background preloader

À quoi servent les notes ?

À quoi servent les notes ?
Les notes constituent-elles une mesure fiable des compétences et de la valeur des élèves ? Hélas, non ! confirment les recherches sur la question. De multiples biais viennent s’introduire dans l’évaluation des copies. « J’ai été saqué ! Le baccalauréat n’est pas une loterie Les premières recherches sur la fiabilité de la notation datent des années 1930. À qui vont les meilleures notes ? Trois quarts de siècle plus tard, ces recherches n’ont pas pris une ride. Effet classe, effet établissement D’autres recherches encore ont montré un biais d’évaluation lié à l’âge de l’élève et à son statut de redoublant. Le fétichisme de la notation En quoi ces recherches, désormais solidement validées, peuvent-elles faire avancer la réflexion sur les évaluations scolaires et permettre d’améliorer les pratiques ? (1) J. Pierre Merle Professeur de sociologie à l’IUFM de Bretagne, il a notamment publié L’Élève humilié. La constante macabre de l’école française La constante macabre, remarque pourtant A.

Faut-il en finir avec les notes Prévue pour la fin de l’année 2014, la Conférence nationale sur l’évaluation des élèves a « pour mission d’élaborer des recommandations sur l’évolution du système d’évaluation des élèves ». Depuis plus d’un demi-siècle, des chercheurs de différentes disciplines ont mené des centaines de recherches utiles aux réflexions sur les pratiques d’évaluation des élèves. Cette contribution présentera d’abord un certain nombre de conclusions scientifiques avérées et proposera des changements souhaitables, eu égard aux résultats de la recherche. Les recherches sur la notation, menées depuis plusieurs dizaines d’années, aboutissent à au moins cinq résultats consensuels dans la communauté scientifique : 1 - Les notes ne mesurent pas de façon précise les compétences des élèves. 2 - Les recherches sur la notation ont également montré l’existence de biais sociaux de notation. 5 - Enfin, un dernier discours affirme que la notation permet d’apprendre. 1 - Préserver l’anonymat social et scolaire de l’élève

Les notes sont-elles justes ? Entretien avec Pierre Merle Par François Jarraud Les notes sont-elles justes ? Certes, s'il est bien une activité que les profs font sérieusement, c'est la notation. Ils en connaissent les conséquences dans un système qui se focalise sur les moyennes. Pour vous, Pierre Merle, la note est une activité sociale comme les autres et l'enseignant note un élève bien réel dans une situation précise. Dans mon ouvrage (Les notes. Les résultats des recherches des psychologues et des sociologues convergent totalement (ce qui n'est pas si fréquent). Peut-on dire de ces influences qu'elles sont conscientes ou inconscientes ? L'écrasante majorité des professeurs étant attentive à la question de l'équité et de la justice scolaire, l'influence des caractéristiques socio-scolaires des élèves sur la notation est inconsciente. Quelle est la part de « l'erreur » du professeur ? Peut-on dire que si l'on est élève en lycée professionnel, il vaut mieux avoir un prof immigré fils d'ouvrier qu'une jeune fille de bonne famille ? Pierre Merle

Charles Hadji : Evaluer pour réussir ? Peut-on désamorcer le débat sur l'évaluation ? C'est le pari tenté par Charles Hadji. Loin des débats fumeux sur la réforme de l'évaluation ou la défense des notes, son livre colle au terrain mais en revenant sans cesse aux finalités de l'évaluation. Pour tous les enseignants qui passent beaucoup de temps à corriger des copies et à concevoir des évaluations, en se demandant assez souvent à quoi ça sert, pour ceux qui en ont assez des débats de principe, ce petit livre ouvre des horizons théoriques et très pratiques à ne pas louper... L'évaluation ça compte dans la vie d'un enseignant. C'est même l'activité qui identifie le mieux le métier d'enseignant. L'intérêt du livre de Charles Hadji, c'est la position qu'il prend. Ceci posé, le livre nous sort des débats de chapelle et des gourous officiels ou anti -officiels. Le second effet, une fois les finalités bien mises en perspectives, c'est d'aller d'envisager les modalités. Charles Hadji, L'évaluation à l'école . Evaluation : le Dossier

