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La fabrique des débats publics, par Pierre Bourdieu

La fabrique des débats publics, par Pierre Bourdieu
Un homme officiel est un ventriloque qui parle au nom de l’Etat : il prend une posture officielle — il faudrait décrire la mise en scène de l’officiel —, il parle en faveur et à la place du groupe auquel il s’adresse, il parle pour et à la place de tous, il parle en tant que représentant de l’universel. On en vient ici à la notion moderne d’opinion publique. Qu’est-ce que cette opinion publique qu’invoquent les créateurs de droit des sociétés modernes, des sociétés dans lesquelles le droit existe ? La logique des commissions officielles est de créer un groupe ainsi constitué qu’il donne tous les signes extérieurs, socialement reconnus et reconnaissables, de la capacité d’exprimer l’opinion digne d’être exprimée, et dans les formes conformes. Le groupe dominant coopte des membres sur des indices minimes de comportement qui sont l’art de respecter la règle du jeu jusque dans les transgressions réglées de la règle du jeu : la bienséance, le maintien.

- Les Trois Couronnes - Didactique de l'Information Documentation - Pascal Duplessis Dans un article publié en juin 2010 sur le site des professeurs documentalistes de l'académie de Bordeaux, Vivianne Chabronnerie s'emploie à apporter une "définition des sciences de l'information et de la communication (SIC)". Elle rappelle, à cette fin, l'association étroite des champs disciplinaires Information et Communication qui, en France, ont été réunis en 1975 lors de la création de la 71ème section du CNU. Section à laquelle les professeurs documentalistes sont rattachés comme discipline de référence, ainsi que l'instaure le programme du CAPES (2004) et la nouvelle épreuve d'admissibilité du concours réformé suite à la mastérisation (2009). Dans une approche résolument didactique, l'auteure puise dans le domaine des SIC un corpus de notions info-documentaires qu'elle esquisse rapidement : document, source, information, processus de production et de diffusion de l'information, etc.

Le regain de violence entre Israéliens et Palestiniens La dégradation de la situation sur l’esplanade des Mosquées Troisième lieu saint de l’Islam sunnite, après La Mecque et Médine, l’esplanade abrite la Mosquée al Aqsa et le Dôme du Rocher, connu pour être l’endroit d’où le prophète Mahomet serait monté au paradis. Ce lieu est aussi le plus saint du judaïsme puisqu’il renferme les ruines du second Temple de Jérusalem, aussi appelé Temple de Salomon, duquel il ne reste aujourd’hui plus que le mur occidental, plus connu sous le terme de mur des lamentations. Le 13 septembre dernier, à l’occasion du nouvel an juif, un groupe d’Israéliens nationalistes s’était rendu sur l’esplanade des Mosquées pour y prier (3), ce qui fut perçu comme une provocation par certains Palestiniens qui dénoncent régulièrement la « judaïsation » de Jérusalem. Le gouvernement israélien a pris des mesures pour tenter de contenir ces heurts. Les causes profondes de ces événements Troisième intifada ou actes isolés ? Notes :

Les nouveaux codes de la distinction - Xavier Molénat, article Sociologie Il y a trente ans, Pierre Bourdieu montrait comment les classes supérieures se distinguaient en s’appropriant les pratiques culturelles les plus nobles. Cette analyse est-elle toujours pertinente alors que le mélange des genres entre culture légitime et culture populaire semble être devenu la règle ? « Exister (...), c’est différer, être différent (1) » : voilà, présentée sous une forme lapidaire, l’idée centrale que Pierre Bourdieu disait avoir voulu développer dans son maître ouvrage, La Distinction (1979). Du snob à l’omnivore Bourdieu montre ainsi comment la logique de distinction traverse une société en forme de poupée gigogne : les oppositions entre groupes sociaux se répercutent au sein de ces groupes ainsi que dans les différents champs (littéraire, scientifique, politique…) dans lesquels s’investissent les agents. Véritable tour de force, La Distinction a longtemps subjugué les sociologues. Un sens intact des hiérarchies Des distinctions « en petit » Xavier Molénat Selon M.

