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Un revenu de base pour tous? Pas si utopique que cela!

Un revenu de base pour tous? Pas si utopique que cela!
SUISSE - Un ouvrage collectif de l'association BIEN-Suisse dévoile plusieurs modèles de financement pour mettre en oeuvre un revenu garanti inconditionnel en Suisse. Décryptage. Garantir à tous un revenu de base d'un bout à l'autre de l'existence, c'est l'idée promue depuis trente ans par le Basic Income Earth Network (BIEN), un réseau associatif actif au plan mondial. Ce «droit civique économique» que constituerait le revenu de base doit cependant être pensé en fonction des réalités propres à chaque pays. Dans un livre qui vient de paraître1, trois propositions sont mises en avant. Le modèle de compensation Le modèle dit de compensation imaginé par Albert Jörimann postule une opération financièrement neutre pour la collectivité. Alimenté par un prélèvement forfaitaire en lieu et place des actuelles cotisations salariales, ce système unifié permettrait d'affecter chaque année près de 90 milliards au revenu de base (RB). Le «modèle bâlois»

Revenu garanti, « la première vision positive du XXIe siècle » Susanne Wiest, Enno Schmidt et Daniel Häni Après avoir vécu douze ans dans une roulotte de cirque, pour être libre et pour économiser un loyer, Susanne Wiest s’est installée à Greifswald, dans le nord de l’Allemagne. Elle travaille comme maman de jour, sans gagner suffisamment pour joindre les deux bouts : elle doit accepter l’aide de ses parents. Derrière la carte - et la question -, il y a Enno Schmidt, un artiste allemand établi en Suisse alémanique, et Daniel Häni, qui dirige à Bâle Unternehmen Mitte, une ancienne banque reconvertie en centre social et culturel (une exception notable à la règle qui veut que seules les usines désaffectées connaissent ce destin). L’audition de Susanne Wiest au Bundestag, le 8 novembre 2010 En décembre 2008, usant d’un droit accordé depuis 2005 à tout citoyen allemand, elle lance une pétition en ligne demandant au Bundestag de se pencher sur la question du revenu de base. 1. Marie-Paule Perrin et Oliver Seeger Une utopie élitiste ? Un jardin ?

Revenu garanti, une utopie à portée de main Assurer à chacun, sans conditions, de la naissance à la mort, une somme mensuelle suffisante pour vivre ? Impossible de balayer la proposition en arguant de son infaisabilité économique : il serait tout à fait envisageable de la mettre en œuvre, même si cela nécessite une réflexion politique approfondie (« Financer l’allocation universelle »). C’est surtout sur le plan philosophique que le revenu garanti pose des questions épineuses, puisqu’il implique de renoncer à l’objectif du plein-emploi et d’admettre que l’on puisse subsister sans exercer une activité rémunérée (« Imaginer un revenu garanti pour tous »). Promu ces dernières années par des penseurs progressistes comme André Gorz (« A reculons »), mais aussi par des libéraux, qui en défendent une conception très différente (« Michel Foucault, l’Etat et les bons pauvres »), il a fait l’objet d’expériences au Nord comme au Sud, par exemple tout récemment en Inde (« En Inde, l’expérience revitalise les villages »).

Financer l’allocation universelle, par Baptiste Mylondo «Mais ce serait impossible à financer ! » Voilà, d’ordinaire, la première objection faite aux promoteurs d’un revenu universel déconnecté de l’emploi. La première, mais sans doute aussi la plus faible. Si l’on se fie à son produit intérieur brut (PIB), la France est aujourd’hui le cinquième pays le plus riche du monde. Toutefois, si le financement est un faux problème, ses modalités, quant à elles, posent de vraies questions, car elles ne sont pas neutres et déterminent pour partie la portée d’un revenu inconditionnel en termes de transformation sociale et de partage des richesses. En plus de participer d’une logique de réduction des inégalités, les modalités de financement doivent aussi respecter des principes de prudence, de pérennité, d’adéquation, de cohérence et de pertinence. La question se pose surtout lorsqu’on envisage son autofinancement. Mais il faut encore trouver d’autres ressources. Popularisé par le documentaire suisse Le Revenu de base.

