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Comment rendre la ville aux femmes ? (et pourquoi se faire siffler dans la rue n'est pas “plutôt sympa”) - Idées

Comment rendre la ville aux femmes ? (et pourquoi se faire siffler dans la rue n'est pas “plutôt sympa”) - Idées
La rue est censée appartenir à tout le monde. Pourtant, hommes et femmes la vivent différemment, terrain de jeu et de sociabilité pour les uns, milieu hostile pour les autres. Urbanistes et sociologues se penchent sur la question. « 100% des femmes seraient "harcelées" quotidiennement. Ne pas tout confondre : être sifflée dans la rue est plutôt sympa ! Bordeaux. Ne pas donner l'impression d'avoir peur « Les skateparks et les Citystades instituent, dans l'indifférence générale, la présence des mâles dans la rue, affirme Yves Raibaud, chercheur au CNRS et spécialiste de la géographie du genre. “Les femmes n'ont pas l'insouciance des hommes.” Rares sont les lieux extérieurs où elles s'attardent — même en groupe. A la marge dès la cour de récréation Il faut rebattre les cartes de la ville. “Pour occuper le territoire, il faut être conforme au modèle masculin de virilité.” « Les plus turbulents, on les compacte dans des skateparks et des Citystades, et ça fonctionne. Related:  Genre et espace public

Les géographes réfléchissent à la place des femmes dans les villes Dans Planète Terre, l’émission de Sylvain Kahn, sur France Culture du mercredi 3 septembre, la question de la place des femmes dans l’espace urbain est posée : « L'espace urbain est-il machiste ? ». Les invités sont Yves Raibaud, géographe, Maître de conférences HDR à l'Université Bordeaux Montaigne, Adess Cnrs, Anne Jarrigeon, anthropologue, maître de conférences en urbanisme à l'Université de Marne-la-Vallée et photographe et Sylvette Denèfle, professeur de sociologie à l'Université de Tours. La question était aussi abordée par Télérama, « Comment rendre la ville aux femmes ? », 19 juin 2014. Et d’une autre façon par La Croix, « Dans les grandes villes, les femmes maires sont rares », 4 avril 2014. Le constat de l'ONZUS : "L'emploi des femmes dans les zones urbaines sensibles. Voir aussi l’article Genre dans Hypergéo écrit par Marianne Blidon

Dans les grandes villes, les femmes maires sont rares     - La Croix Le conseil de Paris qui se réunit samedi 5 avril doit officiellement procéder à l’élection d’Anne Hidalgo au poste de maire de Paris. Un double symbole puisque l’ancienne première adjointe de Bertrand Delanoë, née espagnole, a été naturalisée française à 14 ans et parce que c’est la première fois qu’une femme présidera aux destinées de la capitale depuis le rétablissement de cette fonction en 1971. « Les Parisiens sont une fois de plus des précurseurs et des bâtisseurs de progrès » s’est félicité Bertrand Delanoë. Une femme aurait, quoi qu’il arrive, dirigée Paris puisque le second tour des élections municipales a donné lieu à un duel 100 % féminin. Son adversaire malheureuse Nathalie Kosciusko-Morizet qui dirigeait les listes UMP-UDI doit d’ailleurs être élue la semaine prochaine à la tête du groupe UMP du conseil de Paris et devenir ainsi le chef de file de l’opposition municipale pour les six ans à venir.

"La ville comme espace genré" : entretien avec Édith Maruéjouls - Observatoire du design urbain Edith Maruéjouls, vous avez publié une thèse intitulée Mixité, égalité et genre dans les espaces du loisir des jeunes. Qu’est-ce qui vous a menée à vous intéresser à ce sujet ? Il faut que je rectifie : ma thèse n’est pas encore publiée, et même pas encore soutenue ; il faudra attendre ce mois de septembre pour ça. Je me suis intéressée dans ce travail à un espace particulier : les loisirs des jeunes, cœur de ma thèse, mais j’ai également développé tout un argumentaire scientifique. Je voulais montrer l’impact de la division sexuée du loisir des jeunes sur la manière d’utiliser la ville par la suite en tant que femmes ou hommes. À partir de l’adolescence, on identifie les lieux et espaces comme spécifiquement masculins ou féminins (rarement mixtes). J’en suis venue à ce sujet par une démarche à la fois personnelle et professionnelle qui m’a amenée à écrire une thèse. Quel rapport entretenez-vous avec les Gender Studies, florissant en France depuis quelques décennies ?

Genre et espace public : la ville est-elle faite pour les femmes ? Nous vous l’annoncions dans notre dernière lettre d’information : la Délégation aux droits des femmes (DDF) débutait hier un cycle d’auditions consacré aux études de genre, leur utilité concrète dans la compréhension des inégalités entre les femmes et les hommes et dans la conception des politiques publiques, notamment dans l’espace urbain. Un champ d’études encore méconnu, fragmenté entre plusieurs disciplines universitaires et qui a souffert en France, ces dernières années, de polémiques déplacées sur l’usage de ce terme. Ces études sur la construction sociale des rôles sexués méritent pourtant d’être valorisées auprès du grand public et apportent des outils concrets aux décideur-euse-s politiques pour intégrer l’objectif d’égalité femmes – hommes à la conception des politiques et à l’aménagement de l’espace public. « La ville est-elle faite pour les femmes, et par les femmes ? L’usage de la ville n’est pas neutre… Promouvoir la mixité dans l’espace public

Genre et Espace Public Comment se manifeste le genre dans l’espace public ? Les femmes perçoivent-elles l’espace urbain de manière différente des hommes ? Plus particulièrement, comment les femmes se saisissent-elles de la ville de Nantes dans leur quotidien ? La volonté de l’Espace Simone de Beauvoir est de mettre face à face la question du genre et les enjeux de l’espace urbain, de demander si les femmes ont droit autant que les hommes à l’espace public. Les travaux pionniers de Jacqueline Coutras (1996), ceux plus récents de Marylène Lieber (2008) ont montré les inégalités d’accès aux villes françaises pour les femmes, inégalités le plus souvent liées au sentiment d’insécurité dans les espaces urbains. L’Espace Simone de Beauvoir souhaite interroger la place des femmes dans la ville en apportant des outils d’observation et d’analyse de leur environnement et en trouvant des solutions durables qui soient profitables à toutes-s les habitantes-s des quartiers nantais.

Genre et urbanisme : "La ville est un espace de loisir pour les hommes" L’urbanisme cherche depuis des siècles à améliorer la vie quotidienne des habitants des villes, en construisant des espaces publics, en changeant la taille des rues, etc. Pour autant, sommes-nous tous égaux face à la ville ? Chercheur en géographie au CNRS de Bordeaux, Yves Raibaud travaille depuis plusieurs années sur la répartition de l'espace urbain en fonction du genre. Quelles sont les différences de pratiques entre hommes et femmes dans la ville ? C'est surtout le soir qu'on observe des différences. Quelle est la responsabilité de l'urbanisme dans ce sentiment d'insécurité ? Nos études se sont beaucoup concentrées sur les loisirs des jeunes. Quelles sont les actions concrètes que peuvent mener les mairies ? Déjà, il faut que les mairies aient envie que les femmes prennent plus de place dans la rue. Mais est-ce que continuer à différencier hommes et femmes dans notre lecture et notre pratique de la politique, ce n'est pas entériner ces différences ? Oui, sauf s'il y a des inégalités.

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