La France met un terme à « Sangaris » dans une Centrafrique toujours en crise
Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian est attendu dimanche à Bangui pour clore l’opération de l’armée française sous mandat de l’ONU, lancée en 2013. Lorsque son avion approchera une nouvelle fois de l’aéroport de Bangui-M’Poko, Jean-Yves Le Drian ne pourra pas ne pas apercevoir les centaines de tentes qui bordent encore la piste d’atterrissage. Comme un symbole d’une République centrafricaine (RCA) toujours en proie à des flambées de violence, près de 25 000 personnes demeurent réfugiées dans ce camp de misère, sous protection des forces internationales. Lire aussi : Centrafrique : nouvelles violences à Kaga-Bandoro L’opération « Sangaris » avait été lancée en décembre 2013 dans un pays en pleine guerre civile, opposant les combattants de l’ex-Séléka, qui avaient arraché le pouvoir en mars au président François Bozizé, aux miliciens anti-balaka. Lire aussi : Fin de « Sangaris » : Paris veut dégager des moyens pour d’autres opérations militaires Vague de violence Equation complexe
Abus sexuels en Centrafrique : une enquête de l’ONU nuance les accusations
Seul un cas sur cinq serait « incontestable ». Un nouveau rebondissement dans une affaire qui empoisonne le ministère de la défense français depuis près de deux ans. Après la consternation et le dégoût devant la multiplication des cas d’abus sexuels commis en Centrafrique par des casques bleus de la mission de l’ONU – la Minusca – et des soldats français de la force Sangaris, voilà maintenant le temps du doute et de la suspicion. Un rapport confidentiel de Mercedes Gervilla, qui dirige le groupe de la déontologie et de la discipline de l’ONU, auquel Le Monde a pu avoir accès, met en doute la réalité d’un grand nombre d’abus sexuels qui auraient été commis entre 2013 et 2015 par des casques bleus burundais et gabonais et des soldats français déployés à Dékoa. Témoignages « pauvres en détails » La réalité pourrait s’avérer plus nuancée. Porter plainte pour extorquer de l’argent Lire aussi : Centrafrique : nouvelles violences à Kaga-Bandoro
L’idée d’une armée européenne fait son chemin en Europe centrale
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Jakub Iwaniuk (Varsovie, correspondance) L’Union européenne post-Brexit se dotera-t-elle d’une armée commune ? Les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) pourraient voir dans cette vielle idée un des moyens de relancer la construction européenne. C’est un des messages qu’ils ont voulu faire passer vendredi 26 août, à l’occasion d’un sommet commun à Varsovie avec la chancelière allemande, Angela Merkel. « Il faut que l’UE se concentre en priorité sur les affaires de sécurité, et nous pouvons commencer à envisager la création d’une armée européenne commune », a déclaré à cette occasion le premier ministre hongrois, Viktor Orban, rejoint par le chef du gouvernement tchèque, Bohuslav Sobotka. Critiques à l’égard de Bruxelles Ce point de vue reste largement partagé par Varsovie, Prague et Bratislava et constitue un point de clivage avec le couple franco-allemand. « De grandes différences de points de vue entre les Etats »
Henry Laurens : « Il y a eu une légende noire des accords Sykes-Picot »
Ce spécialiste du monde arabe revient sur les enjeux des frontières du Proche-Orient, tracées il y a cent ans, fragilisées aujourd’hui. Le risque est grand de voir se déclencher un processus interminable de scissions LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par Christophe Ayad Henry Laurens, 62 ans, est professeur au Collège de France, où il est titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe. Les accords Sykes-Picot sont devenus le symbole de l’impérialisme occidental au Proche-Orient. Il existe toute une légende noire sur l’action des Alliés pendant la première guerre mondiale, comme le général britannique Allenby entrant en croisé dans Jérusalem, ou le général français Gouraud, revanchard, devant le tombeau de Saladin. Les Britanniques ne sont pas pour rien dans cette légende, selon laquelle ils étaient prêts à avoir une grande histoire avec les Arabes, que les Français auraient gâchée.
