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Faut-il vraiment faire un doctorat ?

Faut-il vraiment faire un doctorat ?
Les universités produisent de plus en plus de thésards et de “post-doc”, qu’elles utilisent souvent elles-mêmes comme enseignants sous-payés. Un gâchis scientifique et humain. Dans la majorité des pays, il faut avoir un doctorat pour mener une carrière académique. Le doctorat est une introduction au monde de la recherche indépendante, une sorte de chef-d’œuvre intellectuel créé par un apprenti, en étroite collaboration avec un directeur de thèse. Mais s’il y a une chose que partagent beaucoup de doctorants, c’est bien l’insatisfaction. Pendant une grande partie de notre histoire, une simple licence était le privilège de quelques-uns et beaucoup de professeurs d’université n’avaient pas de doctorat. Mais les universités ont découvert que les thésards constituaient une main-d’œuvre bon marché, très motivée et disponible. La production de docteurs dépasse largement la demande de professeurs d’université. Trop de “post-doc” Le tableau est identique dans la recherche.

Jacob Barnett, 12 ans, va t-il remettre en question la théorie de la relativité d’Einstein ? photo: iupui.edu Jacob Barnett alias « Jake » est un jeune américain de 12 ans qui fait le buzz actuellement aux Etats-Unis. L’adolescent pourrait tenter de remettre en question la célèbre théorie de la relativité d’Einstein E=mc². Originaire d’Hamilton dans l’état de l’Indiana, Barnett souffre du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme qui dans son cas l’a transformé en génie. Jake est capable de réciter rapidement l’alphabet à l’envers, écrire aussi à l’envers, résoudre un puzzle de 5000 pièces en très peu de temps, réciter les 200 premières décimales de Pi (dans les deux sens) et mémoriser tout un tas de choses. Sa médiatisation a commencé quand ses parents ont envoyé la vidéo ci-dessous à l’Université de Princeton dans le New Jersey, réputée dans les Sciences Physiques. Rendez-vous est pris dans quelques années pour voir ce que le jeune homme a dans le ventre (ou dans la tête plutôt!) [voir l'article du Indystar]

Thésard, une vie de loser Qui a conscience de la façon dont se traduit la paupérisation des jeunes surdiplômés aujourd'hui ? S'il est entendu que se lancer dans une carrière de chercheur n'a jamais été une sinécure, le quotidien de nombreux jeunes chercheurs de nos jours tient du sacerdoce. Car voici la vie d'un jeune chercheur en sciences humaines ou sociales aujourd'hui. Prenons un idéal type : celui d'un jeune provincial tout juste diplômé en DEA. Une fois le «jeune» thésard (si son parcours est rectiligne, il affiche déjà un bon 24 ans) inscrit en thèse, sa tâche est claire : il a quatre ans pour obtenir son doctorat et faire en sorte de posséder un CV irréprochable en fin de thèse. Jusque-là rien de catastrophique : qui n'a jamais travaillé pour financer ses études ? Quatre cases, au minimum, doivent être remplies : thèse, enseignement, recherche, publication d'articles. BUONO Clarisse Clarisse Buono docteur en sociologie et chercheuse à l'EHESS-CNRS.

Les atouts de la formation par la recherche « Quels aspects de votre formation doctorale avez-vous "vendu" en priorité auprès des recruteurs ? », « Occupez-vous un emploi en lien avec votre sujet de thèse ? » et même « Avez-vous masqué votre doctorat ? « En fonction de l’emploi visé, il est nécessaire d’adapter son discours et de pondérer les compétences », conseille un docteur sondé. 1/ De l’expérience professionnelle Au cours de votre doctorat, vous êtes devenu un expert de votre sujet de thèse, en plus de votre spécialisation. Mais attention, mieux vaut ne pas brandir son diplôme de doctorat tel un étendard. 4/ Une formation qui forge le caractère Trois ans, voire plus, cela commence à compter comme expérience professionnelle. Voici quelques compétences « spécial docteur (PhD) » citées par celles et ceux qui ont répondu à notre questionnaire. Cet article a été publié dans le magazine Docteurs&Co, n°23 de septembre 2009, consacré aux compétences à valoriser auprès des recruteurs

Les entreprises ont tort de se méfier des jeunes thésards et des chercheurs - Paroles d’entrepreneurs Stéphane Cassereau, directeur de l'Ecole des Mines de Nantes, estime que les recruteurs ont tort de négliger le vivier des jeunes thésard. Il propose des mesures pour mettre fin à la méfiance des employeurs. C'est encore une exception française et fort regrettable: les docteurs en entreprise sont rares et peu considérés chez nous alors qu'ils sont très recherchés dans les autres pays développés, où ils se voient proposer des carrières attrayantes. Nos entreprises se privent largement de cette ressource humaine de qualité que sont les jeunes titulaires d'un doctorat scientifique, quand ailleurs le PhD constitue le diplôme de référence. Aux Etats-Unis, 15% des étudidants de niveau master poursuivent jusqu'à l'obtention du doctorat. La proportion est bien moindre en France où les recruteurs préfèrent les ingénieurs, même - c'est un comble! C'est évidemment fâcheux pour ceux qui se sont donné la peine de faire une thèse, mais c'est d'abord dommage pour les entreprises elles-mêmes.

Les docteurs face au lobby des grands corps ? Qu'est-ce que cela change ? Pourquoi l'article de loi a-t-il failli être amendé ? On en parle avec Evelyne Jardin, qui coanime le blog Doctrix . L'essentiel de l'info : " Les deux amendements gouvernementaux numéros 610 et 620 dont l'objectif était d'atténuer le texte sur la reconnaissance du doctorat ont été rejetés par l'Assemblée. Autre avancée, de taille au vu de l'importance des personnels précaires de recherche, l'article 37 incorpore désormais les post-doctorants au collège des enseignants-chercheurs. Pour en savoir plus : La loi sur l'enseignement supérieur et la recherche. Un article du Monde sur la possibilité donnée aux docteurs de passer le concours de l'Ena.

La solitude du thésard de fond Comme le coureur de fond, le doctorant doit tenir la distance. Mais à la différence du marathonien, personne n’a tracé pour lui de ligne d’arrivée. Le plus dur dans la thèse, c’est de finir. Au début, tout était rose. Comme Sophie, 65 000 personnes sont actuellement embarquées dans une thèse de doctorat en France, dont plus de la moitié, 38 000, en lettres, langues, économie, droit et sciences humaines. Un choix de vie Pourquoi s’engage-t-on dans une telle aventure ? Seuls 10 % des doctorants en sciences humaines touchent une allocation de recherche. Michel Beaud, auteur de L’art de la thèse (3), prévient : « C’est une erreur de se lancer dans une thèse (…) si on n’a pas des raisons sérieuses et profondes de la mener à bien. » De son côté, la sociologue Claudine Herzlich, auteure d’un livre du même type destiné aux apprentis chercheurs en sciences sociales (4), insiste sur l’importance d’un « projet réaliste, simultanément au plan intellectuel et professionnel ». Abandonner ou conclure

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