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DATAVISION - David MCCANDLESS

DATAVISION - David MCCANDLESS

Pour Pierre Dumayet, lire c'était vivre Dans ces souvenirs désordonnés, l'homme de «Lectures pour tous» racontait ses aventures littéraires et télévisuelles à travers les ouvrages qui l'ont marqué. Merveilleux et contagieux Du plus loin qu'on se souvienne, Pierre Dumayet a toujours été attaché à sa pipe. Elle le prolonge, l'inspire et l'habille. Il en tire de savantes volutes et d'inquiétants chuintements. Ses formidables interviews de « Lectures pour tous », mal éclairées, en noir et blanc, ressemblaient à des gardes à vue : que l'on s'appelât Camus, Pagnol, Vian ou Mauriac (lequel apparentait d'ailleurs Dumayet au Diable), il était impossible d'esquiver ses questions, toujours brèves, incisives. Mais c'est quand il tient un ouvrage entre les mains que Pierre Dumayet mène ses investigations avec le plus d'acharnement. Car l'homme ne s'avoue jamais vaincu. Pierre Dumayet écrit comme il lit. Qu'on ne pense pas pour autant que sa bibliothèque soit un lieu de repos. Jérôme Garcin

Bibliothèque d'icones Du PCF à BHL: la vie intellectuelle selon Pierre Nora « Historien public » : il ne faut pas se fier au titre retenu par Pierre Nora pour le recueil de plusieurs dizaines d’articles, publié le mois dernier aux éditions Gallimard (lire le dialogue de Pierre Nora et Jean Daniel dans «le Nouvel Observateur» du 06/10/2011). Pour le grand public, le nom de Pierre Nora est associé au vaste ensemble qu’il dirigea sur «Les lieux de mémoire» dans les années 80, signe annonciateur de la place que la mémoire historique allait bientôt prendre dans le débat national. Mais en lisant ses textes publiés écrits en un demi-siècle de vie intellectuelle (dont le tout premier: «Professeur à Oran», publié par «France-Observateur» en 1960), on découvre un commentateur acéré de la vie politique et intellectuelle, dont les sujets dépassent largement les discussions d’historien. Trois exemples: 1) Du PCF au gauchisme «Ces jeunes étudiants (…) ont perdu la vertu d’être extrêmes en tout, dans le don de soi, dans le messianisme révolutionnaire (…). 2) BHL, l'«égocrate»

Bibliothèque d'images Les dérives médiatiques racontées par un ancien du Figaro (journalistes - wikimedia - cc) Du même auteur Un blog vient au secours des faibles quand ils le méritent, pourfend les puissants quand ils s'égarent, relativise les gloires éclatantes quand elles sont injustifiées et met en lumière les talents, les oeuvres quand ils risquent d'être méconnus, négligés. J'admets bien volontiers, et à ma grande honte, que parfois je me suis laissé gagner par l'envie d'écrire un billet à cause de la certitude que son thème, ajouté à la personnalisation, susciterait un certain succès, beaucoup de commentaires. Retrouvez Philippe Bilger sur son blog.

Todd: la clef des systèmes familiaux L’ouvrage d’anthropologie de la famille que vient de publier Emmanuel Todd porte en lui une véritable révolution. En effet, non seulement il remet en cause les approches structuralistes sur le sujet mais il met en évidence une évolution qui prend à rebours l’évolutionnisme habituel : ce que l’on croit moderne serait en fait primitif, premier. Il n’est évidemment pas possible de résumer un ouvrage de plus de sept cents pages en quelques paragraphes. I. La typologie retenue en matière d’organisation familiale se veut souple et ouverte, basée sur celle de Le Play au dix-neuvième siècle. II. Après avoir étudié l’ensemble de l’Eurasie dont le Moyen-Orient récent, n’hésitant pas à entrer dans la complexité et l’immensité de la Chine et de l’Inde, Emmanuel Todd se lance dans l’étude du Moyen-Orient ancien et, notamment, de la Mésopotamie des IIIe-Ier millénaires. Le fait difficile à interpréter dans ce contexte est le fait semi-nomade. III.