Colonisation : Obama surprend les observateurs en Israël et aux Etats-Unis
Certains journaux américains reprochent au président la décision de s’abstenir et de laisser de facto adopter une résolution des Nations unies contre la colonisation. Adoptée vendredi 23 décembre – grâce à la décision des Etats-Unis de ne pas user de leur droit de veto – la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) dénonçant la colonisation israélienne de territoires palestiniens occupés a créé la surprise, mais aussi suscité de vives critiques dans la presse israélienne et américaine. Le texte de la résolution, contrairement aux affirmations des responsables israéliens, n’est pas fondamentalement hostile à l’Etat hébreu. Il s’inscrit dans la lignée de la résolution 465, adoptée en 1980, qui dénonçait déjà l’extension des colonies, jugées illégales. Une relation houleuse Lire aussi : Vote à l’ONU sur la colonisation : l’ultime mise en garde d’Obama à Israël Un « coup de semonce » pour le gouvernement
L’Union africaine s’apprête à réintégrer le Maroc
Le paradoxe est notable. Sur un continent où nombre d’hommes s’acharnent à rester au pouvoir, une femme se voit contrainte de se maintenir à la tête de la principale instance de l’Union africaine (UA). Nkosazana Dlamini-Zuma espérait passer la main, lundi 18 juillet, après quatre années à la tête de la Commission de l’organisation panafricaine. L’ex-ministre sud-africaine devra finalement attendre au moins six mois de plus avant de se consacrer, peut-être, à ses ambitions nationales. Réunis en sommet à Kigali, la capitale rwandaise, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA ne lui ont pas trouvé de successeur et devront remettre le couvert en janvier 2017. En dépit des demandes de report de ses homologues d’Afrique de l’Ouest, le Tchadien Idriss Déby, président en exercice de l’UA, avait arraché la tenue d’un vote. Lire aussi : Union africaine : l’élection pour la présidence de la Commission reportée à janvier Stratégie claire Remontrances
Supprimé en 2010, le service militaire va être rétabli en Suède
Inquiet de l’agressivité de la politique menée par Moscou, le gouvernement a la volonté de renforcer son armée. LE MONDE | | Par Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale) Pour les jeunes Suédois, la trêve aura duré sept ans. Jeudi 2 mars, à Stockholm, le gouvernement a annoncé le rétablissement du service militaire, à partir du 1er janvier 2018. Treize mille filles et garçons, nés en 1999, seront convoqués dès cet été pour passer des tests. « Dans le contexte sécuritaire actuel dans la région, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir une armée affaiblie », observe le député libéral Allan Widman. Signal d’alarme Abolie en 2010, la conscription a été remplacée par une armée de métier, tournée vers les opérations de maintien de la paix à l’étranger. Lire aussi : Dans la Baltique, la Suède remilitarise l’île de Gotland face aux Russes La défense misait, par ailleurs, sur huit à dix ans de service.
Norvège : l’alchimie verte de l’or noir
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Olivier Truc (Stavanger (Norvège), envoyé spécial) En cette mi-mars 2016, le « Terminal des possibilités » a un petit arrière-goût amer… Ce bâtiment moderne donne sur la mer, en plein cœur de Stavanger, la flamboyante capitale norvégienne du pétrole, dans le sud du pays. Depuis octobre 2015, l’un de ses demi-étages a été transformé en une annexe de… l’agence pour l’emploi, créée pour accueillir les bataillons d’employés du secteur pétrolier qui ont perdu leur travail. Ce vendredi matin, ils sont encore peu nombreux. Le « choix naturel » est devenu une question existentielle pour le pays du prix Nobel de la paix. Le réveil brutal de la pétromonarchie Depuis la découverte du gisement d’Ekofisk au large de Stavanger en 1969, la Norvège vit au rythme de l’or noir.