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Dans l’entreprise « libérée », ni dieu ni contremaître

Dans l’entreprise « libérée », ni dieu ni contremaître
Les humains détestent le travail, l’effort, les responsabilités. Ils consacrent l’essentiel de leur talent à déjouer les règlements ; leurs seules motivations sont le salaire et la sécurité de l’emploi. En conséquence, les directions des entreprises doivent les affecter à des tâches limitées et les soumettre à une hiérarchie autoritaire. Cette vision pessimiste des employés par les manageurs a été appelée la théorie X par un professeur de management du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Douglas McGregor, ancien dirigeant d’entreprise. Dès les années 1960, il lui oppose dans un ouvrage célèbre, The Human Side of Enterprise (La Dimension humaine de l’entreprise, Gauthier-Villars, 1970), la théorie Y. Patrons atypiques Depuis quelques années, la théorie Y de McGregor inspire explicitement un courant d’idées radical, à la fois théorique et entrepreneurial : le mouvement de l’« entreprise libérée ». La « pyramide des besoins fondamentaux » Management 2.0 « Dictature du prolétariat » Related:  Travail (et études)

Alerte sur les dangers du travail de nuit pour la santé LE MONDE | • Mis à jour le | Par Pierre Le Hir Nuit debout ! Le projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs » en discussion au Parlement, auquel ses détracteurs reprochent de saper les règles encadrant l’emploi des salariés, donne une actualité particulière au rapport d’expertise publié, mercredi 22 juin, par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ses conclusions dressent un tableau clinique alarmant : les risques de troubles du sommeil et de troubles métaboliques sont « avérés » et il existe des risques « probables » de cancer, d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de troubles psychiques. Les dangers des horaires décalés ont déjà été relevés par plusieurs études. 15,4 % des salariés concernés Lire aussi : Les horaires de travail sont de plus en plus atypiques Impacts sanitaires en cascade

« Brexit » : l’ultime plaidoyer proeuropéen de Jo Cox LE MONDE | • Mis à jour le | Par Jo Cox (députée travailliste de Birstall (Royaume Uni)) Députée travailliste de Birstall (Royaume-Uni), Jo Cox a été tuée le 16 juin dans le West Yorkshire (nord de l’Angleterre). Son meurtre a provoqué un profond traumatisme dans le pays et interrompu la campagne référendaire pendant quelques jours. Le 10 juin, elle avait publié dans le Yorkshire Post une tribune dans laquelle elle lançait, notamment : « De grâce, avant le 23 juin, ne vous laissez pas avoir par tout ce baratin qui voudrait que le seul moyen de répondre aux problèmes posés par l’immigration soit de voter la sortie de l’UE. Durant les derniers jours de la campagne pour le référendum sur le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne (UE), la question de l’immigration sera au premier rang des préoccupations de nombreux électeurs. La plupart des gens savent que l’immigration a aussi des aspects positifs. D’abord parce que quitter l’UE ne résoudra pas le problème. Baratin

Loi travail : « D’où vient cette force qui pousse des salariés à faire grève dans la durée ? » Par Danièle Linhart, sociologue du travail Malgré les discours de nos dirigeants politiques – « Nous ne renoncerons pas à la loi travail » –, les opposants ne désarment pas. Ils ont la conviction chevillée au corps que cette loi n’est pas juste, qu’elle ne tient pas compte de la réalité, qu’elle n’améliorera pas le sort de chômeurs et des précaires, qu’elle dégradera celle de tous les salariés, qu’elle ne devrait pas être portée par un gouvernement socialiste, qu’elle fait la part trop belle aux revendications du Medef. Ce qui semble le plus choquer dans cette loi, c’est l’inversion de la hiérarchie des normes, qui prévoit que la négociation locale, où le rapport de force entre patrons et salariés est moins favorable peut prévaloir sur celle de branche et nationale. Beaucoup y voient la porte ouverte au moins-disant, au dumping social qui risque de tirer vers le bas et de conduire à une dégradation des conditions d’emploi.

