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Dick Hebdige Le sens du style Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Saint-Upéry Ouvrage publié avec le concours du Centre national du Livre Pourtant, j’ai pu avoir une vingtaine de photographies et je les ai collées avec de la mie de pain mâchée au dos du règlement cartonné qui pend au mur. Quelques-unes sont épinglées avec des petits bouts de fil de laiton que m’apporte le contremaître et où je dois enfiler des perles de verre colorées. Avec ces mêmes perles dont les détenus d’à côté font des couronnes mortuaires, j’ai fabriqué pour les plus purement criminels des cadres en forme d’étoile. Dans les premières pages du Journal du voleur, Jean Genet décrit la façon dont un tube de vaseline trouvé en sa possession lui est confisqué au cours d’une descente de police en Espagne. J’ai choisi de commencer cet ouvrage par des extraits de Genet parce que c’est un auteur qui, plus que tout autre, a su explorer tout à la fois dans sa vie et dans son art les implications subversives du style. Related:  Culture, individus et sociétés

Le tableau (noir) de l’inégalité des chances - Idées Force est de constater que, dans notre système scolaire, le fossé entre les élèves se creuse de plus en plus en fonction de leur milieu d'origine. L'école de Jules Ferry a-t-elle vécu ? Enquête entre les murs. Quand on y pense, il n'a pas tort, Jamel Debbouze : « Un Arabe à la tête du musée du Louvre, ça fait rêver... mais quelle utopie ! » Il a lâché ça un soir de mai où l'on fêtait le mariage de la culture et de la diversité, sur la scène du Théâtre du Rond-Point, à Paris. Tout ce que la République compte d'huiles politiques – Jacques Chirac, Xavier Darcos, Rachida Dati, Michel Barnier, Fadela Amara – faisait brochette au premier rang. Sait-on que les fils et filles de cadres supérieurs ont 2,9 fois plus de chances que les enfants d'ouvriers d'avoir le bac et huit fois plus d'obtenir un bac S ? Vite, des coupables ! Les universités françaises n'accueillent aujourd'hui que 11 % d'enfants d'ouvriers contre 30 % de cadres supérieurs. Le jugement est dur. Bibliothèque ?

La Distinction - Xavier Molénat , article Sociologie 1979 Pierre Bourdieu Ce livre a été perçu à sa sortie comme un véritable coup de force. Pierre Bourdieu (1930-2002) s'y aventure sur un terrain, la consommation culturelle et les styles de vie, que l'on avait tendance à penser comme relevant d'un choix personnel ou d'un don naturel. Ne dit-on pas que « tous les goûts sont dans la nature » ? Bourdieu montre au contraire que nos goûts et nos styles de vie sont déterminés par notre position sociale. Les classes sociales se distinguent aussi par leur manière d'être. Bourdieu explique ces régularités par le concept d'habitus. Lorsque nous nous rendons chez quelqu'un, la décoration du logement ou la musique de fond sont des indices qui nous permettent de situer spontanément cette personne sur l'échelle sociale. Mais Bourdieu montre également que les styles de vie sont un mode de domination symbolique, car ils sont hiérarchisés.

Grandeur et décadence de l'empire geek Longtemps considérés comme marginaux, les fanas de science-fiction, de jeux vidéo ou de comics voient aujourd'hui leur culture largement récupérée. De quoi bousculer une communauté jusque-là peu habituée à se remettre en question. « Pour les grands médias, les geeks sont essentiellement une masse de curieux qui peuvent éventuellement constituer un bon sujet s'ils arrivent à les ridiculiser suffisamment. » Dans une vidéo datée de septembre 2013 (264 910 vues sur YouTube), un certain Usul, cheveux longs, air flegmatique, pipe au bec et pseudo emprunté au héros de Dune (le roman de Frank Herbert adapté au cinéma par David Lynch), dressait ce constat, avant d'ajouter : « Mais chez les journalistes de la presse culturelle de gauche, les geeks commencent à être ­cool.» Difficile de prétendre le contraire. D'une sous-culture… … à une métaculture Nouveau langage En devenant populaire, la culture geek s'immisce partout. Position dominante Tribalisme

La distinction. Critique sociale du jugement Pierre Bourdieu Résumé Cet ouvrage porte un regard de sociologue sur la question du goût, l'auteur essayant de montrer que celui-ci est socialement déterminé. Pour ce faire, il construit d'abord une représentation de l'espace social, puis explique comment, selon lui, l'appartenance sociale détermine un style de vie par l'intermédiaire d'un habitus. Ce cadre théorique est ensuite appliqué à l'analyse du goût en matière d'art comme d'alimentation, ainsi qu'à celle des stratégies de classement. Commentaire critique Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. L'auteur insiste sur la notion de classement. Les classes supérieures travaillent à se distinguer par leurs goûts, que les classes moyennes cherchent à imiter, faisant preuve de "bonne volonté culturelle" à l'égard des pratiques et des goûts consacrés comme légitimes par les classes supérieures. L'école renforce cette hiérarchie des goûts, quand elle sélectionne sur ce qu'elle n'enseigne pas. Niveau de lecture La distinction. Commentaires

Viens chez moi, je suis à la bibliothèque Tricot, yoga, cuisine, jeux vidéo... et même lecture. Les médiathèques municipales ont remplacé le bistrot comme “troisième lieu”, après la maison et le travail. Une mutation qui attire le public, mais déplaît parfois aux puristes de la culture. De derrière la baie vitrée de la bibliothèque Mériadeck, au quatrième étage, la vue est à couper le souffle : Bordeaux, la « ville des 3 M » (Montaigne, Montesquieu, Mauriac), se déploie jusqu'à l'horizon. « Comme chez eux », « comme à la maison » : tel est désormais le leitmotiv, le mot d'ordre même, des médiathèques françaises. C'est le concept de « troisième lieu », cet espace du quoti­dien qui vient après la maison et le travail, et qui, longtemps, fut le bistrot ou l'église. De fait, le nombre de bibliothèques-médiathèques municipales a littéralement explosé, ces dernières années : d'un millier au début des années 1980, on est passé à quelque huit mille aujourd'hui. Mais c'est surtout à l'intérieur que la révolution est à l'oeuvre.

Philippe Coulangeon, Sociologie des pratiques culturelles 1 Selon l'expression de J. DUMAZEDIER, ce sont des activités qui, tout en ayant un lien avec le trava (...) 1L'ouvrage de Philippe Coulangeon offre, dans le format synthétique de la collection « Repères », un panorama des pratiques culturelles contemporaines. Les pratiques culturelles sont traversées par des courants contradictoires : uniformisation, fragmentation, démocratisation dans l'accès au contenu tout en produisant de la distinction et de la singularité dans les structures sociales. 2 La dernière étude prise en compte est Les pratiques culturelles des Français -2008 publiée à l'auto (...) 3 Deux textes topiques sont d'une part, le décret du 24 juillet 1959 assigne au Ministère de la Cultu (...) 2Des références aux études de l'Insee et du ministère de la Culture et de la Communication2apportent les éléments quantitatifs indispensables dans ce domaine. 4 Le culte de l'image in Les pratiques culturelles des Français à l'ère numérique, La Découverte/mini (...)

Multiculturalisme américain ou assimilation à la française : le match des modèles FIGAROVOX/ENTRETIEN - Barack Obama a annoncé un plan visant à régulariser la situation de millions d'immigrés illégaux. Le décryptage de François Durpaire. Vous utilisez un bloqueur de publicité Pour poursuivre la lecture de nos articles, nous vous proposons deux solutions : Tout Le Figaro en illimité Le journal en numérique dès 22h Le site Premium, sans publicité L’information sur tous les écrans 1 MOIS D’ESSAI GRATUIT François Durpaire est historien des Etats-Unis. FigaroVox: Le président américain a annoncé un plan de régularisation de la situation de plusieurs millions d'immigrés illégaux. François DURPAIRE: Si le sujet reste très sensible, le fond du débat diffère. Le débat, aux Etats-Unis, porte donc moins sur le fond du problème, sur l'acceptation ou non d'étrangers, mais plutôt sur les modalités d'accueil, sur l'ampleur de la vague migratoire. Les Etats-Unis étant un pays entièrement construit sur l'immigration, leur approche de la question est-elle différente? Tout à fait.

L'horizon de la culture : Hommage à Fernand Dumont Guy Rocher Début du chapitre Dans une étude sur Marcel Rioux et Fernand Dumont, « deux penseurs québécois de la culture », Renée B.- Dandurand écrivait: Dans l'histoire de la pensée sociologique et anthropologique au Québec, le domaine de la culture a toujours occupé une large place. Ainsi a-t-on privilégié, dès les années 1940 et 1950, l'étude des phénomènes liés à la religion, à la famille et à la nation: par la suite, l'éducation, la langue, les idéologies et en particulier la « question nationale » ont été des préoccupations majeures, alors qu'on voyait poindre des intérêts pour la littérature, le discours politique ou technocratique, les groupes ethniques, la mythologie, les sciences et les arts... Elle se demande ensuite si ce n'est pas là l'effet « de notre particularisme comme enclave minoritaire en Amérique du Nord ». Cette évolution est-elle en rapport ou n'a-t-elle aucun rapport avec l'évolution des études de la culture dans la sociologie et l'anthropologie anglo-saxonnes?

Bernard Stiegler: «L’accélération de l’innovation court-circuite tout ce qui contribue à l’élaboration de la civilisation» «Disruptif». Le terme, dixit le dictionnaire de l’Académie française, dérive du latin disrumpere, «briser en morceaux, faire éclater». Dans le langage des entreprises du numérique, «l’innovation disruptive», c’est l’innovation de rupture, celle qui bouscule les positions établies, court-circuite les règles du jeu, impose un changement de paradigme. De Google à Uber, la «disruption» bouleverse nos vies connectées. Mais à quel prix ? Directeur de l’Institut de recherche et d’innovation du centre Pompidou, fondateur de l’association Ars Industrialis, le philosophe Bernard Stiegler consacre son travail aux effets des mutations technologiques. Vous décrivez la disruption, cette accélération de l’innovation, comme une «nouvelle forme de barbarie». En ce que cela s’oppose à la civilisation. En quoi ce que nous vivons est-il différent de ruptures technologiques majeures antérieures ? La déstabilisation est devenue permanente. Nous n’arrivons plus à élaborer des savoirs. Elle nous rend fous.

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