Plafonner les revenus, une idée américaine, par Sam Pizzigati Au nombre des revendications portées par les militants du mouvement Occuper Wall Street, il en est une qui plonge profondément ses racines dans l’histoire des Etats-Unis : l’instauration d’un plafond pour les hauts revenus. Depuis l’époque dorée de l’après-guerre civile américaine, les grandes mobilisations en faveur de la justice économique ont toujours énoncé cette demande, aujourd’hui appelée « salaire maximum ». Cette formule n’englobe pas seulement le salaire, mais la totalité des revenus annuels ; elle permet de créer un lien de familiarité avec la notion de « salaire minimum ». C’est le philosophe Felix Adler — surtout connu pour avoir fondé et présidé, au début du XXe siècle, le National Child Labor Committee — qui, le premier, a porté cette revendication. Selon lui, l’exploitation des travailleurs, jeunes et vieux, génère d’immenses fortunes privées qui exercent une « influence corruptrice » sur la vie politique américaine. En juin 1935, le président Franklin D.

En Inde, l’expérience du revenu garanti revitalise les villages, par Benjamin Fernandez A trente kilomètres au sud de la ville d’Indore, dans l’Etat central du Madhya Pradesh, la route rocailleuse fend en deux le village de Panthbadodiya et le plonge dans un constant halo de poussière. C’est dans cet immense « cœur de l’Inde », qui abrite dans ses paysages arides la plus grande population dite « tribale » du pays, que la malnutrition frappe le plus durement. Sur un versant de la route, à l’écart des autres habitations, les femmes de l’ethnie bhil se rassemblent sur une natte posée au sol, devant les maisons faites de terre et de paille séchées. Majoritaires dans le district, les Bhils sont une tribu aborigène, selon la classification héritée de l’occupant britannique, ou scheduled tribe, selon les catégories établies par le gouvernement indien dans le cadre de la politique de « discrimination positive » en faveur des communautés et des castes défavorisées (1). Le temps de présencedes enfants à l’école a triplé « La régularité permetl’organisation, l’épargne, l’emprunt »

Revenu garanti, une utopie à portée de main : bibliographie et sites Internet Bibliographie • Jérôme Akinora, Les Aventuriers du RMI, L’Insomniaque, Montreuil, 2004. • Collectif, Manifeste des chômeurs heureux, préface de Nicolas Arraitz, postface de Guillaume Paoli, Le Chien rouge, Marseille, 2006. Réédité avec une nouvelle postface de Julien Bordier par Libertalia, Paris, 2013. • Antonella Corsani et Maurizio Lazzarato (sous la direction de), Intermittents et précaires, éd. • « Ecologie, travail et revenu », EcoRev’, n° 7, Paris, hiver 2001-2002. • « Intermittents, jeunes, précarité, banlieue... le revenu social garanti en ligne de mire », EcoRev’, n° 23, été 2006. • Bernard Friot, L’Enjeu du salaire, La Dispute, Paris, 2012. • Laurent Geffroy, Garantir le revenu. • André Gorz, Misères du présent, richesse du possible, Galilée, Paris, 1997. • André Gorz, L’Immatériel, Galilée, Paris, 2003. • Lionel-Henri Groulx, Revenu minimum garanti. • Claude Guillon, Economie de la misère, La Digitale, Quimperlé, 1999. • « Vers un revenu minimum inconditionnel ? Dans nos archives

N° 23 (été 06) / intermittents, jeunes, précarité, banlieue... le revenu social garanti en ligne de mire Le revenu social garanti en ligne... EcoRev’ n° 23 est en ligne ici, intégralement et gratuitement, avec son dossier sur le revenu social garanti (textes de Gorz, Keynes, Corsani, Canfin, entretien avec Toni Negri...), ses pistes (Qu’est ce que la richesse aujourd’hui ? ; éducation et mondialisation), son kit (...) mardi 11 juillet 2006 Agenda juillet-novembre 2006 Juillet 2 juillet - Triel sur Seine (Yvelines) Festival "Changeons d’air !" E23 : Le revenu social garanti en ligne de mire EcoRev’ n° 23 vient de paraître avec son dossier le revenu social garanti en ligne de mire, ses pistes, son kit, ses lectures... revenu garanti pour tous avec ou sans emploi, trois arguments Les luttes des chômeurs et précaires de l’hiver 1997-1998 ont placé au cœur du débat public la revendication d’un revenu garanti. L’augmentation massive (1500 FF) des minimasociaux, l’ouverture d’un droit au revenu pour les jeunes, l’exigence de l’attribution d’aides financières d’urgence (la "prime de Noël" des chômeurs marseillais), ont été les formes prises par cette revendication. Résultats du conflit, 600 000 aides d’urgence versées, l’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique), l’AI (Allocation d’Insertion) et le RMI indexés sur l’inflation, et... une loi sur l’exclusion qui ouvre de nouvelles modalités d’articulation entre salaire de l’emploi précaire et minima sociaux. Les limites d’une action qui n’a que très partiellement atteint ses objectifs sont évidentes. La revendication centrale d’un revenu garanti a été le second élément de portée générale de ce conflit. Seul un revenu au moins égal au SMIC peut permettre de résister à cette gestion organisée de la misère.

