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Nos bombes tuent aussi

Nos bombes tuent aussi
Depuis quelques jours, on voit beaucoup une image être partagée sur Facebook, un dessin qui, en quelques lignes et quelques mots, résume pas mal à lui seul les problèmes que pose toute la rhétorique – qui se propage à toute vitesse et dans tous les médias depuis les attentats du 13 novembre à Paris – selon laquelle ’c’est à notre liberté de bons vivants qu’ils s’attaquent’. Il s’agit d’un dessin de femme avec pour tout habillement un bonnet phrygien et une cocarde tricolore, accompagné de ce commentaire : ’Nous nos bombes sont sexuelles et nos attentats à la pudeur’. Déjà, passons sur les jeux de mots usés et leur supposée drôlerie gauloise. Je vous laisse aussi utiliser Google pour la définition de ce qu’est un ‘attentat à la pudeur’, exactement, et de ce qu’est devenue cette notion dans les qualifications judiciaires contemporaines. Là encore, on se gondole. Mais le plus insupportable reste sans doute cette affirmation : ’nous nos bombes sont sexuelles’... Sérieusement les gars ? Related:  "Guerre contre le terrorisme"

Va-t-en-guerre Il est peut-être temps de prendre suffisamment de recul pour admirer le génie de la stratégie antiterroriste occidentale, évidemment marquée par sa grande cohérence stratégique et tactique. 1) Combattre les assassinats aveugles et les tirs contre des civils par des assassinats aveugles et des tirs contre des civils ; 2) Combattre les atteintes aux droits démocratiques et aux libertés publiques par des atteintes aux droits démocratiques et aux libertés publiques ; 3) Combattre les tentatives des djihadistes de promouvoir une vision de deux camps opposés et irréconciliables – l'Islam, d'un côté, et l'Occident, de l'autre – en faisant la promotion d'une vision qui présente deux camps opposés et irréconciliables – en l'occurrence l'Islam et l'Occident ; 4) Combattre le discours des djihadistes sur l'islamophobie maladive de l'Occident en nourrissant l'islamophobie maladive en Occident ; Les choses ainsi posées, comment pourraient-elles mal tourner ? Sebastian Budgen

Arabie saoudite : les indécents cocoricos de la France Stock Prices of Weapons Manufacturers Soaring Since Paris Attack The Paris attacks took place on Friday night. Since then, France’s president has vowed “war” on ISIS and today significantly escalated the country’s bombing campaign in Syria (France has been bombing ISIS in Iraq since last January, and began bombing the group in Syria in September). Already this morning, as Aaron Cantú noticed, the stocks of the leading weapons manufacturers — what is usually referred to as the “defense industry” — have soared: Also enjoying a fantastic day so far is one of the leading Surveillance State profiteers: France’s largest arms manufacturer, Thales, is also having an outstanding day, up almost 3 percent, even as the leading French index is down: Note how immediate the increases are: The markets could barely wait to start buying.

Le malheur des uns fait le bonheur des marchands de canons (et de leurs actionnaires) Glenn Greenwald, le journaliste de l’affaire Snowden, a choisi d’illustrer les attentats de Paris d’une manière particulière, mais très pertinente : les cours des fabricants d’armes sont en hausse, aux Etats-Unis comme en France ! Dans The Intercept, le site qu’il a cofondé après avoir quitté The Guardian, Greenwald souligne que ces actions sont en hausse depuis les attentats du 13 novembre et l’engagement accru de la France à combattre les djihadistes de l’Etat islamique autoproclamé. Pour la France, Greenwald commente que le cours de Thales, l’un des principaux fournisseurs de matériel électronique de l’armée française, est en hausse de près de 3% alors que le CAC 40 est en baisse. Thales n’est pas le seul à profiter de la surenchère sécuritaire : les actions de Raytheon (+3,41%), Northrop Grumman (+5,75%), Lockheed Martin (+5,25%), fabricants d’avions de combat, de missiles, ou encore de matériel de cybersécurité, sont en forte hausse aux Etats-Unis.

41 men targeted but 1,147 people killed: US drone strikes – the facts on the ground | US news The drones came for Ayman Zawahiri on 13 January 2006, hovering over a village in Pakistan called Damadola. Ten months later, they came again for the man who would become al-Qaida’s leader, this time in Bajaur. Eight years later, Zawahiri is still alive. Seventy-six children and 29 adults, according to reports after the two strikes, are not. However many Americans know who Zawahiri is, far fewer are familiar with Qari Hussain. Finally, on 15 October 2010, Hellfire missiles fired from a Predator or Reaper drone killed Hussain, the Pakistani Taliban later confirmed. A new analysis of the data available to the public about drone strikes, conducted by the human-rights group Reprieve, indicates that even when operators target specific individuals – the most focused effort of what Barack Obama calls “targeted killing” – they kill vastly more people than their targets, often needing to strike multiple times. Some 24 men specifically targeted in Pakistan resulted in the death of 874 people.