Moi et François Mitterrand Je n’en fais pas une affaire d’Etat, et n’en tire aucune gloire personnelle, mais François Mitterrand et moi avons tenu une correspondance assidue entre 1983 et 1995. Et même si nous nous sommes, par la force des choses, éloignés l’un de l’autre, le fil n’est pas tout à fait rompu. Le premier élément que je souhaiterais vous présenter est une lettre datée du 10 septembre 1983. C’est à vrai dire une carte postale que j’ai envoyée d’Arcachon, et dont voici le texte. « Cher François Mitterrand, « Je voulais vous féliciter – fût-ce avec un léger retard – de votre élection voici deux ans déjà. « Encore bravo. « Hervé Le Tellier » La réponse ne s’est pas faite attendre, puisque peu après, le 12 décembre 1983 François Mitterrand m’envoyait cette lettre, dont voici le fac-similé. C’était, ma foi, une missive forte courtoise, même si, en raison sans doute du poids des charges de l’Etat, le Président s’y montrait quelque peu distrait, évoquant une lettre et non une carte postale. « Cher François,

La relative stabilisation du document produite par l’imprimerie aurait disparu avec les réseaux numériques. - Interview de Jean-Michel Salaün Comment expliquer que l’extraordinaire développement du Web, réputé être un espace de liberté et de création, soit aussi un terreau fertile pour des multinationales per-çues comme une menace pour ces mêmes valeurs ? Les tentatives de réponse ne manquent pas, car l’histoire du Web s’écrit et se discute en temps réel. Mais cette transparence, en phase avec son objet, interdit le recul et mésestime certains déterminants structurels. Entretien avec Jean-Michel Salaün, auteur Vu, lu, su paru aux éditions La découverte. Le web, est-ce une bibliothèque dématérialisée avec quelques fonctions supplémentaires ? Oui et non. Le Web est à la fois un enfant des médias qui l’ont précédé, reprenant des caractéristiques du modèle de la bibliothèque et aussi de celui de la radio-télévision, et en même temps le résultat d’un renversement du raisonnement documentaire où le document est de moins en moins construit par le producteur et de plus en plus reconstruit, consciemment ou non, par l’internaute.

Nos gènes, notre santé et notre environnement La découverte de l’ADN par Francis Crick et James Watson en 1953 est une étape majeure en biologie. Cette magnifique molécule à double hélice crypte une information essentielle à la vie : notre bagage génétique. Emportée par son enthousiasme, la science déclara alors avoir mis le doigt sur le code qui conditionne tous nos développements et nos fonctionnements biologiques. Avec le temps, cette vision s’est révélée trop simpliste. Si l’ADN est bel et le bien le support de fabrication de nos enzymes et protéines, d’autres facteurs semblent intervenir dans cette élaboration. Tout ne serait pas dans les gènes. « Déjà, il faut savoir qu’il est possible de créer plus de 2000 variantes de protéines à partir d’une même matrice génétique. Un bain ambiant L’ADN est protégé par une gaine, « comme un fil électrique est protégé par du plastique », explique Joël de Rosnay, ancien chercheur en biochimie au MIT et auteur de Le macroscope, vers une vision globale. Vice et versa Vous aimez cet article ?

Joël de ROSNAY : La révolte du pronétariat, Fayard, 2006. Résumé. sociologie des médias numériques Aujourd’hui avec Internet on est passé du « média de masse » au « média des masses ». L’économie mondiale a changé de régime, le capitalisme classique assimilé à la société de l’énergie reposait sur les économies d’échelle de produits diffusés sur les différents marchés. Le capitalisme de la société de l’information repose sur le fait que la reproduction de contenus (numériques . suivre le blog tourisme Le secteur du tourisme connait une mutation certaine quant à ses intermédiaires ) se fait à un coût marginal et la diffusion est mondiale et instantanée. La création de contenus fait de plus en plus appel à des processus collectif en réseaux, non pyramidaux. Stratification de la société de l’information ROSNAY distingue : - Les infocapitalistes : détenteurs des moyens de création, production, diffusion, de l’information dite « propriétaire ». - Les médias des masses : ce sont les nouveaux modes, massifs et distribués, d’expression des Pronétaires. Les causes de l’émergence du Pronétariat

Créatures légendaires | Littérature portes ouvertes Halloween est certes une fête d’origine anglo-saxonne, mais c’est un bon prétexte pour parler de créatures fantastiques et mythologiques, d’un point de vue étymologique. À la façon de Georges Gougenheim dans Les Mots français[1], je vous propose un petit tour d’horizon linguistique. J’ai, à portée de main, l’indispensable Dictionnaire historique de la langue française dirigé par Alain Rey[2], et, à portée de clic, le non moins utile Trésor de la langue française informatisé[3]. Les mots latins Fée, fadet, fadette, farfadet Le mot fée est issu du latin, ce qui signifie qu’il est l’aboutissement, au terme d’altérations phonétiques successives, du latin fata, désignant la « déesse des destinées », lui-même de fatum, le « destin ». Les termes fadet, fadette et farfadet viennent du provençal fada signifiant « fée ». Sorcier, sorcière Étymologiquement, le sorcier ou la sorcière est celui ou celle qui lance des sorts. Monstre Faune Dragon Lutin Voilà un mot qui ne ressemble pas à son étymon ! Sirène

