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Quantified Self (3/3) : Les tabous de la mesure

Quantified Self (3/3) : Les tabous de la mesure
Par Hubert Guillaud le 15/12/11 | 6 commentaires | 2,785 lectures | Impression L’une des limites du Quantified Self demeure trop souvent, de rester focaliser sur la santé et le sport, notamment parce que les deux secteurs permettent d’enregistrer des données “objectives” : vitesse de course, pulsation cardiaque, localisation, prise médicamenteuse… sont autant d’actions concrètes facilement révélables par les chiffres. En ce sens, le QS demeure une mesure de la performance et de l’amélioration, même si pour cela elle observe également la maladie, la faiblesse et la dégradation. Pour s’étendre, le mouvement doit certainement chercher à dépasser ses limites originelles pour introduire la mesure dans d’autres domaines que le seul domaine du soin de soi. Mais en même temps, quand il lui arrive de glisser sur d’autres thématiques, il révèle vite ses limites et ses tabous. Peut-on tout mesurer de soi ? Peut-on tout mesurer de soi ? Comment alors parvenir à les contourner ? Hubert Guillaud

“Comment vas-tu point d’interrogation” La lecture de la semaine est un article du New York Times, signé Nick Wingfield et il s’intitule : “Le bon vieux temps des malotrus accrochés à leur téléphone portable”. Est-ce que parler au téléphone est la même chose que parler à son téléphone ? se demande pour commencer le journaliste. Le bruit produit par quelqu’un discutant sur un téléphone portable fait partie de la bande-son de notre vie quotidienne, et la plupart d’entre nous a appris à être silencieux – ne pas parler dans les wagons zen des TGV par exemple. La technologie des téléphones portables à commande vocale existe déjà depuis quelques années – elle permet aux gens de donner des ordres à leur téléphone comme à un factotum numérique, de lui dicter un texto, de noter un rendez-vous sur leur agenda ou de chercher le restaurant de sushi le plus proche. Bien qu’Apple ait tenté de rendre possible une conversation presque naturelle avec Siri, le résultat est souvent inverse. Xavier de la Porte

Quantified Self (1/3) : Mettre l’informatique au service du corps Assister à une conférence du Quantifed Self (QS), comme c’était le cas de cette première édition européenne, qui se tenait à Amsterdam, c’est faire l’expérience étrange d’être parmi des gens obnubilés par la mesure de soi et qui interrogent sans cesse ce qu’ils mesurent d’eux-mêmes. C’est être confronté à une multitude de personnes – les « quantifiés » – qui part leurs pratiques mêmes, semblent se distinguer du commun des mortels : « Nous ne sommes pas comme les autres personnes » reconnaissait Gary Wolf en introduction de ces deux jours. Bardés d’outils, d’applications, de techniques de soi et de méthodes, que bien souvent ils inventent en faisant, ces cobayes d’eux-mêmes vous font entrer dans le monde étrange d’une pratique réflexive sur soi-même, visant à faire sens d’une accumulation de données et de chiffres. Comme le faisait remarquer Gary Wolf, le QS vise à « utiliser l’informatique utilement ». C’est un processus actif de réflexivité qui mêle informatique et données.

Réseaux sociaux (1/3) : diviser le monde pour le comprendre Par Hubert Guillaud le 03/01/12 | 9 commentaires | 4,874 lectures | Impression Les 12 et 13 décembre 2011 se tenait à Lyon un colloque universitaire sur les réseaux sociaux organisé par l’Institut rhône-alpin des systèmes complexes. Comme le soulignait Pablo Jensen en introduction, le sujet est plus qu’à la mode. Partout, on a l’impression que les Big Data vont nous permettre de révéler les données du comportement humain, comme l’exprimait récemment un article du New York Times : permettant à la fois de prédire le plus individuel (le divorce prochain d’un détenteur de carte de crédit selon l’évolution de ses achats) comme le plus collectif (détecter de possibles rebellions grâce aux données issues du web de 21 pays d’Amérique Latine que scrute en continu l’Iarpa américaine). Comme si les données allaient nous permettre de découvrir les lois sociales qui nous gouvernent…, souligne avec ironie le chercheur. Structurer pour organiser Mesurer la cohésion Fellows from Adrien Friggeri on Vimeo.