A Florence, les riches restent riches depuis 6 siècles Il s’en est passé des choses à Florence depuis la Renaissance : les Médicis ont (re)pris le pouvoir, puis l’ont (re)perdu, la ville est devenue la capitale du grand-duché de Toscane, bientôt tombé dans le giron du royaume d’Autriche. Conquise par Napoléon Ier, puis intégrée au royaume d’Italie, Florence a finalement connu (comme le reste de l’Italie) le fascisme, puis son renversement. Florence est, depuis toujours, la ville des ambitieux. L’histoire de Florence a une autre facette, nettement plus constante : c’est l’inébranlable richesse de sa bourgeoisie. Cette recherche a été rendue possible par un recensement de près de dix mille contribuables réalisé au XVe siècle, avec nom et prénoms du chef de famille, métier et revenu financier. Dynasties Leur étude montre une persistance significative des revenus dans les familles florentines. « Ceux qui gagnent le plus parmi les contribuables actuels étaient déjà au sommet de l’échelle socioéconomique il y a six siècles. » Le Monde.fr

Enquête chez les forçats des abattoirs La fondation Varenne a récompensé notre journaliste Audrey Garric pour son reportage « Les Saigneurs des abattoirs ». Une plongée dans le quotidien du plus gros abattoir porcin de France, à Lamballe, que nous republions aujourd’hui. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Audrey Garric (Lamballe, envoyée spéciale) La fondation Varenne a récompensé, mardi 13 décembre, notre journaliste Audrey Garric pour son reportage « Les Saigneurs des abattoirs », publiée le 28 juin 2016 dans nos colonnes. Une plongée dans le quotidien du plus gros abattoir porcin de France, à Lamballe, que nous republions aujourd’hui. Quarante minutes. A la Cooperl de Lamballe (Côtes-d’Armor), le plus gros abattoir porcin de France, on tue un animal toutes les cinq secondes, 700 par heure, 50 000 par semaine. Si une partie des tâches est automatisée, la majorité reste effectuée par des ouvriers.

Luttes sociales, la vie d’après Que sont les ex-Conti devenus ? Et les anciens de ­Florange, de Petroplus, de PSA Aulnay ou de Good­year, après la signature des accords ayant mis fin à de longues et parfois violentes luttes sociales ? « Au début, l’expression d’une certaine solidarité idéalise le conflit qui soude, mais après le moment très médiatisé de la colère apparaissent les divisions et les rancœurs, car tout le monde ne s’est pas impliqué de la même façon et n’a pas les mêmes chances de s’en sortir », explique la sociologue Manuella Roupnel-Fuentes, qui a suivi les ex-Moulinex durant dix ans. Pour les ex-Conti de l’usine de Clairoix (Oise), fermée en 2010, ce mercredi 18 mai est très attendu. La Cour de cassation doit se prononcer sur le motif économique avancé par le pneumaticien allemand Continental pour justifier les licenciements et la fermeture du site. Depuis 2013, 683 des 1 100 salariés de Continental sont engagés dans un parcours judiciaire incertain.

En Arabie saoudite, des travailleurs philippins renvoyés dans leur pays LE MONDE | • Mis à jour le | Par Harold Thibault (Manille, envoyé spécial) Johnny Lazarito Lopez est rentré amer. Le 6 mars, il a embarqué sur un vol Riyad-Manille, s’asseyant sur deux mois de salaire, et convaincu qu’il ne remettrait pas les pieds en Arabie saoudite. Pas question pour autant de rester au pays, les salaires philippins sont trop bas. Ils seraient 2,5 millions de Philippins à travailler dans les pays du Golfe, dont un million en Arabie saoudite. « Tous, ou 95 à 98 % des arriérés » Sur le chantier, ils sont 400 Philippins. Les études servent-elles à intégrer le monde du travail ? Quatre jeunes diplômés sur dix considèrent que les compétences qu’ils ont acquises ne « correspondent jamais ou rarement » aux attentes des entreprises. Témoignages. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Benoît Floc'h Avec deux masters obtenus dans une université lilloise, Khalil Kheddar, 28 ans, pensait avoir de bonnes cartes en main pour trouver un emploi. Dans l’appel à témoignages lancé sur LeMonde.fr, les jeunes diplômés sont nombreux à considérer, à l’instar de Khalil, que ce qu’ils ont appris pendant leurs études ne correspond pas aux attentes des entreprises. Des compétences trop académiques ? Audrey, 26 ans, a suivi la voie royale : trois années de prépa littéraire puis un master à Sciences Po Paris. « Mes deux formations m’ont apporté beaucoup sur le plan ­humain, confie-t-elle, la façon d’analyser et d’écrire, sans compter la culture générale. » Mais en entrant sur le marché du travail, elle a déchanté. Spécialisation progressive Mettre l’accent sur la notion d’employabilité