Revenu garanti pour tous : quand la réalité devance l'utopie De Milton Friedman à James Tobin, l’idée d’un revenu minimum garanti suscite l’intérêt de nombreux économistes depuis quarante ans, mais n’a jamais vraiment été appliquée, à part sous la forme de programmes expérimentaux... mais néanmoins riches d’enseignement. Une des expériences les plus récentes et abouties à ce jour de mise en place d’un revenu garanti a été impulsée par la Namibian Basic Income Grant Coalition (Coalition namibienne pour le revenu de base), dans un village de Namibie. Durant deux années (2008-2009), les 930 villageois de moins de 60 ans d’Otjivero-Omitara, recevaient ainsi un revenu de base mensuel (BIG, pour Basic Income Grant) représentant l’équivalent de 9 euros par mois, sans aucune autre condition que celle d’habiter le village et alors qu’un tiers des Namibiens vivent avec moins d’un dollar par jour. L’économie locale dynamisée Comme le montre le graphique ci-contre, les chercheurs sur place ont observé une croissance des revenus des habitants d’Otjivero.

Emploi : "Instaurez la semaine de 15 heures, combinée à un revenu de base" - Belgique Vous proposez de limiter la semaine de travail à 15 heures par semaine d'ici 2030. Rutger Bregman: "Oui, mais vous ne devez pas considérer cette utopie comme un modèle. Nous n'allons pas nous mettre à travailler 15 heures d'un jour à l'autre, mais progressivement. C'est un objectif lointain". Le spécialiste en marché de l'emploi Jan Denys se montre très critique à l'égard de votre proposition. Bregman: "Sa critique cadre dans le système actuel. Les gens géreront mieux leurs loisirs s'ils ont plus de temps libre. Ne craignez-vous pas que les gens vous prennent pour un naïf ? Bregman: "La plupart des arguments qu'on m'oppose sont très faibles.

La Suède expérimente de travailler moins pour gagner autant - 29 mai 2014 Göteborg (Suède) (AFP) - Robert Nilsson, mécanicien de 25 ans à Göteborg, pourrait bien être le précurseur d'un futur où l'on travaillerait moins, en gardant un niveau de vie élevé. L'ouvrier se lève à la même heure que tout le monde, mais ne se précipite pas au travail. Il va courir, prend un bon petit déjeuner et arrive à son atelier chez Toyota à midi... pour repartir à 18 heures. "Mes amis me détestent. Pour la plupart d'entre eux, comme je ne travaille que six heures, je ne devrais pas être payé huit", confie-t-il à l'AFP, occupé à fixer une vitre arrière sur une Toyota Prius, avec des gestes précis. Le rythme de travail en Suède surprend souvent les visiteurs étrangers, perplexes sur la possibilité de conjuguer salaires élevés avec tant de loisirs. La clé du succès selon les économistes: une main-d'oeuvre productive et bien formée, capable de s'adapter vite aux nouvelles technologies. Comparer le temps de travail dans une vie entre la Suède et les pays étrangers n'est pas chose aisée.

Problématique d'une allocation universelle Avant-propos Ingénieur de recherche dans une vie antérieure (environnement et étudesépidémiologiques dans une grande entreprise publique), j'aime bien creuser une questionlorsqu'elle me chatouille ... Après un travail sur le problème récent des retraites, j'ai eu lacuriosité de me pencher sur la question de l'allocation universelle, et d'en parler autour demoi. Allocation Universelle - JC.

Brazil: Will Citizen's Basic Income Ever Happen? “Imagine all the people, with a basic income to live” would probably have been a line in John Lennon’s immortal song, Imagine. Then again, maybe not. Words like income and basic are probably too prosaic to figure in the lyrics of a song like that. However, a basic minimum income for every human being is precisely what 71-year-old Leftist politician, economist and professor Senator Eduardo Matarazzo Suplicy, believes is possible given the economic prosperity the world is seeing. Senator Suplicy’s persistence paid off when the Bill he introduced in 1991 was finally sanctioned by then president Luiz Inácio Lula da Silva in January 2004 to become the law that established the Citizen’s Basic Income (CBI) to be implemented step by step, giving priority to those most in need, until the day when everyone will receive it. The estimated budget of the Bolsa Familia program in 2012 is about US $10 billion or about 0.4% of Brazil’s GDP. “I too believed that only the poor should get the money.

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