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Article Sciences Humaines : Qui sont les jihadistes français ?

Article Sciences Humaines : Qui sont les jihadistes français ?
Qui se radicalise, pourquoi et par quels processus ? En France apparaissent deux groupes aux ressorts distincts, l’un issu des banlieues et passé par la délinquance, l’autre venant des classes moyennes, le regard tourné vers la Syrie. Les attentats du vendredi 13 novembre 2015, survenus moins d'un an après ceux qui ont visé Charlie Hebdo, posent la question du jihadisme et de son idéologie, mais aussi et avant tout du jihadiste qui passe à l’acte et commet des crimes de sang-froid. Que se passe-t-il dans sa tête ? D’où vient sa résolution et comment comprendre sa frénésie dans la tuerie, jusqu’à sa mort préméditée comme un accomplissement de son destin par le martyre ? En France, le terrorisme au nom d’Allah est un fait ultraminoritaire parmi les musulmans, il ne touche qu’une infime fraction d’entre eux, mais sa portée n’a aucun rapport avec le nombre réel de personnes tuées : il bouleverse la société et engendre une crise profonde des assises symboliques de l’ordre social.

Terrorisme : quatre modèles explicatifs (article Sciences Humaines) Les analyses ne manquent pas pour tenter de rendre compte des attentats meurtriers des jihadistes. Elles émanent de divers horizons : islamologues, historiens, politiques, psychologues ou experts des mouvements terroristes. Les théories explicatives peuvent se raccrocher à quatre grands groupes. 1 · L’idéologie : au nom des idées Il est des idées qui tuent. Mais cette thèse a plusieurs arguments contre elle. L’histoire des religions montre, du reste, qu’un même message fondateur peut être interprété et remodelé au fil du temps dans des directions très diverses. 2 · Les réseaux : le poids des organisations Les idées ne tuent que dans des contextes précis, comme des luttes de pouvoir organisées par des groupes armés. Les guerres de positions entre groupes jihadistes – comme, au Moyen-Orient, entre Daesh, Al-Qaïda au Levant et Aqpa – relativisent le poids des idées. 3 · La thèse de la folie meurtrière 4 · La société responsable ?

Le djihadisme est une révolte générationnelle et nihiliste Pour le politologue spécialiste de l’islam, l’écrasement de l’Etat islamique en Syrie et en Irak ne changera rien à la radicalisation de jeunes Français, musulmans ou convertis. Par Olivier Roy, politologue spécialiste de l’islam La France en guerre ! Peut-être. Mais contre qui ou contre quoi ? Le ralliement de ces jeunes à Daech est opportuniste : hier, ils étaient avec Al-Qaida, avant-hier (1995), ils se faisaient sous-traitants du GIA algérien ou pratiquaient, de la Bosnie à l’Afghanistan en passant par la Tchétchénie, leur petit nomadisme du djihad individuel (comme le « gang de Roubaix »). Il n’y a pas de troisième, quatrième ou énième génération de djihadistes. Le problème essentiel pour la France n’est donc pas le califat du désert syrien, qui s’évaporera tôt ou tard comme un vieux mirage devenu cauchemar, le problème, c’est la révolte de ces jeunes. Quelques milliers sur plusieurs millions

Ces jeunes qui se radicalisent Spécialiste de l’islam et auteur d’un ouvrage récent sur la radicalisation, le sociologue Farhad Khosrokhavar revient sur les raisons de ce phénomène en France. D’après vous, il existerait deux groupes d’« aspirants » jihadistes aux ressorts distincts. Qui sont-ils et pourquoi se radicalisent-ils ?Farhad Khosrokhavar1 : Le premier est fait de jeunes exclus qui ont intériorisé la haine de la société et se sentent profondément victimisés, les « désaffiliés ». Comment décrire ce processus de radicalisation ? Quel est l’impact de la prison sur ces jeunes désaffiliés en rupture complète avec la société ? C’est souvent lors d’un séjour en prison que des jeunes en rupture avec la société glissent vers un islam radical, au contact de détenus qui sont des imams autoproclamés. La politique étrangère de la France joue-t-elle un rôle dans ce processus ? Quel est l’impact des médias et des réseaux sociaux ? La couverture médiatique des événements accentue-t-elle ce processus ? En librairie :

Guide d'utilisation pédagogique des médias sociaux

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