« Guerre contre le terrorisme », acte III, par Alain Gresh (Le Monde diplomatique, octobre 2014) Qu’on ne s’y trompe pas. C’est à une relance de la « guerre contre le terrorisme » que l’on assiste au Proche-Orient, dans la droite ligne de la croisade déclenchée par le président George W. Bush au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Lors de son accession à la Maison Blanche, M. Barack Obama avait procédé à des révisions indispensables après les échecs cuisants subis en Irak et en Afghanistan. Mais les crises se rappelaient quotidiennement au département d’Etat, et Washington ne s’est pas retiré. Le discours de M. A première vue, la coalition d’Etats dressée contre l’OEI semble plus redoutable que celle mise sur pied naguère contre le régime de Mouammar Kadhafi. Sur le plan religieux, Al-Azhar au Caire et le Conseil des grands oulémas saoudiens à Riyad ont prêché dans ce sens, ce dernier dénonçant non seulement l’OEI, mais aussi le Hezbollah, les houthistes yéménites et les milices chiites irakiennes. Hésitations de la Turquie Deuxième chaînon incertain : l’Arabie saoudite.

La guerre d’Hollande Lignes quotidiennes, 15 novembre 2015 Akram Belkaïd, Paris La guerre… Ce mot est dans toutes les déclarations officielles, martelé en boucle par le président François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls, repris à l’unisson, et avec une certain jubilation malsaine, par les médias et leurs inévitables panels de spécialistes habiles à combler d’interminables temps d’antenne. La guerre donc. Admettons. Mais encore faut-il préciser quel genre de guerre. Cette guerre, c’est la France qui l’a commencée. Cette guerre, la France s’y est encore plus engagée depuis peu en bombardant Daech en Syrie (et en rendant donc un service indirect au régime de Bachar al-Assad). La guerre donc… Une guerre se gagne ou se perd. « Votre guerre, nos morts » est un slogan qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux dès vendredi soir.

Monsieur le Président, vous êtes tombé dans le piège ! L'écrivain et historien belge David Van Reybrouck considère que François Hollande est tombé dans le piège des terroristes. « Vous avez accepté leur invitation au djihad avec enthousiasme. Mais cette réponse, que vous avez voulue ferme, fait courir le risque monstrueux d’accélérer encore la spirale de la violence. Je ne la trouve pas judicieuse. » Monsieur le Président, Le choix extraordinairement irréfléchi de la terminologie que vous avez utilisée dans votre discours du samedi après-midi, où vous répétiez qu’il s’agissait d’un « crime de guerre » perpétré par « une armée terroriste » m’a interpellé. Vous avez dit littéralement : « Ce qui s’est produit hier à Paris et à Saint-Denis près du Stade de France, est un acte de guerre, et face à la guerre, le pays doit prendre les décisions appropriées. Les conséquences de ces paroles historiques sont connues. Bref, sans l’invasion idiote de Bush en Irak, il n’y aurait jamais été question de DAECH. Et pourtant, que faites-vous ?

Ventes d’armes : le grand boom des exportations françaises Les exportations d'armement de la France entre 2010 et 2014 C’est un record que l’exécutif ne boude pas. Alors que François Hollande, avant de décoller pour l’Algérie, inaugure ce lundi le salon de l’aéronautique, civile et militaire, du Bourget, il pourra s’enorgueillir d’être le premier président à avoir exporté le Rafale. Doublant, au minimum, le montant annuel des commandes d’armement cette année. 2014 avait déjà été prospère pour les industriels de la défense, 2015 devrait battre tous les records : 15 milliards d’euros. Hugo Meijer, chercheur au King’s College de Londres et rattaché à Sciences-Po, nuance un peu ce bilan : «Les exportations françaises d’armement sont 30 % plus basses en 2010-2014 que sur la période précédente, entre 2005 et 2009.» Plan B des pays arabes «Le Drian a pris le dessus» Les commandes annuelles d'armement français et les principaux pays vendeurs d'armes Mais les succès français s’expliquent aussi par des facteurs internes. Rafale : les dividendes de la guerre

Vos guerres, nos morts Ce sont les nôtres qui sont morts la nuit dernière. À la terrasse d’un restaurant, dans un bar, dans la rue, dans une salle de concert. Morts parce que des assassins ont décidé de frapper en plein Paris et de tirer dans la foule, avec pour objectif de faire le plus de victimes possible. 11h30. Sarkozy vient de déclarer : « Nous sommes en guerre ». Pour une fois je suis d’accord avec lui. Vous êtes en guerre, vous les Sarkozy, Hollande, Valls, Cameron, Netanyahou, Obama. Et vous nous avez entrainés là-dedans, sans nous demander notre avis. Afghanistan, Iraq, Libye, Mali, Syrie… Nous n’avons pas toujours été très nombreux à protester. Car la guerre n’a pas commencé hier soir. L’une des causes de la sidération qui a touché de larges secteurs de la population, y compris les cercles militants, est la (re-)découverte de cette vérité : oui, la France est en guerre. Contre qui la France est-elle en guerre ? Voilà près de 14 ans que la France était en guerre sans l’assumer. 12h. Aveuglément ? 13h.

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