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"L’Etat islamique est l’envers du décor sanglant de la mondialisation"

"L’Etat islamique est l’envers du décor sanglant de la mondialisation"
Les attentats qui ont fait 129 morts à Paris ce 13 novembre ont été revendiqués par l’organisation Etat islamique. Pourquoi a-t-on été incapables d’endiguer la menace terroriste ? Myriam Benraad – Il faut d’abord dire, sans hypocrisie, que l’on savait très bien que des menaces pesaient sur la France depuis longtemps. Le traitement de l’épisode précédent – l’affaire du train Thalys – a été catastrophique à ce titre. Il faut ajouter à cela les erreurs qui ont été faites : l’interventionnisme catastrophique en Irak, la mauvaise gestion des crises syrienne et irakienne, la gestion déplorable de nos rapports au Moyen-Orient et avec le monde arabe… On ne peut pas avoir des politiques de lutte contre le terrorisme efficaces tant qu’on ne fait pas un constat clair et honnête de la situation. A-t-on mal compris la nature de l’organisation Etat islamique ? Pourquoi cette organisation prospère-t-elle ? Prenons le cas des combattants français en Syrie. Oui, ce sont des gens qui tuent, c’est tout. Related:  Géopolitique

Au Sinaï, une « sale guerre » qui ne dit pas son nom, par Ismaïl Alexandrani (Le Monde diplomatique, septembre 2014) Il avait 31 ans. Mohammed Youssef Tabl a été abattu par un soldat égyptien aux portes de la ville de Cheikh Zouayyid, à trente kilomètres à l’est d’Al-Arich, au Sinaï. Membre d’une mission officielle, il était connu, et sa mort n’est pas passée inaperçue. Dès 1948, la résistance à Israël Lorsque, en janvier 2011, la « révolution » a éclaté un peu partout en Egypte, Al-Arich, capitale du gouvernorat du Sinaï Nord, n’a pas été en reste. Le Sinaï, par Agnès Stienne Les trois décennies précédentes d’injustices, d’oppression, d’humiliations et de mensonges gouvernementaux n’avaient pas suscité une soif de vengeance comparable à celle des toutes dernières années du règne du président Hosni Moubarak. La résistance à Israël sur des bases confessionnelles remonte à 1948, quand les Frères musulmans créent des camps de formation militaire pour les volontaires à Al-Arich et à Sad Al-Rawafaa. Ce pas a été franchi, ce qui a donné un prétexte à Israël pour entrer en action. Village rasé en représailles

Bagdad, dix ans après : échec d’une guerre pour le pétrole, par Jean-Pierre Séréni Pour la population irakienne, c’est une évidence ; pour les « faucons » du Pentagone, un contresens. La guerre d’Irak, qui, depuis mars 2003, a fait au moins six cent cinquante mille morts, un million huit cent mille exilés et autant de personnes déplacées, a-t-elle été une guerre pour le pétrole ? Grâce à une série de documents américains récemment déclassifiés (1), et malgré les dénégations de M. En janvier 2001, quand il arrive à la Maison Blanche, M. Aucun salarié d’Exxon n’est prêt à « se faire tuer pour un puits » Pour des raisons soit financières, soit politiques, la production piétine. Comment, alors, tirer plus de pétrole du Golfe sans mettre en danger la suprématie américaine dans la région ? L’année suivante, c’est l’un d’entre eux, M. L’autre grande question qui divise les spécialistes porte sur la privatisation du pétrole irakien. Le plan mis au point par le Pentagone et le département d’Etat est approuvé par le président Bush en janvier 2003. M. M. M.

Les périlleuses tentatives pour définir le terrorisme, par John Brown (Le Monde diplomatique, février 2002) Après le 11 septembre, nous dit-on, le monde ne sera plus le même. Cette phrase, si souvent répétée, sert, entre autres choses, à justifier une longue série de règles liberticides tant au niveau national qu’au niveau européen, bref, à normaliser l’état d’exception. La proposition de décision-cadre sur le terrorisme qui a été soumise par la Commission européenne au Conseil de l’Union européenne et au Parlement européen s’inscrit dans cette logique (1). Comme par un terrible présage, la législation antiterroriste contemporaine s’est axée jusqu’aux années 1990 sur ce point faible de la circulation planétaire des biens et des personnes qu’est l’aviation (2). Il apparaît pour la première fois en droit international dans deux textes très récents : les conventions internationales pour la répression des attentats terroristes à l’explosif (New York, 15 décembre 1997) et pour la répression du financement du terrorisme (New York, 9 décembre 1999). la notion de « terrorisme » n’y est pas précisée.

