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2016 dans les médias : post-vérité, fake news et crise du fact checking

2016 dans les médias : post-vérité, fake news et crise du fact checking
Que pouvons nous dire en cette fin 2016 sur le rapport des médias à la vérité ? Sommes-nous entrés dans l'ère de la post-vérité, où les fake news dominent ? Quelle place pour le fact checking dans les médias de l'ère de la post-vérité ? A lire et à écouter sur le sujet : Un post de blog de Frédéric Lordon : "Politique post-vérité ou journalisme post-politique" La deuxième partie de l'émission La grande table du 28 décembre 2016 avec le sociologue Dominique Cardon Un article du Guardian (en anglais), cité partout, sur l'avénement de la post-vérité dans le champ des médias Un post de Samuel Laurent, en charge des Décodeurs, la rubrique de fact checking du journal Le Monde Un article de Buzzfeed (en anglais) sur les "fake news" et leur rôle dans la campagne de Trump Un article du Temps sur la diffusion de fausses informations financées par le Kremlin

Le fact-checking, impuissant mais nécessaire Tout ça pour ça ? Tant de mensonges décodés, d’intox démenties, de statistiques débunkées, bref tant de fact-checking, pour une si cuisante défaite électorale ? Il fallait bien, après l’élection de Trump et le Brexit, que vienne le premier bilan du fact-checking. C’est salutaire. La presse occidentale, Libé compris bien entendu, a si désespérément remis son honneur professionnel ces derniers temps entre les mains du fact-checking, et ce dernier a subi deux si lourdes défaites, qu’il est indispensable d’écouter l’économiste et philosophe Frédéric Lordon, qui dresse, dans le Monde diplomatique, le procès de cette pratique journalistique. Notons d’abord quelques contradictions non résolues dans cette offensive : pourquoi «la presse», globalement acquise à la mondialisation inévitable et heureuse, comme le remarque justement Lordon, aurait-elle sciemment favorisé un candidat qui a fait toute sa campagne sur le thème inverse du protectionnisme ? A quoi servent les décodeurs de la presse ?

2016 a-t-elle enterré le fact-checking ? Il est apparu au lendemain du Brexit, sous la plume de la rédactrice en chef du Guardian, a gagné ses lettres de noblesse en Une de The Economist le 10 septembre, avant d’être adoubé “mot de l’année” par le prestigieux Oxford Dictionnary une semaine après l’élection de Donald Trump. Le terme “post-vérité” est le roi de 2016. L’année, marquée par le triomphe des mouvements populistes, a consacré l’entrée du monde dans l’ère de la “post-truth politics“, “alimentée, selon le très sérieux dictionnaire britannique, par la montée en puissance des réseaux sociaux en tant que source d’information et la méfiance croissante vis-à-vis des faits présentés par l’establishment“. Les faits sont-ils morts ? Point d’orgue de cette nouvelle ère, l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche le 9 novembre 2016 a aussi déclenché une profonde remise en question de la part des médias, qui n’avaient pour la plupart pas anticipé la victoire du businessmen millionnaire. Crise existentielle

Fact-checking: les meilleurs outils et méthodes de vérification Le monde se divise en deux catégories : ceux qui tweetent sans vérifier, et puis ceux qui creusent avant de partager. A mesure que l'information émane et se propage de plus en plus par les réseaux sociaux, le fact-checking devient une discipline en soi, avec ses méthodologies, ses "bonnes pratiques" et ses outils, de plus en plus nombreux. Vous connaissiez peut-être le Verification Handbook, lancé en 2013 et traduit depuis en 9 langues (dont le français), ou encore Bellingcat -LA référence en matière de journalisme d'investigation basé sur le renseignement de source ouverte (OSINT). En juin 2015, le Google News Lab, les a tous réuni dans une coalition, First Draft News, qui s'est donnée pour mission de compiler les meilleurs outils et pratiques de factchecking sur Internet. Je sais que, d'ordinaire, Mediacademie préfère vous faire gagner du temps en condensant et résumant "un" seul et même lien. Liens: ils sont dans l'article

Le « fact-checking » : une pratique féconde... mais pas auto-suffisante Depuis quelques années maintenant mais avec une accélération certaine depuis la présidentielle de 2012, la presse pratique le « fact-checking ». Il s’agit pour les journalistes de vérifier les faits, notamment à partir des déclarations des élus et candidats aux différentes élections. Disons-le d’emblée : Acrimed considère que cette pratique peut être saine et féconde pour le journalisme tel que nous le défendons. Il ne sera donc pas ici question de contester le principe du fact-checking, mais de pointer quelques limites dans son usage. Car si l’exercice n’est pas nouveau, sa constitution en genre et en rubrique particulière est plus récente, au point que cette pratique, victime de son succès, a parfois été dévoyée pour devenir dans certains cas une pratique inutile, voire contre-productive. Des conclusions… peu concluantes : vérification ne rime pas toujours avec information Puisqu’il s’agit de vérifier les faits, jugeons sur pièce. Qu’a-t-on appris ? Illustration. Benjamin Lagues

Face aux algorithmes des réseaux sociaux et (contre)vérités, vérifier encore et toujours The following two tabs change content below. Journaliste militant pour un #journalisme de qualité via newsresources.org . Papa des #journocamp . "L'important n'est plus que les histoires soient vraies, mais que les gens cliquent !" Un constat dont s'emparent les médias de façon schizophrénique, la stratégie de diffusion des contenus via des plateformes dont nous ne maîtrisons pas les ressorts étant contradictoire avec la mission (auto-proclamée ?) En ligne, la diffusion des articles est effectivement largement dépendante des algorithmes des réseaux sociaux, qui décident selon de multiples critères plus ou moins obscurs le "qui voit quoi". Les médias, confrontés à la problématique de l'audience, perdent la main sur la diffusion tout en criant "haro sur les réseaux" - cf notre édito. Dans son article "La propagande des algorithmes, vraiment ?" La vérification des faits comme base de travail... … mais seuls les journalistes ne pourront pas lutter ! Liens : La propagande des algorithmes ?

Le fact checking ou la vérification des faits Un message de François sur Espace Public a interpellé Jérôme Bouvier, le médiateur de Radio France. Lors de l’écoute d’une interviewe dans le journal de 12h 30, cet auditeur estime que l’invité du jour a dit une contre vérité sur l’affaire Bettencourt, et est agacé que les journalistes n’aient pas relevé immédiatement cette contre vérité. « Les journalistes sont là pour relever les mensonges de leurs invités ! Attaque Francois. Or dans l’excellent journal de 12h 30, j’ai été très déçu le jour où vous avez reçu Nora Berra. A une question sur l'affaire Betancourt, celle-ci a déclaré que la femme médecin qui avait réalisé l'expertise de Mme Bettencourt était témoin de mariage du juge. François affirme finalement qu’il vaudrait mieux renoncer à inviter des politiques si les journalistes ne peuvent pas relever leurs fausses affirmations. La question qu’évoque François est récurrente et invite à décrypter cette attente d’une immédiate vérité ...

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