêts communs ». En soi, c’est une petite révolution dans ce pays qui s’est hissé au deuxième rang de l’économie mondiale en misant sur une main d’œuvre servile et à bon marché. Pour la première fois, c’est un rapport universitaire qui décrypte la situation. Les salaires trop faibles.

A3 France Télécom : le malaise dans la civilisation du travail high-tech Une équipe de sociologues du CNRS, il y a vingt-cinq ans, rendait à la direction des Télécoms un imposant rapport de recherche intitulé : «Le devenir des cadres aux Télécoms». C’était le titre officiel, tout le monde savait que le vrai sujet était : le malaise des cadres aux Télécoms. L’enquête avait duré plus d’un an, des centaines de salariés de tout niveau, dirigeants et syndicalistes, polytechniciens de la puissante Direction générale des télécommunications (DGT), responsables du ministère des PTT avaient été interviewés aux quatre coins de France. Les résultats étaient éloquents et sans appel. Le malaise des travailleurs des Télécoms était très profond. Tous les symptômes qui sont d’actualité en 2009 étaient déjà visibles en 1982. Il fallait accomplir à marche forcée au moins quatre ruptures radicales. Qu’avions-nous donc découvert de si dangereux ? Marco DIANI Sociologue, chercheur au CNRS

Comment TF1 a vendu « sa » Coupe du Monde de football La dure loi du sport, sur TF1, se confond avec la dure loi du profit… Comment ramasser la mise d’un investissement pharaonique ? En ne plaçant sous les projecteurs que les matchs diffusés sur sa chaîne, et en incitant constamment les téléspectateurs à aller parier en ligne sur son site Internet… « A ne pas manquer »… sur TF1 La première chaîne a, dans un premier temps, obtenu les droits de diffusion de tous les matchs de la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Les exemples sont nombreux. Autre séquence burlesque dans « Le Mag » du même jour sur TF1 lorsque Denis Brogniart annonce le programme du lendemain : « Avant de se séparer le programme de demain avec un match à ne surtout pas manquer, regardez [un panneau avec l’horaire des 3 matches de la journée du mercredi 16 juin s’affiche] Espagne-Suisse sur TF1, prise d’antenne 15h50, coup d’envoi 16h (…). Et lorsque le match du soir (à 20h30) n’est pas diffusé sur TF1, il n’est jamais question pour Laurence Ferrari de l’annoncer…

Quand la mort des employés rapporte (gros) aux multinationales - Samedi 10 avril 6 10 /04 /Avr 10:56 Hallucinant: aux Etats-Unis, mais dans d'autres pays aussi, certaines entreprises se font de l'argent quand leurs employés meurent. Surtout s'ils meurent jeunes, d'ailleurs. Eh oui: là-bas, votre employeur peut prendre une assurance-vie sur votre dos, sans vous le dire, et toucher des milliers de dollars quand vous mourez. Beaucoup de compagnies d'assurances proposent des "assurances vie d'entreprise". Ou quand un employeur, pour se prémunir des "risques" pour sa boîte (lesquels, au juste? Ces assurances ont des noms charmants: "dead peasant" (paysan mort, rustre mort), "dead jeanitors" (concierges morts)... Des boîtes comme Bank of America, Wall Mart (près de 400.000 salariés assurés), Nestlé, Procter & Gamble ou Dow Chemical s'en donnent à coeur joie. Aux Etats-Unis, les primes versées à la mort des gens représentent 20% des contrats d'assurance passés dans le pays. Jackpot à tous les coûts

Related: