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René Char

René Char
Toute vie Toute vie qui doit poindre achève un blessé. Voici l’arme rien, vous, moi, réversiblement ce livre et l’énigme qu’à votre tour vous deviendrez dans le caprice amer des sables. (Les matinaux, Poésie-Gallimard p.84) Il ne s’agit point d’ajouter une docte étude à tant de doctes études, juste de saluer en passant ce Jupiter tonitruant que fut René Char. Juxtapose à la fatalité la résistance à la fatalité. Tu connaîtras d’étranges hauteurs. Bourru, colérique connaissant toutes les fleurs de sa petite montagne, le Lubéron, autour de l’Isle sur Sorgue, et vous maudissant si vous ne saviez point les appeler vous aussi par leur petit nom, il se posait presque en imprécateur et ne comprenait pas ces poètes qui dévidaient quasiment au mètre leur production, lui qui par son artisanat furieux polissait chaque mot, jusqu’à ce qu’il ait la patine de l’éternité. Il demeure parmi nous plus par ses aphorismes, ciselés au couteau du soleil, que par ses poèmes. Trop de soleil aveuglant fait peur. Related:  diotime

Marshall Sahlins: La nature humaine La Grèce ancienne Tout se passe comme si le récit de Thucydide de l’anarchie à Corcyre était tiré d’Hésiode. Quelques siècles avant Thucydide, Hésiode, dans Les Travaux et les Jours, se lamente sur la dégénérescence de l’humanité à l’âge de fer après que la justice eut déserté les lieux et que la lutte naturelle de chacun contre chacun l’eut emporté. Il évoque les mêmes violations des liens filiaux et de la morale, les mêmes «mots tortueux» et les «faux serments», le même goût pour le pouvoir et l’argent, la même violence et le désir de détruire: Le père alors ne ressemblera plus à ses fils ni les fils à leur père; l’hôte ne sera plus cher à son hôte, l’ami à son ami, le frère à son frère, ainsi qu’aux jours passés. Gerard Naddaf peut ainsi déclarer: «Sans la justice, Hésiode pense que les hommes se dévoreraient entre eux comme des bêtes: s’ensuivrait un état de nature semblable à celui de Hobbes, qui n’est pas sans rapport avec le règne qui précédait celui de Zeus.»

Dickinson, Emily Une fois n’est pas coutume vous allez me donner votre avis ! Voici un poème de Emily Dickinson que j’adore et traduit par Guy Jean Forgue et publiés par Aubier / Domaine Américan, 1970. Il se fait, que j’aime pas trop la traduction … alors vous avez à la suite, le texte originel et puis… ma propre traduction. J’attends volontiers vos remarques, améliorez ma traduction … et en tout cas, s’il vous plait ! Lisez les textes à haute voix ! Vous comprendrez peut être mieux pourquoi j’ai re-traduit ce poème. Le cœur veut d’abord le plaisir, Puis des raisons de ne pas souffrir ; Puis, ces petits calmants Qui ouatent la douleur. Ensuite il veut s’endormir ; Enfin, si c’est son bon plaisir De son Inquisiteur, Le luxe de mourir. The Heart asks Pleasure – first – And then – Excuse from Pain – And then – those little Anodynes That deaden suffering – And then – go to sleep – And then – if it should be The will of it’s Inquisitor The luxury to die – Le Cœur veut du plaisir – d’abord – Et puis – ces petites choses

Permettre les usages publics des images Je m’adresse à vous dans une scénographie marquée par une césure historique. La salle Colbert de l’Assemblee nationale, équipée de nombreux micros, est dédiée à la délibération. Derrière moi, un tableau monumental, qui figure un triomphe de l’oralité, a été disposé à des fins décoratives. Mais il n’y a ni écran, ni projecteur. A l’époque à laquelle nous renvoie le tableau de Rousseau-Decelle, contemporain de la première convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques, la mobilisation de documents audiovisuels n’entrait évidemment pas dans le cadre du débat public. Alors que la mobilisation des contenus multimédias ouvre pour la première la fois la possibilité d’étudier notre culture audiovisuelle sur une large échelle, il n’existe pas d’exception de citation des images fixes, et plus globalement pas de doctrine de l’usage des contenus multimédia, enfermés dans le cadre juridique de l’échange marchand. Une de Libération du 15 mai 2013. Du bien à l’usage

