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Professeur titulaire, École des médias – Université du Québec à Montréal

Professeur titulaire, École des médias – Université du Québec à Montréal

Quand les marchés s'effacent devant les réseaux, par Jeremy Rifkin Sony et Universal Music viennent de porter sur les fonts baptismaux, le 11 juin 2001, leur filiale commune, pressPlay. Celle-ci fournira, sur abonnement, un accès par Internet à toute la musique du catalogue des deux poids lourds du secteur. Ainsi le groupe Vivendi, propriétaire d’Universal Music, mais également de Cegetel, Canal+ ou encore UGC, tente-t-il d’étendre à la musique numérique les recettes qu’il applique aux télécommunications, à la télévision, au cinéma ou... au marché de la santé. Plutôt que de lui acheter des services ou des biens à l’unité, ses clients paient une cotisation pour être membres d’un club. Dans le cadre des « Entretiens du XXIe siècle », organisés par l’Unesco, l’économiste Jeremy Rifkin analyse cette manière de faire des affaires comme le signe d’une transformation radicale du capitalisme. Prêt à abandonner les marchés et la concurrence, celui-ci tente d’établir, sur l’ensemble des activités humaines, un gigantesque monopole. par Jeremy Rifkin, juillet 2001

«Le Net, instrument de libération et d’oppression» Originaire de Biélorussie, qu’il a quittée en 2001, chercheur invité à l’université Stanford en Californie, Evgeny Morozov fait beaucoup parler de lui aux Etats-Unis pour sa remise en cause du rôle libérateur d’Internet. Dans un livre, paru en janvier aux Etats-Unis, The Net Delusion : The Dark Side of Internet Freedom, il dénonce les «cyberutopistes» qui envisagent qu’Internet peut apporter la démocratie aux peuples opprimés et exagéreraient son rôle dans les soulèvements de ces dernières années. Ses thèses sont très critiquées outre-Atlantique, notamment par le Canadien Cory Doctorow qui l’accuse de négliger les vertus émancipatrices du Net. Mais Evgeny Morozov s’appuie sur une riche expérience personnelle, comme activiste notamment de l’ONG Transitions Online de 2006 à 2008, qui tente de promouvoir des nouveaux médias indépendants dans l’ex-Union soviétique. Internet peut être un instrument de libération comme il peut être un instrument d’oppression. Oui, cela se pratique déjà.

Qu'est-ce que le virtuel? Pierre Lévy Table des matières Retour Un mouvement général de virtualisation affecte aujourd'hui non seulement l'information et la communication mais aussi bien les corps, le fonctionnement économique, les cadres collectifs de la sensibilité ou l'exercice de l'intelligence. Faut-il craindre une déréalisation générale ? Jamais, sans doute, le changement des techniques, de l'économie et des moeurs n'ont été si rapides et déstabilisants. Comme on le verra tout au long de ce livre, le virtuel, rigoureusement défini, n'a que peu d'affinité avec le faux, l'illusoire ou l'imaginaire. Nombre de philosophes - et non des moindres - ont déjà travaillé sur la notion de virtuel, y compris certains penseurs français contemporains comme Gilles Deleuze ou Michel Serres. Dans le premier chapitre, "Qu'est-ce que la virtualisation ?" Les trois chapitres suivants concernent la virtualisation du corps, du texte et de l'économie. Retour table des matières

VIRILIO Vous aviez rêvé d'ubiquité, Internet l'a rendue possible. La mise en réseau planétaire et la vitesse des connections interrogent notre vie quotidienne dans tous ses aspects, économie, information, politique, philosophie. Résisterons-nous au Temps Réel ? Paul VIRILIO, urbaniste et philosophe, par sa réflexion et ses écrits a démontré que l'Histoire contemporaine est fille de la vitesse. Sa prophétie de l'Accident Intégral produit de l'instantanéité dans le monde global n'est-elle pas en train de s’accomplir dans l’accident systémique de l’économie mondialisée ? Rue89.com : "N'est-il pas temps de ralentir ?" Télérama.fr : "Pas forcément rassurant." Retrouver le film en VOD : artevod.com En vente :

