Le bonheur, un travail de chaque instant Entreprises. Les outils de management censés favoriser le bonheur en entreprise expriment une nouvelle extension de la biopolitique au champ de l’entreprise, qui montre sa volonté de prendre en charge les conditions du bonheur privé. LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par Pierre-Yves Gomez (Professeur à l'EM Lyon) Contrairement à ce que pensait Saint-Just en 1794, le bonheur n’est pas une idée neuve en Europe. Pour Platon comme pour Aristote, le rôle de la politique était déjà d’assurer ou de rendre possible le bonheur des citoyens. Le lien entre l’art de gouverner et le bien-être individuel a été établi très tôt, et il est resté un souci constant de la pensée politique occidentale. Il faut le rappeler au moment où on observe une prolifération rhétorique sur le bonheur dans l’entreprise. Esprit de start-up On peut sourire de cette confusion des rôles qui prête au management une responsabilité étendue même au bonheur des gens. Le Familistère Prise en charge des conditions du bonheur privé
Le matérialisme nous rend-il malheureux ? Le dernier iPhone, la dernière tablette, le dernier film, le nouveau restaurant, le dernier fond de teint… La plupart d’entre nous se retrouvent parfois face à une envie un peu bizarre : une envie de consommation. Et si cette envie de consommer, de « posséder » des choses, pouvait nous rendre malheureu-x-ses ? Tim Kasser, professeur de psychologie et auteur de l’ouvrage The High Price of Materialism (Le prix élevé du matérialisme), a travaillé sur la question : pour lui, notre culture contemporaine valorise la consommation et le matérialisme, et ces deux « valeurs » affecteraient largement notre bien-être quotidien, notre santé physique et notre sentiment de bonheur. Autrement dit, la poursuite d’objectifs « matérialistes » (la recherche d’un statut social, d’un certain niveau de vie), plutôt que d’objectifs « prosociaux » (la valorisation des liens familiaux, de la communauté), impacterait négativement le bien-être des individus… et de la société. Le matérialisme comme valeur
Le bonheur, un idéal qui rend malheureux? FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le philosophe allemand Wilhelm Schmid vient de publier un essai intitulé Le Bonheur. Alors que le sujet de philosophie proposé aux élèves de terminale S est «Vivons-nous pour être heureux ?», FigaroVox lui a demandé sa définition du bonheur. Wilhelm Schmid vit à Berlin et enseigne la philosophie à l'université d'Erfurt. FigaroVox. - Votre livre s'intitule Le Bonheur. Wilhelm Schmid. - Il existe trois types de bonheur. Un deuxième type de bonheur a toutefois une signification encore supérieure pour l'homme moderne: le bonheur du bien-être. Mais seul l'art de vivre philosophique est capable d'éviter à un homme de résumer toute sa vie à un unique bonheur de bien-être. Un indice du bonheur national brut a été créé par l'ONU. Le bonheur ne peut évidemment pas se mesurer de manière générale, d'autant plus qu'il est très subjectif et que ses représentations varient selon les cultures. Dès le Ier siècle après J. Oui, on peut effectivement parler de tyrannie du bonheur.
Matérialisme, satisfaction et bien-être rapportent plus de satisfaction dans leur vie que ceux qui sont matérialistes. Ces derniers rapportent presque autant de satisfaction que ceux qui sont peu matérialistes s'ils ont beaucoup d'argent et si leur style de vie acquisitif n'entre pas trop en conflit avec d'autres valeurs ou besoins. Mais les matérialistes qui ont moins d'argent et d'autres désirs ou valeurs qui entrent en contradiction avec le combat pour gagner de l'argent, ce qui est la situation la plus fréquente, sont plus malheureux que les non matérialistes. Plusieurs facteurs peuvent expliquer le prix apparent de la poursuite de la richesse. Les gens qui ont de fortes valeurs matérialistes ont tendance à être orientés vers des buts qui conduisent moins au bien-être, selon le psychologue Tim Kasser. Les gens matérialistes ont souvent, selon certaines études, des attentes irréalistes par rapport à ce que des biens de consommation peuvent apporter à leurs relations, leur l'autonomie et leur bonheur.
