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Frédéric Lordon : Charlie à tout prix

Frédéric Lordon : Charlie à tout prix
Ce texte est tiré d’une intervention à la soirée « La dissidence, pas le silence ! », organisée par le journal Fakir à la Bourse du travail à Paris le 12 janvier 2015. Lorsque le pouvoir de transfiguration de la mort, ce rituel social qui commande l’éloge des disparus, se joint à la puissance d’une émotion commune à l’échelle de la société tout entière, il est à craindre que ce soit la clarté des idées qui passe un mauvais moment. Il faut sans doute en prendre son parti, car il y a un temps social pour chaque chose, et chaque chose a son heure sociale sous le ciel : un temps pour se recueillir, un temps pour tout dire à nouveau. Mais qu’on se doive d’abord à la mémoire de ceux qui sont morts n’implique pas, même au plus fort du traumatisme, que toute parole nous soit interdite. « Je suis Charlie ». Mais l’émotion n’a été si considérable que parce qu’il était perceptible à tous que ce qui venait d’être attaqué excédait évidemment les personnes privées. Alors « union nationale » ? Related:  Etre ou ne pas être Charlie

I Will Grieve. I Will Laugh. But I Am Not Charlie. I am a satirical writer. On my good days, I find comedy in the contradictions of daily life, using humor to illuminate larger points about race, class, and the undeniable musical genius of Justin Bieber. So when I heard about last week’s tragic murders at the French satirical weekly Charlie Hebdo, my first reaction was: Oh God, don't let this be real. Don't let this disgusting, heartbreaking thing be real. Which led to my second reaction: Wait. As I saw many of my Facebook friends (and even more of my Facebook enemies) taking up the hashtag #JeSuisCharlie, I wondered, Do we really know who we’re claiming solidarity with? Murder is murder. The definition of murder is clear (to everyone outside of NYPD internal affairs, that is), but other terms are more malleable to political calculations. To which I say, as a Jew: it just depends on the Holocaust joke. And that gets to the heart of what makes Charlie Hebdo such a problematic hero. So I will grieve. I am not #Charlie.

Schlomo Sand : « Je ne suis pas Charlie » Précision pour les charlistes, non-charlistes, anti-charlistes, réductionnistes, simplificatistes et tutti-quantistes, publier un texte n'a jamais signifié un accord total avec ce texte. mardi 13 janvier 2015 par Shlomo Sand site de l'UJFP Rien ne peut justifier un assassinat, a fortiori le meurtre de masse commis de sang-froid. Ce qui s’est passé à Paris, en ce début du mois de janvier constitue un crime absolument inexcusable. Dire cela n’a rien d’original : des millions de personnes pensent et le ressentent ainsi, à juste titre. Cependant, au vu de cette épouvantable tragédie, l’une des premières questions qui m’est venue à l’esprit est la suivante : le profond dégoût éprouvé face au meurtre doit-il obligatoirement conduire à s’identifier avec l’action des victimes ? Certaines caricatures publiées dans Charlie Hebdo, que j’avais vues bien antérieurement, m’étaient apparues de mauvais goût ; seule une minorité d’entre elles me faisaient rire.

Noam Chomsky : We Are All – Fill in the Blank The world reacted with horror to the murderous attack on the French satirical journal Charlie Hebdo. In the New York Times, veteran Europe correspondent Steven Erlanger graphically described the immediate aftermath, what many call France’s 9/11, as “a day of sirens, helicopters in the air, frantic news bulletins; of police cordons and anxious crowds; of young children led away from schools to safety. It was a day, like the previous two, of blood and horror in and around Paris.” The reaction of horror and revulsion about the crime is justified, as is the search for deeper roots, as long as we keep some principles firmly in mind. And the chants should also express condemnation for violence and terror. Erlanger vividly describes the scene of horror. These quotes, as the indefatigable David Peterson reminds us, are not, however, from January 2015. There was an official justification. Isaac Herzog, then, is mistaken when he says that “Terrorism is terrorism.