Ecole : comment rendre les notes plus justes La notation des élèves est souvent critiquée, mais le statu quo l’emporte régulièrement sur les volontés de réformes. Pourquoi ? Les élèves et leurs parents sont habitués à des notes fréquentes ; les pratiques de notation des professeurs sont si centrales dans leurs activités que le changement est difficile à concevoir ; les moyennes annuelles par discipline permettent la gestion des flux d’élèves (passage dans la classe supérieure, redoublement, orientation). À ces trois titres, la notation a une dimension fonctionnelle indiscutable, si bien que les tentatives de réformes semblent vouées à l’échec. L’immobilisme n’est pourtant pas satisfaisant. Recourir à des barèmes de notation L’aléa de la notation, [bien établi par les études docimologiques,] est limité par la mise en œuvre d’un barème [1]. Mutualiser des épreuves d’évaluation Préserver l’anonymat social et scolaire de l’élève Préférer la notation encourageante à la croyance en la note vraie Contractualiser les pratiques d’évaluation

Charles Hadji, Faut-il avoir peur de l’évaluation ? 1Les procédures d’assurance qualité et les dispositifs d’évaluation sont désormais des priorités des politiques de l’enseignement supérieur européen au fur et à mesure que l’on donne de la consistance au cinquième principe de la déclaration de Bologne qui vise la coopération en matière de démarches qualité à travers des méthodologies et des critères transparents et comparables. Si les approches plébiscitées sont déjà bien implantées dans le monde anglophone, dans le monde de l’enseignement supérieur francophone, les institutions s’approprient progressivement les valeurs et principes de la culture qualité de manière à développer des dispositifs et des pratiques évaluatives intégrés à leurs plans de développement stratégique. Il en résulte des changements significatifs dans le contexte politique et institutionnel. 2L’ouvrage de Charles Hadji - Faut-il avoir peur de l’évaluation ? 3La première partie du livre évoque la « calamité sociale » de l’évaluation en France.

La note, religion bien française Certains les prennent pour de doux rêveurs, d'autres pour des soixante-huitards attardés : parce qu'ils ont signé une pétition demandant la suppression des notes à l'école primaire, Boris Cyrulnik, Michel Rocard ou Axel Kahn ont été un peu vite renvoyés au "monde des Bisounours". Les signataires de cet appel, lancé par l'Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV), n'ont pourtant rien d'aimables utopistes évoluant à mille lieux des réalités : Marcel Rufo a dirigé la Maison des adolescents de Paris, Richard Descoings préside depuis quinze ans aux destinées de Sciences-Po et Eric Debarbieux est à la tête de l'Observatoire international de la violence à l'école. Cette idée n'est pas tout à fait neuve. Quelque quatre-vingts ans plus tard, un de ses lointains successeurs, Edgar Faure, instruisait lui aussi le procès de la note. Tous les parents d'élèves le savent : ces consignes n'ont pas été respectées. Objectives, les notes ? Comment ?

Présentation de l’ouvrage de Michel Vial, Se repérer dans les modèles de l’évaluation, méthodes dispositifs, outils 1L’évaluation, pratique omniprésente dans les métiers humains, s’appuie sur deux logiques : le contrôle et l’accompagnement. M. Vial les analyses dans son livre en huit chapitres. 2Dans l’évaluation comme mesure, les opérations qui en rendent compte sont, entre autres, ordonnancement et jugement (premier chapitre), comptage, graduage, calibrage. 3Ce modèle postule une relation de causalité entre les variables, entités quantifiables, fluctuantes et répétitives. 4Ce modèle véhicule une vision mécaniciste des phénomènes humains. 5Dans l’évaluation comme gestion (deuxième chapitre), il s’agit de gérer, de rationnaliser, de chercher une valeur ajoutée et d’analyser. 6Le passage des recherches sur l’évaluation à des recherches en évaluation montre que l’évaluation en pédagogie relève davantage de la recherche opérationnelle que de la recherche fondamentale. 9Néanmoins, l’évaluation dans ce modèle est réductrice, unidimensionnelle, adialectique, détemporalisée et normative. 6 Dubois J.

Finissons-en avec la querelle de la notation LE MONDE | • Mis à jour le | Par Charles Hadji (Professeur émérite à l’université Grenoble-Alpes, sciences de l’éducation) On a parfois l’impression que la question de l’évaluation est devenue l’objet d’une véritable guerre de religion. D’un côté, la secte des « rigoureux », qui ne jurent que par l’excellence et par l’exigence. De l’autre, celle des « bienveillants », qui veulent la réussite pour tous. Les premiers dénoncent le laxisme des seconds, qui s’attaquent à l’élitisme des autres. Pour ne pas rester englué dans cette querelle, il nous paraît nécessaire de faire deux ou trois observations, fondées à la fois sur un persévérant travail d’observation et d’analyse des pratiques d’évaluation et sur le bon sens, lequel, n’en déplaise à Descartes, n’est plus guère « la chose du monde la mieux partagée ». La première portera sur l’idée d’évaluation « bienveillante ». Ne pas ajouter de la peur à la peur Mais comment être rigoureux, et apprécier la valeur exacte d’une production ?

Related: