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La fin de la librairie (1ère partie) : Ce n’est pas l’internet qui a tué la librairie

La fin de la librairie (1ère partie) : Ce n’est pas l’internet qui a tué la librairie
« C’est la question du bouc-émissaire, qui est le piège ! » – François Bon – « À cause de mecs comme toi » Une économie trop fragile Voilà longtemps que la situation économique de la librairie est fragile (voir l’enquête 2007 sur la situation économique de la librairie indépendante .pdf). Une étude publiée en mai 2011, juste avant les Rencontres nationales de la librairie réalisée pour le Syndicat de la librairie française par le cabinet d’étude Xerfi pointe du doigt deux principales raisons : la poussée d’internet et la commande de livre physique en ligne (qui en une dizaine d’années est parvenue à représenter 11 % du marché) qui échappe presque totalement à la librairie traditionnelle ;le développement des achats dans la grande distribution et les enseignes spécialisées (qui représentent chacune 20 et 21 % du marché du livre en valeur, soit 4 fois le chiffre d’affaires de la vente physique de livre via l’internet, alors qu’en 1999, elles ne représentaient que 16 et 15 %). Share and Enjoy

La fin de la librairie (2e partie) : Pourquoi nous sommes-nous détournés des librairies On a esquissé dans la première partie, l'influence des pratiques commerciales sur la décomposition du tissu des librairies pour rappeler que la crise actuelle de la librairie n'était pas due à l'internet, mais plutôt aux conditions commerciales imposées par la distribution, qui impose aux petits magasins de proximités que forment le coeur de la librairie, des conditions commerciales de plus en plus semblables à celles qu'elle accorde aux grandes surfaces (GS) et aux grandes surfaces spécialisées (GSS). La librairie est le commerce de détail qui a la marge la plus faible : on comprend que ce soit pour beaucoup d'entre eux, intenables. Image : Une vieille enseigne de librairie à Paris photographiée par par Sean Ganann. Il y a une seconde raison à observer pour comprendre le malaise de la librairie. Cette raison repose dans les transformations de nos pratiques culturelles. La montée du consommateur occasionnel Les lecteurs occasionnels se sont réduits et ont tendance à acheter moins.

Internet, facile bouc émissaire Il est frappant de constater combien les transformations liées au numérique sont souvent le facile bouc émissaire de tous les maux de notre société contemporaine. Le numérique est accusé de tout : de l'individuation de la société, de l'infobésité contemporaine, d'être le caniveau de l'information, de tuer le livre, le cinéma, la musique, de favoriser les échanges (non-marchands au détriment des échanges marchands), d'avoir déstructuré le travail, de la désindustrialisation, de tuer le lien social, de favoriser la violence, le terrorisme, la solitude, de détruire notre cerveau... La liste des reproches anxyogènes qu'on lui adresse semble sans fin - à l'image des espoirs qu'il cristalise en miroir. Pourtant dès qu'on y regarde de plus près, bien souvent, le numérique n'est pas à l'origine des problèmes qu'on observe. Ceux-ci lui sont souvent antérieurs. Il est juste pourtant de constater que le numérique a innervé toute la société. Loin de nous de dire que le numérique est sans effets.

Les internautes, ce « douloureux probleme » "Si vous ne voulez pas avoir de problème de vie privée, n'allez pas sur le Net !"Pascal Rogard, directeur général de la SACD et défenseur émérite de l'Hadopi, lors du colloque Droits et libertés dans la société numérique, organisé par Nathalie Kosciusko-Morizet (voir aussi le compte-rendu de Jean-Michel Planche). La proposition de Mr Rogard a le mérite de la franchise. Et il n'est -hélas- pas le seul à le penser. On l'entend souvent, en effet (ou "anéfé ;-), émanant, qui de policiers ou de leurs affidés, qui de personnes d'autant plus méfiantes de l'internet qu'elles n'y vont généralement jamais, ou presque (on les reconnaît facilement : elles ne s'en servent que comme d'un "minitel 2.0, pour y faire leurs courses ou réserver une place dans le TGV -et encore : il s'en trouve même qui ont peur d'...acheter sur l'internet). Le web 2.0 ? Dit autrement : les internautes sont les "bougnoules" de la république. “Rien ne sert de s’énerver : il faut juste les ignorer”

Net Attacks ! Nos cerveaux attaqués par le net… vraiment Arrêtez tout de suite de lire cet article, il pourrait vous rendre stupide ! Ne cliquez pas sur les liens, ils pourraient vous distraire ! Tel est le cri d’alarme que lancent (à nouveau) quelques Cassandres des nouvelles technologies, estime Nick Bilton pour le New York Times. Nicholas Carr (blog), dans son nouveau livre, The Shallows (qu’on pourrait traduire par le bas-fond, pour désigner quelque chose de peu profond, de superficiel, de futile : le livre est sous-titré “ce que l’internet fait à nos cerveaux”), affirme qu’internet, les ordinateurs, Google, Twitter et le multitâche transforment notre activité intellectuelle au détriment de notre capacité à lire des choses longues, activité critique pour le fonctionnement de nos sociétés. Carr estime que le web avec son hypertexte coloré et son abîme sans fin d’information morcelée, nous rend stupide, comme il le résume dans une tribune introduisant son livre qu’il a publié récemment sur Wired : L’expérience modifie le cerveau… et alors !?