Le jeu de l'intelligence collective Un nouveau champ de recherche et d’enseignement, centré sur l’étude et l’aménagement de l’intelligence collective humaine techniquement augmentée, émerge à l’échelle internationale. Je parle d’un nouveau « champ » – et non pas d’une discipline – parce que l’unité de la connaissance ici visée tient d’abord à son objet (la coopération intellectuelle entre humains), et n’exclut aucune information ou résultat en provenance tant des sciences de la vie ou des sciences sociales constituées que de pratiques de type managérial, architectural ou artistique. L’étude de l’intelligence collective constitue une interdiscipline qui vise à faire dialoguer les savoirs sur l’homme ainsi que les traditions techniques et artistiques afin de mieux comprendre, et peut-être d’améliorer, les processus d’apprentissage et de création collective. Le langage articulé a ouvert à l’humanité la possibilité de poser des questions, de raconter des histoires et de dialoguer.

Paul Virilio : Le critique de la vitesse - Essais Urbaniste et philosophe, il est devenu un penseur clé pour comprendre notre monde épris de technologie et d'immédiateté Curieux bonhomme, en vérité, mais auteur aussi rare que précieux. Né en 1932 à Paris d'un père communiste et d'une mère catholique bretonne, Paul Virilio est urbaniste de « profession ». Il dirigea l'École spéciale d'Architecture au début des années 1970. C'est pourtant comme philosophe que son œuvre a conquis une influence discrète mais profonde. Tout s'est passé, en fait, comme si les soucis de l'époque peu à peu rejoignaient ses propres intuitions. Paul Virilio 1932. 1968. 1990. 1991. Lorsqu'il entreprit de dénoncer, voici une quinzaine années, le règne ambigu et désintégrateur de la « vitesse », Virilio fut mal compris. Le temps fracturé se ramène aujourd'hui à une suite d'« immédiatetés ». Prenons un autre exemple. Dans son principe, le sondage nous fournit donc l'illusion - et l'aubaine - d'être « en avance ». Source : « Le Nouvel Observateur » du 5 août 2010

A l’ère de l’« informatique en nuages », par Hervé Le Crosnier Tel un fluide vital, l’information numérique se trouve partout dans nos sociétés ; elle circule dans les réseaux, s’affiche sur les écrans, s’écoute sur les téléphones mobiles... Tous les artefacts matériels autrefois intimement associés à nos pratiques d’accès à l’information — livres, journaux, disques, affiches, tableaux, albums photos — cèdent du terrain devant les outils électroniques. Les entreprises aussi se convertissent au numérique. Bons de commande, factures, suivi de livraison, archivage comptable et légal, documentation des produits, relation avec la clientèle : le cycle de vie du document organisationnel passe, dans la majorité des cas, par un circuit informatique. On parle de « dématérialisation » pour désigner cette séparation entre le support physique et le contenu. L’ère numérique ne s’embarrasse pas de la localisation des données. Taille de l’article complet : 1 752 mots.

Internet, une industrie lourde, par Hervé Le Crosnier Les centres de données capables de fournir la puissance de calcul et le stockage forment un enjeu industriel majeur. Ce qui ne va pas sans une pression accrue sur les ressources naturelles et la redistribution des emplois qualifiés. Dans la ville de The Dalles (Oregon), le long de la rivière Columbia, deux immenses hangars de la taille d’un stade de football se dressent de part et d’autre des quatre immenses tours de refroidissement. C’est le siège d’un centre de données de Google, adapté à l’indexation du Web et capable de fournir les réponses dans des délais remarquablement courts à des milliers d’utilisateurs simultanés. Une rivière pour le refroidissement, la proximité de sites de production d’électricité à bas coût et la connexion à très haut débit sont les conditions indispensables pour implanter une « usine à données ». Est-ce une aubaine pour les régions victimes de la désertification des anciennes industries ? Taille de l’article complet : 802 mots. Vous êtes abonné(e) ?

Mouvements tectoniques sur la Toile, par Hervé Le Crosnier Google, Yahoo et Microsoft à la recherche d’un modèle économique L’offre publique d’achat de Microsoft sur Yahoo, aux dépens de Google, témoigne de la bataille que se livrent les principaux opérateurs du secteur. A l’arrière-plan des opérations boursières, deux enjeux mobilisent les protagonistes : le contrôle de la publicité sur Internet, dont les formes de plus en plus sophistiquées aiguisent les appétits industriels ; le redéploiement de l’industrie bureautique, où les services en ligne viennent concurrencer les logiciels installés sur les postes de travail. par Hervé Le Crosnier, mars 2008 Aperçu Au moins autant que d’autres industries, les technologies d’Internet induisent une concentration accrue. Les principaux opérateurs d’Internet deviennent de grandes agences de réclame, mêlant les stratégies de média, d’acheteur d’espace et de créateur de campagnes. Un modèle économique reposant sur (...) Taille de l’article complet : 1 876 mots. Vous êtes abonné(e) ? Vous n'êtes pas abonné(e) ?

Pour l'intelligence collective, par Pierre Lévy FACE à l’irruption des nouvelles technologies de la communication et de l’information, certains penseurs mettent en garde contre les dérives et les dangers que cela suppose pour la démocratie. D’autres, comme l’auteur de l’article ci-dessous, y voient, au contraire, l’occasion d’un nouvel élan pour la participation civique des citoyens. Sa thèse, en particulier, de « l’intelligence collective » est séduisante qui annonce, grâce aux performances du multimédia, une nouvelle étape du projet républicain garantissant « l’accès de tous au savoir ». par Pierre Lévy, octobre 1995 Aperçu L’intelligence collective est le projet d’une intelligence variée, partout distribuée, toujours valorisée et mise en synergie en temps réel. Savez-vous combien de temps les agents de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) consacrent à recueillir des informations sur les compétences des personnes qui viennent s’y inscrire pour la première fois ? L’intelligence collective est fondée, (...) Vous êtes abonné(e) ?

Internet, un outil de la démocratie ? Depuis qu’internet commence à se diffuser dans le grand public, une controverse réapparaît régulièrement : ce nouveau dispositif de communication favorise-t-il le débat démocratique ? Cette discussion a trouvé une nouvelle actualité avec l’apparition des blogs et plus largement des applications du web 2.0 qui permettent à l’internaute de s’exprimer encore plus facilement que précédemment. Internet, contrairement à la radio ou à la télévision, met en situation d’égalité l’émetteur et le récepteur, c’est donc, à première vue, l’outil idéal pour une démocratie participative où le citoyen pourrait intervenir très régulièrement dans le débat public. Agora électronique ou confusion Au début des années 1990, internet est souvent présenté comme une nouvelle agora électronique [1]. Mais rapidement des universitaires qui observent le comportement des communautés en ligne contestent cette perspective. Des communautés d’intérêt moins homogènes qu’on ne le croit Le consommateur et le citoyen

Économie de la connaissance, exploitation des savoirs Multitudes : Comment définir ou redéfinir le sens et le contenu du concept d’exploitation dans le capitalisme cognitif ? André Gorz : Jusqu’ici on définissait l’exploitation comme l’extorsion d’un surtravail. C’est-à-dire d’une part de travail non rémunérée fournie involontairement dans le cadre d’un contrat de travail. Mais cette définition n’est plus pertinente quand le travail n’est plus mesurable en unités de temps. Elle ne s’applique pas non plus quand le travail non payé est accompli volontairement par ces personnes qui croient travailler à leur propre compte alors qu’une part de leur effort est capté « par derrière » par des entreprises qui en tirent profit. J’ai trouvé chez vous deux éléments d’une redéfinition de l’exploitation. Le second élément, complémentaire, est ce que Combes et Aspe, en particulier, ont appelé « la mobilisation totale », titre d’un écrit célèbre publié par Ernst Jünger en 1934. Multitudes : Au début de votre livre( [1] L’immatériel.

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