Jean Giraud – Moebius : « La mort est mon dernier maître à penser » Jean Giraud – Moebius : « La mort est mon dernier maître à penser » 3 décembre 2010 Si Giraud n’abandonne pas Blueberry, Moebius est décidément incontournable en cette fin d’année : sa reprise d’Arzak fait couler beaucoup d’encre et lui vaut surtout une nouvelle sélection au festival d’Angoulême, plus de 25 ans après en avoir été le Grand Prix. Ses Œuvres complètes rassemblées chez les Humanos sont un très bel hommage à son esprit curieux et avide de nouvelles expériences. Elles viennent à point, alors que la fabuleuse exposition que la Fondation Cartier consacre un magnifique hommage à son travail pluridisciplinaire. Après l’entretien-fleuve dont il nous avait gratifié voici deux ans, c’est donc en toute décontraction qu’il revient avec nous sur ce nouveau coup de projecteur sur son travail, mais aussi sur sur l’évolution de la bande dessinée, son esprit de synthèse dans le nouvel Arzak, et sa motivation pour continuer le dessin. Mais cette évolution est notable… Moebius en octobre 2010
Bad lieutenant Calamity Jane, Billy The Kid, Jerry Spring ou Lucky Luke, on se sent toujours un peu idiot avant d’aborder une légende vivante de l’Ouest américain. L’impression d’être un pied tendre, citadin sans expérience. Blueberry est là, accoudé à la table du saloon de Tombstone. La partie de poker vient de se terminer, il allume un cigare, satisfait. Blueberry a eu mille vies, vécu mille aventures. Mike Donovan, de son vrai nom, est très jeune lorsqu’il participe à la guerre de Sécession. Après les absurdités de la guerre civile, il découvre les haines terribles entre colons blancs et Indiens. Ce départ de l’armée ne dérange pas vraiment Charlier et Giraud. Avec les femmes, on a cru comprendre que cela avait été toujours un peu compliqué. Dans ses récits, tout est tellement spectaculaire, qu’il est parfois difficile de démêler le vrai du faux. Il faut dire qu’il a été mis à rude épreuve par son pays. En 4 dates 1861-65 Participe à la guerre de Sécession. 1866-68 Muté dans les territoires indiens.
Portrait : Mister Gir et docteur Moebius - Lire "Mon cher Moebius, tout ce que tu fais me plaît." C'est Fellini qui écrit. "Dans mon Casanova, j'ai appelé Moebius un personnage de vieux médecin. (...) C'était une façon de te montrer ma gratitude. (...) Nous sommes en 1979 et Federico évoque le film de science-fiction qu'il n'osera jamais faire car "la force visionnaire de Moebius est trop redoutable". A cinquante-sept ans, Moebius se souvient: deux ans chez les adeptes de l'Espace Futura, guettant les ovnis à Tahiti (il avait l'allure hippie, lunettes rondes sous les cheveux); les errances du Major Fatal; plus loin les débuts du cow-boy rebelle sur les scénarios de Charlier (L'homme à l'étoile d'argent); plus loin encore, deux ans aux Arts appliqués et le désir d'être reconnu à travers son dessin "comme 90% des artistes qui cherchent une raison de survie émotionnelle parce que, enfant, on a souffert d'une dépression invisible due à la séparation des parents".
Jean Giraud – Moebius (1/3) : « Mes carnets sont l’improvisation d’une somme d’archétypes » Jean Giraud – Moebius (1/3) : « Mes carnets sont l’improvisation d’une somme d’archétypes » 14 mai 2008 © Trondheim Dieu vivant pour Lewis Trondheim qui se dessine souvent submergé par le talent de son aîné, Jean Giraud, alias Moebius, est considéré comme une légende par les amateurs de bande dessinée, des éditeurs aux lecteurs en passant par les auteurs. Si certains préféreront le style de Blueberry, d’autres irréductibles ne jurent que par le Garage Hermétique, la pluralité de ses univers et sa capacité de renouvèlement impressionnent et désarçonnent. Une grande preuve de cette ambivalence (encore une !) Difficile dans ce contexte de deviner l’homme derrière le crayon, la pensée derrière les histoires, la réflexion cachée derrière des discours parfois flous et imperméables, mais dont l’intelligence et la profondeur sont manifestes. A l’aventure ! Chassez le naturel, il revient à la page suivante. Effectivement, j’avais déjà publié des croquis dans des carnets de plus petite taille.