Dans le Daily Beast, l'incroyable récit d'un ancien maître espion de l'Etat islamique C'est un document unique et terrifiant: le récit en quatre épisodes d'une rencontre hallucinée entre le journaliste du média en ligne américain The Daily Beast Michael Weiss et Abou Khaled, un Syrien éduqué et polyglotte. Il est devenu, en octobre 2014, après les premières frappes américaines contre Raqqa, espion et formateur pour le compte de l'Etat islamique (EI), avant de quitter finalement l'organisation en septembre 2015. On y croise des émirs en BMW, des chefs sanguinaires transformés en héros de légende, des médecins richissimes, et beaucoup, beaucoup de morts. Episode 1. Est-il fiable? Abou Khaled faisait partie de la cellule Ressources humaines de l'EI à Raqqa et explique comment l’Etat islamique s'est organisé pour accueillir les nouveaux venus: leur sincérité et leur motivation sont testées à leur arrivée, ils suivent ensuite deux semaines de «cours» d’endoctrinement. Lire le premier épisode Episode 2. Les candidats à la mort en martyr ne manquent pas, explique Abou Khaled.

L’Arabie saoudite, un Daech qui a réussi Daech noir, Daech blanc. Le premier égorge, tue, lapide, coupe les mains, détruit le patrimoine de l’humanité, et déteste l’archéologie, la femme et l’étranger non-musulman. Le second est mieux habillé et plus propre, mais il fait la même chose. Le wahhabisme, radicalisme messianique né au 18ème siècle, a l’idée de restaurer un califat fantasmé autour d’un désert, un livre sacré et deux lieux saints, la Mecque et Médine. Lire aussi: «Inutile de vouloir réformer l'Islam» Les nouvelles générations extrémistes du monde dit «arabe» ne sont pas nées djihadistes. Il faut vivre dans le monde musulman pour comprendre l’immense pouvoir de transformation des chaines TV religieuses sur la société par le biais de ses maillons faibles: les ménages, les femmes, les milieux ruraux. Lire également: «Dégageons du Moyen-Orient!» Daesh a une mère: l’invasion de l’Irak. Kamel Daoud, chroniqueur au Quotidien d’Oran, est l’auteur de «Meursault, contre-enquête.» Article publié d’abord dans le New York Times

L'islamisation de la radicalité Devant un défilé à Raqqa Stringer © Reuters Un éclairage inédit est projeté dans Le Monde par Olivier Roy sur la radicalisation d’une frange de la jeunesse musulmane de notre pays. Selon lui – je cite « il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam, mais de l'islamisation de la radicalité ». L’analyse se tient, elle vaut qu’on s’y arrête. Olivier Roy observe que depuis 1996 le phénomène est stable : il concerne la deuxième génération d’immigrés et les convertis « de souche » appartenant à la même tranche d’âge, lesquels représentaient quand même 25% des radicaux à la fin des années 90 et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Dans les pages Champs Libres du Figaro Renaud Girard revient sur les ambiguïtés de la politique turque à l’égard des djihadistes, longtemps autorisés à passer sur son territoire pour rejoindre la Syrie Jacques Munier

J’ai été otage de l’État islamique. Daesh craint plus notre unité que nos frappes aériennes | Nicolas Hénin En tant que français et fier de l’être, je suis bouleversé, comme tout le monde, par les événements de Paris. Mais je ne suis ni surpris, ni incrédule. Je connais l’État islamique dont j’ai été l’otage pendant dix mois et j’ai une certitude : notre douleur, notre tristesse, nos espoirs, nos vies ne les touchent pas. Leur monde est à part. La plupart des gens ne connaissent les djihadistes de l’État islamique qu’à travers leurs documents de propagande. Il m’arrive encore maintenant de parler à certains d’entre eux sur les réseaux sociaux, et je peux vous dire que l’idée que vous vous faites d’eux est pour l’essentiel le résultat d’une campagne de marketing et de relations publiques. Tous les otages décapités l’an dernier étaient mes compagnons de cellule. Ils procédaient à des simulacres d’exécution. Ils riaient et j’ai joué le jeu en hurlant, mais ce n’était pour eux qu’un amusement. J’ai été réellement impressionné par leur niveau de connexion technologique. Pourquoi la France ?

Aux origines de Daech : la guerre du pétrole La France peut-elle continuer de signer des contrats avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, alors que ces deux pays ont contribué à fabriquer Daech contre lequel nous sommes aujourd’hui en "guerre" ? Comme le démontre notre enquête, le rôle joué par ses deux pays est en effet plus que trouble. L'influence de l'Arabie Saoudite et du Qatar Lors du renversement de Saddam Hussein, l’Arabie Saoudite et le Qatar, dont les intérêts divergent souvent par ailleurs, se rejoingent dans la crainte commune de voir se dessiner un croissant chiite aux frontières de leurs pays sunnites. Ils regardent donc favorablement le développement des groupes djihadistes sunnites, sur un terreau alimenté par la déliquescence de l’Etat Irakien, une corruption endémique, et une haine profonde des chiites et des occidentaux. Des enjeux économiques à l'origine de la montée en puissance de Daech Un financement souterrain existerait toujours pour le pétrole de Daech © SIPA Le pétrole de Daech et son financement souterrain

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