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Les deux grands modèles de justice sociale. F. Dubet

Les services publics corrigent-ils les inégalités ? En France, le revenu primaire, autrement dit, l’ensemble des revenus du travail et du capital, est réparti de manière très inégale dans la population : en 2018, les 10 % les plus aisés recevaient 31,5 % du revenu national tandis que les 10 % les plus modestes en recevaient 2,4 % soit treize fois moins que les 10 % les plus aisés. Le système socio-fiscal organise une redistribution de ce revenu primaire, en versant des prestations et en prélevant des impôts. Quelle est l’ampleur de celle-ci ? Traditionnellement, on calcule la redistribution en comptabilisant les transferts monétaires directs, c’est-à-dire, d’un côté, les prélèvements comme l’impôt sur le revenu et le patrimoine, la contribution sociale généralisée et les cotisations sociales, et de l’autre, les prestations sociales monétaires (comme les prestations familiales et les minima sociaux), les retraites et l’assurance chômage. La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page.

« La financiarisation de l’économie est un moteur des inégalités ». Entretien avec Michel Aglietta Avant de nous expliquer la financiarisation de l’économie et ses effets, pourriez-vous définir le terme « finance » ? Pour définir la finance, je la lie à la monnaie que je définis à son tour comme une institution reliant l’individu au collectif. Je pose l’existence d’une société comme point de départ, à l’opposé de la conception dite « orthodoxe » de l’économie qui pose que les désirs d’un individu ne concernent pas ses relations à autrui. Ils seraient innés à chaque individu et indépendants des autres. Dans une telle conception, la société n’existe pas. Au contraire, je m’inscris dans un courant de pensée - dont Keynes est la figure incontournable -, qui pose que le lien d’appartenance de l’individu au collectif dans le domaine des échanges marchands, est la monnaie, c’est-à-dire le système des paiements. Mais elle est ambivalente. Quels sont les facteurs de la montée en puissance de la finance dans l’économie ? Quelles sont ces « rentes » ? On peut relever plusieurs formes de rentes.

Redistribution et inégalités en France Noam Leandri est président de l’Observatoire des inégalités. Il répond ici aux questions de la Finance pour tous. Cette interview a été réalisée en 2013. Contenu externe est désactivé. Le système de redistribution français permet-il de réduire significativement les inégalités ? Pour rappel, le système de redistribution tel qu’il est organisé en France consiste à redistribuer chaque année la moitié de la richesse nationale créée pour ensuite la reverser sous forme de prestations monétaires ou de services publics (écoles, santé, construction et entretien des routes, etc.). Selon N. Du côté des recettes, c’est le principe de l’impôt progressif qui permet d’assurer une redistribution plus égalitaire des revenus. Selon lui, c’est du côté des dépenses que le système fiscal contribue le plus efficacement à réduire les inégalités. La France serait donc un exemple à suivre en matière de réduction des inégalités ? La crise a-t-elle contribué à renforcer les inégalités ?

EN TRAVAUX Les inégalités sont-elles devenues incontrôlables ? François Dubet est professeur de sociologie émérite à l’université de Bordeaux II et directeur d’études à l’EHESS. Il a notamment publié Les Places et les Chances (2010) et La Préférence pour l’inégalité (2014) au Seuil. Il publie Tous inégaux, tous singuliers. Repenser la solidarité (Seuil, 04/03/2022), où il s’intéresse non pas aux grandes inégalités que l’on dénonce généralement mais aux inégalités ordinaires, celles qui font le quotidien : les inégalités urbaines et territoriales, les inégalités scolaires, les inégalités découlant de discriminations… "On se facilite un peu la vie en isolant d'un côté les hyper-hyper riches et, de l'autre, les hyper-hyper pauvres. Le tableau des inégalités est un peu plus compliqué que ça" dit-il. Il décrit un nouveau régime d'inégalités centré sur l’égalité des chances.

L’échelle sociale pour répondre aux inégalités Faut-il participer à l’émission « Qui veut gagner des millions », pour sortir de la pauvreté ? C’est l’unique opportunité qu’a eue l’Indien Jamal Malik dans Slumdog millionnaire. Et même celle-ci lui fut finalement retirée. À peine avait-il gagné la question à 20 000 roupies, qu’il fut accusé de tricherie. Les pauvres sont-ils condamnés à le rester ? Photo by Carolina Pastrana on Flickr - CC BY-NC-SA 2.0 Depuis quelques décennies, les inégalités ont polarisé tous les regards et de nombreuses études économiques leur ont été consacrées. Les inégalités sont-elles toujours néfastes ? Inégalité et faible mobilité, inséparables ? L’égalité des chances se réfère à la mobilité. Infographie Claire Lapique Tout agit comme si, plus les barreaux de l’échelle sont éloignés les uns des autres, plus il est difficile de grimper. Qu’est-ce qu’on mesure, alors ? Les comparaisons internationales analysent les inégalités à l’aide des coefficients de Gini ou de Theil. Photo by Souradeep Rakshit on Unsplash

Le non-recours au RSA Un tiers des foyers éligibles au revenu de solidarité active (RSA) ne le réclament pas en moyenne chaque trimestre, selon une étude publiée la semaine dernière par la Drees, la direction des études du ministère de la Santé. L’étude s’appuie sur des données de 2018. Le taux de non-recours au RSA est plus élevé pour les personnes de moins de 30 ans, en couple sans enfant, diplômées, hébergées chez leurs parents ou propriétaires de leur logement, résidant dans des communes rurales ou dans l’agglomération parisienne, observe l’étude. Le taux de non-recours est moins élevé chez les personnes bénéficiant déjà d’autres prestations comme des aides au logement ou des prestations familiales. Calculé en fonction des ressources et du nombre de personnes que compte le foyer, le RSA nécessite une déclaration de revenus trimestrielle.

En France, le partage de la valeur ajoutée reste plus favorable aux salariés qu’aux actionnaires Le partage de la valeur ajoutée des entreprises entre revenus du travail et du capital est une problématique qui concentre aujourd’hui énormément d’attention, dans un contexte de tensions sur le pouvoir d’achat en raison de l’inflation et de montants record des dividendes versés aux actionnaires des sociétés du CAC 40. Début novembre, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a ainsi fait part de sa volonté d’organiser une convention sur le sujet au sein du parti de la majorité. Mais comment mesurer ce partage, et quelle a été son évolution dans le temps ? Comment se compare-t-il avec celui des autres pays ? C’est ce à quoi notre dernière recherche qui se concentre sur les sociétés hors secteur financier, dont tous les détails et graphiques sont disponibles ici, s’est attelée. Plus de 80 % pour les salariés La production de richesse de ces sociétés est mesurée par la valeur ajoutée. Interprétations erronées

La fiscalité verte pénalise trois fois plus les ménages pauvres que les classes aisées

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