Attention, Bourdieu revient Lorsqu'il meurt le 23 janvier 2002, Pierre Bourdieu est l'intellectuel le plus célèbre de France. Les hommages et commentaires portent la trace de ses démêlés avec une partie de la classe intellectuelle et médiatique (y compris dans les colonnes du «Nouvel Observateur», où les points de vue les plus contrastés s'exprimèrent). Quelques années plus tôt, son soutien aux grévistes de décembre 1995, symbole de la cassure entre gauche réformiste et gauche radicale, lui avait valu un feu nourri de critiques que ses prises de position ultérieures allaient accentuer. Pour quelques saisons, il devint la cause de tous les malheurs. Le déclin de la culture classique? Depuis, la bataille s'est apaisée et Alain Badiou a pris la suite dans le rôle d'épouvantail. Plus récemment, deux voix ont au contraire fait entendre leur reconnaissance à celui dont la lecture les aida à mettre des mots sur un impalpable sentiment de honte sociale. Bourdieu dans l'ère du soupçon Le choix de l'Etat Eric Aeschimann

Les coulisses des émissions littéraires C'est un secret de Polichinelle dont on se gausse en privé, mais dont on n'a pas le droit de parler en public : les animateurs des émissions littéraires lisent rarement les livres dont ils clament le plus grand bien face caméra. Pas tous, bien sûr. Qui alors ? Impossible, donc, de dresser un palmarès des présentateurs les moins scrupuleux. Certains, en revanche, cumulent les bons points : « David Foenkinos, par exemple, c'est le bon client idéal : drôle, séduisant, ses livres ne sont pas compliqués et il a réalisé un film avec Audrey Tautou, ce qui lui donne une dimension paillettes. » Bingo ! Dans certains cas, ce n'est donc qu'une fois le plateau constitué que se pose la question de la lecture. Autrefois simple roue de secours, la fiche est devenue, dans certaines émissions, la roue avant qui tracte la machine ! Mais les contraintes de la télévision obligent parfois à aller vite. Mais comment les présentateurs d'émission arrivent-ils à faire semblant ?

Bourdieu, dix ans après Dix ans après sa mort, Pierre Bourdieu (1930-2002) continue de susciter des réactions contrastées et ambivalentes, difficiles à définir en dehors de l’opposition frontale et aveugle entre ses adeptes et ses ennemis. Comme si le sociologue dérangeait encore, au point qu’il faudrait, pour s’en sortir avec lui, soit le canoniser, soit l’excommunier. "L’intellectuel engagé" Jean-Claude Chamboredon, avec qui il écrivit Le Métier de sociologue en 1967, évoquait à propos de la réception de son travail une double attitude, oscillant entre “la réfutation a priori” et “la répétition adulatrice”. De ce point de vue, et même s’il faut se méfier des comparaisons hâtives, la trace persistante de Pierre Bourdieu dans l’espace de la pensée et de l’engagement politiques se rapproche de celle qu’a laissée le philosophe Michel Foucault, disparu, lui, en 1984. La soumission inconsciente à un ordre social Or, au début de ces années 90, il perçoit que l’Etat de la main gauche est menacé. Jean-Marie Durand

« Circus politicus » : la comédie démocratique (Parlement européen - Jacob Poul Skoubo - Flickr - cc) La démocratie est un régime qui présente par nature, malgré ses imperfections, un haut degré de transparence. Pour transformer la souveraineté du peuple en pouvoir législatif, exécutif ou judiciaire, il faut des règles, des procédures visibles à l’œil nu. Avec les autres systèmes – dictature, monarchie absolue, oligarchie, totalitarisme –, c’est une autre affaire. Le pouvoir – fort, léger, traditionnel, révolutionnaire ou sadique – vient d’en haut. Sa concentration théorique sur un individu ou un petit groupe d’hommes donne l’illusion de la simplicité. De démocratie à oligarchie Le régime nazi est celui dont l’analyse concrète a été poussée le plus loin. Sur un mode libéral et léger, postmoderne mais qui n’exclut pas les pulsions xénophobes, nous sommes clairement dans une période de dégénérescence démocratique. Hommes de l’ombre Une zone grise Concurrence Du même auteur Difficile de sélectionner un exemple dans ce livre si riche.

Le vrai-faux filon des “mooks”, revues en vogue - L'actu Médias / Net Mi-magazines, mi-“books”, les “mooks” fleurissent dans les librairies. De “XXI” à “Schnock”, ces publications censées proposer un autre regard sur le monde seraient-elles menacées d'uniformisation ? Passage en revues. Ne leur dites surtout pas qu’ils font des « mooks ». Du côté des libraires, en revanche, on dit bien « mook » et on ne sait même plus trop quoi en faire – ni où les ranger. Des publications qui défendent toutes l’éternelle plus-value du papier, dès lors qu’on soigne l’écriture et l’enrobage. Pour être à la page et s’épargner le coût d’une diffusion en kiosques, d’autres magazines ont compris qu’ils pouvaient eux aussi se déguiser en livre. « Les maquettistes ont fait des progrès immenses en dix ans, explique Laetitia Bianchi, de la revue Le Tigre (lire notre entretien). Economiquement, certains mooks n’ont pas survécu à leur premier ou deuxième numéro (sans pub, le seuil de rentabilité tourne autour des 15 000 exemplaires). L'origine du mot « mook »

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