« Loi travail » : ce qu’a modifié la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale Cible d’une mobilisation sociale depuis plus de deux mois, le projet de « loi travail » est examiné par l’Assemblée nationale à partir du mardi 3 mai. Le texte proposé aux députés en séance est très différent de celui qu’avait présenté la ministre du travail, Myriam El Khomri, en février. Face aux vives critiques des syndicats et organisations lycéennes et étudiantes, le gouvernement a d’abord revu sa copie en mars avant que la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale modifie à son tour plusieurs dispositions importantes du projet de loi. Ce qui a été supprimé Les 61 « principes essentiels » du droit du travail retenus par la commission Badinter, tels que celui sur l’égalité hommes-femmes ou celui, controversé, sur la liberté de manifester ses convictions religieuses. Lire aussi : La loi El Khomri accusée de miner la laïcité en entreprise Ce qui a été modifié Lire aussi : « Loi travail » : vers des règles plus souples pour licencier dans les PME Ce qui n’a pas changé

La loi El Khomri doit achever aujourd’hui son parcours chaotique LE MONDE | • Mis à jour le | Par Bertrand Bissuel Une gauche en miettes, des Français majoritairement hostiles, un front syndical très combatif durant quatre mois – et qui entend le redevenir, à la rentrée… Le projet de loi « travail », que l’Assemblée nationale devait définitivement adopter mercredi 20 juillet, a coûté cher au gouvernement. L’épreuve de force aura duré jusqu’au bout puisque le premier ministre, Manuel Valls, craignant d’être mis en minorité sur cette réforme, se préparait à recourir, pour la troisième et dernière fois, au 49.3 afin de la faire passer sans vote. Durant cette interminable bataille, les débats se sont, bien souvent, focalisés sur quelques dispositions clés du texte : la primauté donnée à l’accord d’entreprise en matière de temps de travail, l’assouplissement des règles relatives aux licenciements économiques, l’organisation de référendum dans les entreprises… Compte personnel d’activité (CPA)

Dans l’enfer des « jobs à la con » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Lorraine de Foucher L’émiettement des tâches au bureau donne à beaucoup le sentiment d’occuper un emploi dénué de sens. Les « bullshit jobs » sont-ils le mal du siècle ou seulement une étape dans la mutation du travail ? Qui sait à quoi consacre ses journées un consultant en concertation ? Impossible, pourtant, d’ignorer la progression de ce nouveau « mal » de l’époque, qui gagne de plus en plus de jeunes salariés et que les musiciens de Fauve avaient décrit dès 2013. « Ce métier impossible à définir en une phrase » Ces « gens », ce sont ces aimables inconnus qui deviennent soudain inintelligibles quand survient, au détour d’une conversation, la question : « Tu fais quoi dans la vie ?

Le revenu universel, généalogie d’une utopie LE MONDE IDEES | • Mis à jour le | Par Antoine Reverchon Si, le 5 juin, les Suisses votent « oui » à la proposition de création d’un ­ « revenu de base universel et inconditionnel », la Confédération helvétique vivra une petite révolution : chaque citoyen suisse, actif ou inactif, SDF ou banquier, jeune ou âgé, recevra un revenu versé par l’Etat. En Finlande et au Québec, les gouvernements ont engagé une consultation pour étudier la faisabilité d’une telle mesure. En Italie, elle est défendue par le mouvement 5 Stelle (« cinq étoiles »). En France, en revanche, aucun parti n’a inclus cette question dans son programme. Lire aussi : Les minima sociaux pour les jeunes seront mis en œuvre en 2018, selon Manuel Valls C’est une rupture complète avec le dogme selon lequel seul le travail peut procurer un revenu Un réseau mondial de chercheurs Lire aussi : Revenu universel : des chiffres qui donnent le vertige Impôt « négatif » Le retour du « surfeur de Malibu »

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