Les 75 plus belles photos de Street Art en 2011 Que ce soit en modifiant du mobilier urbain, des passages cloutés ou des éléments naturels, les street-artists ont usé de leur imagination pour produire des oeuvres souvent éphémères qui resteront cependant dans les mémoires grace aux différents clichés que l’on peut retrouver sur le net. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’année 2011 aura été riche en inspiration… Voici pour vous une sélection de 75 plus belles photos de Street Art en 2011 : Via Streetartutopia.com Du bon usage des Mooc : petite leçon à l'intention des novices Tout le monde en parle mais peu de gens en ont encore vu. Les Mooc (massive online open courses), ces cours en ligne ouverts à tous, Clot pourrait-on traduire en français, fleurissent sur Internet. Ainsi, ce lundi 4 novembre, l’Ecole de management de Lyon (EM Lyon), l’une des meilleures business schools françaises, lance cinq modules gratuits d’une heure sur l’entrepreneuriat ( à suivre pendant cinq semaines. Avant même le début des cours, plus de 2.300 personnes s’étaient inscrites. Des micro-séquences de 8 à 14 minutes L’école de commerce lyonnaise a fait de l’entrepreneuriat l’un de ses marqueurs stratégiques. "Ma première session filmée, je l’ai trouvé piteuse, témoigne Philippe Silberzahn. Un temps de cerveau disponible plus réduit qu'en classe La nature même du média Internet impose de repenser l’écriture du cours. "Je veux montrer que tout le monde peut se lancer, explique-t-il. EM Lyon délivrera un certificat de réussite

lorand Gaspar Herberto Helder Nous sommes un reflet des morts, le monde n’est pas réel. Pour soutenir cela sans mourir d’effroi - il y a les mots, des mots. Libre, fondamentalement libre, refusant les prix littéraires (prix Pessoa en 1999) et les embrigadements littéraires, les interviews, Herberto Helder est un astre noir et étrange dans la poésie européenne. haut de la page Trajectoire d’un démiurge Au-dehors, en dedans, j’inaugure le nom dont je meurs. « Enfance dans une île, comme un chien couché dans l’Atlantique » il est né le 23 novembre 1930 à Funchal dans l’île de Madère. Les mots fulgurants d’Herberto Helder Chanter où la main nous toucha, où l’épaule s’embrasa, où s’ouvrit le désir. Sa poésie est une transmutation des chairs réelles ou fantasmées. Il ne faut pas chercher une onde musicale, une cohérence, non Helder est et reste irrationnel et sauvage, il dresse des « statues-poèmes » que nous comprendrons sans doute un jour, et encore. Gil Pressnitzer Choix de textes Dans le ciel je pourrais tisser un nuage noir

« Et qu’on se croit très loin dans un autre… Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. La violence des riches. -- Bernard GENSANE En exergue de ce beau et très fort livre, cette constatation de Paul Nizan : « La bourgeoisie travaillant pour elle seule, exploitant pour elle seule, massacrant pour elle seule, il lui est nécessaire de faire croire qu’elle travaille, qu’elle exploite, qu’elle massacre pour le bien final de l’humanité. […] Monsieur Michelin doit faire croire qu’il ne fabrique des pneus que pour donner du travail à des ouvriers qui mourraient sans lui. » (Les Chiens de garde, 1932) Il y a au moins trois sortes de violence. La violence physique des coups de poing, des coups de couteau, des conditions de travail de plus en plus insupportables dans les usines, mais aussi dans les bureaux. Il y a la violence de l’écart qui se creuse chaque jour davantage entre les riches et les pauvres, avec des dividendes de plus en plus substantiels et des licenciements de plus en plus nombreux. Michel Pinçon est retourné dans ses Ardennes natales où, quand il était jeune, la ville et l’usine vivaient en symbiose.

youcxl | Carnet de bord de YouCXL à Yumington J’écris d’en bas, de la partie effondrée de l’Espagne En 2008, enceinte de huit mois, l’écrivaine espagnole Cristina Fallarás a été licenciée par le journal où elle travaillait comme sous-directrice. C’était le début du commencement de la débâcle d’un pays où sombrerait une grande partie de ses concitoyens. En novembre 2012, Cristina a reçu une lettre de la banque : pour cause de non-paiement, celle-ci a démarré une procédure d’expulsion. La lauréate du prix Hammett 2012 du meilleur roman policier en langue espagnole décrit ici cette chute : «Raconter nous sauve», dit-elle, et elle détaille l’angoisse de ceux qui sont broyés par le système. Après avoir dû rendre les clés de son appartement le 25 juin, elle est aujourd’hui provisoirement hébergée chez un ami. Je m’appelle Cristina Fallarás et je suis devenue l’expulsée la plus médiatisée d’Espagne. Maintenant, lecteur, imaginez un terrain aussi grand qu’un pays, une surface genre pampa. Arrêtez tout et allez-y, imaginez. On y est ? J’écris d’en bas, de la moitié effondrée. Tarifs à négocier.

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