Les chefs d'oeuvre de Moebius, galerie d'hommage à Jean Giraud Le 10 mars nous avons perdu l’un des plus grands génies du neuvième art, Jean Giraud qui signait la plupart de ses oeuvres sous le nom de Mœbius. Bâtisseur génial de monuments de la science fiction tels que L’Incal, Le Garage hermétique ou Arzach, il apporta sa pierre angulaire à l’édifice du magazine Métal Hurlant dès 1974, devenu culte à l’échelle planétaire et édité par Les Humanoïdes Associés. Si vous n’êtes pas familier de son univers de science-fiction onirique, souvent inspiré par des expériences hallucinées à la manière des peintres surréalistes, vous n’aurez cependant pas pu échappé à la lecture de Blueberry. C’est en tant que Jean Giraud et Gir qu’il a bâti cette série western incontournable mettant en scène les aventures du sudiste vétéran de la guerre de Sécession, Mike Steve Donovan, au travers de 28 tomes dessinés de 1975 à 2007. Collaborateur de Georges Lucas, Mœbius a notamment travaillé sur les costumes de Willow en 1986. Il déclarait à cette occasion : Inactif Connexion
Jean Giraud: "Les formes mystérieuses des colts me fascinaient" Jan Kounen (Doberman) filme en ce moment au Mexique une adaptation de Blueberry. Consécration? La boucle est bouclée. Blueberry vient du cinéma, il y retourne. C'est presque un héros hollywoodien. J'ai toujours préféré la vision mythique du western à l'Ouest véritable, qui m'ennuie un peu. Comment, à la fin des années 1950, un jeune artiste de la région parisienne en vient-il à dessiner des cow-boys? Comment faire autrement, vous voulez dire? Comment expliquez-vous cet engouement jamais éteint pour l'Ouest américain? Il véhicule un cortège d'images choc immortelles, de références pures.
Jean Giraud – Moebius (2/3) : « A mon âge, le dessin est une lutte à mort contre la déliquescence et la déconstruction » Jean Giraud – Moebius (2/3) : « A mon âge, le dessin est une lutte à mort contre la déliquescence et la déconstruction » 8 septembre 2008 Dans notre précédent article, nous évoquions les carnets d’Inside Moebius, véritables clés pour décoder la psychologie de son auteur. En profitant du rappel de Blueberry 1900 en début de tome 4, nous pouvons alors envisager le rapport complet à la création : l’importance de l’innovation et de l’historique, l’apparition de failles dans la technique graphique, la peur de l’échec et les portes de sorties, avec, entre autres, la peinture. Dans le quatrième tome d’Inside Moebius, on voit Blueberry qui hurle 1900 ! Avec d’autres clins d’yeux, ce sont des allusions directes à la série Blueberry 1900 qui n’a pas encore vu le jour. © Dargaud 1998 Vance, William/Giraud Philippe Charlier, le fils de Jean-Michel, s’y était opposé car il défend la cohérence de la série. Je pense que je dois arrêter de me considérer comme un type tiré d’affaire, à la fin de sa vie.
RIP Moebius : Jean Giraud est mort Moebius est mort. L'un des derniers géants (le dernier géant ?) de la BD nous a quitté le samedi 10 mars des suites d'une longue maladie. Jean Giraud avait 73 ans. Moebius était un artiste unique. En plus de 70 albums, ce dessinateur visionnaire s'est permis de tutoyer l'école classique (Blueberry) avant de devenir le symbole de la SF moderne (l'Incal, les aventures de John Difool écrit par Jodorowsky). Moebius était également un fan de musique. Outre des dessins de Gainsbourg, Jean Giraud fait une incursion dans la musique en 99 en éditant un portfolio Jimi Hendrix. 10 choses à savoir sur Jean Giraud alias Moebius Il ne reprendra plus ses crayons. Le dessinateur et scénariste de bande dessinée Jean Giraud alias Moebius est mort ce samedi matin à Paris. Il s'est éteint après de longues années de maladie, a annoncé une de ses proches collaboratrices. Jean Henri Gaston Giraud, de son vrai nom, aurait eu 74 ans en mai. Dix raisons de le regretter. 1. Né le 8 mai 1938 à Nogent-Sur-Marne au sein d'une famille modeste sans sensibilité particulière pour les Arts, Jean Giraud s'est très vite passionné pour les cowboys. 2. Très vite, le jeune homme se fait un nom dans le milieu de la bande dessinée. 3. Souhaitant élargir son horizon, il dessine de la science-fiction dans diverses revues. 4. "J'avais besoin d'un mot de passe pour naviguer d'un monde à l'autre et pouvoir en revenir, justifie-t-il dans un entretien accordé aux Inrockuptibles. 5. Avec le western, il est réaliste à l'extrême, mais aussi maître du rythme et du mouvement. 6. 7. 8. 9. 10.