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Ecoumène et Médiance, d'Augustin Berque

Ecoumène et Médiance, d'Augustin Berque
« Je ne puis méditer qu’en marchant et ma tête ne va qu’avec mes pieds. » Jean-Jacques Rousseau « Entre moi et moi-même, il y a la Terre » : cette citation de Jean-Marc Besse, Augustin Berque l’a placée en exergue d’Ecoumène. Elle résume l’intuition que son livre, avec rigueur et érudition, s’attache à fonder rationnellement. Le diagnostic que pose Berque, au terme d’un passionnant cheminement intellectuel de plusieurs décennies, c’est qu’« il manque à l’ontologie [l’étude de l’être] une géographie, et à la géographie une ontologie ». Drôle de livre ! Ces questions représentent pour lui bien davantage qu’un simple sujet d’étude : il les a chevillées au corps, et cela se sent. « C’est par les sens que nous avons du sens » Il reste qu’Ecoumène ne se lit pas exactement comme un Agatha Christie : il se savoure plutôt sur plusieurs semaines, voire sur plusieurs mois, étape par étape. L’écoumène : « Une imprégnation réciproque du lieu et de ce qui s’y trouve » Un paysage ? Mona Chollet

HABITER : Définition de HABITER 1.Habiter + compl. de lieu prép.Habiter à, au bas de, au bord de, au cœur de, au-dessous de, au-dessus de, aux environs de, chez, en, entre, parmi, près de, sur, sous.Ce n'est pas parce que les hommes sont blancs ou noirs, qu'ils vont nus ou vêtus, qu'ils se nourrissent de fruits ou des produits de leur chasse, qu'ils habitent sous terre ou qu'ils couchent à l'air, qu'il leur faut des lois (Bonald, Législ. prim., t. 1, 1802, p. 192).Notre hutte était la hutte au-dessous de laquelle j'habite aujourd'hui dans ce qui faisait autrefois l'étable (Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 449) : 4. ... dans un renfoncement d'ombre devant lequel se croisait sur le tapis la lumière des deux fenêtres; elle se trouva bien là, et elle crut y avoir rencontré son coin, cet endroit aimé que toute femme choisit où elle habite pour en faire sa place d'adoption, y être heureusement et tranquillement en compagnie d'elle-même, y lire, y écrire, y rêver. Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 13. − P. ext. − P. anal. 2.

Marcher au Japon / A. Berque École spéciale d’architecture, Paris, le 10 octobre 2013Cycle de conférences de l’automne 2013 : La marche Par Augustin BERQUE 1. Le chemin du Bois de bambous L’image ci-contre, que l’on a choisie pour l’affiche annonçant cette conférence, est une photographie que j’ai prise il y a quelques années au parc du Bois de bambous de Kyôto (Kyôto-shi Rakusai Chikurin kôen 京都市洛西竹林公園). Pour en venir au thème de la marche, on pourrait mentionner que ce qu’on appelle en français des échasses se dit en japonais « cheval de bambou », take uma 竹馬 ; mais ce n’est pas pour cette raison que j’ai choisi cette image, c’est à cause du chemin. Traverser un torrent, mais pourquoi donc ? ce qui signifie que le jardin, qu’il faut traverser pour accéder à la cabane à thé, symbolise le passage de la frontière entre le domaine mondain et la Terre Pure, i.e. le paradis bouddhique, Sukhāvati. Ce n’est pas tout. Ce mot savant, anachorèse, c’est-à-dire retraite, nous vient du grec ἀναχώρησις. 2. 3.

« Science: It’s a girl thing » si loin de la cause « femmes et science » La semaine dernière une vidéo diffusée par la Commission Européenne pour la Recherche et l’Innovation dans un programme visant à favoriser l’intérêt des filles pour la science a fait beaucoup parler d’elle. Qualifiée parfois de scandaleuse et de machiste, elle véhicule un grand nombre de clichés. Quelques jours après la publication sur notre blog de l’article de Curt Rice sur l’impact des quotas de genre, MyScienceWork revient sur les éléments soulevés par cette polémique tout en rose, maquillage, décolletés et postures aguicheuses. Dans notre article « L’Histoire des femmes scientifiques », Natalie Pigeard-Micaud, docteur en épistémologie et spécialiste française de la question des femmes en science, avait mentionné son aversion pour les catalogues de jouets pour enfants dans lequel la différentiation des sexes imposait des conventions de genres à nos enfants. La vidéo en question a été retirée samedi matin mais il est toujours possible de la visualiser sur YouTube En savoir plus :

QU’EST-CE QU’HABITER ? | Temps de philosophie Cette question paraît simple : habiter c’est occuper un lieu, vivre quelque part. Bien sûr, mais la philosophie est en grande partie l’art de se méfier des réponses faciles. Le conteneur entreposé dans un hangar occupe bel et bien un lieu mais ne l’habite point et le voyageur vit quelque part, là où il passe, mais il est difficile de dire qu’il habite un lieu. Car un lieu n’est pas d’emblée un lieu d’habitation, il peut être un poste de travail, une gare, un champ de bataille, un monument. Les animaux habitent, eux aussi, dans des tanières, dans des trous et autres abris, ils y reviennent pour s’y reposer, se reproduire, ils y prennent leurs quartiers, leurs habitudes. Disons d’abord ceci : habiter c’est le fait de vivre habituellement dans un lieu. Habiter, donc, serait une habileté, une vertu, une force. C’est que, pour l’humain, il ne s’agit pas seulement de s’abriter des intempéries, encore que cela soit indispensable. Habiter, on l’avait dit, c’est habiter un espace.

Conférence - "Marcher au Japon" par Augustin Berque, géographe et philosophe Amphi Cinéma, École Spéciale d’Architecture Marcher au Japon © photo A. Berque Dans le cadre de son cycle de conférence sur la Marche, L’École Spéciale d’Architecture AUGUSTIN BERQUE, géographe et philosophe français. Introduction par Chris Younès, enseignante En savoir plus : Né à Rabat en 1942, géographe, orientaliste, philosophe, Augustin Berque est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, où il enseigne la mésologie (étude des milieux humains). Infos Pratiques : Entrée libre dans la limite des places disponiblesAccès à l’École Spéciale Sortir :" Circuler-quand nos mouvements façonnent les villes" Par Béatrice Flammang La Cité de l'architecture et du patrimoine consacre une exposition à la mobilité urbaine, aux liens entre transports, urbanisme et architecture: "Circuler-quand nos mouvements façonnent les villes" transporte les visiteurs, à travers le temps et l'espace, des premières villes de l'humanité aux villes de demain, et les amène à s'interroger sur leur environnement et leur devenir. Découvrez, jusqu'au 26 août 2012, en famille ou avec vos élèves, cette exposition à la scénographie foisonnante d'images, de sons, de films, et qui se visite avec un Galaxy S2, équipé de la technologie "sans contact" NFC. Si vous souhaitez connaître les dates des premiers vélocipèdes, tramways, métro, RER, TGV...feux rouges, passages cloutés, et bien d'autres...vous y trouverez toutes vos réponses. Mais cette exposition, résolument tournée vers l'avenir, doit permettre à chacun de "sentir la ville du futur" selon le souhait de son commissaire Jean-Marie Duthilleul. Pour les enfants Les liens

Espaces et SOciétés - UMR 6590 - Habiter, Etre, bien-Etre : éléments de méthode pour une investigation auprès des habitants<br>Habitation, being, well-being : elements of method for an investigation to approach inhabitants Cette communication est issue de la réflexion méthodologique pour un doctorat d’urbanisme concernant la résidence à long terme à l’hôtel. La constitution d’un véritable chez-soi est-elle possible dans ce type de logement ? Le caractère commercial de ces établissements, leur fonction principale d’hébergement temporaire et bien souvent la vie dans une pièce unique qu’ils proposent ne représentent-ils pas des obstacles à l’habiter ? Intérêt de la notion d’habiter pour les sciences sociales Gaston Bachelard [1] et Martin Heidegger [2] sont les premiers à découvrir dans la notion d’habiter [3] une notion primordiale. Habiter et représentations collectives La constitution de l’habiter fait appel à la poésie, à l’imaginaire et à l’onirisme. Du corps à la « demeure terrestre » Le temps comme ancrage des hommes L’habiter n’est pas sans aller avec un certain enracinement. L’habiter est donc un fait socio-spatial et doit donc être appréhendé comme collectif. A la rencontre des habitants Conclusion

Publications La mésologie, pourquoi et pour quoi faire ? Augustin Berque, Nanterre, Presses universitaires de Paris Ouest Nanterre La Défense, 2014, 80 p. Définie en 1848 comme science des milieux, la mésologie est née des travaux d’un disciple d’Auguste Comte, le médecin Charles Robin. Sommaire : L’incompréhension première Le legs du bonze galopant La médiance La trajection Les deux âges de la mésologie Les chaînes trajectives La mésologie, pour quoi faire ? Poétique de la Terre Histoire naturelle et histoire humaine, essai de mésologie Augustin Berque, Paris, Belin, 2014, 240 p. Renaturer la culture, reculturer la nature, par l’histoire : tel est le propos de ce livre. Le concept de chaîne trajective permet également de faire la synthèse des deux grandes ailes de la pensée selon Yamauchi Tokuryû, l’aile orientale fondée sur le lemme, et l’aile occidentale fondée sur le logos. Vocabulaire de la spatialité japonaise Philippe Bonnin, Nishida Masatsugu, Inaga Shigemi (dir Paris, CNRS, 2014, 605 p Thierry Paquot

Les nouveaux espaces de la bourgeoisie Recensé : Sylvie Tissot, De bons voisins. Enquête dans un quartier de la bourgeoisie progressiste, Paris, Raisons d’Agir, 2011. 313 p., 20 €. Le South End de Boston connaît depuis la fin des années 1960, comme de nombreux quartiers centraux des grandes agglomérations nord-américaines et européennes, un processus de gentrification, c’est-à-dire une transformation sociale, économique et symbolique découlant de l’afflux de ménages appartenant aux classes moyennes et supérieures dans un quartier initialement populaire. Ce processus, étroitement lié aux transformations des valeurs des classes moyennes depuis l’ébranlement idéologique des années 1960, donne lieu à des situations de coprésence entre des groupes sociaux aux habitus, aux intérêts et aux ressources profondément divergents, régulées et prises en charge par les nouveaux habitants à travers leur goût progressiste pour la mixité sociale - « diversity » en anglais. Les traductions concrètes du goût pour la diversité

De l’intelligence géopoétique II Je lis et relis votre texte «Il y a mystère et Mystère» (F&C du 1er juillet 2010), lui-même “provoqué“ par quelques échanges avec vos lecteurs au sujet d’un précédent F&C («L’“entêtement afghan” et notre structure crisique», 29 juin 2010). Rarement, ce me semble, vous avez été aussi clair ou péremptoire dans votre exigence “méthodologique”. «Nous plaidons désormais pour que cette sorte d’observation entre dans la réflexion “rationnelle”, – non pas réflexion emprisonnée à la raison mais réflexion utilisant notamment la raison comme outil pour se développer, à côté d’autres “outils”, comme l’intuition, la conviction, etc. Cela fait longtemps que je cherche quelque chose de ce genre, tantôt confusément, tantôt plus clairement, sans n’avoir jamais aussi bien pu le formuler que vous ne le fîtes ici. (N.B. Bernard Pivot : «On vous doit la création d’un mot, qui rassemble toute une philosophie, une manière de penser, c’est le mot géopoétique. KW : «On parlait tout à l’heure de culture. P.S.

elisschneider : Et voilà, soutenance de thèse...

Ethique environnementale : Homme-Nature et le retour à la terre par les sens by magalisauvanm Dec 3

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