Quantified Self (2/3) : Des outils au service de soi Par Hubert Guillaud le 08/12/11 | 7 commentaires | 4,199 lectures | Impression La communauté des quantifiés n’est pas composée que de personnes sensibles à leurs propres mesures. Elle est aussi composée de geeks, de bidouilleurs, de développeurs, d’artisans, de makers, de start-upers et d’industriels qui bricolent ou codent des outils et des services pour faciliter la mesure. Des gens qui, partant le plus souvent de leurs propres besoins, développent des applications ou des prototypes, qu’ils ne cessent de perfectionner, espérant trouver le produit ou le service qui sera adopté par le plus grand nombre, qui fera passer le mouvement de la mesure de la niche des passionnés au plus grand public. Les applications sportives ou de santé ne manquent pas. Reste à trouver le capteur et l’interface qui séduira le plus grand public. La longue traine des outils Image : Rain Ashford sur la scène de la conférence Quantified Self Europe photographiée par Sebastiaan ter Burg. Le Graal de l’agrégation

Réseaux sociaux (2/3) : des outils pour zoomer et dézoomer Par Hubert Guillaud le 04/01/12 | 4 commentaires | 3,022 lectures | Impression Les 12 et 13 décembre 2011 se tenait à Lyon un colloque universitaire sur les réseaux sociaux organisé par l’Institut rhône-alpin des systèmes complexes. Retour sur quelques-unes des présentations. Des outils pour mesurer le réel Pour Alain Barrat, chercheur au Centre de physique théorique de Marseille, les réseaux sociaux en ligne constituent un laboratoire très intéressant qui nous procure de nouvelles données pour faire des études à grande échelle, mais permettent également l’étude de l’évolution temporelle des réseaux (ce qui est plus difficile dans le réel). Sociopatterns a développé une infrastructure de badges RFID actifs (basés sur OpenBeacon) qui échange des paquets de données à faible puissance permettant notamment de détecter la proximité physique entre porteurs de badges. Dynamical Contact Patterns in a Primary School. from SocioPatterns on Vimeo. Les outils peuvent-ils modifier la théorie sociale ?

Nicholas Felton | Feltron.com Réseaux sociaux (3/3) : ces algorithmes qui nous gouvernent Les 12 et 13 décembre 2011 se tenait à Lyon un colloque universitaire sur les réseaux sociaux organisé par l’Institut rhône-alpin des systèmes complexes. Suite et fin de notre compte rendu… Les algorithmes peuvent-ils se tromper ? Tarleton Gillespie professeur à l’université Cornell devait conclure ces deux jours, mais il n’a pu être présent. La réflexion de Tarleton Gillespie prend son origine dans les contestations émises à l’encontre de Twitter, accusé de censurer sa liste de Tendances. Bien sûr, la vigueur et la persistance de la charge de la censure n’est pas surprenante, estime Tarleton Gillespie. Les tendances de Twitter ne sont qu’un de ces outils parmi les plus visibles. Il est essentiel de dépecer les algorithmes, estime Tarleton Gillespie. L’algorithme est sans cesse manipulé. Comment les algorithmes transforment-ils notre mode de gouvernement ? Image : Thomas Berns photographié par Pierre Merklé. Hubert Guillaud

La carte d’un monde d’espions OWNI en partenariat avec Wikileaks vous propose cette carte interactive permettant d'identifier toutes les sociétés à travers le monde qui développent et vendent des systèmes d'interception massives. Depuis le mois de septembre dernier, OWNI, en partenariat avec WikiLeaks et cinq autres médias, a mis à jour les activités et les technologies des sociétés – souvent proches des services de renseignement et des institutions militaires – à l’origine de ce nouveau marché de l’interception massive. Pour une part très significative, ces industriels discrets sont implantés dans des démocraties occidentales. Ils fournissent en matériels d’écoutes et d’interception de masse leur propre gouvernement mais aussi de nombreuses dictatures. Ces matériels appartiennent à cinq grandes catégories : Les Spy Files sont diffusés par WikiLeaks à cette adresse. Application pensée par Paule d’Atha, réalisée par Abdelilah el Mansouri au développement et Marion Boucharlat au graphisme /-)

L’histoire de l’innovation contemporaine c’est les Big Data La lecture de la semaine provient de la vénérable revue The Atlantic et on la doit à Erik Brynjolfsson, économiste à la Sloan School of Management et responsable du groupe Productivité numérique au Centre sur le Business numérique du Massachusetts Institute of Technology et Andrew McAfee auteurs Race Against the Machine (« La course contre les machines où comment la révolution numérique accélère l’innovation, conduit la productivité et irréversiblement transforme l’emploi et l’économie »). Elle s’intitule : « l’histoire de l’innovation contemporaine, c’est les Big Data » (c’est le nom que l’on donne à l’amoncellement des données). En 1670, commence l’article, à Delphes, en Hollande, un scientifique du nom de Anton van Leeuwenhoek (Wikipédia) fit une chose que beaucoup de scientifiques faisaient depuis 100 ans. Les entreprises d’aujourd’hui peuvent mesurer leur activité et leur relation aux clients avec une précision sans précédent. Xavier de la Porte

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