Paul Otlet Paul OTLET L'homme qui voulait classer le monde Paul Otlet a beaucoup écrit (en particulier à chaque moment décisif de sa vie, la mort de son père, de son fils, victime de la guerre…), beaucoup créé et beaucoup agi, poussé toujours par le même élan d’humanisme et de partage.Sa vie entière est menée par une espérance : permettre aux hommes de mieux se connaître, de ne plus avoir peur les uns des autres et donc de vivre en paix. Le document joue un rôle déterminant pour ce Pacifiste. Par ailleurs, en mettant en avant l’idée de réseau et de coopération internationale entre bibliothécaires et bibliothèques, il œuvre, avec ses amis, en précurseur et en visionnaire.Aux professionnels de l’information, il laisse en héritage le Traité de documentation : le livre sur le livre : théorie et pratique [1] qui synthétise la somme des savoirs fondamentaux nécessaires pour comprendre l’essence de la documentation. Une biographie, 1882 : Il a 14 ans et publie l’Ile du Levant. 1888 : L’Afrique aux Noirs.

Juger est un acte politique, par Matthieu Bonduelle (Le Monde diplomatique, septembre 2014) Parmi les nombreux discours tenus sur la justice et ceux qui la rendent, deux représentations émergent. D’un côté, l’image d’un juge automate, indifférent aux affects humains, étroitement soumis au droit ; de l’autre, celle d’un magistrat omnipotent, démiurge faisant et défaisant les destinées à sa guise. A en croire la première perception, la neutralité serait la vertu cardinale du juge, dont le rôle se bornerait à « appliquer la loi ». Le droit lui-même serait un outil déconnecté des fins qu’il sert, autonomisé de ses conditions de production. Pourtant, il est un précipité politique, ou du moins le produit le plus manifeste de la politique institutionnalisée, puisqu’il est fabriqué par l’Etat ou dans des cadres définis par lui. Dans un article classique pour les sociologues, très peu enseigné dans les facultés de droit, Pierre Bourdieu décrit les effets de « neutralisation » et d’« universalisation » à l’œuvre dans le champ juridique.

Yves Jeanneret, Penser la trivialité . Volume 1 : la vie triviale des êtres culturels, Paris, éditions Hermès-Lavoisier, 2008 Actes Sémiotiques est une revue créée en 1977 par Algirdas Julien Greimas, et consacrée à l’analyse des faits de signification dans une perspective structurale. Dès sa création, elle affirmait sa dimension pluridisciplinaire et internationale, et son ambition d’aborder d’un point de vue sémiotique toute la diversité des discours, des pratiques et des formes de vie. Sous l’impulsion de ses directrices et directeurs successifs, Actes Sémiotiques a fait le choix d’accueillir tous les courants théoriques et méthodologiques (sémiotiques tensive, subjectale, interprétative ; sociosémiotique, étho-sémiotique, ethno-sémiotique, anthropo-sémiotique, sémiotique de la culture, etc.), tels qu’ils se pratiquent tout autant en Italie, au Pérou, en Lituanie, au Brésil, en Iran, en Corée, en Argentine, en Belgique, en Chine, au Mexique, en Turquie, en Espagne, au Maroc, parmi bien d’autres lieux, qu’en France même.

Lorsque les couacs de la mémoire vous envoient en prison C’est l’histoire d’une trousse de toilette qui engendre un faux témoignage. «Je vous la raconte parce que je ne m’en suis toujours pas remise», avoue Nathalie Dongois en s’adressant à l’auditorium. Chercheuse et enseignante à l’Ecole de sciences criminelles de l’Université de Lausanne, la juriste intervient lors du cycle de conférences publiques «Mémoires et traces», consacré aux différentes formes d’enregistrements du passé at aux couacs multiples qui surgissent lorsqu’on veut les déchiffrer. Alors? 200 auteurs pour un crime Les défaillances de la mémoire peuvent provoquer de faux témoignages, mais aussi de faux aveux. Cas classique: l’enlèvement hypermédiatisé du bébé de l’aviateur Charles Lindbergh, en 1932, que 200 personnes s’accusèrent d’avoir commis… Floriot considère ensuite «ceux qui veulent protéger un proche», «ceux qui préfèrent se déclarer coupables plutôt que de s’opposer à l’autorité» et «les victimes de brutalités policières». La fabrique du faux souvenir Conclusions?

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