Les 6 critères du bonheur, selon le rapport 2013 de l'ONU BONHEUR - Rappelez-vous, c'était il y a un peu plus d'un an: la publication du premier World Happiness Report, le Rapport annuel sur le bonheur, par l'ONU. Sa finalité: mesurer le bien-être des individus pays par pays évidemment, mais aussi déterminer quels sont les critères les plus importants dans la mesure du sentiment de bonheur. Rendu public dimanche 8 septembre, le second World Happiness Report permet d'y voir un peu plus clair. Grâce à l'analyse de données fournies par les États mais aussi les travaux sur le bien-être d'organisations comme l'OCDE, ou encore ceux de l'institut américain Gallup, les chercheurs ont pu aller plus loin que l'an dernier. Lire aussi:» Arianna Huffington : Pourquoi les enquêtes sur le bonheur me laissent perplexe » Mesure du bien-être : 1978 fut l'année la plus heureuse selon une étude de chercheurs australiens Ils ont notamment repéré les six facteurs importants du bien-être. Danemark Norvège Suisse Pays-Bas Suède Canada L'importance du bien-être mental
La pub renforce le matérialisme des enfants déjà insatisfaits Le « hygge », la recette danoise du bonheur S’enrouler dans un plaid et discuter entre amis devant un feu de cheminée… Avec près de dix livres publiés sur le sujet, le mode de vie scandinave s’exporte mieux que jamais. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Vicky Chahine Un dîner entre amis, un chocolat chaud siroté au coin du feu, un après-midi pluvieux passé sur Netflix, ces petits moments qui procurent bien-être et confiance portent un nom au Danemark : le hygge (prononcez « hugueu »). Une « philosophie de vie » plutôt efficace, puisque la nation scandinave caracole depuis plusieurs années en tête des pays les plus heureux du monde, selon les mesures du World Happiness Report, publié par l’ONU. Le bonheur se nicherait donc dans une paire de grosses chaussettes en laine ? Stratégie de survie hivernale En France, point de hygge. Lire aussi : Aarhus, un balcon sur la mer « Il ne s’agit pas d’ignorer les problèmes mais de prendre soin de soi pour avoir la force de les affronter.» Comment s’applique cette recette nordique ?
: Jazzons-en, Expert en bonheur C'est dans ma tête. Une aptitude au bonheur ? Ces chercheurs avancent que les gens doués pour le bonheur seraient des gens optimistes, déterminés, qui ont le sens du contact, et qui sont stables au niveau de leurs idées et de leurs émotions. Mais rassurez-vous, même si vous n’avez que 4 de ces 5 qualités, il paraît que vous pouvez quand même être heureux… Cette théorie est-elle juste ? Non, bien sûr. D’abord parce que ce genre de théorie est toujours fondé sur l’idée (implicite) que les qualités et les défauts des individus seraient là dès leur naissance. C’est la vieille notion de "caractère", à laquelle on croit toujours : "Mon fils n’a pas confiance en lui, Docteur, mais vous savez, c’est son caractère, il est timide…". Ce n’est pas une question de caractère ? Bien sûr que non. Un enfant à qui ses parents font confiance et qu’ils valorisent n’aura aucune raison, plus tard, de raser les murs en pensant qu’il est idiot. La capacité au bonheur dépend donc elle aussi de l’histoire que l’on a eue ? Oui mais pas seulement. Pourquoi ?
Pourquoi les matérialistes sont-ils moins heureux ? Journée mondiale du bonheur : Quand le bien-être des hommes dépend du bien-être des animaux A l’occasion de la journée mondiale du bonheur, célébrée chaque 20 mars, IFAW pose la question : le bien-être animal et la conservation des espèces sauvages augmentent-ils le bonheur de l’Homme ? En partant de l’indicateur du Bonheur National Brut (BNB) du Bouthan, IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) publie un rapport intitulé « Mesurer ce qui compte » afin de bousculer l’idée selon laquelle la réussite et la bonne santé d’un pays reposent uniquement sur la croissance de son Produit intérieur brut (PIB). A titre d’exemple, un embouteillage aura tendance à augmenter la consommation de carburant et par conséquent le PIB. Néanmoins, il aura représenté une nuisance tant pour l’environnement que pour les automobilistes qui auront étés retardés. « En rédigeant ce rapport, nous nous sommes aperçus que de plus en plus de chercheurs s’intéressaient au lien qui existe entre le bien-être animal et la santé et le bonheur des humains. Notes aux rédacteurs :