Internet, bouc émissaire des lâchetés journalistiques On croit rêver : un des principaux ministres de la République fait une plaisanterie raciste sous les regards d’une caméra de télévision, et le problème, ce serait... Internet ! Dans la déferlante des commentaires qui entoure l’« affaire Hortefeux » depuis deux jours, il n’y a rien de plus stupéfiant, de plus consternant à mon sens, que ces brillantes analyses qui ne voient qu’un seul coupable : le Web. Notre confrère Jean-Michel Blier, dans le journal Soir3 vendredi, en a donné l’exemple le plus caricatural, en opposant les « rumeurs » et le « caniveau » véhiculés par Internet, et « les informations vérifiées comme celles du journal télévisé ». Pourquoi réagir à ce commentaire en particulier ? Parce que cet excellent confrère n’a cité qu’un seul site Internet dans son éditorial, Rue89, en déformant la réalité. Transformer la réalité pour appuyer sa démonstration, ça s’appelle de la manipulation, pas de l’information. Internet ou la planète Mars ? Mais surtout, l’essentiel n’est pas là.

Internet nous rend-il seul ? Non ! « Nous vivons dans un isolement qui aurait été inimaginable pour nos ancêtres, et pourtant nous n’avons jamais été plus accessibles » via les technologies de la communication et les médias sociaux, estime l’écrivain Stephen Marche pour The Atlantic. La montée de la solitude ? Selon lui, nos médias sociaux interfèrent avec nos amitiés réelles. Pour preuve, Stephen Marche (@StephenMarche) en appelle aux travaux du sociologue Erik Klinenberg (@ericklinenberg), auteur de Going Solo : la montée de l’extraordinaire et surprenant appel à vivre seul . Image : Rittenhouse Square (Philadelphie), photographié par Oren Livio pour La vie sociale d’un espace urbain connecté (.pdf). 25 % des gens observés avec leurs machines dans le parc ne l’avaient jamais visité avant que l’internet n’y soit disponible. Mais si nous sommes seuls, c’est aussi parce que nous voulons être seuls. Facebook nous isole-t-il ? Cependant, insiste avec raison Moira Burke, Facebook ne créée par la solitude. Hubert Guillaud

Ma réponse aux «élites» qui détestent l'Internet Les Français n’aiment pas Internet (1). Est-ce le résultat d’une nouvelle enquête menée auprès de 85 internautes? Nan. En fait, précisons: les élites françaises n’aiment pas Internet. Florilège des propos anti-web classés par «métiers» publicité Les politiques Michèle Alliot-Marie, Le Figaro, le 5 septembre 2011 «A travers les blogs et les tweets, il y a une mise en cause des principes de l’information. Patrick Ollier, à Public Sénat le 23 février 2011 «Les .fr vont chercher des infos dans le caniveau.» Nadine Morano, le 15 août 2008 «Internet, c’est comme une magnifique voiture de course. La même à Rue89, le 8 mai 2008 «Ah, Internet, je déteste, c’est le temple des rumeurs et de la caricature.» Jacques Myard, à l’Assemblée nationale en décembre 2009 «J’espère que l’on va prendre conscience de la nécessité de nationaliser ce réseau.» Rassurez-vous, à gauche aussi Ségolène Royal, le 21 septembre 2009: «Je veux un site qui nous ressemble et pas nous qui ressemblions au site. Les gens de la télévision

De quoi le bouton “like” de Facebook est-il le nom ? - L'actu Médias / Net C'est un petit clic anodin en apparence, mais qui revêt pourtant de multiples significations. Pourquoi a-t-on besoin de signifier à son ami Facebook qu'on “like” son statut ou l'article qu'il a posté ? A l'occasion des 11 ans du réseau social, nous republions cet article. A l'ère du partage tous azimuts, le bouton « like » (ou « j'aime », en français) de Facebook n'est plus seulement cet incontournable thermomètre de popularité qu'il fut naguère, quand Mark Zuckerberg avait encore de l'acné. Aujourd'hui, le « like » est une denrée qui s'échange et recouvre mille significations. Tel un écureuil caché dans les cheveux du prince Harry, derrière chaque « like » se dissimule une arrière-pensée plus ou moins consciente, une stratégie, un sourire, un rictus, une grimace, un clin d'œil. Le « like » américain C'est le « like » le plus courant, le « like » primaire, enthousiaste, pouce en l'air, œil torve et sourire bovin, sans malice, sans sorcellerie.

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