« Il faut écouter ceux qui disent “Je ne suis pas Charlie”» Malgré ses désaccords passés avec le journal satirique sur son traitement de l’islam, Abdelkrim Branine, rédacteur en chef de Beur FM, a témoigné dès mercredi son soutien à Charlie Hebdo. Quelques heures après le drame, il a participé à une soirée « contre la haine, pour la liberté », organisée au siège de Mediapart. Se définissant comme musulman à la tête d’un média laïc dont une part importante du public est de culture musulmane, il disait alors toutefois craindre le risque d’amalgame visant les musulmans. Vous êtes finalement allé à la manifestation, avez-vous dépassé vos réticences ? Oui. Quel a été l’état d’esprit des musulmans que vous connaissez ou du public de Beur FM ? Avant la manifestation, certains avaient d’abord une préoccupation sécuritaire : ils avaient peur pour leur intégrité physique. Avez-vous senti d’autres arguments dans votre public ? Quels musulmans avez-vous vu faire le choix de finalement manifester ? Beaucoup ont choisi d’y aller au dernier moment. Oui.

DÉBAT • A-t-on le droit de ne pas aimer Charlie Hebdo On l'accuse de verser des larmes de crocodile. Le dessinateur italien Vauro (bien connu des lecteurs de Courrier international) s'est retrouvé du jour au lendemain montré du doigt, considéré comme persona non grata dans le concert des condoléances à l’égard des victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo. On lui reproche de pleurer Charlie et d'avoir, dans le même temps, eu quelque réserve quant à la position éditoriale de l'hebdomadaire. Le 9 janvier, le dessinateur italien est invité sur un plateau de télévision ; il apparaît avec un tee-shirt : "Je suis Charlie". Immédiatement, des auditeurs grondent et les réseaux sociaux s'emballent, rappelant qu'en 2006 Vauro s'était prononcé contre la publication des caricatures de Mahomet dans le quotidien danois Jyllands-Posten, les jugeant provocatrices et capables de susciter des "réactions violentes". estime le quotidien néerlandais de centre droit Trouw.

On Charlie Hebdo: A letter to my British friends Dear friends, Three days ago, a horrid assault was perpetrated against the French weekly Charlie Hebdo, who had published caricatures of Mohamed, by men who screamed that they had “avenged the prophet”. A wave of compassion followed but apparently died shortly afterward and all sorts of criticism started pouring down the web against Charlie Hebdo, who was described as islamophobic, racist and even sexist. As a Frenchman and a radical left militant at home and here in UK, I was puzzled and even shocked by these comments and would like, therefore, to give you a clear exposition of what my left-wing French position is on these matters. Firstly, a few words on Charlie Hebdo, which was often “analyzed” in the British press on the sole basis, apparently, of a few selected cartoons. I think it would be scandalous to answer that Charlie Hebdo was in any way the cause of its own demise. Of course, freedom of speech has its limits. A friend told me that it was “the West bombing Muslim countries”.

"Je ne suis pas Charlie. Et croyez-moi, je suis aussi triste que vous." "Je ne suis pas descendu parmi la foule." Un @sinaute exprime, dans le forum de discussion de la dernière chronique de Daniel Schneidermann, son malaise vis-à-vis de "l'union nationale" suite aux attaques meurtrières qui ont visé Charlie Hebdo. En cause, la "dérive islamophobe" du journal et de cette gauche "Onfray/Charlie/Fourest laïcarde". Gros malaise. Mais cet unanimisme émotionnel, quasiment institutionnel pour ceux qui écoutent les radio de service public et lisent les grands media, j'ai l'impression qu'on a déjà essayé de me foutre dedans à deux reprises. Première histoire: victoire des Bleus en 1998. Deuxième histoire: entre deux-tour en 2002. Quelques années plus trard: le FN en pleine forme, invention du "racisme anti-blanc", création d'une coalition Gauche/Onfray/Charlie/Fourest laïcarde et une Droite forte/UMP/Cassoulet en pleine crise d'"identité nationale" contre l'Islam radical en France, "racaille" et "Kärcher", syndrome du...

Ça faisait longtemps que Charlie Hebdo ne faisait plus rire, aujourd’hui il fait pleurer. Il est minuit moins le quart dans le siècle. Nous sommes à un point de bascule historique sur l’islamophobie et le déchaînement du racisme en France et plus largement en Europe. La lecture simplifiée à l’extrême par les médias de cette journée du 7 janviers 2015 va se résumer et s’imprimer dans de nombreux cerveaux « par l’attaque meurtrière contre un journal « de Gauche » par des Musulmans. Au-delà des paramètres d’opportunité militaire qui ont pu justifier le choix de ce journal par ce commando cette attaque correspond à une logique et à une vision politique des tak-taks : précipiter l’affrontement et la radicalisation de fractions importantes de la population. Ne soyons pas hypocrites, Charlie Hebdo n’est pas un ami politique. Sur cet acte, complotisme et islamophobie vont prospérer. Les seuls gagnants de cette attaque sont les réactionnaires de tous bords, islamophobes en tête. Les conditions permettant l’arrivée d’une telle catastrophe étaient réunies, nous le craignions. J'aime :

Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites… - Olivier Cyran Post-scriptum 11 janvier 2015 : à tous ceux qui estiment que cet article serait une validation a priori de l’attaque terroriste ignoble contre Charlie hebdo (ils l’auraient bien cherché), la rédaction d’Article11 adresse un vigoureux bras d’honneur. Charognards ! Pour que les choses soient bien claires, il y a ce texte. Cher Charb, cher Fabrice Nicolino, « Et que ceux qui prétendent et prétendront demain que “Charlie” est raciste aient au moins le courage de le dire à voix haute, et sous leur nom. Ainsi donc Le Monde vous a charitablement ouvert son rayon blanchisserie, pour un repassage express de votre honneur tout chiffonné. S’il m’est arrivé à moi aussi, par le passé, de griffonner quelques lignes fumasses en réaction à tel ou tel de vos exploits, je ne me suis jamais appesanti sur le sujet. Raciste, Charlie Hebdo ne l’était assurément pas du temps où j’y ai travaillé. À Charlie Hebdo, il a toujours été de bon ton de railler les « gros cons » qui aiment le foot et regardent TF1.

Charlie Hebdo : être aimé par des cons, c'est dur, être haï par des amis, c'est pire Charlie Hebdo : être aimé par des cons, c'est dur, être haï par des amis, c'est pire Vendredi, 30 Janvier 2015 Depuis trois semaines, je dois me taire. Mariée à un dessinateur de Charlie Hebdo, Luz, je suis dans «l’oeil du cyclone». Donc je dois me taire, même quand je vois des bêtises ou des contresens écrits dans les journaux et relayés sur les réseaux sociaux. Mais hier, une militante du STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) que je lis et admire depuis des années, Morgane Merteuil, relaie sur son Facebook un article de Cécile Lhuillier, ancienne présidente d’Act Up-Paris et militante LGBT et féministe, paru sur le site de Têtu. Etre aimés par des cons, c’est dur, mais être haïs par des «amis», ce n’est pas facile non plus. Je dois me taire. Je ne me tais plus. J’ai été élevée au sein d’une famille de gauche, et dans la bibliothèque parentale, il y avait le saint triptyque : «Reiser - Franquin - Manara». Mais, plusieurs années plus tard, je suis tombée amoureuse d’un «mec de Charlie».

Soyez libres, c’est un ordre, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, février 2015) Chacun le redoutait, mais nul n’imaginait que le drame surviendrait ainsi : vendredi 9 janvier, le footballeur de Montpellier Abdelhamid El-Kaoutari ne porte pas le maillot « Je suis Charlie » lors de l’échauffement préparatoire au match contre l’Olympique de Marseille. Aussitôt, les réseaux sociaux crépitent. Invité le dimanche sur Canal Plus, l’entraîneur Rolland Courbis est sommé de s’expliquer. Le lendemain, la polémique enfle : trois joueurs de Valenciennes n’acceptent de revêtir le fameux maillot qu’à condition d’escamoter le « je suis » sous un bout de Scotch. Etre ou ne pas être « Charlie » ? Et les desseins les plus funestes. Cette stratégie de la tension bénéficie de l’appui involontaire des médias et des intellectuels obsédés par la reconfiguration du débat public autour d’une alternative : « Charlie » ou « pas Charlie ». Le vendredi 9 janvier, on ne distingue plus TF1 de BFM-TV, si ce n’est par l’enthousiasme de M.

Une infographie démontre que Charlie Hebdo n'était pas "obsédé" par l'islam Depuis 2007, quels ont été les différents thèmes des Unes de Charlie Hebdo ? Une infographie répond à cette question. “C’est reparti !”, après six semaines sans parution, le nouveau numéro de Charlie Hebdo est aujourd’hui en kiosque. Sur fond rouge, un chien tenant un Charlie Hebdo entre les crocs est poursuivi par une meute menée par Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, un pape, un chien djihadiste ou encore un micro BFMTV. Fidèle à la ligne éditoriale du journal satirique, cette Une réalisée par Luz, rappelle que Charlie Hebdo s’attaque véritablement à tout le monde. En effet, dans une enquête publiée sur Le Monde, on découvre les différents thèmes des 523 Unes du journal de janvier 2005 au 7 janvier 2015, journée tragique où les attentats ont eu lieu dans les locaux du journal. (Crédit Image : Jean-François Mignot et Céline Goffette )

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